O.S N 2: Louis l'écrivain et "son" muse
✏️ Je le re publie non corrigé qq jours, afin de soutenir ma Ollie dans ses révisions 💙
Point de vue de Louis
Je soupire de lassitude en refermant le clapet de mon ordinateur portable. J'ai encore passé ma nuit à écrire. Je regarde autour de moi. C'est le vide et le calme complet. Je laisse mon ordinateur sur le lit et me lève. Je vais dans la salle de bain. Je me regarde dans le miroir avant de m'asperger d'eau froide le visage.
Je suis fatigué. Si seulement je dormais plus, au lieu de passer mes nuits à me créer des vies avec lui, sur papier.
Je suis seul. Désespérément seul.
Je m'appelle Louis Tomlinson, j'ai 25 ans, je suis l'écrivain numéro 1 des ventes, je suis riche à millions, mais je suis seul.
J'ai commencé à écrire sur lui quand je l'ai vu pour la première fois.
Harry Styles.
Harry Styles, l'acteur anglais de 24 ans, à la carrière fulgurante.
J'étais allé au cinéma avec des potes, naïvement, un vendredi soir. Mon pote Cyril avait voulu aller voir le remake de "Légende d'Automne" avec à l'époque Brad Pitt. Sauf que là, c'était avec Harry Styles.
Ma vie a changé quand cet acteur, inconnu jusqu'alors, est apparu à l'écran.
Je suis retourné le voir 27 fois.
Ca a été une évidence, une révélation. Un coup de foudre. Je n'avais jamais ressenti ça. Encore moins pour une personne projetée sur un écran, et non face à moi.
Cette année-là, il a gagné l'oscar du meilleur acteur et sa carrière a décollé. "Décollé", que dis-je, elle a explosé! Il est devenu l'acteur le plus demandé, le plus "bankable", le plus sexy, déclenchant l'hystérie des filles.
Moi, je me contentais de le regarder derrière mon écran de télévision ou de cinéma.
Puis j'ai extériorisé tout ça. J'ai commencé à écrire des histoires sur lui. Ou plutôt, devrais-je dire, des histoires sur lui et moi.
J'ai commencé à écrire des histoires d'amour sur Louis et Harry. Des histoires gay, même si je n'ai pas besoin de préciser!
Je nous créais une vie. Puis deux. Puis trois. C'était mon jardin secret.
Jusqu'à ce que mon frère me pique mon ordinateur pour une journée, tombe dessus, et m'oblige à envoyer une copie d'une histoire à une maison d'édition.
J'ai beaucoup ri en le faisant. Premièrement, je me disais que la maison d'édition ne lierait jamais mon histoire. Deuxièmement, je me disais que personne ne serait assez visionnaire pour oser publier des histoires gay. Troisièmement, que de toute façon, toutes mes histoires étaient nulles!
Puis ils ont appelé. J'étais en train de prendre une pause cigarette dans le restaurant où je travaillais, quand ils m'ont contacté. Sur le coup, j'ai pensé à une blague. Mais non!
J'ai eu un rendez-vous. Et tout c'est enchainé. On m'a attribué un éditeur et on a finalisé mon histoire.
On a changé Harry Styles pour, Andy Stiles, et Louis Tomlinson pour, Louis Jefferson. Je ne voulais pas que les noms changent beaucoup. Ca me gâchait mes histoires. Mais je ne pouvais décemment pas laisser "Harry Styles", comme l'acteur.
J'ai négocié quelque chose. Je ne souhaitais pas être médiatisé. Je souhaitais garder mon anonymat.
La maison a accepté en disant que garder le mystère sur moi, serait intéressant. Les gens aiment le mystère. J'ai choisi un nom d'emprunt: Little Thing. Parce que je suis une petite chose amoureuse d'un acteur et que ce sont mes initiales.
Ils ont voulu mettre une photo de moi, au dos de la couverture de mon premier bouquin. On me voit assis à une chaise, devant un bureau, les coudes sur celui-ci. On ne voit, bien sûr, pas mon visage. Ils ont coupé la photo au niveau du cou. Je suis en jean noir, les jambes négligemment sous le bureau. Je porte un t-shirt blanc tout simple. On voit seulement le tatouage que j'ai sur le bras, en forme de plume d'écrivain. Je l'avais fait récemment, car je vivais ma vie à travers mes écris, depuis un an, depuis ce film.
En un mois à peine, le livre a été classé numéro un. Je n'ai pas compris ce qui me tombait dessus, de suite. Je ne pensais même pas que ça intéresserait quelqu'un.
Dans ce premier livre, comme dans les autres qui ont suivi, je décris une histoire d'amour brulante mais surtout, fictive, entre Andy et Louis. Entre lui et moi!
Ils ont fait publier le second six mois plus tard. Et les deux bouquins sont restés numéro un pendant très longtemps. Il y a même des magasins et des sites de ventes en ligne qui affichaient une rupture de stocks. J'ai aussi été numéro un des téléchargements sur les livres numériques.
J'ai reçu énormément d'argent. Je n'en fais pas grand chose. Je n'ai gout à rien. A rien sauf à écrire, mais écrire des histoires sur Andy et Louis.
J'ai quitté mon travail dans le restaurant qui m'embauchait. J'ai acheté une jolie maison. J'ai acheté à mon frère le gros 4X4 de ses rêves, ainsi qu'un voyage paradisiaque pour lui et sa femme. Mes parents n'ont rien voulu. Alors je vais toujours les voir avec un truc dans les mains. Comme une superbe télévision, un nouvel aspirateur, la dernière cafetière à la mode. Un jour, j'ai même débarqué avec un livreur et un canapé tout neuf. J'ai le droit à des remontrances, à chaque fois. Mais je leur dis toujours que j'ai jeté le ticket de caisse, et que je ne peux plus les ramener.
Ma jolie maison est toute simple. Je pourrais faire de superbes décos, la meubler avec un méga style, mais non. J'ai laissé la simplicité chez moi. Par contre, je me suis acheté une mega télévision immense, d'où je peux mater Legendes d'Automne , et les autres films qu'Harry a tourné depuis, sur un écran digne de ce nom. Je pourrais rester mes journées sur le canapé que j'ai mis en face. Il a couté une blinde, mais on pourrait passer sa vie dessus.
Aujourd'hui, à 25 ans, ça fait 3 ans que je suis publié. J'en suis à la sortie de mon cinquième livre, et les gens sont toujours, voir encore plus accros à mes histoires. Pourtant ce sont toujours les mêmes protagonistes, dans des vies et des contextes différents.
Mais hélas, il s'est produit deux choses à laquelle je ne m'attendais pas.
Premièrement, mon premier livre va être adapté au cinéma. J'ai accepté et signé le contrat. Je ne peux pas cracher sur la tonne d'or que ça va m'engendrer. Même si ça dort à la banque. Alors, j'ai négocié une clause. LA clause. JE choisis les personnes qui joueront les Andy et Louis. Pas de films sans mon accord!
Je sais ce que vous allez penser: "Il veut Harry Styles dedans". NON! Hors de question. Je ne veux pas qu'Harry joue Andy. Même pas en rêve! Il est hors de question que je le vois galocher un autre gars à l'écran. Ca pourrait me couper toute envie d'écrire! Puis de toute façon, il a mieux à faire que de jouer dans un film d'amour à l'eau de rose, gay de surcroit.
Mais surtout, et hélas. Et j'en viens à la seconde chose à laquelle je ne m'attendais pas. La presse a fait le rapprochement entre Harry et Andy. Je suis un homme mort. Que dis-je, je suis un Little Thing mort!
La maison de disque a nié, bien évidement. Mais bon, une fois qu'on soumet l'hypothèse à quelqu'un, il devient plus qu'évident qu'Andy est Harry. Dans la description du personnage, des pieds à la tête: Grand, sublime, de longues jambes, un cul parfait, des tatouages, brun bouclé, cheveux longs, des fossettes, de grands yeux verts. Jusqu'au son de sa voix, qui est si rauque et lente. Et puis, niveau subtilité, je reviendrais! Je l'ai appelé Andy Stiles. Mais qu'est-ce qu'il m'est passé par la tête? Je ne pouvais pas l'appeler Henri Bernard!
Du coup, Harry doit me haïr. Je ne sais pas ce qui est pire, pour moi.
Qu'il me haïsse surement, car il est le héros de mes fictions. Un héros gay, parfois gentil, parfois méchant. Parfois doux, parfois violent. Parfois soumis, parfois dominant. Un héros s'envoyant en l'air avec Louis, dans tous les endroits possible de la galaxie, grâce à mon imagination débordante et mon désir insatiable de lui!
Ou qu'il ait dû être amené à lire ces histoires qui parlent de lui. Car, personnellement, si quelqu'un écrit des histoires où les gens disent que l'un des deux héros, c'est moi, je les lis. Au moins par curiosité et me tenir informé. La honte! Harry Styles a dû lire mes fictions. Harry a lu mes fantasmes. Harry s'est lu en train de faire l'amour avec moi. Je pense à toutes les positions qu'on a faite et tous les trucs cochons que mon personnage, et accessoirement le sien, se sont murmurés, et j'ai honte. J'ai envie de me mettre des claques. Parce que coté sexe, c'est particulièrement bien écrit et soigné.
Merci, merci moi qui aie voulu garder mon anonymat. Je ne pourrais plus sortir dans la rue serein.
Je me repasse de l'eau froide sur le visage.
Je repense à ça, et ça me déprime.
Un journaliste, lors d'une conférence de presse sur son dernier film, a demandé à Harry ce qu'il pensait de cette histoire. Cette histoire comme quoi il serait le héros des bouquins de Little Thing. Il a juste froncé les sourcils et n'a pas répondu. Une personne de son staff a répondu qu'Harry ne se prononcerait pas sur ce sujet. Et en plus, maintenant, je l'emmerde jusque dans ses points presse.
Je retourne dans ma chambre, je range mon ordinateur et son chargeur dans mon sac à dos. Je mets un simple slim noir, un t-shirt et un sweat-shirt de sport bleu et gris. Je mets des basket noires et je vais dans l'entrée. Mon sac est prêt depuis la veille.
Je pars ce matin pour Los Angeles. Je vais assister aux auditions, pour mes personnages.
Pour les gens, je ne serais pas Little Thing, je serais Mr. Tomlinson, l'assistant de Little Thing. Car je n'ai pas confiance et je développe une psychose qu'Harry sache qui je suis. En plus, ma grande subtilité a fait que mon personnage s'appelle Louis, comme moi. Evidement! Bordel, si j'avais su que ce serait un succès mondial...Je me serais appelé Didier Pierre. Même si Didier Pierre et Henri Bernard, ça n'a vraiment rien de glamour!
Je quitte le Royaume unis pour la première fois. La maison d'édition s'est occupé de tout, et j'ai tous le mails explicatifs, le déroulement, les heures, les lieux, les rendez-vous, dans mon téléphone.
Je traverse l'aéroport de Londres avec ma vieille petite valisette à roulettes et mon sac à dos. C'est un vieux machin qui roule à peine. Mais pour l'utilité que j'en ai! Mon frère, hier soir, s'est écrié: "Quoi? Tu ne prends que ça?". Bah ouais, je vais assister à des auditions, je ne vais pas à un défilé de mode.
Je me dirige dans la file des premières classe. On s'occupe de moi tout de suite, avec un énorme sourire. Avec ma seule petite valise, pas d'enregistrement de bagages, c'est pratique. En fait, j'ai tout compris à la vie! Je suis juste à l'heure, donc j'embarque de suite. On m'installe à ma place. Je suis dans la petite allée coté hublot. Je vais être tranquille. Je m'émerveille deux secondes du confort que m'offre cette première classe et je me concentre sur l'écran tactile.
Je parcours les films. Il y en a deux avec Harry dedans. La qualité de mon vol est sauve. J'ai de quoi être bien. Je n'ose pas encore sortir mon ordinateur pour travailler, car la fermeture des portes et le décollage ne vont pas tarder. Je ferme les yeux deux secondes. Je dois m'être assoupi, car je me réveille en sursaut en entendant un bruit contre la paroi qui sépare ma place, mon mini box, de celui d'à coté. Les sièges/box, sont situés cote à cote, mais face à face. C'est à dire que je peux voir le visage de mon voisin qui est à coté, en regardant droit devant moi, et non pas en tournant la tête sur le coté.
La personne qui a maladroitement cogné la paroi est baissée. Elle cherche apparement un truc dans son sac. Elle se redresse. Mes yeux sortent de leurs orbites, tombent au sol, remontent faire le tour de son visage qui est baissé à trafiquer je ne sais quoi, et rejoignent leurs orbites. Je manque de souffle. Mon coeur a raté au moins 17 battements. Je crois qu'il s'est arrêté de battre en fait! Mon souffle sort de mes poumons. Je suis à deux doigts de faire un malaise...ou une crise d'hystérie, je me tâte? Harry Styles est mon voisin de box. Je m'enfonce dans mon fauteuils pour me cacher. Mais le problème, c'est que quand je me cache ainsi, je ne le vois plus. Je me semi-cache. J'essaie de reprendre mes esprits. J'essaie de me calmer. Car là, je n'ai envie que d'une seule chose: Gueuler"Putain Harryy Styles, c'est Harrrrry Styles!". Je souffle pour me redonner de la contenance. 12 heures de vol face à lui. J'ai de quoi me donner de l'inspiration pendant 14 vies, au moins. Une fois calmé, je me remets normalement dans mon siège. Il est concentré à quelque chose. Bordel, il est encore plus sublime que dans toutes mes fictions, mes fantasmes réunis. Il a l'air concentré, sérieux, il a la bouche fermée, le regards froncé, les cheveux lâchés. Je le regarde, et j'ai envie de bouffer ses cheveux, ses yeux, ses lèvres, son cou...stop!
Il relève les yeux. Ma foie, il a senti que je le matais.
Il tourne la tête vers moi et me regarde. Mon cerveau se disloque, se "re-loque", et je mets toutes les difficultés du monde à dire:
- Hey! Pour le saluer. Il répond de sa voix rauque, et sexy:
- Salut. Mon Dieu je meurs!
Je quitte son visage et je me concentre sur l'écran, face à moi. Il a la possibilité de fermer la petite partie entre nous deux, et je suis soulagé qu'il ne le fasse pas. Pour l'encourager à ne pas le faire, je m'enfonce dans mon siège, pour me faire oublier.
Je suis obligé de me redresser pour le décollage. C'est la première fois que je prends l'avion, je stresse un peu. En plus, je suis dos au décollage. Je serre les dents pour rester digne. Harry me dévisage. Je ne dois pas paraitre si digne que cela.
- Premier vol, ou peur perpétuelle de l'avion? Il me demande, avec un regard sombre et une voix qui me confirme que je suis au ciel, mentalement et, aussi, maintenant, physiquement.
- Premier, je murmure, d'un air navré. Il me sourit, compatissant. Ses fossettes de rêve apparaissent et il dit:
- Ca va aller, ne t'inquiètes pas! Je lui adresse un sourire que je sors de je ne sais ou. Il replonge dans son magazine. J'entends un téléphone vibrer. Je cherche, je crois que c'est le mien. Mais quand je l'entends dire, "allo", je comprends qu'en fait, c'est le sien.
- Allo! ... Oui je suis dans l'avion là...oui....je compte bien m'y rendre, en tout cas, et le trouver. ...oui....oui...merci du tuyau en tous cas. .... Je te tiendrais au courant. Je ne quitterai pas L.A sans avoir eu une discussion avec, de toute façon. ...A plus tard.
Je ne sais pas qui il cherche, mais une chose est sûre, vu son ton énervé, je ne veux pas que ce soit moi. Et s'il a appris que l'assistant de Little Thing, l'auteur qui lui pourri actuellement la vie, est à L.A? Et, s'il veut le voir? Qu'il veut me voir. Pour m'égorger?
Je me fais oublier une bonne demie heure. Je me lève pour aller aux toilettes. Quand je reviens, et que je passe devant Harry, il me détaille de haut en bas. Comme l'âne que je suis, je me suis habillé comme une loque. Je ne ressemble à rien. De toute façon, si Harry Styles était gay, ça se saurait. De plus, dans l'éventualité utopique qu'il le soit, pourquoi il prendrait un petit Louis comme mec. Et dans l'éventualité où il serait gay et intéressé par un petit louis, il me larguerait à la minute où il apprendrait que je suis Little Thing. Donc, j'ai bien fait de ne pas me fouler pour ma tenue.
Je rejoins mon fauteuil. Harry se couche et se cache le visage avec un coussin. Il a l'air irrité. Je pense que c'est à propos de quelque chose que j'ai du faire, mais je vois son regard énervé se poser deux secondes vers le fauteuil face à lui, dans la même rangée que nous. Je me penche sans aucune gêne par l'ouverture qui sépare son box et le mien. Je vois une fille, une fan, qui a son téléphone braqué sur lui et qui le photographie, en riant comme une cruche. Harry me voit la regarder et dit:
- C'est comme ça depuis que je suis assis. Ca fait donc une heure et demie. Il soupire.
- On a qu'à changer de place, si tu veux. Vu comme sont placés les sièges, d'où je suis, tu serais parfaitement caché, et tranquille. Il écarquille les yeux.
- Ce serait vraiment sympa de ta part. Je lui souris, je me lève en rassemblant le merdier que j'avais déjà mis autour de moi.
On échange de place. Quand on se croise, dans l'allée, je réalise à quel point il est grand. Je me fais violence pour ne pas me retourner et reluquer son postérieur.
Quand on a pris place, chacun à nos nouvelles places, il reprend.
- Merci, merci encore. C'est super gentil.
La fan me fusille du regard. Je l'ignore. Chacun sa merde ma grande! Tu m'as fait marquer des points. Peut être, grâce à ça, il me tuera avec plus de délicatesse, le jour où il saura qui je suis.
- Au fait, il demande. Je ne sais pas comment tu t'appelles.
- Louis. Je dis machinalement. Au "s" de Louis, je réalise que j'ai dit une grosse connerie. Car ses yeux se sont agrandis, et il s'est légèrement renfrogné. Je crois qu'il n'aime pas les Louis. A qui la faute? A moi! Il me regarde avec un air inquisiteur.
Puis il retourne à son activité. Je l'ai refroidi, en prononçant mon prénom.
On nous sert le repas, je le regarde discrètement. Il ne me parle plus. Il est ailleurs, dans son monde. Mais souvent, il relève les yeux sur moi et me fait un micro sourire. Il a l'air gêné, à chaque fois qu'il le fait. Je l'ai même surpris deux trois fois à détailler mon visage.
Je percute. Je m'appelle Louis et bien évidement, je ressemble à Louis. Quand je dis Louis, je parle de Louis Jefferson, mon moi de mes bouquins. Car si Harry est décrit égal à lui même, physiquement, avec toutefois quelques variantes niveau caractère, dût à la vie que j'ai fait mener à mes personnages, avant qu'ils ne se rencontrent. Pour mes "Louis" c'est pareil. Je veux dire, Louis Jefferson alias le personnage, et Louis Tomlinson alias Little Thing alias l'auteur, se sont tous une seule et unique personne: Moi. Je suis comme je me suis écrit et décrit. Le tout petit brun aux yeux bleus, avec un petit nez, une mèche rebelle de coté, malicieux, grande gueule, sarcastique, exubérant, toujours mal fagoté, un visage que mes proches qualifie de "chaton", une voix fine, douce et aigu. Il a de quoi trouver la coïncidence grande, s'il a bouquiné mes bouquins pour connaitre le ramassis de conneries que je raconte sur lui. Non! Je me fais des films!
En tout cas, une chose est certaine, depuis que je le regarde dormir, je peux confirmer que mon prochain bouquin aura au moins une scène dans un avion.
Ouais, on s'enverrait en l'air dans la cabine des toilettes. Je vois très bien la scène. Trop bien, même...
Je serais un homme d'affaire qui prend souvent le même vol, pour son activité professionnelle, et Harry serait un stewart sexy, pas trop farouche, avec qui je lierais une relation au fil des vols et de mes voyages. A moins que ce soit lui, l'homme d'affaire puissant et renfermé, et que le stewart facile ce soit moi! Je médite à ça, quand je m'endors.
Je suis réveillé par une personne qui me secoue. L'hôtesse.
- Excusez moi, nous allons atterrir, pourriez vous vous redresser pour votre sécurité? J'hoche la tête.
Quoi? J'ai dormi tout le long du vol! J'ai dormi pendant tout ce putain de vol, alors qu'Harry Styles est à coté, que j'aurais pu le baver pendant tout ce trajet, car je ne le reverrais plus jamais, après ça. J'ai les nerfs. Si j'avais dormi, cette nuit, au lieu d'écrire. Si j'avais dormi, j'aurais pu vivre un fantasme, au lieu de l'avoir écrit, encore. Je fais la moue.
Je lève les yeux sur Harry. Je dois avoir la gueule endormie et la trace du coussin sur le visage. Je n'ose même pas penser à ma tignasse. Je remets ma mèche sur le coté, machinalement.
Il me regarde en souriant.
- Qu'est-ce qu'il y a? Je demande, face à son air amusé.
Là, me viennent en tête une dizaine de possibilités, de cauchemars vivants: Si j'ai ronflé, si j'ai bavé, si j'ai bandé, si j'ai gémis, si j'ai gémis son prénom. Pourvu que j'ai bavé!
- Rien, tu as le visage tout endormi et la marque du coussin.
- C', c'est tout?
- Oui. Je suis soulagé. Tu me fais aussi penser à quelqu'un et ça me perturbe.
- Qui? S'il dit Louis Jefferson, je décède.
- Oh, c'est compliqué. Il reprend sa lecture. Je prends mon courage à deux mains. Je veux voir c'est quoi, ce magazine qu'il lit depuis le début du vol. Je me redresse comme si j'avais besoin de m'étirer après ma sieste, ce qui n'est d'ailleurs pas faux. Je laisse mes yeux se poser furtivement sur ce dernier. Ce n'est pas un magazine, c'est un livre. Ce n'est pas n'importe quel livre, c'est un des miens. Je me remets contre mon dossier, je m'y enfonce. Il est en train de me lire. C'est sûr, confirmé, validé, plus de doutes à avoir, il a bien lu un, ou plusieurs, de mes livres. Tu parles, comme je disais, il doit bien se tenir informé de la merde que j'écris sur lui!
Peut être il lit actuellement une scène où on couche ensemble. Je regarde son visage. Pas de colère, pas de rouge aux joues. Si j'étais un homme plus courageux que ça, je lui demanderais ce qu'il lit, et qu'est ce qu'il en pense. Mais je ne peux pas. J'ai peur de me recevoir une benne à ordure de critiques, de colère, voir éventuellement le livre lui-même, sur la tête. Je fais comme si je n'avais rien vu.
Quand il disait que je lui faisais penser à quelqu'un, je sais c'est à moi. A moi, en tant que Louis Jefferson. J'aurais dû me faire blond, avec une jolie touffe de cheveux en l'air, comme ce chanteur Irlandais super mignon là, comment il s'appelle déjà, Niall Horan!
Je regarde Harry, devant moi, dans la file de l'aéroport. Je le suis des yeux. Je le vois passer à la douane sur ma droite, puis s'éloigner, disparaitre, pendant que mon douanier termine de valider mon entrée sur le territoire.
Je ne le retrouve plus. Je ressens un vide. J'ai été assis 12 heures auprès de l'homme de ma vie, et maintenant, c'est terminé. 12 h proche de lui, sur toute une vie. C'est bien court!
Quand le chauffeur me dépose à mon hôtel, je prends une douche pour me détendre. J'ai une journée de libre avant les premiers castings. Il est encore tôt, grâce au décalage horaire, pourtant, bien que je sois à L.A, aux Etats-unis, avec un maximum d'argent sur mon compte en banque, je n'ai envie de rien, de ne rien faire. Alors je reste dans ma suite. Je reste allongé une partie de la journée sur le dessus du lit, à regarder par la fenêtre, en pensant à lui.
Mon téléphone sonne, c'est mon frère:
- Elliot, tiens, ça faisait longtemps! Je dis en décrochant.
- Oh, ça va, dis que je te harcèle, aussi.
- Oui.
- Papa et maman me harcèlent moi, pour savoir si tu es bien arrivé. Tu aurais pu faire l'effort de nous appeler.
- Je vous ai dis: S'il n'y a pas de crash d'avions aux infos, c'est que je vais bien, que je suis bien arrivé.
- T'as une philosophie de merde. Donc, je présume que tu es à L.A.
- Non, on a fait un détour par l'autre coté, et je suis actuellement au dessus de la Chine!
- Ha, ha, se force mon frère. Que me vaut cette mauvaise humeur?
- Tu ne devineras jamais qui était assis à coté de moi dans l'avion, pendant 12 heures.
- Bambi. Je soupire.
- Harry.
- Harry, Harry Styles? Ton Harry? Harry ton fantasme Styles? Andy Stiles?
- Ouais.
- Quoi! Non, tu me fais une blague. Je ne te crois pas. Envoie une photo. Je ressens un malaise. Quoi? Non, tu as été à coté de Harry et tu n'as même pas pris une photo. Il éclate de rire.
- Tu me crois, si je te dis que je n'y ai même pas pensé!
- Carrément. Il rit toujours.
- Et puis je ne suis pas fan de lui. Je suis amoureux de lui. C'est totalement different.
- Mais c'est quasi pareil.
- Tu n'as pas tort.
- Et bien, raconte, parle. Tu m'as l'air tout déprimé. En chair et en os il est moche, c'est ça?
- Non, il est sublime.
- En vrai, il est débile?
- N'importe quoi.
- Alors? Ponds ton oeuf!
- Il est parfait, gentil, égal à mes espérances et mes idées.
- Et bien alors?
- Alors! Ma voix reste plate et sans expression. Alors je n'ai même pas essayé de le brancher, de devenir pote, rien.
- Pourquoi? Pourquoi tu n'as pas tenté ta chance?
- Parce qu'il n'est pas gay, parce que je ne suis pas un mec canon, parce qu'il lisait un des putains de bouquins que j'ai publié.
- Oh merde! Mais donc, il est gay, s'il le lisait.
- Non, il est curieux, plutôt, pas gay. Tu ne lirais pas un livre qui parle potentiellement de toi? Hein?
- Ouais, c'est vrai!
- Imagine. Oui, imagine. Par miracle, il se lie d'amitié avec moi. Par miracle, il a une illumination, et il devient gay. Quand il saura qui je suis, tu crois qu'il va réagir comment?
- Tu aurais dû lui demander comment il trouvait le bouquin, et lui dire que tu es Little Thing. Comme ça c'était réglé.
- J'aurais bien aimé t'y voir!
- J'aurais fait mieux.
- Pitié, Elliot, viens on dit à la presse que c'est toi, Little Thing.
- Non!
- Je t'achète deux autres gros 4X4.
- Tu veux que je fasse quoi, avec trois gros 4X4? Non, même pas en rêve. Je suis marié. Hors de question que je passe pour un gay refoulé, qui écrit des livres remplis de ses fantasmes avec l'acteur Harry Styles. La honte!
- Super, génial, c'est super gentil ce que tu dis. Bravo!
- Oh, ça va. Venant de toi c'est moins grave!
- Et en quoi c'est moins grave? Il réfléchit deux secondes.
- T'es pas un gay refoulé. Il pouffe.
- Je t'emmerde Elliot.
- Il n'y a que la merde, qui emmerde. Je l'entends rire au bout du téléphone. Allez, ça va aller. Tant tu vas tomber amoureux fou du gars que vous allez choisir pour le rôle d'Andy. Et en quelque sorte, tu auras un Andy.
- Mais ce n'est pas Andy que je veux, c'est Harry.
- Bin tu n'avais qu'à lui sauter dessus dans l'avion. Que veux tu que je te dise?
- Tu crois que si mon prochain livre se déroule dans un avion, il fera le rapprochement?
- Vu qu'il doit prendre pas mal de fois l'avion, je dirais "non". Je souris.
- Parfait. Je te laisse, j'ai plein d'idées à taper sur l'ordinateur.
- C'est ça ouais, raccroche avec ton frère pour aller fantasmer par écrit, il râle. Je raccroche, amusé.
J'ouvre mon ordinateur. A nous deux Harry! Quelles aventures je vais encore nous créer?
Après avoir été présenté à tous, comme étant Mr Tomlinson, l'assistant de Little Thing, je m'installe dans la salle des auditions. Je suis au premier rang, proche du producteur. Il me donne une feuille avec les noms et numéros de chaque postulant. Il m'explique comment il veut que je note les acteurs: De 0 à 10. Je lui dis que ce serait plus simple à ma façon: Oui ou Non. «Oui» étant ceux que je voudrais éventuellement revoir.
Au bout de cinq heures de casting, et une pause pour nous redonner des forces car ils désespèrent, je n'ai toujours pas attribué un seul «oui».
Quand ce candidat s'en va, et que je coche encore, «non», le producteur se retourne vers moi.
- Mais il avait quoi, celui là, qui n'allait pas?
- Il était plus petit que moi! Si lui c'est Andy, Louis il mesurera combien, 1m18?
- L'autre avait la mâchoire pas assez carrée. Celui d'avant avait une voix pas assez grave. Un autre avait des jambes trop fines. Ah, et mon préféré, un autre avait un grain de beauté sur la joue.
- Andy n'a pas de grains de beauté sur le visage. Du moins, pas aussi voyant.
- Mais c'est beau les grains de beauté!
- Mais Andy n'en a pas. Je me défends. Il soupire, énervé.
- Vous êtes sûr de ce que vous faites. Si ça se trouve, Little Thing les auraient aimé.
- Oh, non. S'il m'a choisi, c'est qu'il savait qu'il pouvait me faire confiance.
- Si c'est pour n'aimer personne, car ils ne sont pas l'exacte copie d'Harry Styles, autant négocier Harry Styles lui même. Je suis offusqué.
- Mais il ne veut pas Harry Styles!
- Bon, suivant, il crie, énervé.
Nous sommes dans la pénombre, seule la scène est allumée.
Un homme, vêtu d'un sweat à capuche, entre. Quand il se retrouve au milieu de la scène, il attire mon attention, qui était alors concentrée à jouer avec mon stylo. Il a le corps parfait. Je me redresse, intéressé, pour la première fois en cinq heures. Le producteur le remarque et je le sens content, à coté. J'attends de pouvoir découvrir son visage. Il baisse sa capuche. J'entends un:
- Et merde! De la part du producteur, qui jette son crayon devant lui. Le seul qu'il ne faut pas!
- Oui, je sais. Crie l'homme sur la scène, qui n'est autre qu'Harry. Je sais qu'on a pas voulu de moi pour ce casting, j'ai dû me cacher toute la journée pour réussir à franchir les portes. Je ne suis pas là pour ce fichu rôle, je suis là pour l'assistant ou l'assistante de Little Thing. Allumez les lumières, allumez les lumières. Je m'enfonce au fond de ma chaise. Depuis le temps que je cherche à entrer en contact avec lui, allumez ces putains de lumières. Elles s'allument. Alors, il ou elle est où?
Etant donné que toutes les têtes se tournent vers moi, je me sens comme pris au piège, démasqué.
Le regard d'Harry suit la direction des visages qui convergent tous dans ma direction.
- Toi?
- On peut se parler en privé? Je demande, en me raclant la gorge.
- Mais j'espère bien, lâche Harry, autant à bout de nerfs que le producteur.
- Vous avez une salle vide juste derrière cette porte, m'informe une des assistantes présente.
Harry attend que je me lève, et il me suit.
Je ferme la porte. Je vais mourir des mains d'Harry Styles.
- J'exige des explications. Il est au bord de la crise de nerfs. Il fait plein de vas et vient latéralement à moi, qui suis planté en plein milieu. Il passe plusieurs fois la main dans ses cheveux. Je veux comprendre, ou je vais finir par devenir fou, tout simplement. Puis il s'arrête. Au putain, je percute. Tu t'appelles Louis.
- Hélas! Il me fixe un bon moment.
- Je vais parler, tu vas écouter, et quand je te demanderai de répondre, tu me répondras, d'accord?
- D'accord. Il est devant moi et m'étudie encore quelques secondes.
- Il y a trois ans, voilà que, innocemment, je suis allé acheter le best seller du moment: Le premier bouquin de Little Thing. Au milieu du livre, je me dis: Je deviens parano, ou le gars, Andy Stiles, c'est moi? Je me dis non, car niveau subtilité, ce serait carrément bidon, sinon. Je rougis. Puis voilà que plus les livres sortent, plus je les lis, plus je suis convaincu, que c'est moi. Et là, maintenant, le monde entier aussi pense que c'est moi. Et je le sais, que c'est moi! C'est moi?
- C'est une question?
- Oui! Et toi, tu dois le savoir. Tu la connais la réponse.
- Oui, c'est, euh, c'est toi. J'ai honte.
