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23e Bougie : Maggy

          Toute cette journée avait mal commencé. D'abord ses allergies qui lui faisaient vivre un enfer, puis Adrien qui ne réagissait pas comme d'habitude, enfin cette petite balade dans le jardin qui empirait son premier souci. Ah oui. Et ses règles qui n'allaient pas tarder, compte tenu de son humeur exécrable. Chez la majorité des femmes, cette période du mois ne provoquait aucune émotion particulière, alors pourquoi fallait-il qu'elle héritât de ce souci supplémentaire ? Julie Hammond avait senti l'envie de casser des mâchoires à grand coup de battes de baseball dès son réveil.

          Elle vérifia d'un geste automatique le nombre de balles qui lui restait dans son chargeur. Livrée à elle-même après avoir perdu la trace d'Adrien, elle ne pouvait pas se permettre de confiance à quiconque. Les premiers tirs avaient fusé depuis l'autre côté de l'allée, vers les agents de protection les plus gradés. Elle n'osait pas supposer une trahison, mais son esprit surchauffé s'évertuait à le lui crier sans interruption depuis une demi-heure.

« Ici PC-Sécurité 1. Annonce à tous les APR en dehors du manoir, le code 43-B a été lancé par le capitaine Virro du groupe d'intervention Alpha. Vous avez interdiction de rentrer au manoir sous peine d'être abattu à vue. Merci de répondre sur la fréquence sécurisée et confirmer votre identité par votre code de sécurité. PC-Sécurité 1 terminé. »
– Génial, grommela Julie.

          De quoi dégrader qu'un peu plus cette journée pourrie. Elle modifia la fréquence de son oreillette avant de l'enclencher pour parler, d'un ton las, non sans vérifier sans arrêt les alentours plutôt calmes.

– Ici Julie Hammond, code sécurité Upsilon-Tango-Charlie 8879. Je me trouve actuellement non loin du bunker numéro A5, à vous.

          Le silence lui répondit et s'éternisa peu à peu. Sa tension augmentait à mesure qu'il lui fallait patienter. Son inquiétude pour Adrien se mêlait à ses propres soucis de santé. La cortisone n'agirait pas encore bien longtemps contre ses diverses allergies... D'ici une heure, tout deviendrait plus chaotique.

« Ici PC-Sécurité 9. Code de sécurité confirmé pour Julie Hammond. Vous pouvez vous diriger vers le bunker A9. Le Principal s'y est réfugié avec le capitaine Virro. Veuillez confirmer, à vous. »
– Julie Hammond pour PC-Sécurité 9, je confirme réception de l'ordre de me diriger vers le bunker A9 où le Principal se trouve avec le capitaine Virro.

          Avec précaution, la jeune femme se remit en marche dans cette partie des jardins encore sauvage. Tous les sens en alerte maximum, elle pointait son arme vers le sol tout en avançant d'arbre en bosquet. Son objectif premier demeurait de rester discrète, afin d'éviter les ennuis.

          Le premier coup de feu la fit réagir aussitôt par une roulade parfaitement maîtrisée. Elle visa dans la direction présumée du tireur. Personne. Son regard balayait déjà la zone dans l'espoir de débusquer un indice. Une seconde détonation l'avertit qu'elle ne devait pas être la cible. Julie recula de plusieurs pas afin de se dissimuler dans la végétation, non sans pester contre les rougeurs qu'elle obtiendrait dans les jours à venir pour une telle « folie ».

« Pas le choix ! » pensa-t-elle in petto.

          La cacophonie de deux armes qui s'échangeaient des « politesses » se rapprocha soudain de sa position. Bien planquée derrière plusieurs arbres, elle découvrit l'un des APR haut gradé se faire courser par l'une de ses collègues. Difficile de savoir lequel aider ; que faire ?

– Sale raclure de bidet, tu ne m'échapperas pas ! Va crever aux Enfers avec tes p'tits copains ! hurla la supérieure de Julie.

          Ah. Compte tenu de son caractère habituel, Margareth Cobs était égale à elle-même. Donc l'autre serait l'espion ou aurait été remplacé par lui ? Ou « Maggy » avait-elle vu en lui une bonne excuse pour passer ses nerfs ? Adrien aurait été présent, il lui aurait sans doute conseillé de ne pas intervenir. Mais... Elle ne l'écoutait jamais. D'un haussement d'épaules, Julie visa son supérieur et tira dans sa jambe gauche. Elle évita les points vitaux, mais désirait le ralentir pour s'offrir une chance de l'interroger.

– Merde ! Qui ?

          La question du fuyard resta inachevée et la scène devint floue. Il balança un objet vers les deux femmes qui provoqua un écran de fumée. Julie entendit nettement Maggy hurler de rage avant d'invoquer tous les dieux et démons de divers panthéons afin d'imager un peu plus ses insultes. De son côté, Julie toussait sans parvenir à s'arrêter, les yeux en pleurs et la gorge irritée. Inutile de parier sur la forte probabilité allergène de ce composé chimique...

