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15e Bougie : Le prix de la Vie

          Le repas débuta dans un silence digne de films d'horreur : personne ne parlait et tous conservaient leurs regards plongés vers les assiettes. Avec une synchronisation parfaite, des serveurs apprêtés apportaient les plats, se pliaient en quatre, plaçaient les couverts... Ils paraissaient presque ressembler à des androïdes tant leurs expressions faciales n'existaient pas. Lola, encore affamée, se focalisait surtout sur son estomac qui criait famine et se laissa resservir plusieurs fois. Ils attendaient le dessert lorsque monsieur Markford décida d'engager la conversation.

– Voyons, à présent que nous sommes rassasiés, parlons de nos affaires...

          Hubert Markford claqua des doigts et l'un des serveurs toujours derrière lui s'inclina avant de sortir. La seconde d'après, un homme en costume trois-pièces pénétrait dans la salle à manger pour se placer à ses côtés, une serviette en cuir dans les mains.

– Je vous présente Stuart, mon avocat. Il s'occupe de mes intérêts, ainsi que du contrat qui vous amène...
– Un contrat ?

          Lola n'avait pas réussi à contenir sa question et le regard acéré de l'homme d'affaires se planta dans le sien avec insistance. Ce fut Sébastien qui prit la parole pour couper court à une scène désagréable.

– Désolé, monsieur Markford, mais pour notre sécurité à tous, j'ai préféré omettre tout cela à l'intéressée.
– Je comprends...

          Il s'adossa à son fauteuil roulant dans un léger soupir non sans regarder alternativement ses hôtes. Ses iris terminèrent leur course sur Juliette qui luttait contre le sommeil.

– Madame Becquerel... Vos examens médicaux ont prouvé la disparition totale de votre cancer de votre organisme. Mais vous semblez encore bien fatiguée. Désirez-vous retourner dans votre chambre pour vous reposer ?
– Merci, monsieur.

          Elle se pencha pour embrasser sa fille sur sa joue et lui murmurer rapidement « fais attention à toi » avant de se laisser emmener par Mike. Ce dernier, appelé d'un signe de main à un serviteur, échangea un regard lourd de sous-entendus avec Sébastien. Tous deux disparurent derrière la large porte du salon et l'ambiance à l'intérieur s'appesantit encore plus.

– Lola, c'est cela ? demanda Markford d'un ton dur.
– Oui.

          La jeune fille ne connaissait pas la relation exacte entre ce monsieur Markford et Sébastien, mais son instinct lui chuchotait de faire confiance à ce dernier. Il ne les aurait jamais amenés jusqu'ici s'il existait un risque de danger, cela ne tenait pas debout.

– Expliquez-moi comment vous avez guéri votre mère, je vous prie.

          Les yeux paniqués de Lola volèrent vers ceux vert forêt en face d'elle.

– Monsieur Markford aimerait juste connaître l'étendue de vospossibilités, vous n'avez pas à entrer dans les détails, la rassura Sébastien.

          Lola hocha la tête en réponse avant de reporter son attention vers leur hôte qui semblait la dévorer de son regard fiévreux. Il ressemblait à s'y méprendre à un assoiffé dans un désert face à une oasis imprévue.

– Mon énergie pénètre le corps et il me suffit de penser à un élément sain pour effectuer la... « réparation » ? Certaines choses sont plus difficiles que d'autres, comme les organes, cela demande plus de force et m'épuise rapidement. Mes premiers essais étaient catastrophiques, mais pour maman, j'ai puisé dans mes réserves de graisse et je m'en suis remise plus vite... Je suis encore très fatiguée, mais au moins je ne suis pas tombée dans le coma.
– Votre « énergie » ? Vous savez d'où elle provient ?

          Elle échangea un rapide coup d'œil avec Sébastien, impassible, avant de répondre.

– Oui, mais avant que vous me posiez la question ; je ne vous dirai rien... Ah ! Et vous ne pouvez pas obtenir ce... « pouvoir » c'est... spécial...

          Hubert Markford émit un petit rire amusé qui le mena à une toux difficile qui s'atténua qu'après plusieurs minutes. Contre toute attente, son avocat qui ne bougeait pas jusque là, l'aida à remettre son tuyau d'oxygène et le tança avec douceur pour qu'il arrêtât d'en faire trop. Lola émit un sourire en demi-teinte, car elle avait l'impression de voir Sébastien quand il la sermonnait. Ce dernier paraissait aussi amusé qu'elle, peut-être leurs pensées se rejoignaient-elles ?

