23-Installation de Laurie
Résumé des chapitres précédents :
Tout le lycée est au courant pour Laurie. Elle a rompu avec Alexandre et s'installe chez Merlin. Stan et Sandy l'acceptent difficilement.
L'oncle Charles va un peu mieux, il a quitté l'hôpital pour une maison de rééducation et Merlin a pu aller le voir.
Les pères de Merlin ont décidé de s'installer dans la région et de vendre leur maison de Sens.
Personnages principaux :
Merlin Dambreville,
Lancelot
Stanislas
Personnages secondaires :
Gaspard et Nine Dambreville ses pères vétérinaires
Son grand père Anatole. Son oncle Charles
Les profs : Raberton,
Les élèves : Sandy, Alexandre, Romain, Laurie Rosier
Stave le prof de kite surf
Malo Vanier et Lucas Leoni les deux garçons qui ont disparu
***
Merlin
J'ai vérifié sur internet, la pharmacie Vanier est dans la rue principale. Les parents de Malo sont les pharmaciens qui m'ont paru antipathique quand j'ai été blessé à la joue.
Allongé dans ma chambre, avec Caroline sur mon ventre et les chats sur les jambes, j'admire le cliché sur mon téléphone des quatre garçons. Je zoome sur celui dont on ne cesse de dire que je lui ressemble et qui a choisi la mort.
Il est plus masculin que moi, avec un visage carré et un étrange nez un peu tordu. Est-ce que nous aurions été ami tous les deux ? Je soupire triste de son destin brisé en plein vol. Je pense aussi à Stan, celui qui était son petit copain et le responsable de tout ce merdier ? Mon instinct me hurle que ça ne colle pas !
Il faudrait que je mette la main sur les photos honteuses pour me rendre compte. Ils ignorent que pour me choquer il m'en faudra beaucoup !
J'ai vu des films pornos au collège, avec mon père comme acteur, ce que mes deux pères ignorent d'ailleurs. Il faudra aussi qu'on en parle un jour du passé de Nine, dont je me fous complétement.
Léa et Laurie ont évoqué un Malo manipulé, parfois elles ont eu l'air de penser le contraire. Stan dont la mère travaille pour les parents de Malo. S'il y a eu un rapport de supériorité entre les deux garçons, le plus logique serait que ce soit Malo, le fils des patrons, qui commande.
Mais alors les photos ? L'image de Lancelot impliqué là-dedans me donne la migraine.
Le père de Laurie va mieux, il a repris espoir depuis que mes pères ont accepté de s'associer avec lui. Les choses ne se feront pas avant un moment puisqu'il est toujours hospitalisé et avant il devra gérer son divorce.
Au cabinet vétérinaire, deux assistantes sont revenues. Mon père est super ferme pour ne pas prendre trop de clients et il a augmenté le salaire de tout le personnel, même ceux en arrêt.
Dans le classement de Raberton, Laurie remonte et dépasse Alexandre. Ce goujat sort désormais avec une autre fille de la classe. Au moins avec Stan et Sandy, nous nous entendons bien tous les quatre.
Je sais que les championnats sont dans un mois. Je compte aller l'admirer et parfois je le fixe malgré moi. Je ne m'arrête que quand je sens que Stan risque de me griller.
Le mardi soir, je suis passé voir mon oncle. Nous sommes début avril et il fait super chaud, on se croirait en été. Dans la salle des malades je repère celui qui ressemble à un acteur qui marche avec un déambulateur. Il a mon âge ou quelques années de plus à tout casser.
─ Maaaalo ? clame t'il.
Je n'en reviens pas encore ce prénom.
Je suis surpris de la méprise, jusqu'à ce que je découvre mon reflet dans la fenêtre : on dirait lui. J'ai les cheveux plaqués sur le crâne à cause de mon casque et son perfecto. Je ne peux m'empêcher de frissonner.
Je vais voir une infirmière occupée à préparer des boissons chaudes un peu plus loin.
─ Pardon madame, qui est ce ?
─ Il s'appelle Arnaud, et tu es qui toi ?
Elle se redresse pour étirer son dos et semble contente de bavarder un peu.
─ Je m'appelle Merlin Dambreville, je viens voir mon oncle Charles, il est dans la chambre trente-sept.
─ Ah oui, il n'arrête pas de te réclamer. Pour le jeune homme qui est dans la chambre douze c'est une triste histoire. Il s'appelle Arnaud Vanier, il est là depuis cinq ans. Un accident de scooter.
Je frissonne malgré moi ...devant la coïncidence qui est juste énorme. Je sais au passage que j'ai vu son nom quelque part, sans me rappeler où.
─ Il avait un frère qui s'appelle Malo et ses parents sont pharmaciens ?
Elle approuve.
─ Oui, pauvre garçon, personne ne vient jamais le voir !
─ Je peux aller lui parler un peu.
─ Tu ne pourras pas, sauf si tu connais la langue des signes. Il avance dans sa rééducation, mais il revient de très, très loin.
Je hoche la tête, abasourdi. Me demandant pourquoi personne ne vient le voir, alors qu'il a encore ses parents.
