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22e Bougie : 43-B

          Un premier coup de feu sonna le glas du silence paisible des jardins. Lola se tourna vers le bosquet d'arbres derrière elle avant de sentir deux bras puissants l'enlacer avant de la tirer en arrière. Le souffle soudain coupé, elle assista impuissante au règlement de compte entre ses gardes du corps. Ils se visaient tous entre eux, comme si un élément invisible venait de déclencher les hostilités générales.

– Capitaine V...

           La main du militaire recouvra sa bouche. Elle se sentit soulevée du sol avant d'être emportée sans autre forme de procès. Son attention fixée sur les innocents qui devaient la protéger, elle se laissa faire jusqu'à se rendre compte qu'ils n'allaient pas vers le manoir...

– Hmm !

           Incapable de parler, Lola commença à protester énergiquement et à se débattre, sans aucun résultat. En moins d'une minute, elle se retrouvait seule avec le militaire dans l'un des abris nouvellement construits sous forme de bunker. Il referma la porte derrière lui avant de la relâcher.

– Laissez-moi sortir ! cria-t-elle.
– Non.

           La réponse claqua automatiquement. Il actionna la lumière avant de se diriger vers la seule table présente à l'intérieur sur laquelle trônait un poste radio. Il pianota dessus puis détacha le boitier qui servait de micro et enclencha un interrupteur. Là il se mit à parler sur un ton professionnel.

– Ici poste de secours A9, je suis le capitaine Virro avec Messiah. Il s'agit d'un code 43-B, je répète, il s'agit d'un code 43 – B.

           Un long silence lui répondit avant qu'une voix déformée par les ondes résonna à travers leur abri de béton.

« PC 12. Code 43-B demandé, merci de nous fournir votre code de sécurité pour confirmation. »
– Code de sécurité du capitaine Virro : 091019862066–AAV. Confirmez réception, PC 12.
« PC 12. Code de sécurité confirmé, code d'urgence 43-B validé et lancé. »

           Le capitaine Virro reposa sa radio et se retourna enfin vers une Lola perplexe. Compte tenu de ce qu'elle venait d'entendre, elle s'imaginait mal à un kidnapping, mais qu'est-ce que tout ceci voulait dire ? Face au regard interrogatif de la jeune femme, le militaire l'invita à s'asseoir sur la seule chaise disponible avant de se mettre à parler.

– Je m'excuse si je vous ai inquiété, mais j'ai juste suivi les ordres reçus en pareil cas.
– Je ne comprends pas, murmura-t-elle.
– Lorsque des agents de protection rapprochée commencent à se tirer dessus, il s'agit d'un code 43. Cela signifie que la sécurité générale est compromise à cause d'une possible infiltration ennemie. Compte tenu des derniers événements, cela paraîtrait logique.

           Ils s'observèrent en silence un long moment. Chacun réfléchissait à sa position dans une situation telle que celle-là. Pour le capitaine, il s'agissait en premier lieu d'assurer la protection de celle à qui il devait la vie. Quant à Lola, elle songeait surtout à sa marge de manœuvre avec cet homme qui se plaçait en allié. Pouvait-elle lui faire confiance ? Et jusqu'où ?

– Que devons-nous faire maintenant ? Attendre ici ? demanda Lola après plusieurs minutes de réflexion.
– Vous êtes sûrement la personne ciblée, donc nous devons attendre et nous préparer à recevoir de la visite.

           Le capitaine fit un rapide état des lieux du bunker à peine terminé. Sauf les armes qu'il portait sur lui, ils ne possédaient aucun moyen de défense. Autrement dit, ils auraient une marge de manœuvre limitée. À moins que...

– Avez-vous d'autres capacités en plus de celle de ramener les morts à la vie ?

           Lola tiqua. Il n'était pas encore mort lorsqu'elle l'avait soigné, alors pourquoi... Et après sa conversation avec le lieutenant Parnas, désirait-elle vraiment relancer le débat ? Elle se sentait très fatiguée depuis l'autre soir. Comme elle ne répondait pas, son interlocuteur soupira et laissa filtrer un léger sourire sur son visage.

– J'en ai peut-être pas l'air, mademoiselle, mais il en faut beaucoup avant de me choquer. Et entre nous, je préfère savoir que vous pourrez vous défendre en cas de problème plutôt que devoir entièrement dépendre de moi. Mes munitions sont limitées et les secours peuvent tout aussi être vérolées que vos gardes...