- Je savais que je n'étais pas fou. Il soupire de soulagement, en riant nerveusement. Trois putain d'années que je me pose cette question. Mais ce n'est pas la seule. En trois ans, j'ai émis soixante millions d'hypothèses et de théories foireuses et tordues, plus dingues les unes que les autres. Je veux savoir! Il recommence à être nerveux et à marcher. Hypothèse numéro une, celle que je retiens, et qui me parait la plus logique. Si je suis Andy Stiles, moi Harry Styles, Louis Jefferson, doit être aussi inspiré d'une personne réelle. Mais qui bordel? J'ai cherché avec des jeux de mots, de noms, des tournures différentes. J'ai scruté le moindre acteur, le moindre athlète, mannequin, chanteur. A un moment, j'ai même pensé que ça pouvait être l'artiste peintre, Zayn Malik. Mais aucun rapport orthographique entre Zayn et Louis. Les noms ne se ressemblent pas. Il l'aurait appelé "Rayn Mavyk". Ou un truc comme ça, tu vois? Alors, bordel, qui est Louis Jefferson? Tu n'es pas connu, tu t'appelles Louis, tu es l'assistant de L.T, tu ressembles comme deux gouttes d'eau à Louis Jefferson. Alors, es-tu Louis Jefferson? C'est quoi ton nom de famille? Je me sens défaillir.
- Tomlinson.
- C'est toi, il gueule. C'est toi. Je le savais. Déjà, dans l'avion, je trouvais une drôle de ressemblance, tu me faisais trop penser à lui. Putain, Tomlinson, Jefferson. C'est toi! Hein?
- Ouais. Il se positionne devant moi. Il hoche la tête, comme s'il se disait «oui» tout seul à quelque chose.
- J'ai une dernière question. Je me suis demandé qui était ce L.T. Est-ce un vieux pervers qui fantasme sur son assistant, toi, et sur moi, faisant des choses, des choses...
- Ouais c'est bon, je sais ce qu'on fait dans les livres...
- Bref! Est-ce un vieux pervers? Non, je ne pense pas, vu que sur la photo, au dos des couvertures, il parait jeune. Du moins ce qu'on en voit. Est-ce que c'est une fille qui fantasme sur des gays? Non plus, je ne pense pas. Ce n'est pas ça. Là, et là, là, tu vois à quel point ça m'a torturé pendant trois ans. Est-ce que L.T, ce n'est pas tout simplement Louis lui-même? Louis Jefferson-Tomlinson. Alias toi! Toi dont les vraies initiales sont L.T, comme Little Thing. BAM! Il crie, en tapant une fois des mains, pour accentuer la chute de sa réflexion. Je le regarde, il est tout fier de lui. On dirait qu'il vient de résoudre l'énigme de la vie, ou de trouver la formule qui permettrait de voyager dans le temps. Alors? J'attends! Si tu ne réponds pas, je soulève ta manche et je regarde si tu as le tatouage. La plume. J'ai la gorge sèche. Pour réponse, je relève la manche de mon sweat. Il s'approche, le sourire aux lèvres. Il attrape mon bras d'une main et passe les doigts de son autre main sur le dessin ancré. Je cherche ce putain de tatouage sur quelqu'un depuis trois ans. Il relève ses yeux sur moi. On se regarde dans les yeux. J'attends le moment où il va exploser, m'insulter. Il soupire, il se calme. Je suis surpris. J'ai enfin mes réponses. J'ai l'impression de rêver. Je connais enfin Louis, je connais enfin Little Thing, et en plus, cerise sur le gâteau, ce sont bien une seule et même personne. Je le regarde, méfiant. Il n'a toujours pas lâché mon bras. Je voudrais qu'on aille manger quelque part. Il est tôt, il est 16H00, mais j'ai faim. Pas toi?
- Euh, si.
- Laisse les auditions. Allons manger, allons discuter tranquillement de tout ça.
- D'ac, d'ac, d'accord. Il me fait un grand sourire. Je me détends.
Je dis au producteur et aux autres que j'ai des affaires urgentes à régler avec Mr Styles, et qu'ils peuvent faire une pré sélection pour moi, sans moi. Le producteur est à deux doigts de se mettre à genoux et de me baiser les pieds, tellement il est content que je me barre.
Harry fait signe à un taxi.
- Au Wilson, s'il vous plait.
On ne dit rien pendant le trajet. Harry me regarde, me détaille, encore et toujours. Moi je suis mal à l'aise. J'attends toujours le moment où il va m'insulter et me traiter de fou.
A peine quinze minutes plus tard, le taxi s'arrête. Je sors et je suis Harry, qui marche à coté de moi. Il est près, très près. A croire qu'il a peur que je m'enfuis, que je m'échappe.
- C'est un hôtel qui fait restaurant? Je demande, naïvement. Il ne répond rien. Je le suis jusque dans l'ascenseur. Je me dis qu'il m'amène dans sa chambre pour pouvoir me tuer, me démembrer, sans laisser de témoins. Il glisse la carte magnétique dans la fente. Il ouvre. J'entre dans une magnifique suite. Je le suis et me mets au milieu. Je me sens comme un gamin qui va se faire gronder. Il se positionne devant moi et me regarde. Je n'arrive pas à soutenir son regard. J'ai bien trop honte! Il a lu tous mes livres, tous mes fantasmes sur lui et il sait que j'en suis l'auteur et acteur. On va commander le repas via le room service? Je murmure, la voix enrouée.
- C'est moi le repas. ???? Je bug. J'entends des bourdonnements dans mes oreilles. Pleins de bourdonnements.
- Hein? Il passe ses deux mains dans ses cheveux. Il redevient nerveux.
- Je sais, ma réplique est nulle, je ne suis pas aussi doué qu'Andy. C'est normal, c'est toi qui me fait parler et agir dans tes bouquins. En vrai, je suis beaucoup plus timide et réservé, et gauche. Je sais que tu es «intéressé» par moi. Tu as sorti cinq bouquins sur moi. Alors...Je me suis dit, que j'avais mes chances. Il s'approche dangereusement de moi. Je ne réalise pas ce qu'il m'arrive. Est-ce que je suis en train de rêver, endormi dans la salle des auditions? Est-ce qu'il se moque de moi, me teste? Ne me dis pas que je me trompe? Je secoue la tête frénétiquement. Autant être honnête. Et puis, ce n'est pas comme si je n'avais pas une légère bosse nouvellement formée dans mon pantalon!
