Le Retour d'Ikumi - [Partie 1]
PDV Yoru :
Une jeune fille marche tranquillement dans la rue, un papier glissé entre ses doigts rougis par le froid. Les petits nuages de vapeur qu'elle expire lui reviennent dans le visage à chacun de ses pas. Elle s'arrête au passage piéton et attend que les voitures aient terminés de passer. Elle profite de ce temps de pause et relit les inscriptions présentent sur le papier. Je dois d'abord me rendre à cette adresse pour faire un constat des dégâts. Une fois son feu passé au vert, la petite d'environ 14 ans se met à marcher sur le passage piéton, avançant au gré des rues et des ruelles. Yoru arrive alors dans une grande rue où une partie des immeubles ont été partiellement détruits. Des banderoles interdisant quiconque de pénétrer en ces lieux entravaient une petite ruelle. C'est l'endroit où les deux petites ont été arrêtées. Elles étaient inconscientes si je me souviens bien. En tout cas, vu l'ampleur des dommages, je ne peux qu'approuver leur nouvelle condition... Je vais devoir les raccompagner jusqu'à l'Œil. La jeune fille fais volte-face et se dirige à l'arrêt de bus le plus proche, où elle commence un long voyage de plusieurs heures jusqu'à arriver dans la ville et la destination voulut.
La jeune fille descend alors les marches et s'arrête sur le trottoir, en face de l'arrêt de bus où se trouve une petite carte du secteur. Elle concentre son regard sur la carte et repère l'endroit où elle doit se rendre. Elle range alors le papier dans sa poche et reprend sa marche en direction de la prison. Une dizaine de minutes plus tard, la petite brune arrive devant les grandes portes principales de la zone de détention. Deux militaires armés en gardent la porte, mais Yoru ne se sent en aucun cas intimidée et avance de quelques pas, jusqu'à se retrouver à un mètre des gardes. Ces derniers lui bloquent alors le passage en lui sommant de partir, lui rappelant que cet endroit n'était pas fait pour les enfants. La brune ne se dégonfle pas et explique la raison de sa venue. L'un des militaires esquisse un sourire avant de dire à la jeune fille d'aller jouer ailleurs.
La brune recule, contrariée. Il faut que je trouve un moyen d'entrer et de faire sortir Ikumi et Megumi... Elle jette rapidement un coup d'œil à son papier, relisant l'ordre de mission. Ramener Ikumi et Megumi à L'œil. La méthode n'y est pas précisée... Donc légalement ou non, je les ferais sortir. Il faut juste que je ne me fasse pas prendre.
PDV Ikumi :
La porte de métal s'ouvre en grinçant et la jeune fille se retrouve projetée au sol sans ménagement. Elle se relève rapidement et tourne son regard remplit de rage vers la porte maintenant fermée. En trois ans ça n'a pas changé... Ils découvrent toujours mes machinations... Je vais finir pas ne pas avoir le choix, ma force seule ne me suffit plus... Ikumi tourne son regard tranchant vers le seul miroir de la pièce, y voyant le portrait de l'être qu'elle aimait être. Ses courts cheveux bruns étaient en batailles, son regard noisette exhibait toute sa fourberie et sa haine envers cet endroit et ses habitants. Ikumi n'avait que peu de souvenirs de ce qu'il s'était passé il y a de cela trois Noël. De ce qu'on lui a raconté, elle et sa sœur sont devenus les ennemies numéros un du Japon. Elles se seraient transformées et auraient combattus dans les rues, détruisant un quartier entier et faisant des centaines de victimes. Beaucoup auraient voulu les voir morte, et c'est ce que le gouvernement fit croire au peuple. Mais en réalité, le cas de ces deux jeunes filles les avaient plus qu'interpelés. Une fois leurs corps ramassés à l'endroit où elles étaient tombés d'épuisement, les deux sœurs avaient subis une série d'examens, tous plus éprouvant les uns que les autres. Mais aucuns d'eux n'avaient aboutis à un résultat satisfaisant pour les scientifiques. Tous les actes et les témoignages oculaires avaient prouvé que Megumi et Ikumi s'étaient retrouvées dotés de pouvoir dépassant l'entendement humain. Il était donc normal que les scientifiques soient dépités de voir que les examens ne prouvaient que plus que ces deux jeunes filles fussent bel et bien de simples humaines.
Après tout cela, les deux concernées furent enfermées sans jugement dans la plus grosse prison du Japon, celle renfermant les plus grands criminels du pays. Néanmoins la condition des deux fillettes n'était pas négligée. Un professeur venait leur faire cours tous les jours pour qu'elles puissent grandir dans un cadre plus ou moins normal. Elles ne mangeaient jamais leur repas avec le reste des détenus, par mesure de sécurité. Des examens étaient réalisés tous les mois, les mêmes tests que ceux que le gouvernement leur avait fait endurer. Mais les résultats ne changeaient jamais.
Ce que les scientifiques oubliaient tout de même, c'est que même s'il y a des caméras dans la chambre des détenus, il n'y en a pas dans les toilettes. C'était ici qu'Ikumi passait le plus clair de son temps, elle s'y entrainait à développer ses pouvoirs, tordant les canalisations, les faisant fondre par sa simple pensée.
La jeune fille s'arrête finalement de ressasser le passé et commence à réfléchir à un nouveau plan d'évasion incluant ses pouvoirs. La prochaine fois sera forcément la bonne. Elle part s'asseoir sur son lit et ferme les yeux en réfléchissant au meilleur endroit où frapper.
C'est alors qu'une drôle de sensation se met à entourer sa tête, lui donnant rapidement le tournis et un infernal mal de crâne. La brune sert les dents et fait de son mieux pour repousser toutes ces sensations, mais celles-ci persistent alors qu'un son indéchiffrable tourne en boucle dans sa tête. Ikumi se lève alors et s'empresse de s'enfermer dans les toilettes où elle s'agenouille sur le carrelage froid, plaquant son front contre les murs. La fraicheur la soulage un tant soit peu, tandis que le son se fait de plus en plus net, jusqu'à ce qu'une voix se fasse clairement entendre. Ce qui semblait être une femme lui explique en détail comment Ikumi devait sortir d'ici avec sa sœur, n'abordant jamais la question de son identité, ni du pourquoi elle arrive à parler à Ikumi par la pensée. Une minute plus tard, toutes les sensations ont disparus, la voix avec. Qu'est-ce que c'était que ça ? Qui était cette femme ? Et pourquoi elle veut nous aider à nous échapper ? Et d'ailleurs, comment peut-elle être au courant pour mes pouvoirs ? J'en ai gardé le secret au point d'être la seule au courant ! Après en y réfléchissant bien, elle n'a pas tort. Si je casse le mur Sud de ma cellule, j'ai un grand visuel sur la cours et les grillages. Les grillages ne seront pas un problème, mais le mur va me pomper pas mal d'énergie... Sauf si... Un léger sourire se trace sur le bas de son visage. Ikumi lâche alors un petit rire et se redresse. Je n'ai qu'à faire ça et tout sera beaucoup plus simple. La brune se lève alors et ferme les yeux en se concentrant sur son cœur, ses battements, le sang qu'il propage dans ses veines, ses veines qui parcourent chaque parcelle de son corps. Une chaleur se met alors à émerger, partant de son cœur et s'étendant dans tout son corps. La chaleur se met à s'intensifier, jusqu'à ce que le corps tout entier de la jeune fille se mette à la brûler de l'intérieur. L'instant d'après, Ikumi était au sol. Ses cheveux avaient de nouveau virés au noir ébène, ses yeux se reflétant intensément dans les carreaux du sol, comme si ses iris avaient été remplacés par des braises incandescentes. Une légère fumée noir l'entoure tandis qu'Ikumi se rend compte qu'elle a réussi à se transformer. Ses ailes noires restent recourbées dans son dos vu le peu d'espace que contenait la pièce, mais la noiraude sentait que si elle les étendait, elle n'aurait besoin que d'un battement d'aile pour s'élever dans les airs.
Instinctivement, Ikumi tend la main sur le côté et fait ainsi apparaitre sa faux. Elle sourit en posant son regard sur la lame noir entourée de fumée sombre. Elle saisit fermement l'instrument et fais un geste léger et rapide vers l'avant, fendant la porte en face d'elle. Les morceaux de bois tombent lourdement au sol sans opposer de résistance. La jeune fille sort alors de la petite pièce froide et lance un sourire à la caméra de sa chambre avant de donner un coup circulaire avec sa faux. La caméra était détruite, et tous les objets de la pièce sens dessus dessous : « Un jeu d'enfant... » Sourit-elle.
PDV Megumi :
Plongée dans ses rêves plus ou moins sombres, Megumi se reposait en cette nuit calme. La journée avait été éprouvante, moins physiquement qu'émotionnellement. La sœur ainée était en effet tourmentée par sa sœur. Malgré qu'elles puissent se voir tous les jours, Ikumi n'adressait jamais la parole à sa sœur, ce qui l'attristait sérieusement. Elle se demandait ce qu'elle avait bien pu lui faire pour qu'elle lui en veuille à ce point. Était-ce à cause de la bataille d'il y a trois ans ? Selon la brune aux cheveux longs, ça n'était pas ça le problème. Lui avait-elle dit quelque chose de blessant qu'elle aurait oublié ? Probablement pas, Megumi ne se montrait jamais blessante envers qui que ce soit.
Cette question la taraudait tous les jours depuis ces dernières années, et peu importe les attentions qu'elle pouvait donner à sa sœur, celle-ci les ignorait.
La respiration profonde de la jeune fille offrait à la pièce plus ou moins lugubre, un calme léger et reposant. A l'extérieure de la pièce, très peu de bruits se faisaient entendre. De temps en temps, un garde faisait claquer ses bottes sur le sol froid lors de ses rondes, mais un silence glacial restait toujours omniprésent. Les autres détenus dormaient tous, sauf une, mais Megumi ne pouvait le savoir, hormis les gardes présent derrière les centaines de caméras chargés de filmer tous les faits et gestes des captifs.
Mais un bruit sourd et un tremblement retentirent, réveillant brusquement Megumi. Cette dernière se redresse doucement dans son lit et se frotte frénétiquement les yeux, pensant que les agitations du matin l'avaient tiré de son sommeil de plomb.
Cette semi-routine fut instantanément chassée de sa tête quand la jeune fille entend alors un garde parler d'un problème via son talkie-walkie. Il passe alors devant sa cellule d'un pas pressé, l'appareil aux lèvres. La jeune fille se lève alors et avance en direction de la porte dans le but de regarder ce qu'il pouvait bien se passer par la petite fenêtre.
A peine fait-elle un pas dans cette direction qu'une sorte de chaleur lui prend la tête. Sur le coup, la fille tombe à genoux, sentant sa tête devenir lourde. Elle reste une bonne minute au sol, sachant instinctivement ce que cette douleur signifiait. Ikumi... Tu veux vraiment t'enfuir de cette manière ? Je suppose qu'elle doit vraiment en avoir marre, mais ce n'est pas en nous révélant que nous y arriverons. De plus, on ne va pas rester éternellement enfermer ici, non ? J'espère juste qu'elle ne va faire de mal à personne... Rien qu'avec sa transformation l'armée a déjà dû être appelée non ? Elle se redresse, sentant une chaleur au creux de son cœur. Non... Il ne faut pas que je me transforme. Je ne veux pas risquer de perdre le contrôle... La brune se concentre autant qu'elle le peut, empêchant cette chaleur de se répandre plus que nécessaire, ne la faisant pas disparaître pour autant.
Elle se redresse ensuite doucement et voit alors passer un groupe de soldats armés. En entendant les coups de feu retentir dans le couloir juste à côté d'elle, la jeune fille reste béate, ne pouvant rien faire. Elle veut s'approcher du petit hublot à la porte, mais efface cette idée de son esprit lorsqu'elle entend des cris de douleurs déchirants. C'était comme si son cœur avait cessé de battre l'espace de quelques secondes, Megumi revient à la réalité lorsque le corps inerte d'un soldat heurte la porte de sa cellule de plein fouet, tâchant le hublot d'un peu de sang. Terrifiée, elle recule jusqu'à heurter le mur du fond de sa cellule, ne voulant pas réaliser ce qu'il venait juste de se passer. Megumi finit par sortir de sa trance lorsque le bruit du métal qui se tord atteignit ses oreilles. La jeune fille redresse alors sa tête et voit que la porte en métal en face d'elle se tort légèrement de part et d'autres. Puis le tout se stoppe, laissant un silence froid et oppressant. Une grande lame noir et fumante transperce soudainement la porte dans un bruit strident. La porte se fait tirer en arrière par une force phénoménale, laissant l'encadrement vide et tordu. Une silhouette finit par se détacher dans le couloir. Une fille que Megumi ne connaissait que trop bien. Ikumi, tenant sa faux et fixant sa sœur de son regard transperçant : « Vient avec moi ».