           De toute manière, avait-elle réellement le choix ? Elle soupira à son tour avant de lâcher dans un souffle :

– Je peux arrêter tout objet en mouvement, comme la fourchette tout à l'heure, mais aussi les balles. Et... je peux les renvoyer. Seulement je n'ai pas encore eu le temps de m'entrainer, je dois impérativement les voir pour faire tout cela.
– Intéressant...

           Lola braqua son regard stupéfait sur l'homme face à elle qui pointait son revolver vers elle. Aussitôt elle se releva pour se reculer, les yeux chargés d'électricité et une grimace déformant son visage.

– C'était vous ? cracha-t-elle, prise de panique.
– Ne soyez pas bête ! Vous venez de me révéler votre point faible ! Si je désirais vous tuer, je vous aurais assommée avant de vous loger une balle dans le crâne, non ?
– Alors pourquoi vouloir me tirer dessus ?

           Loin d'être rassurée, elle se recula encore jusqu'à sentir le mur dans son dos. Le frais du béton la réconforta quelque peu.

– À votre avis ?

           Lola hocha furieusement la tête de gauche à droite, prête à arrêter la première balle qui jaillirait de l'arme du capitaine. Ce dernier gronda dans sa barbe avant de tirer sans sommation. Comme prévu par la jeune femme, le projectile s'interrompit en pleine course à quelques centimètres de son visage. Son cœur palpitait à toute allure et elle sentait des larmes lui monter aux yeux.

« Promettez-moi, Lola... » résonnait encore la voix de Sébastien dans sa tête.

            Mon dieu, pourquoi avait-elle promis ? Pourquoi avait-elle été heureuse d'obtenir tous ces pouvoirs, déjà ? Pour sauver le plus de monde possible... Mais maintenant qu'elle avait les deux pieds dedans, devait-elle revoir ses objectifs à la baisse ?

– Votre temps de réaction est catastrophique, percevoir l'objet n'est pas votre seul point faible. Essayez de m'arrêter, moi, pas uniquement la balle ou le pistolet !
– Hein ?

           La remarque du capitaine venait de la sortir de ses réflexions. L'idée de figer une personne entière ne lui était jamais passé par la tête...

– Un être humain est hautement plus complexe qu'une balle... J'ai déjà arrêté tous les projectiles de quatre mitraillettes et je ressentais des difficultés... Je n'ose pas imaginer la quantité d'énergie qu'il me faudrait pour le faire sur une personne entière.

           Virro abaissa son arme avant de se caresser le menton comme s'il réfléchissait à cette dernière information. Il reposa ensuite son regard sur elle, en proie à des pensées sans doute peu optimistes, car il fronçait ses sourcils blonds avec férocité.

– Vous...
– Ici Adrien Clair, un garde du corps de la jeune demoiselle, vous pouvez m'ouvrir ? lança une voix chancelante derrière la porte blindée.

           Immédiatement, le bras du capitaine se tendit à nouveau pour viser l'entrée du bunker de son arme. Son expression fixe et glaciale transforma toute la pièce en chambre froide. Lola comprit aussitôt qu'il avait non seulement prit son pouvoir au sérieux, mais qu'il avait essayé de l'aider à y voir plus clair, car son attitude venait de changer radicalement. Tout son corps semblait tendu vers ce nouveau rebondissement. Il se rapprocha de l'ouverture pour se faire correctement entendre.

– Et pourquoi je vous laisserais entrer ? J'ai activé le code 43 – B. Vous comprenez ?
– Ah... Oui... Mais... Je suis blessé... gravement, alors... Difficile d'être une menace... Et... Je fuis le tireur !

           Lola lança une expression désespérée vers le capitaine dès qu'elle saisit qu'il ne comptait pas laisser le garde du corps entrer malgré ses explications. Pour unique réponse, Alex Virro hocha la tête vers la jeune femme pour lui signifier de se taire. Elle se mordit les lèvres pour ne pas hurler.

– Je vous en prie... supplie... ouvrez-moi... Il va me tuer ! s'époumona Adrien Clair derrière la porte, la voix emplie de terreur.
– Ouvrez-lui ! siffla Lola, incapable de tenir plus longtemps.

           Les yeux pleins de larmes d'entendre un homme suffoquer de peur qui risquait sa vie, elle sentait une envie furieuse de frapper ce capitaine pour le laisser dehors. Alex Virro ne possédait-il donc aucun cœur ? Comme Austère ? Finalement, elle qui pensait qu'il serait différent de Sébastien se trompait peut-être...

– Il n'a pas de code de sécurité... Si j'ouvre, il peut être l'innocent traqué comme le traqueur impitoyable... Vous voulez vraiment faire ce pari ? grommela le militaire.

