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18e Bougie : Émotions

          Nick Parnas ne prétendait pas être le plus futé de son escouade, mais après plusieurs années à la police criminelle avant de se reconvertir dans le privé, il avait atteint le niveau basique pour reconnaître un phénomène inexpliqué potentiellement dangereux. Or la fille qui se tenait tout sourire devant lui entrait sans problème dans cette catégorie de personne à surveiller autant pour leur propre bien que pour celui de leur entourage. Elle venait de réussir, par un tour de force qu'il refusait d'admettre, à renvoyer plusieurs projectiles mortels, de quoi provoquer des sueurs froides à tout bon soldat qui se respectait.

– Tenez le bouclier, d'accord ? Je vais soigner votre capitaine.

           Bouclier ? Le lieutenant Parnas chercha un moment l'objet en question du regard sans succès. Il fut tiré vers l'avant par une petite main ferme qui le plaça face à une barrière invisible d'une force inexpliquée qu'il sentit dès que l'inconnue lui posa les doigts dessus. Devait-il l'interroger ? Mais sa curiosité était réfrénée par son envie de survivre... À cet instant, il eut l'idée folle de regarder vers son supérieur...

          Lola penchée sur le capitaine Viro rayonnait d'une lumière blafarde. Elle maîtrisait de mieux en mieux cette force en elle qui lui permettait de plier le Destin. Soigner quelques impacts de balle d'un corps en bonne santé lui parut même aussi simple qu'une séance de yoga. Sa dépense énergétique représenta une somme dérisoire, de quoi la rassurer pour l'avenir ; elle gardait dans un coin de son esprit l'idée de guérir Pierre Markford.

– Comment vous ?

         Le baragouinage incompréhensible du dénommé « Nick » la ramena à la raison. Pour l'heure, elle se trouvait perdue en pleine forêt avec deux inconnus et un groupe d'ennemis non identifiés qui lançaient de quoi anéantir le manoir Markford. Des opposants à la famille ? Ou des personnes venues pour elle ? Dans le doute, elle ne préférait pas tabler sur l'une ou l'autre hypothèse. Sa main récupéra la radio du militaire sous les hauts cris de son second.

– Ici « Messiah ». Je demande à parler à « Austère » !

          Un silence inquiétant répondit à son appel et elle pensait n'avoir aucune réaction en face lorsqu'un grésillement et une voix retentit à l'autre bout.

« Ici Oster, Messiah. Quelle est la situation ? » questionna le ton déformé par les ondes de Sébastien.

          Lola esquissa un large sourire ravi sous le regard paniqué, inquiet et angoissé de Nick. Ce dernier paraissait nager en eaux troubles et profondes depuis leur rencontre, mais elle ne lui en voulait pas. De son côté, elle se sentait... vivante.

– Des personnes nous ont canardés, mais j'leur ai fait le bon vieux coup du retour à l'envoyeur. Je viens de soigner un certain capitaine Viro et là « Nick » et moi sommes en stand-by. Je pourrais savoir ce qu'il se passe ?

          Elle échangea un regard avec l'homme face à elle, les mains toujours tendues vers le bouclier d'énergie qu'elle avait créé plus tôt. Lola ne pensait pas que son idée fonctionnerait, mais elle avait été ravie de voir qu'une tierce personne pouvait manipuler cette force ; à condition qu'elle le maintienne en état à distance. Combien de temps cette configuration pouvait-elle bien tenir ? La jeune fille s'étonna de réfléchir à ses pouvoirs dans une situation pareille, mais quoi qu'elle fît, son esprit semblait aussi clair que du cristal en cet instant catastrophique.

« Messiah, essayez de revenir vers le manoir, un autre groupe est en chemin pour vous épauler. Vous ne devez pas tomber entre les mains de ceux en face, est-ce que c'est compris ? » résonna la voix inquiète de son garde-chiourme.
– T'en fais pas, Austère ! J'ai pas oublié ma promesse. On rentre ! Silence radio, toussa...

          Lola se sentait invincible avec toute cette énergie qui circulait dans son corps et se surprit à s'imaginer en plein film d'action et d'espionnage à gros succès. Le moment propice pour se rappeler l'une des premières leçons de Sébastien qu'elle avait appris de force dès leur arrivée ici : « Quand tout va bien, redouble de vigilance. » Elle rangea la radio dans la poche du gilet du capitaine où elle l'avait prise plus tôt avant de se retourner vers l'autre gars. Il affichait une tête toujours aussi paumée...

