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52e Bougie : Damoiselle en détresse

          Un énième soupir déchira l'espace face à elle. La double porte-fenêtre ouverte face à elle s'agita bien quelque peu, mais plus à cause d'une brise passagère que par son désarroi. Son regard glissa sur les toits des immeubles de Nanning avant de revenir vers la télévision allumée silencieuse. Encore un entrepôt brûlé dans la nuit, à quelques kilomètres d'ici. Le quinzième ou peut-être le vingtième d'une longue série.

          Un bref coup à la porte l'avertit d'une arrivée quelconque ; la femme de chambre, sans doute.

– Vous allez me rendre marteau, vous savez ?

          Le ton caustique et glacial de la voix masculine qui s'éleva dans son dos la fit bondir de son siège pour foncer vers le nouveau venu, un grand sourire aux lèvres. Si quelqu'un avait prévenu Lola qu'elle enlacerait John Smith de bonheur, un jour, elle ne l'aurait jamais cru ! D'ailleurs, il la força bien vite à se détacher de son cou, l'air mal à l'aise.

– Ça va, ça va, inutile d'en faire des tonnes ! ronchonna l'homme.
– Vous êtes venu seul ? Où est Sébastien ? Vous ne l'avez quand même pas mangé, si ? Et Mike ? Kiryu ? Sam ? Alex ? Nick ? Vous avez averti ma mère et Maria que je vais bien ?

          Le responsable du gouvernement agita bien sa main pour la faire ralentir, sans succès. Il décida donc d'attendre qu'elle ait terminé son avalanche de questions, non sans chercher une cigarette d'une main fébrile. Toute cette histoire avait eu raison de sa bonne résolution d'arrêter cette cochonnerie. Hélas pour lui, à peine avait-il mis le petit rouleau de concentré chimique entre ses lèvres, qu'une main autoritaire le lui arrachait pour la jeter dans la corbeille non loin.

– Arrêtez de m'ignorer ! Et arrêtez de fumer, aussi ! Vous avaleriez du goudron liquide assaisonné à de la javel avec un zeste de cendres ? Non. Maintenant, répondez à mes questions !

          Elle le foudroyait sur place de ses yeux d'un joli noisette boisé. Il frissonna presque de plaisir de la voir autant en colère, non pas qu'il entretenait des penchants sadiques – quoi que cette question pouvait être débattue –, mais ils s'étaient tous tellement inquiétés pour elle, qu'il n'en revenait pas de la retrouver vivante, en forme, à flemmarder dans un hôtel...

– Qui vous a enlevé ? questionna-t-il plus sèchement qu'il n'aurait voulu.

          Lola se renfrogna aussitôt. Non seulement il ne lui avait fourni aucune information, mais par là-dessus, il continuait de l'ignorer ! Elle croisa les bras sur sa poitrine et entreprit de le toiser d'un air aussi hautain que possible, muette comme une carpe. Ils s'affrontèrent du regard dans un silence absolu durant un bon moment avant que Smith n'admît sa défaite.

– Tout le monde a été averti. Et je suis venu seul, car les autorités chinoises ont refusé qu'une troupe privée rentre sur leur territoire. Je suis considéré comme un envoyé présidentiel, ce qui me laissait la liberté de venir pour vous ramener.

          Il reçut un regard noir qui le força à continuer, non sans un soupir vaincu.

– J'aurais largement préféré vous en parler plus tard, vous savez ?
– Accouchez, Smith, vous m'énervez à tourner autour du pot ! s'énerva la jeune fille.
– Sébastien est parti vous retrouver, incognito, je n'ai aucune nouvelle de lui depuis, lâcha l'homme comme s'il se débarrassait d'une bombe armée.

          À son grand étonnement, elle conserva un calme olympien. Ce fut donc à son tour de lui faire les gros yeux perplexes. Elle reçut le message et approuva de la tête avant de se mettre à parler, non sans commencer les cent pas en même temps, comme pour se calmer et mieux se souvenirs des événements...

          Kaletvor lovée au creux de sa paume, Lola se sentait invincible. Une incroyable montée d'adrénaline l'envahissait tout entière, alors qu'un sentiment de panique mêlé d'angoisse l'incitait à se dépêcher. Elle avait commencé par tirer Ayoub hors de la salle de surveillance, repoussant les balles des quelques gardes venus aux cris des premiers. Plus ils avançaient, plus le médecin reprenait le dessus et les guidait à travers les dédales de la maisonnée.

          Ayoub, fils d'expatrié, avait vécu en Angleterre jusqu'à sa première mission humanitaire au Bangladesh où il s'était retrouvé entre deux feux. Blessé et capturé, il n'avait dû sa survie qu'à ses capacités de praticien. Après plusieurs déboires, il avait échoué dans l'organisation de « monsieur » Chang où, impuissant, il obéissait en désespoir de cause. La jeune demoiselle représentait donc, pour lui, une chance inespérée de s'échapper. Et si, de prime abord, il n'avait pas crû en ses dons, force lui était de constater qu'ils étaient bien véridiques.

– Il nous faut de l'argent pour quitter la Chine ! décréta-t-il à un carrefour de couloirs.
– Vous avez le code du coffre ? plaisanta Lola.
– J'ai mieux, répliqua l'homme, les sourcils froncés.

          Il l'entraîna toujours plus loin, retrouvant le chemin vers le bureau où il savait que la patronne cachait une partie de son argent. Sur leur route, il observait le balai gracieux de balles de semi-automatique voler vers eux avant d'être renvoyé dans le vide. Terrifiés, les gardes s'immobilisaient alors, tremblant de peur. Certains fuyaient, d'autres tombaient à genoux, seuls quelques-uns résistaient assez longtemps pour se faire transpercer par l'épée que tenait la jeune fille. Les yeux sombres d'Ayoub revenaient parfois sur elle, dans un mélange effrayé d'interrogations.

– Il n'y a pas de sang, murmura-t-il.
– Cet objet n'a pas été créé pour couper la chair, répliqua Lola, pensive.

          La double porte du bureau personnel de Chang s'ouvrit en grand pour les laisser passer. Ayoub fonça vers un tableau qu'il retira du mur, dévoilant un coffre blindé encastré dedans, comme un bon cliché de film d'action qui faillit faire rire Lola. Elle se retint juste à temps pour voir le regard angoissé du médecin se tourner dans sa direction. Ils se fixèrent en silence une seconde.

– Vous pourriez l'ouvrir avec, malgré tout ?
– Ah... J'avais jamais pensé qu'un jour, quelqu'un me demanderait de cambrioler un coffre-fort avec mes pouvoirs et surtout que j'accepterais de le faire ! gloussa la jeune fille.

          Elle se rapprocha de la porte métallique et y déposa sa main à plat. Les objets répondaient relativement bien à son flux d'énergie et ouvrir ce gros coffre n'était pas plus compliqué qu'une guérison de fracture ; même bien plus simple, en fait. Lorsque les rouages déverrouillèrent la porte et qu'ils jetèrent un œil à l'intérieur, la masse de billets et de bijoux rassemblés aurait pu faire tourner bien des têtes. Ayoub récupéra la sacoche en cuir qui contenait visiblement le plus de liquidité ce qui dévoila une masse importante de classeurs en dessous.

– Je suis sûre qu'il y aurait de quoi faire tomber toute l'organisation avec ça, murmura Lola.
– Peut-être, mais nous n'avons pas le temps. Je suis bien placé pour savoir que vous restez vulnérable malgré tout et Feng Hui, le second, le sait, lui aussi, la sermonna le médecin.

          Il vérifia d'un coup d'œil s'ils n'oubliaient rien avant de prendre le pistolet qui traînait et s'en retourner non sans charger l'armer d'un geste d'habitué. Elle l'observa en silence, non sans réfléchir à sa remarque sur ses faiblesses. Les angles morts, le sommeil et la fatigue représentaient déjà trois problèmes de taille.

– Allons-y. L'autre ne va pas tarder, il faut atteindre le centre-ville le plus vite possible !

          Ayoub l'invita à le suivre et reprit la tête de leur étrange expédition. Ils rencontrèrent encore quelques gardes, mais aucun ne représentait de réelle menace.

– Nous sommes loin du premier poste de police ? finit par demander Lola, essoufflée.
– Oubliez. Nous sommes deux étrangers sans papier de séjour et sans preuve, nous n'irons pas loin. Rajoutez Feng Hui qui corrompt des policiers depuis des années et soit vous finissez droguée dans un laboratoire au fond du désert de Gobi, soit pendue au bout d'une corde dans le plus grand secret. Votre seule chance c'est de contacter le consulat de la circonscription de Canton afin de faire savoir que vous êtes ici et en vie. Et sans passer par la police, de préférence. Il nous faut donc un téléphone neutre, un hôtel serait parfait.
– Car appeler d'ici serait du suicide ? Je pourrais nous protéger...

          Tandis qu'ils se dirigeaient vers l'extérieur, leurs chuchotements s'élevaient dans le profond silence de la maison. Ils débouchèrent sur l'arrière à ce moment-là, où seul un étroit chemin entre la végétation dense avait été taillé pour remonter vers la route.

          Des phares illuminèrent soudain les cailloux blancs et Ayoub poussa Lola dans les buissons avant d'y plonger à son tour. Plusieurs hommes sortirent de trois voitures noires, dont Feng Hui, qui se mit à hurler des ordres. Les deux fuyards les observèrent entrer dans la demeure avant d'échanger un regard d'accord tacite : une voiture ne serait pas du luxe pour s'en aller rapidement.

– Les conducteurs sont encore dedans, murmura Ayoub.
– Facile !

          Ils devaient se dépêcher avant que les nouveaux venus n'aient réalisé l'état des lieux. Elle sortit donc des fourrées sous les feux des projecteurs, son épée à la main. Lola profita de l'incrédulité de la surprise pour la planter dans le premier conducteur. Les deux autres sortirent à cet instant en criant et tirèrent dans sa direction. La seconde d'après, ils récupéraient leurs balles et tombaient à terre.

          Le médecin déboucha à son tour de la verdure, non sans jeter des regards angoissés vers les fenêtres d'où surgissaient déjà plusieurs têtes... et des dizaines de canons de fusils. La jeune fille le poussa au volant de la première jeep avant d'enfoncer Kaletvor dans le moteur de la seconde.

– Faites démarrer ce truc, je vous couvre !

          Les balles fusèrent au même instant. La main tendue vers l'avant, les sourcils froncés, la mâchoire serrée, Lola encaissait tous les projectiles qu'elle arrêtait dans leur course les uns après les autres. Certaines salves furent envoyées vers le troisième véhicule afin de le rendre inutilisable. Malgré tout, la pression au bout de ses doigts augmentait de seconde en seconde et elle sentait qu'une chape de plomb risquait à tout instant de lui tomber sur les épaules.

– Venez ! lui hurla Ayoub qui venait de faire pivoter la seule voiture encore capable de rouler.
– Si je lâche, nous sommes morts ! vitupéra Lola, bien consciente de leur situation.

          Le médecin contempla le mur de balles en suspension dans l'air d'un regard perdu. Depuis le début, il croyait Chang folle. Durant leur fuite, il avait bien vu faire Lola, mais sa peur surpassait la surprise. À présent qu'il pouvait réfléchir une seconde, la situation incroyable venait le submerger telle une lame de fond. Il se noyait face à l'incompréhensible.

– Par Allah ! jura-t-il pour lui-même.

          Les ravisseurs continuaient de tirer. Lola sentit bientôt des mouches devant ses yeux et un halo pâle lui obscurcir le jugement ; sa tension baissait. Elle risquait à tout instant de perdre connaissance. Si elle lâchait, ils mourraient, si elle restait, elle finirait par s'évanouir, ce qui revenait au même.

– Je suis la force autant que la douceur, l'asile dans la tourmente, la réponse à toutes les questions, le remède universel. J'incarne l'Espoir sur Terre. Je suis Messiah et vous allez me foutre la paix, pigé ?!

          Sa voix passa du murmure au cri de rage alors qu'elle condensait ses dernières forces dans un ultime baroud d'honneur. Toute son énergie forma une sphère tout autour d'elle qui grossit soudainement pour repousser les balles immobilisées, les objets et tous les êtres vivants du périmètre. Le choc de cette puissance imprévue ressembla à un crash contre un mur d'eau. Tous les agresseurs s'effondrèrent sur le coup.

– C'était quoi, ça ? demanda Ayoub, de plus en plus pâle.

          Il avait bien senti cette force, il l'avait même vu clairement de ses yeux : un dôme semblable à un voile électrique un peu opaque qui venait d'exploser avant de disparaître.

– Ayoub...

         Son regard se reporta sur la jeune fille ; son épée disparut à cette seconde précise. Il sortit de la jeep aussitôt pour foncer la rattraper et lui éviter ainsi une chute inévitable. Leurs regards se croisèrent, mais il la savait déjà plus qu'à demi consciente.

– À vous... de finir... le... boulot.

          D'un hochement de tête, il la prit dans ses bras pour aller la déposer sur le siège passager. Lola venait de perdre connaissance...

Nota : Bien évidemment, ce titre est à 100% ironique, mais je trouvais ça drôle...

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