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Chapitre 10 - Mémoire et désespoir


Cela faisait maintenant deux jours que Richard marchait seul au milieu d'une pleine brûlante. Au loin, devant lui, il aperçu une chaîne de collines assez hautes, ce qui l'intrigua. La température commençait à être assez fraîche.

« -Programme, dis-moi, qu'y a-t-il derrière ces hauteurs ?, demanda-t-il d'une voix fatiguée.

-L'océan Monsieur.

-Quoi ? L'océan dis-tu ?

-Oui Monsieur.

-Alors utilisons la Væng ! Oh... Mais où est-elle ?

-Vous l'avez lâchée depuis hier au moins si je ne m'abuse.

-Ah... On va continuer à pied alors... »

Il commença l'ascension de cette barrière naturelle. La roche était entièrement grise et parfois parsemée de sable orangé. Dans le soleil de la matinée, Richard épuisait ses dernières réserves énergétiques. La fatigue pesait lentement dans son dos. Il arriva avec grand mal au sommet, la bouche sèche, et d'énormes gouttes de sueur coupaient son visage en deux. D'atroces douleurs aux jambes l'empêchaient d'aller plus loin. Il chercha un rocher assez gros pour pouvoir s'y asseoir.

« -Quel brouillard... A couper au couteau... On dirait celui qui venait chaque matin embellir San Francisco... Dit au fait, Programme, où sommes-nous ?

-D'après les données du satellite, sur le littoral de l'ancienne Californie. Exactement où, je ne sais pas, manque de précision...

-C'est quand même bien... D'être dans son pays natal... Même si l'on n'y voit rien... »

Il commença à fixer le brouillard. Il observait le mouvement précis de chaque nappe, et le déplacement régulier de leurs ombres. Un fin vent laissait découvrir ce qu'il se trouvait derrière par moment. Parfois, un drone suivi d'un autre traversait la voûte céleste, qui se teintait d'une couleur bleu-grisâtre.

Il se mit à se poser des questions. Pourquoi sa vie tranquille d'étudiant, avait été du jour au lendemain bouleversée et balayée ? Qui était bien Anton, cet Homme à la tête de l'immense empire de machines ? Et bien d'autres encore. Autant de questions qui restaient sans réponse, pour l'instant. Le soleil lançait ses puissants rayons contre l'épaisse barrière de brume. Richard regardait toujours l'horizon. Le brouillard commença à se dissiper lentement. Une, puis deux collines au loin furent visibles clairement. Le vent soufflait de façon soutenu, et balayait le rideau blanc d'humidité.

« -Programme, c'est moi qui rêve ou bien...? demanda-t-il bouche bée.

-Non Monsieur, je pense que vous ne rêvez pas.

-C'est... C'est...

-San Francisco, oui Monsieur... Désolé pour la petite erreur de positionnement... »

Richard se leva subitement, la fatigue qui le hantait disparue quelques instants. Il se mit à courir le long de la pente abrupte de la colline. Ses jambes n'étaient même plus synchronisées. Il observa chaque élément qu'il reconnaissait dans le paysage. En arrivant au pied du relief, il se trouvait dans la banlieue abandonnée, en ruine, et déserte de la cité sur la baie. Il se mit à déambuler dans les rues fantômes. De chaque pavillon et maison, il ne restait parfois que quelques éléments, ou quelques fois un tas de débris, éparpillés sur un rayon de trente mètres.

Les voitures ne ressemblaient plus à des voitures. Tout le bitume de la chaussée demeurait craquelé, certaines fois, il était même parfois submergé par l'eau de la baie. Si on prêtait attention, on pouvait même encore entendre le bruit des enfants jouant au parc dans le fin fond de la brume. Une étrange sensation traversait tous ceux qui parcouraient ces rues. Le temps et l'espace n'opéraient plus là-bas. On se serait cru transporté dans une époque où la terreur, et la famine régissaient le monde.

Richard se rapprochait difficilement du rivage de la baie. Il n'était pas encore à San Francisco même, mais de l'autre côté de la baie. Il passa devant les restes de l'ancienne église d'Oakland, et ceux de son ancien cimetière, avec ses tombes entièrement bleues, et tournées vers l'océan. Il se dirigea vers le seul pont traversant l'étendue d'eau encore debout. Il passa devant un immense bâtiment effondré, portant le nom de Paxir. Une seule des deux chaussées du pont n'était pas détruite. Partout où il posait son regard, une fine poussière métallique recouvrait tout.

Les choses se compliquèrent lorsque des sections du pont furent manquantes. Commença alors un savant jeu d'acrobaties pour Richard qui était au bout de ses forces, mais que l'envie de redécouvrir sa ville animait.

Alors qu'il traversait la portée Ouest du Bay-Bridge, Richard fut saisi par l'étrange beauté de la sky-line effondrée de la ville subsistante. Quelques immeubles qu'il connaissait gisaient au sol.

« -Programme, c'est bien le quartier des affaires devant moi ?

-Hélas oui Monsieur.

-Mon Dieu... »

Il continua son chemin, et arriva dans ladite ville. Les gratte-ciels qui mesuraient au minimum un kilomètre de hauteur, ne faisaient plus que vingt mètres. Tous les débris étaient orientés dans le même sens : de l'est vers l'ouest, dans le sens de l'explosion. Le verre transparent d'antan, portait à présent une teinte grise, et obscure. Rien ne laissait deviner qu'auparavant, ce lieu fut peuplé par un million d'habitants.

Sur l'avenue des maisons Victoriennes, il ne restait plus rien. Pas la moindre trace de ces magnifiques habitations. Pas le moindre arbuste, bout de bois, ou de brique, qui témoignait du passé. De même, les bosquets qui tapissaient les collines du centre-ville, étaient désertiques. Plus d'arbres. La ville entière vivait maintenant au rythme du vent au travers des poutrelles métalliques des débris. Le bruit de la circulation résonnait encore dans l'air humide des collines. Richard voulait admirer la ville du point où il l'avait vue pour la toute dernière fois, sur le Mont Davidson, il y a huit ans de cela.

Le sommet de ce relief fauché par l'explosion, recevait les débris de la plus haute antenne de communication de la ville. D'immenses paraboles gisaient au sol, entremêlées de fils de cuivre arrachés par les derniers habitants qui avaient dû vivre ici avant l'évacuation. Richard avança jusqu'au belvédère. Dernier endroit où il vit Tina et MAACC encore vivants. L'émotion fut grande. D'immenses cascades de larmes descendaient le long de ses joues. Rien ne pouvait l'en empêcher. Il s'assit, comme quelques heures auparavant, et admira le paysage tout en repensant au passé et à Tina.

« -Programme... Quelles sont les chances de survie d'un Homme comme moi après avoir passé deux jours dans le désert ?...

-D'après mon ordinateur de bord Monsieur, elles sont très faibles... C'est-à-dire entre quatre et cinq jours... Mais pourquoi me posez-vous une question pareille, vous n'êtes pas mourant ?

-Je le sais... Mais cela ne va pas tarder à arriver... Tu sais... Je ne devrais même pas être ici, aujourd'hui, à réfléchir au passé, à ma destinée. Non, je devrais être mort, mais même là-haut, on ne veut pas de moi... Après avoir échappé au coma, à une restructuration, à l'attaque d'un fou, et maintenant à la traversée du désert... Je peux bien mourir tranquillement à présent...

-Ne tombez pas dans ce cercle vicieux Monsieur ! Vous valez beaucoup plus que cela !

-Tu sais Programme, aucun Homme ne devrait subir ce que j'ai subi. C'en est trop, j'ai vu trop de choses... Je suis même sûr, que quelqu'un est déjà à ma poursuite... Il est impossible de disparaître des écrans radars. La vie était une plaine tranquille pour moi, jusqu'au jour où, le relief s'est accentué, la vie est devenue un calvaire interne. Quand on te déclare que tu sors de huit ans de coma, ce n'est pas une claque, mais un électrochoc qu'on se prend...

Alors, s'il te plaît, laisse-moi mourir. Dans deux ou trois jours c'en est fini...

-Bon, si vous souhaitez qu'il en soit ainsi... »

Richard replongea à l'intérieur de ses pensées. Il s'allongea sur le sol irradié et pollué. Il regarda le ciel. Il regarda la course des nuages dans le ciel vide. Il regarda ses mains. Cela faisait un petit moment qu'il n'en avait pas vu la couleur. Cela faisait deux semaines que son visage était cloîtré derrière une fine prison de verre. Ses yeux restaient fatigués. L'écran de réalité augmentée affichait un flux permanent d'informations, utiles et inutiles. Il s'enfermait à l'intérieur de son crâne dans la ville bouillonnante de sa réflexion. Il essayait de comprendre. Pourquoi lui ? Pourquoi ? Pourquoi pas un autre homme ? Qu'avait-il de plus par rapport à tous ces milliards d'êtres humains morts pendant cette abominable guerre ?

Qu'avait-il de plus ? Cette question se répétait sans cesse dans l'autoroute filaire de ses neurones. Impossible pour lui de faire abstraction de cette pensée tant philosophique, que nuisible pour son esprit. Cette situation, ramenait l'Homme à son échelle : il peut être minuscule par sa taille, mais grand par sa capacité à agir, son intelligence, sa créativité, et son imaginaire. Pour Richard, il y avait un lien entre tous les éléments du puzzle. Mais lequel ? Il n'en avait la moindre idée. La seule chose qu'il savait, c'était que cette ville restait pour lui son paradis d'antan.

Il se releva, regarda l'horizon tout en tournant lentement la tête. Puis il descendit la colline pour rejoindre l'océan. Sur les longs lacets de routes, il réfléchissait toujours. Sur les rues droites et désertes, il réfléchissait toujours. Sur les rues montantes, il réfléchissait toujours. Il passa devant les restes de son ancienne université. Elle était méconnaissable, mais le nom du bâtiment demeurait inscrit assez visiblement sur le sol crasseux de la rue.

Il continua son chemin, tout en longeant le parc du Golden Gate. Il regarda alors la terre mise à nu, sans plantes, ni arbres pour agrémenter et embellir les lieux. Tout son passé était réduit à néant. A par l'orientation des rues et quelques bâtiments, rien ne permettait de dire que cette ville fantôme fut la grande ville de San Francisco.

Richard arriva alors sur la longue avenue où se trouvait son appartement. De la belle tour flamboyante, il ne restait plus qu'une montagne de béton. Un fleuve de larmes le prenait. Il se remémora alors, cette soirée, où Tina et lui, étaient sur leur balcon, contemplant la ville de nuit, avec toutes les teintes magnifiques de la nuit San Franciscaine. Où pouvait bien avoir péri Tina et MAACC ? Telle fut l'une des questions qui le préoccupait le plus.

Alors que le soleil déclinait doucement dans le ciel, Richard arriva sur les plages de la ville. Il s'arrêta de marcher. Il admira la courbure de la Terre sur l'horizon. Il observa le lent va-et-vient des vagues sur le rivage. Il se tourna vers la droite, et contempla les restes de l'ancien pont du Golden Gate. Les deux pylônes étaient au sol, à moitié dans l'eau. D'immenses poutrelles métalliques rouges dépassaient des bas-fonds. Une ruine totale. Symbole du modernisme, et de l'avancement de l'ancien monde, l'une des sept merveilles du monde moderne demeurait dans un sale état.

La nuit arriva lentement. Une obscurité totale régnait. Richard déambulait seul dans les débris de la ville. Il n'alluma même pas ses lampes. Il marchait dans un noir absolu. Et pourtant, la Lune se levant à l'horizon, éclairait de sa maigre lumière, afin de voir un minimum. Il avança paisiblement. Il ne se souciait plus de dormir, car pour lui, le grand sommeil allait arriver dans deux jours, avec pour cause, l'épuisement.

Soudainement, il ressentit un violent coup dans son dos. Il se retourna, et un homme lui donna un violent coup de Lignum sur la poitrine, ce qui le plaqua au sol.

« -Tu es qui toi ? Sale machine programmée je vais te réduire en bouillie !, hurla l'homme.

-Oh ! Attendez !, répondit Richard.

-Et en plus tu parles horrible tas de ferraille !

-Mais arrêtez enfin ! Oh ! Vous êtes qui vous déjà !?

-Toi d'abord, mon écho radar indique que tu es une machine ! Alors parle... !

-D'accord... Je ne suis pas une machine. J'ai retiré ma puce d'identité, afin d'échapper à ces barbares ! Mon nom est Richard.

-C'est cela oui... Tu débloques complètement. Viens par-là !, dit-il alors en attrapant le pied de Richard.

-Mais enfin !

