21 : tout est blanc 1/2
Assise auprès du feu, ses cheveux blonds retombant sur ses épaules, elle regarde la neige tomber à travers sa fenêtre.
Cette après midi d'hiver est terriblement morose. Le ciel est blanc, les flocons tombent inlassablement depuis le matin, recouvrant le paysage d'un manteau blanc.
Habitant seule, elle s'ennuie beaucoup. Pendant les journées de semaine, son travail lui prend tout son temps, mais lorsque vient le week-end, elle se rend compte à quel point la vie peut être ennuyante. Elle ne fait que déambuler dans sa maison, cherchant frénétiquement quelque chose pour occuper son esprit.
Mais non. Tout est vide, tout est blanc.
Il neige.
Ses yeux sont perdus dans le vague, comme hypnotisés par le défilé infini des flocons de neige. Elle ferme les yeux et écoute attentivement...Le silence. Toujours le silence.
Excédée, elle se lève, met son manteau et se dirige vers le petit village à quelques centaines de mètres de chez elle.
Là-bas, tout le monde s'active. Des décorations de Noël apparaissent sur les façades de magasins et d'appartements, et nombreux sont les gens perchés en haut de leurs échelles pour en accrocher d'autres.
Elle pousse la porte d'un bar, la chaleur l'enrobe et elle enlève tout de suite son manteau.
Elle s'assoit à une table et interpelle une serveuse, qui la toise d'un air froid pendant qu'elle prend commande. Lorsque la serveuse s'éloigne vers la cuisine, elle sort un carnet se sa poche.
Elle regarde autour d'elle, cherchant une source d'inspiration pour un éventuel dessin. Son regard croise alors celui d'une femme penchée sur une tasse de café, un livre à la main. Ses cheveux bruns bouclés retombent sur ses épaules, cachant presque ses yeux noisette. Notre dessinatrice détourne le regard, gênée, et tente de se concentrer sur son chocolat chaud que la serveuse vient de lui apporter.
Depuis quelques années, elle s'est découvert un penchant pour les femmes. Mais, vivant assez isolée de toute source de vie, elle n'a jamais vraiment eu l'occasion de vérifier si c'était vrai.
Quelques minutes plus tard, la brune se lève, et se dirige vers la porte. Mais au lieu de la pousser et de s'en aller, elle s'approche de la blonde, au plus grand désarroi de celle-ci. Elle s'arrête à quelques mètres de sa table, et fait mine de s'intéresser au menu du bar, tout en observant à la dérobée le carnet posé près de la tasse de chocolat.
"Tu veux quelque chose ?" lui demande la dessinatrice.
La brune rougit, démasquée.
"Oh, non...Je regardais le menu...
- Je ne suis pas dupe, dit-elle en souriant.
- Bon, d'accord."
Elle s'assoit à table, en face d'elle.
"J'ai écrit un livre et je voudrais l'éditer. Mais aucune maison d'édition ne l'accepte parce que je n'ai pas de couverture valable ! Alors j'ai vu que vous dessiniez et...
- J'ai compris. Tu voudrais que je dessine une couverture pour ton livre, c'est ça ?
- Exactement."
La blonde détourne le regard et se met à réfléchir. C'est vrai que ça pourrait être sympa de faire ça pour elle...On pourrait tisser des liens...Elle plonge son regard dans celui de la brune.
"Je vais réfléchir. Pourrais-tu me laisser ton numéro de téléphone ?
- Bien sûr."
Elle note les dix chiffres sur un bout de papier, puis se lève. Et s'apprête à repartir mais avant de pousser la porte, elle lui lance, souriante :
"À bientôt, j'espère !"
Puis la clochette accrochée à la porte tintille, elle est partie.
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