– Nick, c'est ça ? Vous pensez pouvoir porter votre supérieur jusqu'au manoir ?
– Messiah ? croassa-t-il, pâle comme s'il venait d'apercevoir un fantôme.
– Pas le temps de parler mon grand ! Rends-moi le bouclier et mettons-nous en route, d'accord ?

          D'un geste calme, elle récupéra son énergie du bout de ses doigts et sentit la pression mentale diminuer. Visiblement, maintenir sa force indirectement de cette manière requérait plus de résistance et l'épuisait plus vite. À ses côtés, Nick chancela jusqu'à son supérieur, l'esprit aussi creux qu'une coquille abandonnée. Il se sentait vidé, comme s'il n'avait pas dormi depuis plus de trois jours... Lola nota son état dans un coin de sa tête. Il semblerait qu'il ait aidé au maintien du bouclier, elle devrait faire des tests plus tard.

           Elle attendit qu'il ait soulevé son supérieur et commencé à marcher pour lui emboiter le pas, non sans surveiller les alentours avec attention. D'après les paroles de Sébastien, les inconnus en face venaient pour la capturer, voire la tuer. Lorsque son regard se baissa vers le sol qui vibrait par à-coups, Lola sentit une idée folle germer dans son esprit. Et si... ?

          Sébastien bouillait de colère. Voilà qui ne rentrait pas dans ses habitudes, mais parfois, certaines personnes parvenaient à le tirer vers la fureur. Hubert Markford venait d'atteindre cet exploit en moins d'un quart d'heure, un succès total. D'abord il l'avait piégé avec son avocat faux-fils qui jouait la comédie comme un acteur de cinéma, ensuite en remettant en question sa parole et pour achever le tout, en refusant qu'il contactât Mike.

– Je dois m'assurer qu'elle est en sécurité, bordel ! hurla-t-il pour la dixième fois.
– Et où voulez-vous qu'elle soit ? Arrêtez de vous inquiéter pour cette gamine ! répliqua Markford à nouveau, inlassablement.

          Le groupe de défense était parti depuis plus de dix minutes quand tous les agents s'égosillèrent dans leurs micros ; plusieurs salves de tir, quatre armes lourdes et le tout commandé par plusieurs types en jeep. Sur les écrans de sécurité, Sébastien contempla avec épouvante les forces d'assaut choisies par Jean-Jacques Morel pour éliminer Lola et un frisson glacé secoua son échine.

– Elle se trouve dehors, entonna-t-il plus pâle qu'un mort.
– Impossible, décréta Stuart.

          Plusieurs caméras furent aveuglées par un tir de bazooka et tous les spectateurs tournèrent la tête pour éviter de fixer ce flash de lumière insoutenable. Sébastien sentit son sang bouillir et mitrailla Markford de son regard vert à cet instant aussi foncé qu'une forêt de sapins en pleine nuit.

– Laissez-moi parler à Mike ou je vous jure que vous le regretterez !

          Le vieil homme dans son fauteuil roulant soupira face à tant de hargne, mais capitula. Il effectua un signe discret à l'agent dans son dos qui transmit sa radio à Oster sans sourciller. Sitôt en possession de l'objet, Sébastien tourna le bouton de réglage pour se positionner sur l'onde choisie avec son chef de la sécurité.

– Mike ! Où est Messiah ?
« Ah... Je suis content de vous entendre, Seb, mais je crains d'avoir une mauvaise nouvelle... Voilà une heure qu'on court après elle dans le manoir. »

          Les yeux chargés de foudre d'Oster se tournèrent vers Markford et Stuart comme pour leur hurler « je vous l'avais bien dit ! » avant de se reporter vers les écrans de sécurité, dont la moitié n'affichaient plus que de la neige, leurs caméras sans doute détruites lors des diverses explosions.

– Monsieur Markford ? Nous avons perdu le contact avec la première escouade conduite par Varo ! annonça l'un des employés d'un visage inquiet.
– Relancez un appel ! Et préparez la seconde escouade, répliqua Markford sans sourciller.
– Capitaine Viro ? ... Nous avons perdu la transmission... Quelle est votre situation ? À vous...

          Le silence en réponse fit grimacer Sébastien. Il aurait pu jurer que Lola se trouvait dehors ! Elle finirait sans doute par le rendre dingue à force de lui échapper et n'en faire qu'à sa tête ! Il verrait ses cheveux blanchir avant l'heure...