– N'ayez crainte, Lola. Loin de moi l'intention de chercher à vous nuire, bien au contraire. Je désirais simplement mieux comprendre vos capacités afin de faire le nécessaire quant à votre protection.
– Pardon ? s'étonna la jeune fille dans un sursaut.
– Stuart, expliquez à cette demoiselle, ma gorge me fatigue.

          L'homme d'affaires exhala un soupir rauque qui lui arracha plusieurs grimaces tandis que l'avocat redressait les lunettes sur son nez d'un geste impassible avant de prendre la parole.

– Monsieur Hubert Markford ci-présent a déclaré sa volonté de vous protéger et subvenir à vos besoins dans le cas où vous parveniez réellement à guérir des maladies incurables. Compte tenu du dossier médical de votre mère, madame Juliette Becquerel, vous remplissez les conditions pour l'obtention de ladite protection. En échange des prodigalités de mon client, il aimerait votre intervention sur la personne de son fils, Pierre Markford, actuellement atteint d'un glioblastome cérébral. Bien entendu, monsieur Markford ci-présent se tient à votre disposition si vous avez des requêtes spéciales, dans le cas où vous accepteriez ce contrat.

          Peu à peu, Lola commençait à comprendre. Sébastien l'avait mise à l'abri dans cette demeure en connaissant les intentions de cet homme. Mais il savait surtout qu'elle ne refuserait jamais une demande pareille... Pâle comme la mort, elle fixait son assiette à dessert qui venait d'être posée devant elle par un serviteur stylé et silencieux. Beaucoup d'informations se chamboulaient dans sa tête et elle ne parvenait pas à faire le tri...

– Monsieur Oster ci-présent, nous avait affirmé que vous accepteriez tête baissée, mademoiselle. Si quoi que ce soit vous dérange, n'hésitez pas à m'en faire part, afin que nous réglions les divers détails ensemble, reprenait l'avocat de son ton professionnel.

          Elle redressa la tête de surprise et remarqua l'expression anxieuse de monsieur Markford.

– Je suis désolée si je vous ai donné une mauvaise impression. Je ne refuserais jamais de sauver la vie d'un enfant, mais si vous m'offrez votre protection... Que Sébastien m'a amené ici en catastrophe sans même m'en parler... J'ai pensé que... J'ai de gros soucis et...

          Un concert de soupirs de soulagement sembla s'élever dans le salon. Stuart allait répondre lorsque la main de son employeur l'arrêta. Ce dernier s'exprima d'une voix très rauque, comme si chaque mot lui coûtait.

– Mon fils n'est plus un enfant, il est en âge de reprendre la succession de l'entreprise familiale, voilà pourquoi il est impératif de le soigner. Moi-même n'ai plus beaucoup de temps à vivre, vous devez déjà le savoir, mais Pierre en a encore moins. Quant à vos ennemis, compte tenu de vos capacités, j'espère pour vous que vous n'aviez pas la naïveté de croire que personne n'essayerait de vous éliminer ?
– Je...
– Vous représentez le plus beau cadeau, mais également le pire fléau de l'Humanité.

          Lola sursauta sur sa chaise face à cette déclaration tranchante. Elle rechercha le regard de Sébastien qui la fixait de son visage impassible et sérieux. Donc il désirait qu'elle ait conscience de tout cela ? Ou bien... Elle esquissa un rictus peiné. Elle qui lui avait soutenu qu'elle ne regretterait jamais rien...

– Les gens vont me vouloir pour eux, conclut-elle d'une petite voix.
– Pas « les gens », Lola, commença Sébastien, mais bien « tout le monde » ! Le chef de l'agence que vous avez refusé vous recherche déjà, le directeur de l'hôpital où se trouvait votre mère désirait la garder pour vous attirer là-bas et dès que l'annonce de votre don aura été faite officiellement, la moitié du monde essayera soit de vous tuer, soit de vous capturer.

          Les épaules de la jeune fille s'abaissaient à mesure qu'il parlait avec fermeté. Aucun des hommes présents ne jouait et elle comprenait mieux pourquoi Mike, Kiryu et le troisième dont elle ne savait rien, les avait rejoints. Ses yeux inquiets se relevèrent sur leur hôte qui la fixait sans ciller.

