Un éclair déchire le ciel. Je le suis du regard, un frisson me parcourt. J'ai horreur des orages. Ça me terrifie. 

Je suis assise sur mon balcon, mes jambes pendant dans le vide. J'observe les lumières de la ville, j'écoute le bruit des gouttes de pluie tombant sur le sol. Je me sens apaisée, malgré ce sentiment de solitude que je ne peux chasser de mon cœur, ce sentiment qui me suis depuis plusieurs mois. Depuis qu'Il est parti. A jamais.  

Il était ma raison de vivre. Mon meilleur ami, mon confident, mon moteur. Celui pour qui je me levais le matin. Mais...J'ai été aveugle, comme toujours. Je n'ai pas vu qu'il était malheureux, qu'il demandait de l'aide. 

Et il est parti. Il a sauté de cet immeuble...Il m'a écrit une lettre, que je n'ai lu que deux semaines après sa mort. Il y disait qu'il était désolé, mais que la vie lui en voulait trop, visiblement. Et il me demandait de continuer à vivre ma vie sans lui, il me demandait de l'oublier. 

Mais...Tu étais ma vie, Gaëtan. 

Depuis ce jour, je vis ma vie, certes, mais sans y prendre part. Je me regarde enchaîner les jours sans en profiter. J'ai intégré un groupe de potes, d'amis comme ils disent. Mais je sais que si je pars aussi, ils n'en seront pas affecté. Je me sens...Transparente. 

Un coup de tonnerre me sort de ma rêverie. Je me lève, mes muscles sont ankylosés. Je rentre dans ma chambre, ferme la fenêtre et m'allonge sur mon lit. 

Ma vie n'a plus de sens, tu le sais, ça ? Y as tu pensé avant de partir ? 

Des larmes dévalent mes joues. Encore une nuit de perdue...