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50e Bougie : Monsieur Chang

           Deux semaines. Lola commençait à tourner en rond tel un lion en cage. Mais, étrangement, plus « il » la faisait attendre, plus elle se doutait d'un piège. Il ne l'avait pas kidnappée pour la conserver à ne rien faire entre quatre murs... Il attendait donc pour une bonne raison. Et si, de prime abord, elle pensait qu'il esquivait ainsi les autorités, plus elle y songeait et moins cela tenait debout. Le tout était de comprendre pourquoi il agissait ainsi.

          Lola commença donc à lister patiemment les diverses possibilités tout en conservant une attitude la plus neutre possible et surtout - surtout - de ne rien faire d'étrange. L'avantage de tout ce temps de libre fut l'occasion idéale pour continuer à développer et apprendre à maîtriser ses capacités. Le désavantage, par contre, demeurait sa patience lentement émoussée et sa nervosité sans cesse grandissante.

– Bonjour, mademoiselle, chantonna la belle voix de Fleur de Lotus.

          La servante allait et venait dans ses appartements avec la grâce d'une ballerine. Par moment, Lola l'observait, songeuse. Elle semblait réellement heureuse d'être là et de nettoyer ces pièces trop grandes. Mais dès que la jeune fille essayait d'en apprendre plus sur elle, Fleur de Lotus souriait et allait faire autre chose en silence.

          L'idée de caméras de surveillance germa donc tranquillement dans son esprit. Et la troisième semaine allait s'achever dans l'ennui le plus absolu, lorsqu'une dizaine d'hommes en costume noir et armes au poing émergèrent dans son salon. Un onzième fendit le groupe tel Moïse et se rapprocha d'une Lola qui en aurait bondi de joie de voir enfin du changement.

– Veuillez nous suivre, s'il vous plaît, annonça-t-il dans un français dont l'accent chinois le rendait presque incompréhensible.

          Elle acquiesça en silence et s'engouffra dans la masse humaine avant de se laisser escorter à travers de nouveaux décors. Aucune fenêtre sur l'extérieur ne permit de l'éclairer sur l'endroit où la maison était bâtie. Comme pour ses propres appartements, certains couloirs s'ouvraient par moments sur des jardins intérieurs magnifiques qui ne laissaient entrevoir qu'une latitude approximative : une zone tropicale.

– Après vous, énonça le chef des molosses armés.

          Le regard de Lola passa de son sourire forcé à son bras tendu, puis sa main, avant d'atteindre la salle désignée. Une alerte rouge intérieure se déclencha immédiatement dans son esprit surchauffé. Elle s'avança à petits pas menus, sur ses gardes. Contrairement aux autres endroits à la décoration typiquement chinoise, cette pièce ressemblait à un bunker sombre où l'un des murs était tapissé d'écrans qui reflétaient tous la même chose : un élément de ses appartements. Trois chaises vides face à un bureau recouvert de platines remplies de boutons n'auguraient rien de bon non plus.

– Comme prévu, vous n'êtes pas plus étonnée que cela... Prodigieux, chuchota une voix féminine de l'autre côté.

          Délaissant les caméras de surveillance, la jeune fille reporta son attention vers l'inconnue qui l'avait percée à jour. Confortablement allongée à la romaine sur un magnifique sofa rouge, elle picorait des fruits dans un bol laqué à ses côtés. Sa robe au style chinois d'un noir de jais ressemblait à une tenue de cocktail qui dénotait avec le reste de l'endroit.

– Qui êtes-vous ? demanda Lola de son ton le plus anodin.

          Les yeux noirs brillants de son interlocutrice la fixèrent en silence durant un long moment à l'en faire frissonner. L'impression de se tenir face à un serpent prêt à lui sauter à la gorge lui glaça le dos. Même lorsqu'elle lui répondit d'un ton amusé, le rictus qu'elle afficha ne laissait rien présager de bon.

– Je suis « monsieur Chang », ma belle.

          A nouveau, elles se regardèrent sans rien dire jusqu'à ce que son hôte reprît, de plus en plus amusée :

– Aucune question ? Lire dans les pensées ferait-il partie de tes pouvoirs ?
– Non.
– Oh ! Une réponse franche et directe ? J'en suis honorée ! gloussa la femme.

          Pour seule réaction, Lola grimaça. Il semblerait qu'elle possédât plus d'informations sur elle que prévu. Voilà qui ne l'arrangeait pas... Et pendant que « monsieur Chang » se relevait pour mieux se rapprocher d'elle, la jeune fille nota sa grande taille, ainsi que la présence silencieuse d'Ayoub, le médecin de son voyage. Il ne lui montra aucun signe quelconque qui pourrait suggérer qu'il la reconnaissait.

– Fort bien, passons à la suite. Qu'as-tu fais depuis ton arrivée ?

          Si la question avait de quoi surprendre Lola, elle préféra ne pas le laisser transparaître. Son doigt pointa les écrans à côté qui continuaient leur surveillance habituelle de ses appartements.

– Rien. Comme vous avez du le voir par vous-mêmes, non ?
– Ah ah, bien essayé, ma belle ! Je vois que tu es bien moins blanche que tu prétends l'être ! Je sais que tu as fais quelque chose et je veux savoir quoi.
– Et moi je ne comprends pas de quoi vous parlez, répliqua la jeune fille de son air le plus innocent possible.

          « Monsieur Chang » se rapprocha alors de l'une des consoles dont elle actionna un bouton : l'un des écrans devint un dégradé de bleu violacé. Lola comprit immédiatement où elle voulait en venir et se sentit piégée.

– Ces caméras sont équipées de capteurs thermiques capables de mesurer la chaleur émise par les objets et les personnes... Donc dois-je te repasser les séquences enregistrées où tu prétends dormir ou tu m'épargneras cette peine ?

          Encore une fois, elles s'affrontèrent du regard un moment, jusqu'à ce que Lola préférât reprendre, déterminée :

– Donnez-moi vos raisons et je vous expliquerai mon attitude.

          L'autre esquissa un rictus ironique qui n'échappa aucunement à la jeune fille.

– Sinon quoi ? Tu es peut-être une jolie fille pleine de surprises, mais tu n'as aucune compétence guerrière quelconque. Tu n'as pas de moyen de pression, ici. Tu es entièrement dépendante à mon bon vouloir, comme l'a prouvé ce petit voyage. Droguée, tu es aussi douce qu'un agneau... Donc c'est plutôt à moi de te demander de parler, sans quoi je serai obligée de te revendre à mon acheteur qui, j'en suis sûre, trouvera un autre client qui espérait ta venue chez lui...

          Lola pinça ses lèvres de colère, tandis qu'elle réfléchissait à toute vitesse à ses options. Une pensée éphémère pour Sébastien lui rappela une discussion qu'ils avaient eu plus tôt. L'idée d'utiliser l'une de ses astuces à lui pour se sortir d'une situation explosive la fit ricaner, de quoi surprendre son interlocutrice. Juste après, elle croisa ses bras et redressa la tête, hautaine.

– Je suis Messiah. Mes capacités vous font peur, d'où les drogues utilisées contre moi. Mais comme je suis en vie et que vous exigez des réponses, c'est dans l'espoir de m'utiliser, n'est-ce pas ? Hélas pour vous, je n'obéis à personne, ou presque. Et le seul être vivant capable de me faire entendre raison de temps à autres ne se trouve pas ici, mais en France. Donc allez-y ! Envoyez-moi ailleurs. Personne ne pourra se servir de moi à ses fins. Ni vous, ni personne ! Je suis Messiah, j'incarne l'Espoir du monde entier !

          La gifle de Chang partit sans qu'elle n'ait le temps d'y réagir et la jeune fille se retrouva par terre à tenir sa joue à peine sa tirade terminée.

– Petite idiote ! Je vais devoir passer aux méthodes brutales, c'est ce que tu veux ? Tu aimes donc tant que cela souffrir ?

          Des ordres en chinois fusèrent l'instant d'après et des gardes armés débarquèrent dans la salle. Les premiers attrapèrent Lola par les bras avec fermeté, tandis qu'un autre la braqua derrière la tête. Pendant ce temps, la femme éructait plus fort à l'adresse d'Ayoub, de plus en plus pâle. Lola comprit rapidement ce qu'il préparait dès qu'elle vit la seringue se rapprocher de sa peau. Le sourire mauvais de sa tortionnaire ne lui échappa pas une seconde...

– Puisque tu ne comprends que la manière forte... Ayoub ! Va !

          L'aiguille pénétra sa chaire avec une douceur trompeuse. Le liquide injecté ressemblait à un feu liquide capable de faire fondre ses veines. Lola hurla de douleur, incapable de s'en empêcher, juste avant de s'évanouir.

– Comment t'appelles-tu ? demanda une voix féminine lointaine.
– Eola, âme jumelle d'Aloé née de l'Orin.
– Sais-tu où tu te trouves ? renchérit la femme.
– Au sud de Nanning, en Chine.

          Des insultes fusèrent. Elle les ignora. Jamais de toute sa vie elle ne s'était sentie aussi bien. Un sentiment rare et précieux. Son pouvoir inondait tout son corps, tandis qu'un voile pudique recouvrait son esprit à moitié endormi. Lola avait l'impression de rêver.

– Qu'as-tu fait pendant les deux semaines où je t'ai laissée attendre ?
– Accroître et comprendre les limites de mon pouvoir de Gardienne du Destin incarnée, fusionné avec mon âme primordiale.
– Gardienne du Destin ? Qu'est-ce que c'est ?

          « Monsieur Chang » l'interrogeait. Elle sentait qu'il ne fallait pas lui répondre, mais sa bouche se déliait malgré sa volonté. La pensée éphémère d'un sérum de vérité lui vînt à l'esprit. Rapidement, elle en retrouva la trace dans son organisme, mais décida de ne pas se battre contre lui... Pas tout de suite.

– Il existe quatre Gardiens qui soutiennent le massivers : la Mémoire, le Temps, l'Espace et le Destin. Je suis la représentante de ce dernier, sa gardienne et celle qui préserve le futur de chaque être vivant.

          La femme chinoise se remit à parler et, cette fois, Lola comprit ce qu'elle disait, malgré qu'elle parlât une langue qu'elle n'était pas censée connaître.

– Je ne comprends rien à tout ce charabia ! Faites venir Feng Hui !

          Lola entendit les gardes s'éloigner et baisser leur vigilance. Il ne restait bientôt que Chang, Ayoub et un planton dans la pièce. Elle ne les voyait pas, mais sentait leur présence distinctement : leurs respirations, leurs chaleurs, leurs mouvements...

– Très bien, ma belle. Montre-moi tes pouvoirs !

          Au mot « pouvoir », tout son corps se réchauffa d'un coup et son énergie se déplaça dans son bras droit. Sortie de nulle part, une puissante lumière jaillit de sa paume et quelques secondes plus tard, Lola tenait une épée longue assez fine au pommeau ouvragé. Sur sa lame, trois mots gravés d'idéogrammes chinois : Équilibre, Ordre, Éternité.

– Prodigieux, murmura Chang, éberluée. Pourquoi est-ce écrit en chinois ? Car...
– Pour que vous puissiez comprendre, la coupa la jeune fille.

          Son interlocutrice ne s'inquiétait plus d'elle, sans doute car elle s'imaginait la contrôler. Le regard encore brumeux de Lola rencontra les iris sombres d'Ayoub, immobile et silencieux.

– Donne-moi cette épée, ma belle, ordonna la femme de son ton impérieux.

          Ses yeux toujours dans ceux du médecin impassible, la jeune fille laissa sa tortionnaire récupérer Kaletvor sans un geste. Dès que l'épée quitta ses doigts, toute son énergie intérieure se mobilisa pour drainer le poison dans son corps.

– Je vais tous les écraser ! La Chine est à moi ! jubilait Chang.

          L'épée brandit vers le plafond, ses yeux brillaient de convoitise, d'envie, d'orgueil et de fanatisme. Elle ne remarqua Lola qui se redressait sur ses deux jambes qu'une seconde trop tard.

– Je ne t'ai jamais autorisé à, commença-t-elle, inquiète.
– Kaletvor n'accepte que les porteurs digne de la manier...

          Le garde dégaina dès qu'il vit le regard paniqué de sa patronne levée sur lui ; trop tard. La main de Lola s'étendit vers lui et renvoya le projectile à son propriétaire qui s'effondra sur le coup. La seconde suivante, l'épée du Destin s'activait et « monsieur Chang » sombra dans la folie... Elle relâcha l'arme en se prenant la tête, en proie à quelque vision capable de la faire crier de peur...

– Qu'avez-vous fait ? Cet endroit est rempli d'hommes armés jusqu'aux dents ! Vous ne pourrez jamais sortir d'ici vivante ! s'inquiéta aussitôt le médecin.
– Moi aussi, je suis enchantée de vous revoir en forme, Ayoub ! s'exclama une Lola souriante.
– Idiote ! Ce n'est pas le moment aux civilités ! Vous êtes dans une place forte ! Vous comprenez mes mots ?

          A mesure qu'il parlait, son accent prononcé s'amplifiait et il avait de plus en plus de mal à s'exprimer. Pour seule réponse, la jeune fille lui tapota l'épaule, sous les cris et les larmes de la femme Chang, effondré contre le sofa rouge.

– Il est l'heure de se déchaîner, mon ami.

Posté le 06/07/18

Désolée du retard !

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