– Je ne suis pas ici juste à cause du chef de cette agence gouvernementale et du directeur d'hôpital, n'est-ce pas ?
– Non. Votre existence a déjà circulé sur le marché noir... Je vous laisse en tirer les conclusions qui s'imposent.
– Une menace invisible...

          Les trois hommes autour de la table approuvèrent en silence. L'avocat ressortit sur un signe de main de son employeur et ils terminèrent leur repas sans échanger plus de trois mots. Le café arrivait que Lola réfléchissait encore à tout ce qu'elle venait d'apprendre. Jusqu'à maintenant, elle vivait dans une bulle créée par Sébastien. Aujourd'hui, cette bulle éclatait sur son initiative... Bien sûr, il l'avait fait exprès, comme pour la pousser à nager par elle-même. Pour la première fois depuis sa décision d'utiliser son pouvoir, elle sentit des abysses insondables sous elle. Une peur d'une sombre clarté lui broyait le cœur.

– Lola, tu nous écoutes ? Lola ?

          La voix insistante de Sébastien la sortit de ses pensées moroses. L'avocat Stuart se tenait de nouveau aux côtés de monsieur Markford et venait de déposer sur la table plusieurs feuilles ainsi qu'un stylo. Elle fit le tour des regards fixés sur elle sans comprendre.

– Pardon, je réfléchissais à notre conversation...
– Aucun problème, mademoiselle Bacquerel, je vais répéter, enchaîna Stuart. Donc, comme stipulé dans le contrat que vous avez sous les yeux, vous êtes tenue d'essayer de soigner le fils de monsieur Markford de tous les moyens que vous avez à votre disposition. En échange de quoi, monsieur Markford ci-présent vous assure un lieu de vie protégé de quiconque désirerait s'en prendre à vous. Il a été décidé avec monsieur Oster que ce contrat s'étendrait sur une durée de douze mois à compter de la date de signature. Veuillez signer ici... Et là.

          D'un mouvement du doigt, l'avocat désignait les cases vides. Dès qu'elle remarqua la paraphe de Sébastien à côté, elle apposa son contreseing. Elle réitéra l'action à trois reprises pour chaque copie du contrat avant que trois nouvelles feuilles ne soient déposées à leur tour face à elle.

– Pour celui-ci, il s'agit d'une proposition de dernière minute que monsieur Oster n'a pas encore validée, vous pourrez le signer quand vous le désirerez.
– De quoi s'agit-il ? trancha la voix nette d'un Sébastien qui détestait toujours autant les surprises.

          Stuart se redressa et rajusta ses lunettes argentées sur son nez avant de reporter son attention sur celui qu'il considérait comme le bras droit de Lola.

– Monsieur Markford ci-présent laisse mademoiselle effectuer une tentative de soin sur sa personne dès le complet rétablissement de son fils. Si et seulement si l'essai est concluant et que monsieur Markford se rétablit complètement, alors il s'engage à verser à mademoiselle la somme qu'elle jugera utile. À moins, bien sûr, que mademoiselle préfère à ce moment-là une faveur, ce qui reste envisageable. Mais ceci sous-entend que monsieur Perre Markford soit en vie et soigné, ainsi que monsieur Hubert Markford.

          De surprise, Sébastien tourna vivement son attention sur leur hôte qui souriait avec bonhomie. Il semblait très fier de lui, mais un mélange étrange criait à cet ancien agent que monsieur Markford dissimulait une information. Bonne ou mauvaise...

– Êtes-vous sûr de vous, monsieur Markford ? Vous signez un chèque en blanc...
– Hé hé, mon cher Oster, laissez-moi vous répondre par une autre question : la vie a-t-elle un prix ?

          Cet homme d'affaires semblait bien s'amuser de cette situation imprévue. Il darda sur Sébastien ses prunelles sombres avec une incroyable fermeté.

– Vous qui connaissez les marchands de mort mieux que quiconque, considérez que vous devenez un marchand de vie. Alors, dites-moi... Laquelle reste le bien le plus précieux ? La mort qu'un gamin de huit ans peut apporter ou la vie qu'une seule et unique personne au monde peut préserver, quelles que soient les circonstances ?

          Hubert Markford se remit à tousser malgré lui, sans doute car il venait de forcer sur sa voix afin de paraître aussi ferme et inflexible qu'au temps de sa superbe. Après plusieurs minutes il reporta son regard déterminé vers une Lola figée de panique et de glace.

– Si vous parvenez à nous soigner, mon fils et moi, il est normal que je sois le premier à vous soutenir, Messiah.


Publié le 24/05/17

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