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46e Bougie : L'énigme de Gaël

          La sirène des ambulances se mélangeait à celle de la police. Penché au-dessus d'une civière, Sébastien fixait le visage de Gaël, plus pâle qu'un fantôme. Il paraissait dormir paisiblement, sans doute grâce aux calmants.

– Gaël...

          Depuis qu'il avait retrouvé l'homme qui baignait dans son sang dans le bureau de la sécurité, son angoisse ne connaissait plus aucune limite.

– Veuillez vous écarter, monsieur.

          Le médecin urgentiste le repoussa d'une main ferme capable de lui broyer l'épaule, mais au moins réussit-il à lui remettre un peu les idées en place. Ils échangèrent un regard entendu avant que la camionnette blanche ne vrombît vers l'hôpital le plus proche.

– Oster ?

          Lorsqu'il se retourna vers la voix bien connue, sa pâleur évoquait, à présent, plus de colère que de peur.

– Smith... J'aimerais bien vous demander ce que vous faites ici, mais j'imagine déjà votre réponse, conclut-il sur un ton fataliste.

          L'agent du gouvernement approuva d'un signe de tête.

– Tréménec m'a contacté, sans doute juste après le coup de couteau. Par contre, le contenu de son message est... Comment dire ? Incompréhensible.

          Sébastien tendit sa main aussitôt vers lui, les yeux déterminés braqués sur John Smith. Ce dernier lui déposa dedans son cellulaire où un SMS sibyllin s'affichait :

« Besoin d'un verre ? Aide-toi d'une application : In Vino Veritas. Code promo : $c86@CSrrM666. L'habituel horaire d'ouverture est étendu d'une heure. »
– Si vous comprenez ce qu'il voulait dire, commença Smith.
– Merde ! l'interrompit Oster.

          Il relança son portable à l'agent et fonça vers le bureau de la sécurité, occupé par les forces de l'ordre. Une fois sur les lieux, deux policiers l'arrêtèrent à l'entrée.

– Laissez-moi passer ! Je dois récupérer le portable de mon collègue !
– Mais nous avons reçu l'ordre de... tenta le premier.
– J'ai dit : laissez-moi passer, maintenant ! hurla-t-il, hors de lui.

          Le second allait à son tour refuser l'accès à ce fou furieux, lorsqu'une femme en tailleur arriva dans leur dos et prit la parole d'un ton ferme.

– Faites ce qu'il dit.
– Oui commissaire ! obéirent aussitôt les deux policiers.
– Merci, baragouina Sébastien vers elle avant de foncer dans la pièce.

          Immédiatement, il rechercha des yeux le précieux objet, sous le regard énigmatique de celle qui venait de l'aider.

– Qu'êtes-vous venu faire ? finit-elle par demander, perplexe.
– Le portable de mon collègue contient des informations capitales sur le responsable de toute cette affaire !

          Tandis qu'il continuait de tourner en rond tel un tigre dans sa cage, la commissaire se dirigea vers une table de l'autre côté de la pièce pour y récupérer un cellulaire bien emballé dans un sac plastique.

– Vous voulez parler de ceci ?

          L'homme se retourna d'un bloc avant de s'arrêter une seconde.

– Non. Il ne doit contenir qu'un envoi de SMS dont je connais déjà le contenu. Je veux parler d'un notebook ou d'un quelconque ordinateur ultra fin qui pourrait passer pour un plateau, un livre ou un élément du décor quelconque...

          Délaissant la responsable de l'affaire, de plus en plus perplexe, il se remit à retourner les lieux du regard, recherchant un indice qu'aurait pu lui laisser Gaël. Sa frustration de ne rien découvrir commençait à le ronger.

– Vous n'auriez pas des photos de l'endroit avant la fouille ?
– Si. Et je suppose que vous désirez les voir ? soupira-t-elle.
– S'il vous plaît, madame euh..
– Falcone. Je suis la commissaire de police Martine Falcone.

          Ils se regardèrent une seconde comme chien et chat et Sébastien se rendit compte qu'il faisait n'importe quoi, sans doute par désespoir. Il se redressa un peu, toussa et baissa la tête tandis qu'il reprenait par les bases élémentaires de civilités.

– Pardon, madame la commissaire. Je suis...
– Je sais, je sais. Ne vous fatiguez pas ! le coupa-t-elle non sans agiter sa main, d'un soupir fataliste légèrement amusé.

          En plus de trente ans de carrière, la commissaire n'avait jamais laissé un civil se mêler d'une enquête. Mais cet homme, censé protéger cette gamine-miracle semblait être le seul à comprendre la situation mieux qu'elle-même. Pour la première fois depuis sa nomination à son grade prestigieux, elle sentit qu'il lui fallait coopérer. Elle récupéra l'appareil photo laissé par le caporal Van Woede.

– J'accepte exceptionnellement votre aide, mais que cela soit clair entre nous : vous restez sous ma juridiction.

