Shinigami
Il était tard dans la nuit, pratiquement minuit pour tout dire. Des camarades de classe m'avaient mis au défi de prendre un selfie de moi devant le lycée, de nuit. Comme je relève toujours les challenges, j'ai accepté celui-ci. Je saute donc par dessus la clôture qui entoure le lycée, il est sombre et seulement éclairé par la lumière de lune. J'avance pour me mettre bien devant et prend une photo avec mon téléphone. À ce moment, j'aurai pu partir... Mais j'avais envie d'explorer l'école. Je crois que tout le monde dans sa vie à toujours voulu savoir ce que ça fait de se promener dans les couloirs la nuit. Alors j'ai poussé la porte d'entrée qui n'était pas verrouillée, comme si s'était une invitation à entrer. Elle se referma doucement derrière moi, et je me mis à explorer cet endroit inconnu à mes yeux. Des rumeurs disaient que le bâtiment avait été construit sur un cimetière. Ça m'était égal, j'aurais pu croiser n'importe quoi, que je n'aurais pas réagi. Le couloir qui s'étendait devant moi était sombre et seulement éclairé par le clair de lune. Je m'arrêtai un instant pour observer les toiles que les araignées étaient en train de s'acharner à construire. La lumière de la lune leur donnait un petit éclat cristallin, comme de la rosée. J'entendis alors un bruit de moteur derrière moi, comme si quelqu'un allumait une tronçonneuse ou quelque chose comme ça. Je me retourna mais ne vis personne, le couloir était vide. Je me remis donc à marcher en direction de ma salle de cours qui se trouvait à l'opposé de là ou j'étais. Une nouvelle fois, j'entendis le bruit d'une tronçonneuse, mais il était plus étouffé, et donc plus loin. Plus je marchais, plus j'avais l'impression qu'il se rapprochait de moi. Puis plus rien, le silence retomba d'un coup. J'étais enfin arrivée devant la porte qui donnait sur ma salle de cours, j'ouvris la porte et fût étonnée de voir assis sur un fenêtre ouverte, ce qui semblait être un homme entièrement vêtu de rouge et ayant également un longue chevelure rouge flamboyante. Il tenait une tronçonneuse à la main, j'étais crispé, mais pas de peur. Je pense que j'étais surtout admirative devant autant d'élégance et de discrétion. Après tout, cet étrange personnage s'était retrouvé de derrière moi il y a quelques seconde, à devant moi à l'instant. Il me fit un sourire et sauta de la fenêtre. Je me précipita pour voir ou il avait disparu, mais il n'y avait rien. Aucune trace indiquant ou il était partit. Je referma donc la fenêtre en me disant que j'avais peut-être hallucinée. Je sortis mon téléphone de ma poche pour y regarde l'heure. Il était déjà minuit et demi. J'activai la lampe torche de mon téléphone et repartie en prenant soin de bien refermer la porte derrière moi. Je descendis les escaliers pas loin de moi et marcha en direction de la porte d'entrée. J'avais à peine posée la main sur la poignée que j'entendis quelqu'un me murmurer quelque chose à l'oreille, me faisant frissonner: "Alors on se promène seule dans les couloirs à une heure pareil ? Ce n'est pas très raisonnable..."
Quand je me retourna, il n'y avait personne, mais un parfum flottait dans l'air. Il avait un gout métallique et plutôt prononcé. On dirait l'odeur du sang... Se serai ce mec de tout à l'heure ? Je soupira un bon coup histoire de reprendre mes esprits. Non, ce n'est que le fruit de ton imagination. J'ouvris donc la porte devant moi et sortis finalement de l'établissement. Je ressauta par dessus le grillage et me mis à marcher dans la rue, comme si de rien n'était. J'entendis comme un murmure derrière moi. Mais qu'est-ce qu'il se passe à la fin ? Je suis suivit ou quoi ? Je commençais à m'impatienter et à flipper un peu je l'avoue. Je me mis donc à accélérer le pas en espérant que mon poursuivant lâcherait l'affaire. Je regardai à droite puis à gauche du passage piéton, et je m'engageai. J'étais à peine arrivée à la moitié de celui-ci, que j'entendis des crissement de pneus. Je tourna la tête, le temps d'apercevoir un camion. La seconde d'après, une douleur parcourait ma colonne vertébrale et ma tête, elle ne dura qu'un instant. Moins d'une seconde il me semble. Je ne voyait plus rien. Je ne sentais plus ni la douleur, ni la fraicheur de le nuit. Mais je voyait quelqu'un devant moi. C'était le garçon de tout à l'heure, il me fixait de son regard émeraude, comme si il pouvait lire à travers moi. Un sourire fendit son visage puis il se mit à vraiment me regarder: "Tu as eut une bonne vie."
Il alluma sa tronçonneuse et la pointa dans ma direction, un sourire un peu psychopathe sur le bord au coin des lèvres. Il s'approcha plus près de moi et s'apprêta à me tuer de nouveau. Bizarrement je n'avais pas peur... Parce que je savais qu'il ne me voulait pas de mal. Et puis, je n'avais plus rien à perdre. La tronçonneuse me transperça et tout devint noir. Plus rien n'existait. J'étais enfin libre. Libre d'aller ou bon me semble. Libre de faire ce que je voulais. Simplement libre comme le vent.
The End
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