- Tu, tu, ne veux pas qu'on apprenne à se connaitre, avant?
- Tu me connais par coeur. Tu m'as très bien cerné dans tes livres. Je savais ce qu'Andy, moi, allait faire, avant qu'il ne le fasse. Je connais certains chapitres sur le bout des doigts. Je pourrais te les réciter. Je te connais parfaitement, Louis. Je sais comment tu réagirais face aux centaines de situations totalement réalistes, ou loufoques, que nos personnages ont vécu. Je sais ce que tu souhaites avoir et faire pour chacune des fêtes. Je connais tes manies, tes doutes, tes gouts. Je sais que tu as un caractère de vipère, mais que tu es doux et fragile...et mignon comme un chaton. Tu me connais, je te connais, et je suis fou de toi depuis la première fois où Andy a posé les lèvres sur toi. Tu crois que toute cette histoire m'aurait rendu aussi dingue si ce n'était pas le cas. Je désespérais de te trouver un jour. Lors de la sorti de ton troisième livre, j'étais en plein tournage. Je me suis fait porter malade, j'ai fait perdre un jour de tournage, pour pouvoir lire le livre de suite, tellement je les attends à chaque fois. Je ne savais pas si j'étais plus fou du personnage, ou de l'auteur. Et ce n'est qu'une seule et même personne, toi. Je suis tellement heureux. Car si toi tu as ressenti le besoin de les écrire, moi j'ai ressenti le besoin de les lire. Il s'approche de moi. Moi, qui n'aie pas dit grand chose depuis qu'il est apparu sur scène, tout à l'heure. Je plane.
Il s'approche doucement. Je sens son souffle si chaud sur mon visage. Il baisse sa tête, je relève la mienne. Il pose délicatement sa bouche sur la mienne. C'est chaud, c'est doux, c'est pur, c'est sensuel, c'est incroyable, c'est divin, c'est l'aboutissement de tout. Il embrasse mes lèvres. Il s'arrête. Il me regarde dans les yeux. Je réagis enfin. J'attrape sa nuque, et je recolle ses lèvres sur les miennes. On s'embrasse. Un vrai baiser de cinéma. J'interromps celui-ci, qui commence à devenir de plus en plus sauvage. Harry a le visage rouge, comme le mien. Rouge comme la couleur du désir, comme la couleur de l'amour.
J'attrape ses hanches, avec un sourire malicieux. Je le pousse, il se laisse faire. Il atterrit assis sur le lit, moi debout devant lui.
- Passons aux choses sérieuses. Je suis affamé, je dis. A table. Je lui saute dessus. Il fait un sourire immense, magnifique.
- Mon Louis! Lou. Il soupire d'aise, comme s'il retrouvait, reconnaissait quelqu'un. Enfin.
....
Harry et Louis ont décidé de s'aimer, au grand jour.
Louis suit Harry partout, dans sa carrière, ses déplacements. Harry ne peut plus se passer de lui. Louis a d'ailleurs arrêté d'écrire. Plus besoin, il a Harry avec lui 24 heures sur 24. Plus besoin d'écrire de faux fantasmes, quand on les vit au quotidien. Chaque jour, chaque nuit.
Harry et lui ont choisi, pour l'adaptation cinématographique, deux acteurs qui ne leur ressemblent pas. Et malgré ça, les films de chaque bouquin ont battu des records de ventes.
Pour leur cas, la presse a un moment fait le rapprochement entre Louis Tomlinson et Louis Jefferson. Puis ils ont abandonné. Laissant son anonymat à Little Thing.
Puis, lentement, au bout de deux ans, et surtout parce qu'Harry le lui réclamait souvent, il a recommencé à écrire.
Louis, pour torturer son amant, ne l'a pas autorisé à lire une seule ligne avant la sortie.
Puis la veille de la sortie officielle, il lui a tendu un exemplaire, avec un beau ruban rouge.
Harry a sauté de joie. Il a arraché le livre des mains de Louis, et s'est installé sur le lit, pour le dévorer. Louis regardait la télévision, en jetant de temps à autre un coup d'oeil sur les réactions d'Harry. Il n'était pas serein.
En quarante cinq minutes, Harry s'était énervé quatre fois. Il vivait l'histoire.
- Pourquoi tu m'as dit ça, t'es con?
- Oh non, si tu fais ça, je t'étripe.
- Je ne suis pas aussi borné dans la vrai vie. T'es méchant.
Il a même reçu trois coups de livre sur les cuisses, quand son personnage a accepté un rendez vous galant avec un autre homme, ennemi d'Andy, dans l'histoire.
Louis adorait. Il attendait qu'il termine sa lecture avec impatience.
A la dernière page, Harry pose le livre. Un sourire radieux sur le visage.
- Tu as aimé?
- Plus que ça, j'ai adoré. C'est le meilleur. Louis est satisfait.
- Tu, tu, tu n'as pas lu la petite dédicace, au stylo, à la fin.
- Oui.
- Quoi? Louis ouvre grand les yeux, il n'est pas certain de bien comprendre.
- Oui! A la question «Veux tu m'épouser, mon amour?». Je dis «oui».
Louis lui saute dessus et l'embrasse à en perdre haleine, sous les éclats de rire de bonheur d'Harry.
Quand ils se décollent, Harry dit:
- Maintenant, je voudrais qu'on expérimente toutes les cochonneries que nos personnages on fait, là, dans le livre. Je veux qu'on refasse les scènes. Il lui adresse un sourire coquin.
Louis se dit que dans le prochain livre, il triplera les scènes sexy!
Fin
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