          Sa main agita l'énorme objet qui brillait par son écran allumé. Sébastien le fixait de ses yeux fous et approuva d'un signe de tête avant de fondre dessus tel un rapace sur sa proie. Il promettrait n'importe quoi pourvu que cela lui permît de retrouver Messiah...

– Là !

          Après moins d'une seconde après avoir visionné les photos prises, il fonça vers le coin du bureau et glissa une main avant d'y récupérer un ordinateur portable ultra fin qu'il alluma sous le regard curieux de la commissaire.

– Qu'est-ce qui vous a aiguillé par là ?

          Sébastien sentait la curiosité qui rongeait cette femme, sans doute habituée, dans les enquêtes, à tout comprendre avant les autres. Et malgré son attention totalement focalisée sur son objectif, il se sentit sourire et décida de lui répondre :

– Gaël et moi, nous avons établi des codes d'urgence, depuis bien longtemps. La position de son portable m'indiquait le coin du bureau, il avait donc caché quelque chose là. Son cellulaire n'a pas glissé, c'est lui qui l'a laissé là à dessein. Tout comme son SMS n'a rien d'une publicité, c'est un message codé.

          Pendant qu'il s'expliquait, ses doigts s'activaient sur l'ordinateur. D'après le message d'Altab, il connaissait déjà le mot de passe pour entrer, ainsi que l'élément qu'il devait rechercher.

– Ce n'est pas le code du SMS que vous avez utilisé pour l'allumer, s'étonna la commissaire.
– Le code promotionnel est un message codé dans le premier. Gaël est un informaticien, après tout, il ne sait rien faire à un seul niveau de lecture. Il a besoin de tout imbriquer malgré lui.
– Mais sans vous, nous n'aurions jamais trouvé, critiqua-t-elle aussitôt.

          Il continuait de fouiller dans les fichiers et finit par trouver son bonheur à l'endroit indiqué.

– Disons juste que le cerveau de toute cette opération aura sous-estimé l'importance d'un bon travail d'équipe, grinça Oster, furieux.

          Son doigt appuya sur « Entrée » afin de lire le fichier appelé « c86 » et, sous leurs yeux ébahis, les images de la pièce où ils se tenaient s'affichèrent à l'écran, avec eux dessus. Leurs têtes se retournèrent aussitôt vers l'immonde sculpture qui ornait un coin du bureau et où Gaël avait visiblement dissimulé une caméra de surveillance.

– Mais pourquoi diantre a-t-il fait ça ? s'étonna la femme.
– Un White Hat dans les services secrets, un peu parano sur les bords, qui a de sales habitudes, ça vous va comme explication ? ricana Sébastien.

          Immédiatement, il reporta son attention sur l'écran. La commissaire lui indiqua l'horaire probable de l'attaque et ils finirent par trouver, après moins d'une minute de recherche.

          Là, sur l'écran, ils virent distinctement l'agresseur de Gaël pénétrer dans la pièce, le sourire aux lèvres et une arme blanche dans ses mains fines. Et Sébastien jura immédiatement entre ses dents serrées, puisqu'il venait de reconnaître cette inconnue !

          Des lèvres carmin parfaitement dessinées oscillaient à quelques centimètres de ses yeux. Lola sentit sa tête se vriller juste avant qu'une violente claque ne s'abattît sur son visage. La douleur sourde s'accentua encore.

– Alors chérie, t'es réveillée ? croassa une voix grasseyante.

          Que s'était-il passé ? Sa volonté première fut de retrouver les souvenirs de sa soirée, avec les cris et la fuite dehors... Elle parvenait encore à revoir sa sortie par la fenêtre, mais ensuite, plus rien. Et sa nuque engourdie, en plus du reste, ne l'aidait pas.

– T'es encore dans les vapes, hein, salope ? reprit la femme d'un ton vulgaire. Faut dire, t'as eu ta dose, toi ! Ah ah ah !

          Une seconde gifle atterrit sur l'autre joue d'une Lola encore trop droguée pour retrouver ses esprits. Elle venait juste de comprendre que ses mains, attachées dans le dos, entouraient une sorte de cylindre en métal.

– Rebecca, arrête ! gronda une voix masculine, plus loin.

          L'interpelée renifla à cet ordre et se redressa juste assez pour permettre à l'unique source de lumière des lieux d'éclairer sa toison rousse. Avec les ombres, Lola lui trouvait un faux air de Margareth... Et son esprit embrumé ne fit que renforcer cette sensation.

– Maggy, gémit-elle.
– Hein ? hurla l'autre, furieuse.

          La dénommée Rebecca levait déjà sa main pour lui offrir sa troisième claque, mais une fois encore, l'homme dans l'ombre l'arrêta d'une voix encore plus grave et menaçante qu'une seconde plus tôt.

– Stop. Je ne me répéterai pas.

          La rouquine renifla encore et cracha vers la jeune fille avant de s'éloigner d'une démarche courroucée. Un bruit de porte en métal rouillé plus tard, le silence reprenait ses droits.

– Pour...quoi...

          Une sensation d'aiguille qui s'enfonçait dans la chair de son bras fut la dernière sensation ressentie, avant qu'une chape de plomb ne vînt la noyer à nouveau dans l'inconscience...

          Autour de la table, une dizaine de personnes s'étaient rassemblées. Sébastien Oster, en hôte de cérémonie, écrivait sur un tableau blanc face au reste de l'assistance. Cette dernière se composait de l'ineffable John Smith avec un collègue à lui à l'allure morne ; de la femme commissaire Martine Falcone et de son caporal Marc Van Woede ; de Mike Wilkes flanqué des habituels Kiryu et Sam O'Bryan ; et enfin d'Alex Virro et de son bras droit Nick Parnas.

          Sébastien leur expliquait le message de Gaël d'un ton professoral :

– Vous prenez le premier mot de chaque phrase : besoin, aide, in vino veritas, code, habituel. Les locutions latines ou les mots étrangers doivent être tous récupérés et sont censés être utilisés pour des indices ou des éléments à analyser. En l'occurrence, Gaël avait compris que la drogue avait été mise dans le champagne ; « In Vino Vertias » signifie « Dans le vin la vérité ».

          Il lança un regard vers l'assistance pour vérifier que tous suivaient avant de reprendre.

– Les seconds mots des phrases peuvent servir pour délivrer des précisions : ici « verre » renforce l'indice du champagne, le mot « application » pour Gaël demande généralement de trouver un élément informatique quelconque. Et si « promo » ne semble rien vouloir dire, ce qui suit après est une phrase en symboles qui est un second code que nous avions mis en place.

         Sa main remit « $c86@CSrrM666 » en gros au milieu.

– Donc le dollar peut me désigner, mais aussi toute personne un tant soit peu riche, ou un lieu aisé. Cette fois, je penche pour la soirée de charité. Un petit « c » indique une caméra de surveillance s'il est suivi d'un chiffre, ici 86. Il n'y avait aucune caméra de ce numéro dans le bureau, donc il en avait installé une. Avec l'ordinateur trouvé, et le « code habituel », je pouvais y accéder. L'arobase le désigne, lui, donc ce qui suit correspond à des informations qu'il possède ou qu'il a obtenues avant de tomber... Sans doute.

          Il s'interrompit, le temps d'encaisser ses derniers mots. Sébastien se surprit même à lancer une prière vers le ciel. Gaël demeurait en soins intensifs et sa survie dépendait peut-être de sa capacité à retrouver Messiah.

– Sans doute ? s'étonna Van Woede.
– Pardon. Disons que les informations notées ensuite me l'ont fait deviner, mais... Vous verrez par vous-mêmes. Bon. Le « CS » est un terme que l'on utilise pour désigner les navires marchands ou « cargo-ship » en anglais. C'est pourquoi j'ai demandé à l'agent Smith de faire fouiller les ports. Le « rr » désigne un type de cargo spécifique qui s'occupe essentiellement du transport de véhicules...
– Et si vous vous trompiez ? lança Falcone, l'air de rien.

          Un instant de flottement s'abattit dans la pièce avant que Sébastien ne répondît, pensif :

– C'est la raison pour laquelle je vous explique tout cela. Si vous avez d'autres idées...
– Donc la fin désignerait le nom du bateau ? proposa Van Woede que tout cela semblait passionner un peu trop.
– Non, le grand « M » désigne Messiah, dans notre code, à présent, rebondit Oster aussitôt.
– Et le chiffre ? renchérit le caporal.
– Trois chiffres qui se suivent, c'est un sous-code pour désigner l'importance du problème. La centaine désigne l'origine, la dizaine prévoit l'amplitude et l'unité annonce la finalité. Dans l'ordre : trahison, voyage à l'étranger, risque de mort.

          L'assistance laissa encore une fois le silence revenir, le temps pour chaque personne d'observer ses voisins et juger de la situation. Face à l'ambiance lourde de sous-entendus, ce fut Smith qui trancha les inquiétudes des uns et des autres :

– Voilà pourquoi nous ne sommes que dix. Tréménec savait qu'une personne proche de Messiah est à l'origine de cette attaque. Mais nous avons jugé qu'à priori, personne dans cette pièce ne pouvait être suspecté.
– Vous en êtes absolument certain ? questionna la commissaire.
– Certains, trancha Sébastien.

          Martine Falcone allait émettre encore des doutes sur leur jugement lorsque son caporal lui coupa l'herbe sous le pied. L'homme paraissait bien plus intéressé par l'énigme du message que rechercher un éventuel traître.

– Et la fin du SMS ne veut rien dire ? L'horaire d'ouverture étendue d'une heure ?

          Pour unique réponse, Oster reprit son stylo et dessina un gros point d'interrogation en bas du tableau.

– Monsieur Van Woede... Je n'en ai aucune idée. Et c'est le passage qui m'inquiète le plus, en vérité...

Publié le 06/06/18


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