PDV Général :
Les deux jeunes filles sortent quelques instants plus tard, la plus jeune les guidant et les protégeant. Arrivés devant le dernier rempart qui leur donnerait accès à la liberté, la fille en rouge et noir se retourne, tenant sa faux de ses deux mains : « Tu vas devoir m'aider si tu veux qu'on sorte d'ici vivante ! »
Elle ne laisse pas le temps à sa sœur ainée de répondre et part retenir la brigade de militaire qui vient d'arriver. Megumi se retourne face au mur de béton et concentre toute son énergie dans ses mains, la projetant jusqu'au bout de ses doigts avant de détruire une espace assez grand pour pouvoir passer le mur. Au moment où le bruit du mur qui s'écroule retentit, Ikumi passe comme une furie, saisissant sa sœur par le poignet au passage. En quelques secondes, les sœurs se retrouvent projetées au cœur d'une épaisse forêt de pins, perchées sur une branche. La plus jeune fait tournoyer son arme d'un geste habile, plaquant la lame tranchante contre la branche sous ses pieds.
Megumi quant à elle, s'assoit dans le but de reprendre ses esprits, les choses allaient beaucoup trop vite pour elle. Elle finit par demander à sa sœur pourquoi elles devaient absolument s'échapper cette nuit. Ce à quoi Ikumi explique que quelqu'un l'avait aidé en lui parlant dans sa tête, et que cette personne voulait les voir une fois échappées. La plus âgée ne sait quoi penser, elle pensait ne jamais avoir besoin de s'enfuir pour sortir de cette prison, mais quelqu'un qu'elles ne connaissaient même pas en avait décidé autrement. Qui était-ce ? Que leur voulait-elle ? Les deux sœurs se mettent alors d'accord et partent voir ce que cette femme pouvait bien vouloir.
En moins d'une minute, les deux protagonistes arrivent au lieu de rendez-vous. Il n'y avait personne dans les environs, alors elles se mettent à marcher jusqu'à voir une jeune fille attendre au pied d'un arbre. Megumi estima qu'elle devait avoir à peu près le même âge qu'elles, si ce n'est plus âgé.
Le clair de lune projetait l'ombre de l'arbre sur l'inconnue, fonçant ses cheveux de manière à ne pas pouvoir définir précisément leur couleur. Les deux sœurs s'avancent donc vers elle jusqu'à être à un mètre d'elle. La jeune fille se présente comme étant Yoru, une demi-Déesse. Elle leur explique ensuite la raison de sa présence en ces lieux et celle pour laquelle elle a poussé Ikumi à s'échapper avec sa sœur : « Pour une raison que j'ignore, vous êtes toute les deux passés du stade de simple humain, au stade de Demi-Dieux de génération encore indéterminée. Si je vous ai demandé de vous échapper cette nuit, c'est pour faciliter les choses. La nuit, moins de personnes risquent de nous surprendre, et le vent de votre évasion ne provoquera pas de problèmes de foule. Si je vous ai demandé de faire cela, c'est uniquement parce que votre cas est un cas isolé. Aucun humain n'a pu devenir Demi-Dieu jusqu'à aujourd'hui, et on m'a donné pour mission de vous ramener à l'Œil des Dieux afin que votre cas soit étudié. »
Ikumi : « Vous voulez dire que vous nous avez fait sortir uniquement pour continuer à faire des tests sur nous parce qu'on n'est pas ordinaire ? Pour nous enfermer dans des laboratoires, alors qu'on pourrait être de nouveau libre ?! »
Megumi : « Oui, mais nous pourrions apprendre à maîtriser nos pouvoirs pour... »
Ikumi : « Il est hors de question que je suive une étrangère sous seule prétexte que vous êtes comme nous ! »
Sur ces mots, Ikumi disparaît en laissant une onde de choc qui frappe les deux filles encore présentent au pied de l'arbre. Yoru se tourne alors vers Megumi et lui demande si elle veut bien la suivre. La fille aux cheveux longs répond affirmativement et demande pourquoi l'autre ne cherchait pas à récupérer sa sœur. Yoru répondit simplement que même si Ikumi ne venait pas, l'avoir elle devrait suffire à éclaircir cette histoire. Megumi hoche la tête en signe d'approbation et prend la main de Yoru. Une chaleur s'émane des deux mains jointes, suivit d'une lumière blanche éclatante qui finit par les engloutir toutes les deux, laissant l'endroit baigner dans l'atmosphère calme de la lune.
A suivre...
NDA :
Merci d'avoir attendu ^^ J'espère que vous avez appréciez ce petit avant-goût. LA deuxième partie ne sortira que Noël prochain (Peut-être avant si j'en ai envie, tout dépend des idées que je vais préciser ^^').
Merci d'avoir lu ce chapitre malgré tout le retard ^^ Je vous souhaite une bonne soirée/journée ^^
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