Vous n'êtes pas sans savoir que quand nous dormons nous rêvons inéluctablement. Il y a des rêves que l'on peut contrôler, on les appels les rêves lucides. Eh bien, il s'avère que celui que je vais vous raconter est un peu des deux...

La fille brune que je suis, arrive dans une fac au moment de sa rentrée scolaire. Je m'interroge tout d'abord. Pourquoi suis-je ici ? Je ne suis pas censé être dans une faculté car j'ai décidé de travailler. Cette situation n'est donc pas censée arriver. Je passe outre cette pensée car j'ai vu mon petit-ami entrer. Tout ce que j'ai en tête à l'instant c'est d'être avec lui. Après tout, lui est censé être à la fac loin de moi pour continuer ses études, ce que je savais que j'aurais du mal à supporter. Je profite donc du fait d'être avec lui.

Je fais de mon mieux pour le rejoindre dans la foule d'étudiants, mais je le perds finalement de vu. J'allais me mettre à chercher un plan, histoire de voir où pouvait être sa salle ou son amphi en ayant seulement l'indice qu'il faisait des sciences... C'est à ce moment que je passe devant une salle de classe ressemblant légèrement à un amphithéâtre de pars ses drôles de gradins. Par automatisme je me dirige vers celle-ci, comme si c'était l'endroit où je devais me rendre. À l'intérieur je remarque que quelques visages me sont familiers. En effet, certaines filles étaient dans ma classe de terminale de l'année dernière. Je... Ne ressentais pourtant aucune joie de retrouver des connaissances. Il n'y avait aucunes de mes amies.

Je passe outre et observe les élèves s'installer sur les bancs et sortirent leurs affaires. Je ne me sens pas de trop. Je veux dire qu'en temps normal j'aurais rougis de m'exposer ainsi à la vue de tout le monde, mais là c'était le cadet de mes préoccupations. Je tourne alors ma tête vers la droite et croise le regard d'une fille blonde vénitienne que je reconnais immédiatement. Je ne lui parlais pas beaucoup l'année précédente, mais je la connaissais. Elle semblait effrayée par une blonde en sorte d'uniforme un peu passé de mode. Et pourtant dieu sais que j'adore les uniformes en général, mais celui-là me répugnait étrangement. Ou alors c'était cette blonde qui me dégoutait ? Elle était en train de rabaisser mon ancienne camarade de classe, ce qui me révoltait intérieurement. Je n'hésite pas une seconde et fais un pas dans sa direction, jusqu'à être derrière elle. Dans un geste brutale j'attrape le tissu sur son épaule et tire dessus pour la mettre face à moi. Je la dévisage avec dégout et lui murmure avec force de se trouver quelqu'un d'autre à rabaisser. La fille ne se laisse pas abattre et me tient tête.

Le sang qui bout dans mes veines ne présage rien de bon. Je n'ai jamais été autant énervé que maintenant face à quelqu'un, et pourtant j'arrive encore à garder mon calme. Je lui sors une réplique acerbe et sors de la salle de classe en lui promettant le pire si elle continuait son petit jeu d'intimidation. Même si j'avais le dos tourné, je savais que ma camarade me remerciait pour mon intervention, même si j'ai due en choqué plus d'une.

En temps normal je suis une fille timide qui reste dans son coin sans faire de mal à personne, gardant mes sentiments et mes pensées pour moi. Mais là, c'est comme si je n'étais pas vraiment moi à l'instant. C'était très étrange. Je me sentais forte, comme si rien ne pouvait m'arrêter.

La matinée passa et je sortis de ma salle de classe, bien contente de ne plus avoir à supporter la blondasse. Parce qu'évidemment, la salle que j'avais visité par hasard était ma salle de classe pour ce matin... Et malheureusement cette blonde était dans ma classe.

Donc à la pause déjeunée je me remis l'idée de trouver mon copain en tête. Je me dirigeais donc vers la cafétéria la plus proche et le vis finalement, en train de s'installer à une table. J'allais sortir mon portable de mon jean quand je vis... Vous le savez, vous l'avez deviné. La blonde de ce matin, cette même fille qui est dans ma classe... Je la regardais parler avec mon copain qui semblait ne pas vouloir éterniser la conversation. Je prends au maximum sur moi et m'avance dans la cafétéria, pile au moment où cette fille s'en va. Je rejoins donc mon copain le sourire aux lèvres et mange tranquillement avec lui. A ce moment, j'apprends que lui et moi avons un cours commun. Un cours proposé pour la première fois ici. Une sorte de test.

J'arrive donc devant la salle de notre cours de l'après-midi, un peu inquiète de ce qui pouvait bien m'attendre derrière ces portes. Un professeur finit par nous ouvrir la porte et nous invite à entrer en nous disant de faire attention ou nous mettons les pieds. La pièce est plongée dans le noir. Le professeur attends que tous les élèves soient entrés avant de refermer les portes et d'allumer les lumières.

Aux bruits je savais déjà que nous étions sur une passerelle en métal, mais ce que je vois ma laisse perplexe. Une grande étendue d'eau calme et sombre se tient devant nous, deux plateformes de bétons se tenant aux extrémités gauche et droite de là où nous sommes. Sur ces plateformes s'élevaient deux piliers soutenant une barre transversale reliée à des élastiques qui rattachaient des harnais. La salle était vraiment immense. Elle faisait une vingtaine de mètres de haut et avait une superficie très grande également.

Le prof nous invite par la suite à descendre les escaliers pour rejoindre les bateaux sur l'eau. Nous les primes et allâmes jusqu'à notre plateforme désignée. Là, nous mettons nos harnais, je n'ai rien écouté de ce qu'avait dit le professeur. Mes pensées avaient été obnubilées par cette fille. Je voulais lui donner une bonne leçon, et si je pouvais le faire maintenant je le ferait. Cela passerait pour un simple accident après tout.

Une fois accrochés à nos harnais, le prof activa un levier qui commençait à propulser les premiers élèves dans les aires. Le but était... De voler ? Si j'avais écouté je le saurais. Je remarque alors que l'autre classe face à nous a aussi commencé à propulser les premiers élèves. Ceux déjà en l'air tournoyaient autours de leur plateforme, haut dans les airs. Certains avaient chutés dans l'eau et s'apprêtaient à être ramené sur la plateforme métallique en direction des vestiaires.

Mon harnais finit par être propulsé dans les airs. À ce moment j'ai pleinement conscience que je peux voler et m'adapte facilement à cette manière de faire. Une fois le système à peu près maîtrisé, je reprends de l'élan sur un mur de la salle et cherche des yeux la blonde de ma classe. Ne la repérant pas j'en conclus qu'elle est tombée dans l'eau.

Après de longues minutes à ricocher sur les différentes surfaces et à frôler l'eau du bout des talons, je remarque que nous ne sommes qu'une dizaine à être restés jusqu'à le fin. Nos noms ont surement été retenus, ce qui risque d'être un problème... Les professeurs nous rappellent sur la plateforme de béton. J'allais me propulser sur le mur à droite en entrant dans la salle quand je remarquais un courant d'air frais. Je relève la tête et remarque une petite brèche juste au-dessus d'une plateforme de départ. Probablement une aération ou un truc comme ça. Mais tout ce que je retiens sur le moment c'est qu'il n'y avait pas de grilles, et qu'une chute de cette hauteur sur une barre de métal ou sur la plateforme était forcément fatale... Je reprends rapidement mes esprits et atterris sur la dite barre en métal de ma plateforme, me laissant glisser au sol. Je décroche mon harnais et remonte dans le bateau gonflable mit à notre disposition. Les professeurs vérifient notre identité. Mon prof assigné nous prévient moi et quelques élèves que nous serons convoqués le lendemain.

Quelques heures plus tard je me retrouve dans mon dortoir, je fixe le plafond le regard vide. Je pourrais éliminer cette fille cette nuit, mais mes pensées étaient obstruées par cette expérience de la journée. Je m'imaginais bien la tuer sans avoir à vraiment me salir les mains. Mais je suis dans un rêve, et je sais que je ne vais pas tarder à me réveiller. Cette histoire va s'arrêter avant même d'avoir commencé...

Elle n'aura jamais de lendemain. À moins que je ne me réveille jamais. Je veux savoir tout ce que cette après-midi signifiait, qu'aurait créée mon imagination ? Que ses serait-il passé si je ne m'étais pas réveillé ?

________________________________

Voulez-vous une suite ?