5H56

Elle était assise près de sa fenêtre, une jambe ramenée contre elle et une tasse de tisane posée à ses côtés. Elle regardait les étoiles lentement disparaître pour laisser place aux premières lueurs de l'aurore.
Elle souriait. Quel beau spectacle...
Elle bailla. Elle n'avais pas dormi de la nuit. Trop de pensées la hantaient...Elle se sentait terriblement seule, tout le monde l'abandonnait. La vie lui tournait vraiment le dos.

Elle secoua la tête et chassa ces idées de son esprit. 

Elle se leva, les muscles ankylosés. Il devait être 6h. Elle fit chauffer de l'eau et s'assit à la table de son salon. Quand il fut prêt, elle but son café lentement, les yeux perdus dans le vague.

Elle n'avait pas du tout envie d'aller au lycée. Elle n'avait pas envie de les revoir, eux... Eux qui l'insultaient et la frappaient depuis quelques semaines. Elle espérait qu'un jour, quelqu'un la défende et la sorte de ce calvaire.

17H27

Elle poussa la porte de son appartement et sauta sur son lit. Ses larmes lui brouillaient la vue. 

Ils avaient recommencé. Sur son torse, les marques de leurs coups étaient encore fraîches et lui arrachaient des cris de douleur à chaque mouvement. Elle en avait assez. Ça devait s'arrêter. Elle avait perdu sa dignité ce jour-là. Et elle avait aussi perdu le peu d'espoir qui lui restait, le peu de foi qu'elle gardait pour ce monde. 

Elle se leva en tentant de stopper ses sanglots. Elle ouvrit un tiroir de sa cuisine et en sortir un cuter, puis elle se rassit. Elle approcha la lame de son bras. La tentation était forte... Elle repensa à tout ce qu'elle avait enduré, tout ce que la vie lui avait fait. Elle était sur le point de tracer un premier trait quand l'écran de son téléphone s'alluma. Elle déposa la lame sur la table et prit son IPhone entre ses mains. Un message de son meilleur ami, à qui elle n'avait jamais rien dit de son harcèlement. 

« - Salut... J'ai appris ce qui s'est passé au lycée. Et j'ai aussi appris que ce n'était pas la première fois, hein ? A vrai dire, je m'en doutais. Et je pense que tu ne trompais personne avec tes pulls trop larges et tes sourires trop beaux pour être vrais. Mais je suis aussi choqué que tu ne m'en aie pas parlé avant...Tu ne me fais pas confiance ? Mais bon, c'est pas la question. Tu sais, je suis là. Et puis les autres sont là, aussi. Tu n'as pas besoin d'affronter ça seule, ok ? Et puis tu sais bien que tu n'y arriverais pas. Bref, si t'as besoin de parler...(je sais que c'est le cas), je suis là <3

- Tu peux venir, stp ? T'as raison, j'ai besoin de parler. »

Tu n'es pas seul(e). 
Vous n'êtes pas seuls. 
On est jamais seul.