Feeling
Je continue de faire tourner mon stylo dans mes mains, la feuilles devant moi est aussi blanche que lorsque je l'ai pris dans mon sac de cours. Je suis censé écrire une dissertation, mais là actuellement je n'en n'ai absolument envie. Je n'ai aucune inspiration pour rien. Je pourrais probablement reposer le tout et me réinstaller devant mon ordinateur pour regarder une série. Mais une partie de moi me crie d'écrire quelque chose.
Ce sentiment est horrible. Avoir envie d'écrire alors que l'on n'a rien à raconter. C'est pareil lorsque l'on ressent de la colère pour quelque chose mais qu'on ne peut rien faire. Par exemple, ce matin. Ou plutôt cette nuit. J'ai entendu du bruit vers trois heures. Les lumières du quartier étaient toutes éteintes et pas un chat n'était réveillé. Je me suis levée et me suis approchée de la porte de ma chambre pour l'entrouvrir. Au début, je ne m'inquiétais pas vraiment, supposant que le chat avait fait tomber quelque chose dans la cuisine. Mais en tendant bien l'oreille, un son se répéta de nouveau. Mon sang se glaça dans mes veines, me paralysant par la même occasion. Ma main tremblait légèrement quand je tentais de l'approcher de nouveau de la poignée pour m'avancer dans le couloir.
J'habite une petite maison dans un petit quartier en périphérie de la ville. Étant une étudiante, il me semblait impossible qu'un jour un quelconque voleur daigne s'en prendre à mon espace de vie.
Prenant mon courage à deux mains, je poussais la porte de ma chambre et m'engageais dans le couloir. Mon cœur ne cessait d'accélérer la cadence, mais je faisais de mon mieux pour l'ignorer. L'obscurité ambiante ne m'avait pas aidé à me détendre évidemment. Un bruit un peu plus étouffé parvenait à mes oreilles au moment où je finissais de descendre les petits escaliers qui menaient au toit où était située ma chambre. En ayant mis un pied sur le parquet, je me souviens avoir prié pour que celui-ci ne craque pas étant donné qu'il n'est pas tout neuf.
Enfin arrivé en bas, je saisissais une petite lampe que je laissais toujours posée sur un meuble où je laissais des papiers et mon matériel pour dessiner. Les bruits venaient de la cuisine, et plus je m'en rapprochais, plus je sentais l'angoisse me gagner. J'avais l'impression que tout le monde pouvait sentir mon cœur palpiter, que mon souffle faisait autant de bruit qu'un orage. L'idée de rebrousser chemin pour appeler la police me venait soudainement, mais une partie de moi était allumée d'un désir de vengeance envers l'affront qu'était en train de me faire ce voleur. Je voulais le faire partir moi-même, ne pas faire preuve de lâcheté.
Je serais donc mon poing, enclenchais la lumière de ma lampe torche, sentant peu à peu une adrénaline dû à la peur, parcourir chaque cellule de mon corps. En l'espace de quelques secondes j'avais oublié le danger et avait sauté sur l'interrupteur de la cuisine, dévisageant la personne cagoulé d'un regard haineux où la peur et la crainte pouvaient malgré tout se lire.
Les yeux noirs de l'homme me fixèrent, effrayé que je l'ai vu. Nous étions surement aussi tétanisés l'un que l'autre. Mon organe vital n'avait cessé de tambouriner malgré que j'ai réussi à contrôler un minimum ma respiration. Dans un élan de courage, je lui demandais donc d'un ton sans appel de sortir de chez moi. L'individu qui semblait jeune et était peut-être même inexpérimenté, lâcha le sac noir qu'il tenait dans sa main et ressortit par la fenêtre.
Je m'empressais de m'accouder à celle-ci, tendant ma lampe torche dans la pénombre. Une ombre au loin m'indiquait que le voleur avait pris ses jambes à son cou.
C'est ainsi que je découvrais un nouveau sentiment. Le sentiment d'insécurité, alors que j'étais chez-moi.
Quelque part, cela était un peu de ma faute, le store bloqué de la dite fenêtre ne pouvait plus jouer son rôle de protection. J'aurais dû le faire réparer, mais j'ai été naïve de penser que ce n'était pas très grave.
Finalement... Cette feuille n'est plus si blanche.
Kougashi Hima
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro