Concours #13 : texte
Voici...
*roulement de tambour*
Ma participation au grrrrrrrand concours de Tylicorne14 ! Il fallait inventer ce qui c'était passé avant le texte ci-dessous. Bonne lecture !
Je cours, cours sans m'arrêter. Il me poursuit déjà depuis quelques minutes. Je faiblis... Mes jambes ne tiennent plus plus. Je vais bientôt tomber et ce sera fini pour moi... Mes bras sont égratignés de partout et je saigne beaucoup. Je tombe, je ne peux plus bouger. Ça y est, c'en est fini pour moi...
Quelques heures plus tôt...
Ça fait des jours que je marche dans la forêt, des jours que je me suis enfui, des jours qu'ils tentent de me rattraper. Heureusement que j'avais prévu le coup : mes amis étaient à fond dans mon plan, ils m'ont protégé et ont menti le temps que je parte. J'ai fui devant le danger. J'en brûle encore de honte...
Mais c'était nécessaire.
Je ne sais pas si je reverrais mes proches un jour. Je ne sais même pas si je survivrai à cette nuit. Aujourd'hui, c'est mon jour J, le jour de mes quinze ans, le jour où ils viennent nous chercher.
On n'en a plus jamais revu aucun.
Je consulte ma montre : une heure du matin, à moins qu'elle soit encore bloquée. Je suis fatigué, j'ai mal à la tête. En grognant, je frotte mes cheveux noirs : des tout petits bouts de brindilles, de branches et d'autres saletés forestières en tombent. Je me remets à marcher.
Après ce que j'estime être une heure plus tard, je me dis : Assez. Tu es épuisé, et ils sont loin maintenant.
Je lève la tête et découvre une clairière avec de l'herbe moelleuse et des arbres dont le feuillage laissait paraître le ciel étoilé. Juste ce qu'il faut pour dormir. Il n'y aurait qu'à s'allonger et dormir pendant des heures...
Sauf que je ne peux pas. Je peux seulement me reposer un peu, parce que sinon ils me retrouveront. Alors à la place, je m'adosse à un arbre et reprend mon souffle lentement. J'ai beaucoup marché aujourd'hui. Je regarde le ciel. Autour de moi, les arbres noirs se dressent dans l'obscurité, les rameaux, les branches s'agitent avec le vent. Maintenant que j'y pense, on dirait des entités menaçantes prêtes à fondre sur nous au premier signe de faiblesse...
C'est sûr que c'est plus flippant la nuit.
Alors que je commençais à rêver d'autre chose, un craquement retentit dans les sous-bois. Je me redresse, aussitôt sur le qui-vive, et plonge mon regard dans les profondeurs de la forêt.
Encore des craquement. Frousch, crrrac, frisch. Des bruits de branches et de feuilles qu'on écrase. Je n'ose pas parler, de peur que ce soit eux.
Mais c'est un petit enfant qui apparaît. Je m'autorise à pousser un soupir de soulagement. Je peux à peine le distinguer dans le noir.
L'enfant a les cheveux roux frisés, la peau couleur caramel et il porte des vêtements qui semblent être faits de cuir. Il a des petits bouts de brindilles et des feuilles emmêlés dans sa tignasse, et il est couvert de crasse. Il ne doit pas avoir plus de huit ans.
C'est sans aucun doute un enfant de Solitaire, ces personnes qui quittent la ville et vivent en sauvage pour échapper à leur emprise. Ces gens-là ont la chance de pouvoir devenir des adultes, de faire des enfants. Parce que, pour une raison inconnue, ils ne nous poursuivent pas dans la forêt.
Presque pas.
Disons, il y a soixante-dix pour cent de chances qu'ils ne nous poursuivent pas.
C'est pour ça que je me suis échappé ici... Mais on dit que les citadins ont une odeur plus marquée pour eux.
L'enfant me regarde un instant. Il tient par les oreilles un lapin mort, sans doute pour le manger. Il ne s'attendait sûrement pas à trouver un adolescent de la ville pendant sa chasse nocturne. Alors que je me lève et que je commence à m'approcher de lui, doucement, il recule, effrayé.
Je me fige. Je ne veux pas lui faire peur, je ne veux pas qu'il fuie... J'ai besoin d'un peu de compagnie.
Il détale en courant.
Je lui cours après en lui hurlant : "Attends !". C'est parce que je le regarde fuir que je ne vois pas la racine. C'est à cause de la racine que je trébuche et que je m'étale par terre.
Et je m'évanouis à ce moment-là.
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Je reprends conscience doucement, plongé dans un brouillard blanc. Je suis couché sur un sol dur, et plusieurs cailloux me rentrent dans le ventre. J'attends que je sois moins confus, puis je me redresse avec effort.
L'enfant Solitaire est à côté de moi. Il me regarde avec inquiétude, mais plus comme s'il se préoccupait de moi. Pourtant, il n'ose toujours pas croiser mon regard.
Je ressens un élan de gratitude pour ce petit bonhomme, qui au lieu de courir se réfugier à l'abri chez lui a préféré rester auprès de moi pour voir si j'allais bien. Doucement, j'approche ma main de son visage et lui relève le menton pour le regarder en face. Il a des grands yeux dorés avec des reflets. Je lui souris et il me sourit, un peu plus timidement cependant. Il se désigne du doigt :
-Néo.
Puis pointe le doigt sur moi :
-Tu peux pas y réchapper. Ils vont t'avoir de toute façon.
Puis il se relève et se sauve. Néo est parti.
J'avais envie de hurler : "Merci pour ces douces paroles encouragantes !" mais je m'abstiens. Je laisse retomber ma main, puis je m'examine. Je me suis salement écorché en tombant. Mes jambes saignent un peu. Ce n'est pas grave.
Je me fige soudain. Comment ça se fait que je peux voir mes jambes ? Puis je réalise. C'est l'aube !
Je consulte ma montre à nouveau. Cinq heures du matin.
Combien de temps suis-je resté évanoui ? Trois, quatre heures ? Assez pour que la nuit fasse place à l'aube. Maintenant, ils pourront me voir... et me tuer.
Soudain, je vois deux d'entre eux, passant en silence parmi les arbres.
Une brume noire autour d'eux, des branches en suspension hérissées d'épines qui leur entourent le visage, le masquant à la vue de tout le monde. Un pas silencieux, deux petites flammes remplaçant leurs yeux : les Traqueurs.
Les deux entités marchent -ou plutôt glissent- côte à côte d'un pas lent. Je me fige encore une fois, le cœur battant. Ils sont à bonne distance de moi, mais je sais qu'ils ont un odorat et une ouïe terribles. Pas un mouvement, pas un bruit : les meilleures manières de leur échapper.
Les deux Traqueurs arrêtent de bouger pendant un instant. J'ose à peine respirer...
Ils repartent, plus vite cette fois.
J'attends cinq minutes pour vérifier qu'ils sont partis.
Plus un bruit.
Je me détend alors, et fais un pas.
Une brindille craque sous mon pied.
Et d'un coup un Traqueur surgit. Un seul, alerté par cette simple branche, se dressant de tout la hauteur de ses trois mètres. Il pousse un cri lugubre, mélange entre un hurlement de loup et un hululement.
Je n'hésite plus : je me mets à courir dans l'autre direction. En chemin, je traverse un buisson de ronces, espérant que ça le retardera. Je jette un regard en arrière. Grossière erreur : en plus de me ralentir dans ma course, cela me fait réaliser que le Traqueur a juste voleté par-dessus le buisson. Et moi, je n'en n'ai récolté que des écorchures sur mes bras.
Je cours, cours sans m'arrêter. Il me poursuit déjà depuis quelques minutes. Je faiblis... Mes jambes ne tiennent plus plus. Je vais bientôt tomber et ce sera fini pour moi... Mes bras sont égratignés de partout et je saigne beaucoup. Je tombe, je ne peux plus bouger. Ça y est, c'en est fini pour moi...
Ainsi Néo avait raison. Je ne pouvais pas réussir.
Mais il fallait quand même que j'essaie.
Je sens l'aura froide du Traqueur se rapprocher. Je ferme les yeux impuissant, et me prépare à mourir.
C'est fini.
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