-Oh ferme-là ! Des machines désobéissantes j'en ai vu assez pour savoir comment elles fonctionnent... »

Richard se faisait traîner au sol par l'homme. Il ne savait pas exactement où il l'emmenait. La seul chose qu'il savait, c'est que c'était une personne assez âgée, à entendre sa voix rauque et fatiguée. Il essaya de se libérer en se débattant pour semer son ravisseur, mais rien n'arrangeait les choses. L'homme tenait de plus en plus fort son pied. On aurait dit qu'il utilisait une pince magnétique pour le maintenir en place.

Après un bon kilomètre de marche pour l'homme, et un kilomètre à être traîné comme un vulgaire objet pour Richard, il rentra dans les ruines d'un bâtiment, par une toute petite porte, nichée assez profondément pour ne pas être vue de l'extérieur directement. Il ouvrit l'entrée, et pénétra dans un sas. Puis, il s'enfonça dans une immense pièce aménagée, fortement éclairée. Il lâcha Richard, qui resta sur le dur et froid sol en béton. L'homme s'approcha avec un tournevis et une immense caisse à outils.

« -Alors, voyons-voir quelles pièces intéressantes vais-je bien pouvoir récupérer... Où est la vis de maintien... ? se demanda l'homme.

-Oh ! Arrêtez-tout !, hurla alors Richard

-Non mais dis, tu vas arrêter de gesticuler comme ça !

-Regardez avant d'agir... »

L'homme recula. Richard posa ses mains sur le bouton de décompression, et retira d'un geste franc son casque, qui tomba au sol. Son visage apparut alors face à l'homme. Il le regarda d'un air oppressant afin qu'il comprenne son erreur et sa situation.

« -J'ai l'air d'être une machine artificielle ou bien d'un homme en chair et en os ?, demanda Richard tout en fronçant les sourcils.

-Eh bah ça alors... Ne me dites pas que vous aussi vous vous êtes...

-...Échappé de la cité aux deux cent mille robots, oui..., répondit Richard tout en reprenant son souffle.

-Nom de Zeus... Vous aussi ! Je ne suis pas seul ! C'est pas possible... »

L'homme fit de même, il retira son casque et laissa apparaître son visage entier. Il était vieux. Ses courts cheveux blonds comportaient des reflets gris. Il passa sa main tranquillement dans sa barbe poivre et sel. Il lâcha son casque qui tomba par terre également. Il prit ses lunettes rouges qu'il glissa sur son nez. Il resta bouche bée, pendant au moins deux longues minutes.

« -Alors... Alors tu te nommes Richard...

-Richard... Richard Haus pour être précis. J'ai retiré ma puce de renseignements alors que...

-...Tu voulais t'échapper... J'ai exactement fait la même chose il y a deux ans de cela... C'est incroyable... Je me nomme Twan Nacarte... J'ai parcouru le même chemin que toi je pense... Toi aussi tu as réussi à décoller de...

-... La ville de Derilière... Vous aussi ? Mais attendez, votre nom me dit quelque chose...

-Oh... Tu sais, beaucoup de monde me l'a déjà dit dans ma longue vie...

-Je sais ! hurla Richard. Vous êtes le créateur du code de Nacarte, et du logiciel du même nom ! Je vous admire... Longtemps, j'ai moi aussi codé avec le noyau Nacarte, beaucoup plus simple lorsque l'on débute dans l'encodage...

-Alors tu me connais... C'est fou... Quelqu'un de ton âge devrait coder avec de la cinquième génération... Je te propose de rester ici, et de parler du passé en prenant un verre... »

Richard, alors gêné, accepta volontiers. Twan vivait ici depuis deux ans, comme il le disait lui-même. Il ramassait et cherchait des robots pour récupérer leurs pièces, pour un but non connu. Sa « demeure » était assez bien conçue. Une grande pièce à vivre, servait de séjour et de cuisine, et des pièces satellites, comportaient une chambre, une salle de bain, et même un générateur et un serveur informatique. Les murs débordaient d'étagères contenant des centaines d'éléments électroniques et informatiques. Le tout baignait dans une forte lumière, et un nuage de poussière en suspension. Twan avait même réussi à reconstituer un petit Smart-Wall.

Les discussions étaient bon-enfant. Ils se remémoraient le passé, le temps où l'informatique grandissante n'effrayait personne, puis le jour où elle a dépassé l'Homme.

« -Et donc, toi aussi tu t'es échappé de Derilière ? C'est fou. J'ai fait exactement la même chose avec la Væng et tout le tralala il y a deux ans... Et, toi aussi ils ont failli te restructurer ?

-Oui ! Ils m'ont mis dans un tube en verre, et le message de l'autre est arrivé juste au bon moment.

-Même scénario pour moi...

-Mais dites-moi... C'est vrai tout ce que l'on racontait sur la Tour de Nacarte ?, demanda Richard.

-Oui... Je l'ai créé... Ouf... Il y a au moins quarante ans... En plein milieu du désert du Nevada... Avec l'aide de mon ami Samuel, nous avons créé un logiciel révolutionnaire, qui pouvait s'incorporer dans n'importe quel système informatique... Les Smartphones, les Smart-Wall, ton scaphandre... Absolument tout... ! Nacarte venait de naître... Sauf que le hic... C'est que le code de ce programme étant très lourd dans sa globalité, il nécessite des serveurs informatiques colossaux... D'où la création de la tour, la Tour de Nacarte...

-Et aujourd'hui ?

-Eh bien... Avec tout ce bazar... Quand je suis arrivé dans la ville aux deux cent mille robots, et qu'Anton m'a reçu en personne, j'ai aperçu la tour dans la partie nord de la ville... Je lui ai demandé des explications, et il m'a déclaré qu'il avait fondé sa cité autour de cette tour, car elle avait résisté aux bombes... Et qu'il avait surtout besoin d'une énorme puissance informatique...

-Attendez... Et Nacarte... Face à Glass-Soft ? Anton m'a dit qu'il avait réinventé son noyau...

-Ah ! Glass-Soft, c'est mon collègue qui l'a créé... Il en avait marre de Nacarte, il disait que le monde méritait « un nouveau programme beaucoup moins lourd et qui ne nécessite pas de ses propres serveurs tout autour du globe...»... Il déclarait qu'il voulait réinventer le futur... Ce qui est sûr, c'est qu'il l'a profondément marqué ! Aujourd'hui, Glass-Soft en est à sa quarantième version de code...

-Je suis à peu près certain qu'il a rejoint les rangs d'Anton..., s'exclama Richard.

-Ça risque pas... ! Il est mort deux ans après le lancement de Glass-Soft... Par pendaison... Pauvre...

-Oui... Bon... Et comment avez-vous réussi à reconstruire cet habitat ? Avec tout le confort moderne à l'intérieur ?

-Oh... Ce ne fut pas une mince affaire... Quand je suis arrivé ici, à aucun moment, je n'ai pensé à y rester... J'ai construit ce logement presque à moitié dans le sol, on ne le remarque pas, mais le plancher sur lequel nous sommes, se situe à moins trois mètres... Plus pratique, et moins de construction à faire à l'air libre... J'ai remis en marche quelques robots qui traînaient dans les débris alentours, et j'ai monté l'ossature en métal... Et le tour est joué... Viens, je vais te montrer mes trouvailles...

-Si vous voulez... »

Twan s'enfonça dans un escalier, menant à un étage inférieur. Il longea le mur, il cherchait l'interrupteur. Il alluma la lumière. Richard fut stupéfait. Dans cette pièce, se trouvaient des dizaines d'ossatures de machines et de robots. Twan lui expliqua comment il avait trouvé chacune d'elles, comment ils les avaient réutilisées.

« -Regarde, celle-ci, je l'ai trouvée à l'extrémité Nord de la ville, proche du détroit... Je pense qu'elle devait servir dans un atelier automobile... Vu le nombre d'outils qu'elle comportait, et son code interne était extrêmement bien complexe...

-Comment arrivez-vous à communiquer avec le système interne sachant qu'il a été irradié ?

-Oh... Tu sais, en tapant un bon coup dessus, ça repart au quart de tour ! dit-il tout en riant. Tiens, regarde celle-ci, je l'ai trouvée non loin d'ici. En plein milieu de la rue. Je n'en avais jamais vu des comme ça auparavant.

-Wouah ! Beau spécimen ! Je me souviens, étant étudiant ici, j'avais créé un robot, qui avait le même squelette que celui-ci, il été nommé MAACC, et il pouv...

-Attends... Tu as bien dit MAACC ? demanda Twan tout en se rapprochant de Richard.

-Euh... Oui... MAACC, je l'avais créé pour mon projet de fin d'étude...

-Viens par-là... J'ai quelque chose qui devrait te plaire...

-Vraiment... ? »

Twan s'enfonça alors dans un capharnaüm monstre. Des centaines de pièces individuelles parsemaient le sol. Un vacarme énorme se fit entendre, et un jet de poussière l'encercla. Il gratta continuellement le métal. Il se releva subitement tout en craquant son dos et s'exclama :

« -Regarde-moi ça alors. Tu vas retrouver le sourire, déclara le vieil homme.

-Si vous le dites..., rétorqua Richard. »

Il s'approcha doucement. Il observa alors ce que Twan pointait du doigt. Richard n'en croyait pas ses yeux. Il resta bouche bée. Tout le monde extérieur venait d'être suspendu dans la tête de Richard.

« -Mais... Mais... Comment avez-vous fait pour le retrouver ?

-Eh bien... Un peu de recherche, et un beau matin... Alors que je cherchais des pièces, je suis tombé dessus... Je n'avais jamais vu un robot aussi complexe et si difficile à décoder dans son code. Juste le sigle InternMemory\\MAACC s'affichait sur l'écran dans l'invite de commande quand je l'ai connecté...

-Ce n'est pas possible... Moi qui croyais qu'il avait été détruit... Eh bien non... Il faut le remettre en fonctionnement...

-Hein ? Quoi ? Tu te rends compte du boulot !, s'exclama Twan.

-Tant pis... Quitte à passer des journées et des nuits entières sur cette machine, je le ferais. Ce robot à une capacité énorme... Voyez-vous sa main ? Elle comporte un capteur médical coûtant des milliers. Et heureusement, il a l'air bien conservé... De même que la machine en général... Alors pas question de le délaisser ainsi... J'ai même une idée qui me vient à l'esprit...

-Bon, comme tu veux... Mais j'espère qu'il nous servira à quelque chose pour la suite !

-Comptez sur moi... Vous ne serez pas déçu... Anton n'a qu'à bien se tenir si je puis dire... »

Richard attrapa sa création et la remonta dans la pièce à vivre. Il alla chercher le seul ordinateur –fait de bric et de broc– disponible, il l'apporta. Il alla chercher une batterie, pour alimenter les circuits. Il espérait que le robot repartirait de lui-même, sinon, il était bon pour la décharge.

Il brancha la machine sur l'alimentation, il la connecta à l'ordinateur. La diode rouge située sous la visière s'alluma doucement. Twan regardait attentivement le jeune homme à l'œuvre. Richard alluma l'écran, il fut surpris de découvrir également la ligne de code InternMemory\\MAACC. Le codage entier avait été effacé, ou bien sauvegardé dans les plus profondes entrailles de la mémoire. Il commença par retirer ses gants, puis il craqua ses doigts, remua ses poignets, et il entama la longue séance de codage. Le système d'exécution tout entier était à refaire, et non plus sous Glass-Soft, mais sous Nacarte. Les doigts de Richard glissaient avec une telle dextérité, que Twan fut impressionné.

En une seule heure, Richard avait fini de taper la plus grande partie du code, le noyau de base de la machine. Il la déconnecta, et essaya de la démarrer. Il retint son souffle. Il appuya sur le bouton « Entrée » du clavier. Rien ne se passa. Peut-être manquait-il un peu d'énergie dans la pile interne ?

« -Il faut plus de batterie ?, demanda Twan, qui finissait son verre.

-Je pense que oui... Quel est le voltage de tes batteries et leur ampérage ?

-Euh... Je crois bien que se sont... des douze volts, seize ampères...

-Ah oui... La machine en demande trente-six volts, et cinquante ampères pour fonctionner...

-Pas de soucis Monsieur..., déclara le vieil homme. »

Il se leva, et alla chercher plus d'énergie. Il revint alors avec un chariot rempli de piles.

« -Si tu n'y trouves pas ton bonheur... Alors là...

-Ne vous inquiétez pas... Cela devrait largement suffire... »

Il attrapa les quelques fils électriques qui traînaient autour du moniteur et brancha en série toute l'alimentation. La diode rouge du robot brilla plus fortement. Richard sourit, il espérait remettre en fonctionnement la machine.


***

Voilà ! Ce chapitre est à présent terminé ! J'espère que cette rencontre extraordinaire vous aura plus ! La suite, c'est par ici ! Vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre et nous lire, Merci !

Rédigé par Focus.

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