Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

40e Bougie : Recherches

          La sonnerie du portable résonna dans le bureau et coupa court à toute discussion. Sébastien le sortit de sa poche et décrocha à grande vitesse dès qu'il lut « Altab » affiché. Il activa le haut parleur dans la foulée et fit signe à Mike de se rapprocher. Ce dernier haussa un sourcil, mais obtempéra, plus curieux qu'un chat.

– T'en as mis du temps !
« Ouais, bonjour à toi aussi, je vais bien merci, heureux de te parler et blablabla... » répliqua d'un ton acide Gaël.
– Désolé vieux, mais je m'inquiète en ce moment... J'aurais d'ailleurs un autre service à te demander...
« Sans déconner ? Attend, je t'ai peut-être filé mon 06 mais j'suis pas ton 007, vieux ! »

          La remarque humoristique réussit à faire glousser le géant qui se dépêcher de camoufler son hilarité d'une toux bien placée.

« Attend, t'es pas seul ? »
– Non, y'a...

          Sébastien hésita une seconde. Mieux valait pour les deux qu'ils ignorassent les noms de l'un comme de l'autre. Il décida donc d'attribuer un surnom au chef de la sécurité. Son idée sortit toute seule de ses lèvres, comme mut par une force invisible.

– Heimdall.
« Hein ? Tu veux dire le type qui garde le Bifröst ? »
– Ouais. C'est un ami qui voit tout...

          Mike faillit s'étouffer de rire encore une fois. Même si son nouveau sobriquet l'étonnait, la dernière remarque de Sébastien paraissait si juste en l'état actuel des choses que cela en devenait hilarant.

« Si tu m'dis qu'il est grand, black et aussi badass que l'acteur dans les films Marvel, je rigole ! »
– Bingo. J'ai pas choisi son pseudo par hasard.

          Oster entendit comme un bruit d'aspirateur asthmatique à l'autre bout du fil. Et Mike qui semblait ne pas réussir à s'en remettre aussi... Il poussa un soupir désolé.

– Bon, je suis jamais contre une bonne conversation de sale geek, Altab, mais j'ai vraiment besoin des infos que tu as trouvé...

          Gaël se reprit peu à peu et soupira de bien-être avant de finir par reprendre la parole. Sa voix résonnait à présent sur un ton sérieux beaucoup moins joyeux.

« Tu as rencontré Vladimir Kunzthaler, quarante-trois ans, président directeur général de Konpta, une entreprise spécialisée dans la gestion des biens d'entreprise et surtout connue pour son expertise de la zone grise du marché financier européen et international. Ce type ne paye pas de mine, mais il s'agit d'un gros bonnet de son domaine... »

          Tandis qu'il expliquait posément et avec professionnalisme, Sébastien réfléchissait à toute allure. Mike s'était assis à ses côtés et prenait des notes sur un petit carnet qu'il gardait toujours sur lui.

– Et côté dossier du bureau, tu n'as rien ?
« Non. Il n'y a aucun dossier sur lui. J'ai pris le partie de fouiller avec les autres services, d'où mon retard. D'ailleurs, ça m'a coûté un repas dans un restaurant chic et des chaussures hors de prix ton affaire, je t'enverrai la note ! »
– Je ne payerai jamais tes extras avec tes flirts, Altab !

          Un grognement répliqua à l'autre bout du téléphone.

« Bon. J'ai tiré quelques ficelles... Si tu vois c'que j'veux dire... Et... »

          Une troisième quinte de toux de Mike l'interrompit à nouveau. Il faisait des signes horrifiés à Sébastien qui approuva d'un signe de tête. Gaël appréciait autant les blagues grivoises que les relations éphémères...

« J'ai choqué Heimdall ? Dis-lui d'aller se taper Freyja en vitesse ! »
– Focus, Altab.
« Oui, pardon. Donc je disais que j'ai dégoté quelques informations susceptibles de t'intéresser. J'me suis même amusé à pirater sa boîte, pour te dire comment j'me suis amusé au bureau, ces derniers temps... »

          Comme prévu, Mike se remit à rouler des yeux vers le téléphone posé. Pour seule réponse, son supérieur lui fit le geste de se boucher les oreilles. Et pour Sébastien, c'était l'occasion de rire à son tour... Dire que celui qu'il avait embauché n'osait même pas traverser hors des clous, alors tolérer du piratage, même dans un cas pareil...

« Ce type est plus clean que la chambre sous vide d'un hôpital. Je n'ai rien trouvé sur lui ou son entreprise qui paraisse louche. Il profite même de ses vacances pour participer à des missions humanitaires, ce saint homme ! J'ai rarement vu une fiche aussi propre sur quelqu'un que tu soupçonnerais d'être pas net. Depuis quand ton intuition légendaire se plante dans le flacon d'eau de javel de ma grand-mère ? Hein ? »
– En vérité, je n'étais sûr de rien et ce type était le seul élément extérieur de la journée. Je me suis dis que...

          La main de son chef de la sécurité lui tira la manche de sa chemise et lui désigna son carnet où était écris « envoyer toutes les infos via mail » en gros, gras et souligné trois fois.

– Ah oui. Heimdall aimerait toutes les infos que tu as récupérées. Tu peux me les envoyer à mon adresse habituelle ?
« Il est muet ? »
– Tu parles pour deux. Fais-le, d'accord ?
« Oui, oui... Et sinon, l'autre faveur que tu voulais, c'est quoi ? Un rencard avec une belle brune ? Ou une blonde hein, j'ai rien contre les blondes, tant qu'elles ont une belle paire de... »
– Altab, l'interrompit Sébastien avant que la discussion ne partît encore en vrille. Tu pourrais me trouver un gars dans les âges de Messiah avec un prénom ou un surnom qui ressemblerait à "Aloé" ?
« Aloé ? Comme dans "Aloe vera", la plante méditerranéenne ? »
– Oui.
« Et tu n'm'diras pas pourquoi, je présume ? »
– C'est ça.
« Mais c'est important ? »
– Assez, oui.
« Ok. A une condition, mister X ! »

          Sébastien soupira et se pinça le nez. Il s'attendait à n'importe quoi avec lui. Il regrettait même déjà de lui avoir demandé un coup de main.

– Balance ton prix.
« J'ai besoin de rencontrer Messiah... En privé. »

          Le générique de fin défilait à l'écran lorsque Lola éteignît la télévision d'un geste las de sa main. Ses journées défilaient à une lenteur épuisante. Tous les matins, Maria la réveillait pour l'aider à se laver, s'habiller, se coiffer. Puis Sébastien venait la porter jusqu'au canapé où elle s'ennuyait comme un rat mort jusqu'au déjeuner. Là, il amenait son repas, préparé sur mesure, et daignait parfois discuter avec elle, avant de l'abandonner à nouveau toute l'après-midi jusqu'au soir. Son souper se déroulait dans le même état d'esprit qu'à midi et Maria revenait pour la coucher.

          La jeune fille n'avait jamais pris conscience de ses jambes avant d'en être privé. Même si sa motricité mise à mal se voyait réduite que temporairement, elle se rendait bien compte, à présent, à quel point ne plus pouvoir marcher pouvait être handicapant. Dire qu'elle avait soigné une paraplégique quelques mois plus tôt ! Quelle blague...

          Son regard glissa sur les objets à présent familiers disposés dans le salon. L'odeur agréable du cuir du canapé la rassurait. Le bruit lointain de la circulation parisienne ne perçait pas assez pour la distraire de ses pensées moroses. Le gout acidulé d'un bonbon restait sur sa langue ; son saladier vidé du matin trônait sur la table basse.

– Dire que je me plaignais du lycée...

          Ses camarades de classe la détestaient depuis l'accident de bus, mais au moins sa réalité semblait normale. Même si elle ne l'était pas. Lola ferma ses paupières et remonta plus loin, au temps où ils habitaient ensemble, son père, sa mère et elle. Dans cette belle maison de banlieue aux volets bleus et aux murs blancs. Ses pensées dérivèrent sur une dispute avec ses parents, où elle expliquait qu'elle n'aimait pas le sport. Son cerveau le fit disparaître aussitôt pour le remplacer par un autre, encore plus vieux.

« Maman, je serai médecin, plus tard ! » clamait-elle avec son stéthoscope en plastique rouge criard autour du cou.
« D'accord, ma chérie. Tu n'as plus qu'à bien travailler à l'école et passer ton bac scientifique. » avait répondu Juliette d'un air amusé.