─ Mais ses parents ?
─ Je ne travaille que depuis trois ans ici, je crois qu'Arnaud faisait des crises quand il les voyait. Ils ne viennent plus.
─ Son frère Malo venait avant ?
─ Oui, un adorable garçon. J'ai appris la tragédie avec beaucoup de tristesse. Il portait un cuir comme toi, il était drôle, taquin.
─ Arnaud ne le cherche pas.
─ Je ne pense pas, il a perdu la notion du temps.
Finalement je me suis dégonflé, je n'ai pas osé aller lui parler au risque de lui faire de la peine et puis mon oncle m'attend.
Chez nous, Laurie joue dans le jardin avec les ânes, Mariam a sorti deux transats et elles révisent allongées. J'entends la télévision de mon grand-père qui braille dans sa chambre.
Caroline qui était dans le potager et vient à ma rencontre, me remplissant de fierté. Je me dépêche de la récupérer.
─ Ça a été ton oncle, demande Laurie.
─ C'est dur, mais oui.
─ Il y a une bonne nouvelle au cabinet, les deux médecin-analystes sont revenus, et ils vont pouvoir rouvrir cette partie. C'est cool, on pourra aller bosser avec eux aussi. Tes pères sont tellement sympas ! continue Laurie.
Mariam baille et nous annonce qu'elle va prendre une douche.
Je prends sa place admirant le ciel bleu.
─ Ils ont l'avantage d'être ensembles, quand ils rentrent tard, cela fait toute la différence.
─ Ma mère passait son temps à disputer mon père. Tu as conscience que toi comme moi, On n'aura pas forcément la chance d'avoir un conjoint qui travailleras avec nous ? Ce n'est pas pour autant qu'il faut qu'on renonce à notre rêve ?
─ Déjà on doit réussir ce concours. On verra ensuite.
Après deux heures de travail sérieux, je lui propose une pause. Les ânes broutent autour de nous ainsi que la biche, les chiens et les chats nous ont rejoints. Laurie a battu des mains quand je lui ai dit qu'ils sont le cadeau de mon père à mon autre père.
─ C'est trop romantique !
Fripon nous pousse et la biche s'incruste pour un câlin.
─ Tu es songeur ? qu'est-ce qu'il se passe ? s'inquiète Laurie.
─ J'étouffe ! J'ai besoin d'en parler à quelqu'un. Quand j'ai été voir mon oncle j'ai rencontré Arnaud Vanier, le frère de Malo dans la maison de repos. Tu savais que son frère était gravement blessé ?
Je n'en parlerais pas à Stan, mon instinct me souffle que ce n'est pas le moment.
─ Je croyais qu'il était mort. Il faut dire que cette famille a vécu pas mal de malheur. Il a eu un accident de scooter quand nous étions au collège. Mais avant il y a eu ...Je crois que c'est dans leur famille...un accident en mer.
─ De qui tu parles ?
─ Je ne me rappelle plus, mais j'ai l'impression que Malo était poursuivis par les malheurs.
─ Tu pourrais essayer de savoir ? C'est important pour moi, j'insiste.
Elle me regarde avec des yeux ronds, m'obligeant à m'expliquer.
─ Je sais que je ne l'ai jamais rencontré, mais j'ai l'impression qu'il faut que je comprenne ce qu'il s'est passé. Je me sens investi d'une mission de détective, même si je n'ai aucune chance de réussir là où la police a échoué.
─ Merlin détective, rigole Laurie.
Elle pose son doigt sous son menton, songeuse.
─ Après tout pourquoi pas ? J'avoue qu'avec ce qui est arrivé à mon père, je me suis pris une sacrée claque. Je vais t'aider à trouver ce qu'il s'est passé.
─ Secret professionnel ? Si nous sommes détectives ?
─ Bien sûr ! s'exclame Laurie.
─ Alors je sais que Stan et Malo sortaient ensemble.
─ Quoi ! ...What ! ...Mais je ne savais pas ! Personne ne savait. Tu es sur ? Au passage pourquoi toujours les beaux mecs...
─ Ma cousine au lycée, Léa Dambreville, elle les a vu.
─ Tu as ta cousine avec nous ?
─ Oui elle est cool. Elle est en terminale 1.
Personne ne le sait car le secret nous amuse. Ça me fait penser à un truc.
─ Tu ne le savais vraiment pas ? C'est étonnant, les couples ont toujours tendance à s'afficher.
─ Je n'arrive pas vraiment à y croire encore. Moi aussi il y a un autre truc que je sais, termine t'elle moqueuse.
Elle me tire à l'écart des ânes, qui nous suivent.
─ Je crois... que je sais qui a mis l'affiche nous accusant d'être coupable au lycée. J'étais venu tôt ce jour-là et j'ai croisé le cousin de Lucas près du panneau d'affichage. Il a eu l'air embêté quand il m'a vu. Bon je ne l'ai pas surpris à la coller, mais il y a de forte chance que ce soit lui.
─ Il s'appelle comment ?
─ Titouan Staub, il est enseconde.
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