– Pourquoi votre gamine serait sortie du manoir ? Elle est suicidaire ? grogna Markford.

          La remarque du vieil homme devint la goutte d'eau pour faire déborder le vase. La colère, la frustration, l'inquiétude et la peur se mélangèrent en lui pour se transformer en reproches. Et au diable les contrats signés ! Si à cause d'eux, Lola finissait blessée ou pire...

– La ferme, Markford ! Vous ne pouvez pas la comprendre ! Son pouvoir intérieur est tellement puissant et sa volonté de protéger si fort, qu'elle irait jusqu'à mettre sa vie en jeu pour sauver d'autres personnes, même si elle ne les connaît pas ! Et ça vous dépasse ! Tout comme l'idée que je puisse être parfaitement honnête avec vous depuis le début ! Ou que Lola pourrait bien être le messie que je vous annonce depuis six mois ! Vous ne parvenez pas à le concevoir, car vous ne la connaissez pas ! Vous l'avez observée sans jamais lui parler ! Et vous remettez en doute tout ce que vous voyez ! Mais je vais vous dire... Depuis que je l'ai rencontrée, j'ai retrouvé la foi ! Pas en une divinité invisible jamais là qui n'aide que quand ça lui chante, mais celle en quelqu'un capable de réaliser des miracles. Lola est MON messie ! Et s'il lui arrive malheur à cause de vous, je damnerais mon âme, mais je vous le ferai payer !

          Seuls les « bips » des consoles et le doux vrombissement des ventilateurs d'ordinateurs s'entendirent durant un long moment. Grâce à ce silence presque absolu, la voix de Lola à la radio résonna avec encore plus de force.

« Ici "Messiah". Je demande à parler à "Austère" ! »

          Un murmure s'éleva de la salle de sécurité, avant que la cacophonie pour coordonner les défenses ne reprît ses droits. D'un ton sec, Sébastien demanda la fréquence pour répondre à la jeune fille qu'il reçut d'un Stuart stoïque. Ce dernier avait attendu confirmation de son patron avant de transmettre cette information. Markford se remettait à peine du discours enflammé de cet homme qu'il prenait jusqu'ici pour un iceberg...

– Ici Oster, Messiah. Quelle est la situation ?
« Des personnes nous ont canardés, mais j'leur ai fait le bon vieux coup du retour à l'envoyeur. Je viens de soigner un certain capitaine Viro et là "Nick" et moi sommes en stand-by. Je pourrais savoir ce qu'il se passe ? »

          Il détestait l'idée qu'elle soit seule avec deux soldats inconnus dans les bois. Sébastien réfléchissait déjà au savon qu'il lui passerait à son retour. Son regard se tourna vers Markford qui confirma d'un signe de tête.

– Messiah, essayez de revenir vers le manoir, un autre groupe est en chemin pour vous épauler. Vous ne devez pas tomber entre les mains de ceux en face, est-ce que c'est compris ?
« T'en fais pas, Austère ! J'ai pas oublié ma promesse. On rentre ! Silence radio, toussa... »

         Il se surprit à sourire devant son ton presque guilleret. Non, mais qui pouvait être heureux dans une situation telle que celle-là ? Sébastien soupira et serra la radio entre ses doigts. Ses émotions continuaient de le submerger de tous les côtés... Depuis quand n'avait-il pas ressenti une sensation pareille ?

– Alors elle ne fait pas que soigner, Oster ? grommela Markford, d'un air revêche.

          Les deux hommes échangèrent un regard chargé d'éclairs. Ils se jaugèrent sans un mot. Finalement, Sébastien décida de répondre, au moins pour oublier quelques instants qu'il avait retrouvé des émotions perdues de vue depuis des années...

– Je n'ai pas choisi ce nom de code pour rien, vous savez...

          D'ailleurs, une question le taraudait : depuis quand Lola connaissait-elle ce nom de code ? Il semblerait que les leçons qu'il lui avait serinées avaient eu plus de répercussions qu'il ne l'escomptait. Sébastien pouvait affirmer qu'elle les avait espionnés depuis leur arrivée au manoir. Son sourire s'élargit. Comment pourrait-il lui en vouloir de commencer à appliquer ses propres conseils ?

           Il attendait le jour où son messie prendrait son envol avec impatience.

Publié le 14/06/17

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