– Hammond ? C'est vous ?

          Le ton désagréable de Margareth lui tira une grimace. Elle reprenait son souffle non sans difficulté et se voyait mal expliquer sa présence ici sans devoir parler. Mais sa supérieure sembla, par miracle, comprendre la situation et appela le PC-Sécurité. Après un bref entretien avec eux, elle retourna son attention sur sa cadette qui rougissait à vue d'œil.

– Vous tiendrez le coup, la bleue ?
– Oui madame.
– Maggy, rétorqua cette dernière par automatisme. C'est vous qui avez tiré ?
– Affirmatif.

          Leurs regards se croisèrent et les deux femmes se jaugèrent l'une l'autre quelques secondes. Finalement, la vétérante soupira avant de reprendre, d'un ton moins désagréable.

– Allez au bunker A9 comme prévu. Et protégez cette gamine, d'accord ?
– À vos ordres...

          Maggy vérifia son chargeur avant de repartir sans plus attendre. À ses yeux, Julie devait au moins être en état de rejoindre le capitaine Virro. L'emmener à la traque de cet espion dans son état aurait été criminel en plus d'être un poids mort inutile. Elle approuva sa décision en silence et reporta son attention sur sa mission en cours...

          Du côté de Julie, elle s'était redressée non sans tousser encore et toujours. Son médicament ne servait plus à grand-chose et son seul espoir revenait à atteindre ce bunker pour s'y isoler de la nature hostile. Elle y arriva d'une démarche chancelante en plus de temps que prévu. Sa gorge gonflait à vue d'œil, ses mains aussi et il lui faudrait bientôt une aide médicale pour ne pas suffoquer sur place. Quelle poisse...

– Bunker A9 ? Je suis Julie Hammond, APR de monsieur Markford. Sur le canal sécurisé de la radio interne, ils ont affirmé que le Principal s'était réfugié ici avec le capitaine Virro. Je dois vous informer que l'Hostile se trouve dans les parages, blessé. Demande confirmation de la présence du Principal, capitaine.
– Je vous le confirme, mademoiselle Hammond.
– Super...

          Sa vue se brouilla et elle sentit qu'elle manquait d'air. Sa voix se bloqua dans sa gorge gonflée sous le choc allergique. Non, pas maintenant... Pas...

          Julie sombra dans l'inconscience.

          Dégrisé et en colère, Sébastien s'équipa rapidement de deux pistolets de chaque côté de son gilet pare-balle, d'un couteau à sa jambe et de l'oreillette que lui tendit Mike sans sourciller. Autour de lui, son chef de la sécurité venait de faire pareil, ainsi que le pseudo-chauffeur Kiryu et l'autre homme engagé par Wilkes, un certain Sam O'Bryan. Les origines à demies irlandaises de celui-là ne se voyaient pas de prime abord, mais d'après Mike, son caractère valait le détour... Il attendait pour en juger.

– Nous avons confirmé l'identité qu'a empruntée l'intrus. Il s'est fait passer pour l'APR Paul Chevalier. Un agent se trouve actuellement à sa poursuite...

          Nick Parnas les informa des dernières nouvelles non sans les guider dans la bonne direction. Appelé par Markford, il avait reçu l'ordre de les aider à chercher l'indésirable. Il ne comprenait pas pourquoi il fallait que ce soit ces hommes-là pour courser ce salopard, mais face au seigneur des lieux, il n'avait jamais osé sourciller. Son regard coula vers le présumé chef de cette bande de joyeux drilles, un certain « Sébastien Oster » qui semblait aussi ouvert qu'une porte de prison.

– Les autres gardes du corps sont en sécurité ? questionna Mike.

          Le lieutenant scruta le géant dans les yeux, mais n'y décela qu'une inquiétude sincère. Il approuva d'un signe de tête.

– La majorité s'est isolée dans le bunker A1 sur ordre de l'agent Cobs. Nous en avons envoyé une vers le capitaine.
– On se déploie en ligne et on avance. Tir à vue non létal, trancha Sébastien d'une voix glacée.

          Les cinq hommes s'engouffrèrent dans la forêt, espacés de cinq mètres chacun, arme aux poings et prêts à faire feu. Ils se coordonnaient par geste au moindre obstacle ou bruit suspect. Si leur attitude disciplinée plongea Nick dans des réflexions compliquées, leur méthode efficace finit par porter ses fruits. O'Bryan désigna un point dans le lointain et Sébastien donna son autorisation après avoir scruté l'endroit quelques secondes. Nick regarda dans cette direction à son tour, mais... lui ne percevait rien...

          À sa grande surprise, ce fut celui du nom de Kiryu qui rengaina son pistolet pour récupérer le fusil à précision qu'il transportait dans son dos. Il saisit dans ses sacoches dorsales le trépied de son arme et se positionna sur le sol, prêt à faire feu. Pendant ce temps, Sam avait sorti plusieurs appareils de mesure pour effectuer les calculs nécessaires à un tir d'aussi longue distance : température, pression atmosphérique, vent, le moindre détail pouvait ruiner le talent du meilleur tireur d'élite. Encore une fois, il transmit les résultats par geste à son collègue qui hocha la tête avant de prendre son temps pour viser.

          Le coup fit mouche, car un corps chuta d'une branche au loin, quelques secondes après la détonation.

– En stand-by ! ordonna Sébastien vers les deux hommes avant de s'avancer en vitesse.

          Le duo approuva en silence et ne broncha pas. Mike et Nick le suivirent sans un mot vers la cible qui gémissait au sol, une balle logée dans l'épaule droite et... une seconde dans la jambe gauche ?

– Nous ne sommes pas les premiers, on dirait, lâcha le géant.
– Qui êtes-vous ? gronda une voix féminine.

          Les trois hommes relevèrent leurs têtes et pivotèrent vers la nouvelle venue comme d'un seul corps. Une seconde suffit pour qu'elle remarquât le lieutenant qui décida de prendre les devants avant un incident diplomatique.

– Margareth Cobs ? Il s'agit des agents de la gamine, Markford les a chargés de « régler le problème » eux-mêmes, grommela-t-il de mauvaise grâce.
– Maggy, répliqua-t-elle par automatisme, d'un ton rogue.
– Messiah, gronda Sébastien en même temps en direction de Nick.

          Margareth et Sébastien se toisèrent en silence, de quoi donner l'impression à Nick et Mike d'être retournés soudain à l'époque du Far West. Ils échangèrent un regard de connivence. Pourquoi sentaient-ils les problèmes s'amonceler ?

– Vous feriez mieux d'appeler pour lui, marmonna Mike en désignant l'intrus du doigt.
– Bonne idée, approuva Nick avant de s'éloigner un peu.

          Indifférents à leur conversation, les deux autres continuaient leur joute oculaire. Il fallut bien une dizaine de minutes pour les voir réagir à nouveau.

– « Cobs » ? articula Sébastien comme s'il suçait un bonbon trop acide.
– Mon mari, répliqua Maggy d'une grimace éloquente. Depuis quand protèges-tu des gamines ?
– Messiah n'est pas une « gamine » ! gronda-t-il, de méchante humeur.

          Maggy haussa les épaules comme si ce sujet ne l'intéressait pas, alors qu'elle brûlait de curiosité. Sébastien n'avait jamais été très causant, même avec elle. Il semblait changé depuis leur dernière mission ensemble... Elle n'arrivait pas à expliquer pourquoi, mais il paraissait plus... Comment dire ? Serein ? Non. Pour le moment, il ressemblait à un chat abandonné sur un tronc d'arbre au milieu d'une rivière.

– Ta gamine est au bunker A9, je t'y emmène ? proposa-t-elle dans un sourire hypocrite diabolique.

          Seul un regard sombre lui répondit. Elle avait toujours su l'asticoter et y excellait. Sébastien commençait déjà à sentir la moutarde lui monter au nez. Pour détourner son attention de cette femme détestable, il rappela Kiryu et O'Bryan qui attendaient encore derrière, avant de suggérer au lieutenant de surveiller l'intrus inconscient par terre. Nick approuva bien trop vite à son goût pour être innocent, mais face à Maggy, il comprenait facilement qu'un homme sain d'esprit ait l'envie de s'enfuir.

– T'as monté ta petite équipe de gros bras pour une mioche ? Son père est friqué à ce point-là ? gloussa Maggy.

          Elle se mit en route et s'avança devant eux. Sébastien dans son ombre, sombre comme une nuit sans lune, jurait dans sa barbe. Les trois autres derrière lui conservaient un silence poli et faisaient mine de contempler le paysage.

– Tu te trompes tellement ma pauvre Mag' ! souffla Oster d'un air fatigué.
– Maggy, répliqua-t-elle par habitude avant de bondir. Tu sais très bien que je déteste ce surnom débile ! À moins que tu préfères que j'explique à ton trio de canetons comment leur chef a largué son ex-fiancée devant l'autel ? Dis-moi, j'ai de quoi leur fournir de quoi parler dans ton dos à t'en pourrir la vie !

          Sébastien pâlit, mais difficile de saisir s'il s'agissait de peur, de colère ou d'envie de meurtre... Derrière eux, Mike, Kiryu et Sam s'entre-regardèrent, mal à l'aise. Ils se sentaient soudain marcher en plein terrain miné en temps de guerre par brouillard et de nuit...

 Publié le 13/09/17







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