           Il semblait sincère et sûr de lui. Sa question mit la jeune femme au silence moins d'une seconde avant qu'elle ne répondit d'une voix implacable :

– Je préfère risquer ma vie plutôt que laisser un innocent se faire tuer ! Ouvrez-lui cette porte ! cria-t-elle avec force.

           Alex se renfrogna, persuadé qu'il s'agissait de la plus mauvaise décision qui soit, mais obtempéra. Avec quelqu'un d'autre à protéger, il serait resté sur ses positions, mais compte tenu de ses capacités, il pouvait tenter le coup... Même s'il se prépara à un piège. Il actionna la grosse roue de métal qui permettait d'ouvrir et fermer la porte blindée et tira sur l'ensemble pour créer un passage suffisant afin de laisser entrer une personne.

           Le corps d'Adrien Clair s'échoua en sang sur le haut des escaliers, sous l'exclamation horrifiée de Lola. Elle se précipita pour aider le capitaine à le déplacer vers l'intérieur du bunker avant que ce dernier ne refermât la lourde porte d'entrée. Ils échangèrent un bref regard qui voulait tout dire. Pour elle, un reproche non dissimulé d'avoir tant tardé, tandis qu'il s'excusait en silence ; la procédure n'était mise en place que pour sauver des vies, logiquement...

– Je suppose que je ne peux rien faire pour vous aider ? questionna-t-il avec politesse.
– Il fallait y penser avant le laisser dépérir à l'entrée ! répliqua-t-elle sans merci.

            Il accusa le coup sans un mot. Après tout, elle restait encore jeune et lui avait passé sa vie à obéir à des ordres... Du coin de l'œil, il observa l'homme à demi mort qui gémissait de plus en plus fort, tandis que Lola défaisait sa chemise pour pouvoir poser ses mains sur sa peau. Alex se retrouva la bouche grande ouverte à fixer comme un idiot ce type qui semblait se mettre à luire légèrement sous l'effet du pouvoir de la jeune femme. Elle, les yeux clos concentrait toute son énergie à essayer de sauver l'homme de son sort.

           Pour la première fois depuis qu'elle avait commencé à maîtriser ses capacités, elle se retrouva face à un mur incompréhensible. De nombreuses données qu'elle percevait ne correspondaient pas à l'état « normal » d'un corps. Du moins de celui d'un homme... Car... Si elle considérait qu'il s'agissait d'une femme, certes un peu différente...

           Lola retira ses mains d'Adrien comme s'il brûlait. Ses yeux stupéfaits observèrent dans le détail le visage pourtant bien masculin du garde.

– Messiah ? Un problème ? questionna le capitaine qui pointait toujours son arme vers Adrien Clair, juste au cas où.
– Ce n'est pas un « problème »... Plutôt une « surprise » je dirais ?
– C'est le traitre ?

           Elle releva un air ébaubi vers le miliaire qui continuait de rester sur ses gardes et lâcha un petit rire amusé.

– « Il » a été empoisonné avant de recevoir plusieurs balles. Cela m'étonnerait qu'il s'agisse du coupable.

           Alex Virro fronça ses sourcils et ne décolérait pas.

– Être blessé ne transforme pas quelqu'un en innocent, bien au contraire. J'aurais plutôt tendance à m'en méfier. Donc qu'avez-vous découvert sur lui qui vous fasse sourire ainsi ?

           Lola haussa les épaules avant de répondre, un peu agacée par la paranoïa de son nouvel ami.

– Adrien Clair a les gènes d'une femme, mais l'apparence d'un homme. Pas de quoi fouetter un chat, si ?

           Un profond silence s'abattit entre eux. Visiblement, le capitaine s'en méfiait d'autant plus à présent... De quoi faire soupirer Lola à plusieurs reprises. Ils allaient encore se disputer lorsqu'une voix féminine s'éleva à travers la porte.

– Bunker A9 ? Je suis Julie Hammond, APR de monsieur Markford. Sur le canal sécurisé de la radio interne, ils ont affirmé que le Principal s'était réfugiée ici avec le capitaine Virro. Je dois vous informer que l'Hostile se trouve dans les parages, blessé. Demande confirmation de la présence du Principal, capitaine.*

* APR = Agent de Protection Rapproché (aka "garde du corps")
Principal = Personne protégée par un ou plusieurs APR
Hostile = Personne ou groupe de personne qui veut/lent nuire à l'intégrité physique ou moral du Principal

Publié le 13/07/17

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