          Un sourire doux-amer flotta sur ses lèvres. Elle qui était si nulle en mathématiques... Elle avait oublié son rêve de petite fille. Et aujourd'hui...

« Vous êtes connectés. » répétait inlassablement son double intérieur.

           Ses paupières se rouvrirent d'un coup et son iris se focalisa sur le plafond. Bien sûr ! Elle se redressa à demi, en s'aidant de la force de ses bras, pour aller chercher son portable abandonné sur un coin de table. Son esprit réfléchissait à toutes les possibilités qui s'offraient à elle, lorsque la porte d'entrée s'ouvrit sur Sébastien. Quelle heure était-il, déjà ?

– Pas faim ! Pas le temps ! A ce soir !

          Lola agitait sa main pour le renvoyer tel un malpropre. En vérité, il l'interrompait en pleine illumination et elle se fichait de manger. Et, persuadée qu'il était sorti, elle continua de faire défiler sa liste de contacts...

– Un coup de fil important vous attend, peut-être ?

          La voix suspicieuse de l'homme à quelques millimètres de son oreille la fit bondir d'au moins deux mètres. Son épaule percuta le menton de Sébastien qui s'en mordit la langue dans un juron et son hurlement explosa les oreilles de toutes les personnes présentes à l'étage ; et peut-être à celui d'en-dessous aussi.

– Par tous les univers, me faites plus jamais peur comme ça ! cria-t-elle encore sous le coup de sa frayeur.

           Elle l'entendit marmonner quelques remarques désagréables mais préféra les ignorer.

– En plus, je t'ai dis que je n'avais pas faim !
– Normal, il n'est que onze heures ! Parbleu, je ne sens plus ma mâchoire...

           Lola passa outre sa dernière remarque et vérifia l'heure sur son portable. S'il n'était pas l'heure de manger...

– Pourquoi es-tu là ?
– Je n'ai plus le droit de venir vous voir à un autre moment que pour les repas ? répliqua-t-il, bougon.

           Face à son absence cruelle des derniers jours, sa soudaine apparition en dehors des heures de repas le rendait transparent. S'il pensait pouvoir lui cacher la vérité...

– Pourquoi, Sébastien ? Répond ou j'appelle Maggy.

           La menace était puérile, trop facile, voire inutile, mais sa réclusion la rendait impatiente. Même une catastrophe qu'il rechignait à lui avouer valait mieux qu'admirer son plafond, se remplir de bonbons ou visionner pour la trentième fois le dernier block buster.

– Vous souvenez-vous de Gaël ? Mon ancien collègue qui...
– Oui, le coupa-t-elle, impatiente. Que se passe-t-il ? Un attentat ? Il a des infos ? Ils veulent mon aide ? Sait-on où cela se produira ? Qui est ciblé ? Que...
– Lola, arrêtez, l'interrompit-il à son tour.

           Sébastien s'était agenouillé par terre pour être à sa hauteur et venait de tendre la main pour lui poser un doigt sur ses lèvres. Il avait agit d'instinct et il le retira tout aussi vite.

– Qu'avez-vous ? Que vous soyez inquiète, je peux le comprendre, mais... 
– Je suis seule en permanence, rien à faire, je n'peux ni sortir ni marcher, dois-je développer ? Je m'ennuie. Alors, que veux Gaël ?

           Il soupira et se résigna à lui dire, même s'il détestait de plus en plus cette idée. Entre ses blagues, sa passion pour l'informatique et les femmes, son ancien collègue représentait autant une aide précieuse qu'une bombe à retardement. 

– Il aimerait vous rencontrer...
– Oh ! Cela tombe bien, moi aussi !

          La remarque de Lola, avec son sourire naïf le plus magnifique, faillit faire hurler Sébastien. Il se renfrogna donc et la fixa de son air le moins amène. Pourtant, elle continuait de le regarder de ses yeux marrons innocents. Il la remâcha un moment avant de la sortir, mais la question qui lui venait le taraudait de trop, elle devait s'échapper.

– Pourquoi voulez-vous le voir ?

         Il s'attendait à presque tout. Pourtant, elle réussit encore une fois à la surprendre, d'un petit sourire triomphant et joyeux qui l'annihila autant que sa réponse.

– C'est peut-être lui, "Aloé" !

Publié le 04/04/18

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro