PDV Owen

Une portière claque mais je n'y fais pas attention, trop concentré à réparer cette foutue moto. Ce n'est que quand on toussote derrière moi que je me retourne. Je souris en voyant Claire Darling me faire face dans sa robe blanche et ses chaussures à talons hauts.

- Qu'est-ce que tu veux ?, lui demandé-je.

- Nous avons besoin de vous monsieur Grady.

Je ricane. Depuis quand Claire me vouvoie et m'appelle monsieur Grady ? Je me rappelle très bien de notre rendez-vous il y a six mois de cela. Assez catastrophique d'ailleurs... On avait accroché mais le fait que nous travaillons ensemble sans avoir les mêmes opinions avait tout fait foirer.

Elle m'ignore et entame une longue explication sur l'existence d'un nouveau dinosaure conçu il y a peu et qui a besoin de mon expertise pour savoir s'il est dangereux et si oui, à quel point.

- Pourquoi le demander à lui ?

Je tourne la tête et croise le regard noir de ma sœur, dirigé sur Claire. Elle n'a jamais apprécié la jolie Darling et ne s'en cache pas. Pour elle c'est une "Pète-Sec qui ne cherche qu'à s'enrichir et qui se fout complètement de ses visiteurs mais encore plus des animaux qui les divertissent". Je dois avouer qu'elle n'a pas tort même si je n'aurais pas employé ces mots.

- Car il est le plus compétent dans ce domaine, répond Claire sans se démonter.

- C'est sûr, ironise Merry. A part lui et moi, aucun ne fait attention aux animaux et les traite comme il se doit.

- Ce sont des dinosaures, des créatures inventées de toutes pièces...

- Qui respirent et vivent comme vous et moi !, s'emporte Meredith.

Je monte les quelques marches qui me séparent de ma sœur et me place devant elle.

- Ouh là, doucement toutes les deux. Claire, attends-moi dans la voiture, j'arrive.

La rousse s'exécute et s'éloigne.

- Merry, tu sais comme moi qu'ils n'ont pas les mêmes principes que nous mais il faut faire avec, expliqué-je calmement.

- Mouais, mais le jour où ils ne les contrôleront plus, ils se rendront compte qu'ils sont vivants et non plus robotisés.

Je souris et embrasse le front de ma petite sœur qui se détend à ce contact.

- Tu viens avec moi ?, demandé-je.

- Non, aujourd'hui je vais aller faire un tour au parc, j'ai besoin de voir du monde.

- D'accord, on se voit tout à l'heure.

- Oui. Je t'aime, souffle-t-elle.

- Je t'aime aussi sista, réponds-je avant de me diriger vers la voiture de Claire.

PDV Isaac

Encore une bonne journée qui s'annonce ! Ce parc regorge de ressources. Ici, on se sent... normal. J'ai compté et ça fait presque vingt-quatre heures que nous n'avons pas parlé de Surnaturel et que personne ne s'est transformé. On respire, on se sent proche des gens et la pleine lune est loin... C'est le pied !

Encore une fille qui me sourit, ça va faire la troisième fois ce matin !

- T'as du succès ici Lahey, me glisse Jackson.

- Comment ça ?, demandé-je.

- Ne fais pas l'innocent, soupire Stiles. T'es super bien gaulé alors les filles te regardent.

J'écarquille les yeux.

- Eh mon pote, ici on n'est pas à Beacon Hills, dit Scott. Personne ne te connaît.

Je souris. C'est vrai que personne ne sait que mon père me battait et que je suis d'une timidité légendaire. Ici, je suis un beau gosse.

J'entends Jackson rire quand je commence à me pavaner et à sourire à toutes les passantes.

- Il a pris le melon ma parole, plaisante le blond.

Je l'ignore et me dirige vers les Gyrosphères, notre prochaine attraction.

PDV Owen

- Tu ne sais même pas de quoi est fait ton nouveau dinosaure, ironisé-je.

Claire se renfrogne. Nous sommes dans un nouveau bâtiment, face à de gigantesques vitres qui donnent sur une cage. Claire appuie sur une tablette tactile et de la viande survole les arbres à l'aide d'un fil suspendu. Ne voyant pas la créature arriver, elle tapote vivement sur sa tablette.

- Allez petit Idominus, viens là !

- Idominus ?, relevé-je.

- Oui, Idominus-Rex ou I-Rex, c'est le nom qu'on lui a donné. Tu voyais les enfants dire un nom compliqué ?, s'énerve la femme.

- Non mais...

Une alarme retentit. Le garde qui contrôle les caméras pousse un juron alors que des "Alerte" recouvrent les écrans.

- Qu'est-ce qu'il se passe, demande Claire.

- Il n'y a plus de signature thermique.

- Comment ça ?, s'affole-t-elle.

- Le dinosaure a disparu, hurle l'homme.

- Euh..., commencé-je. Ces traces de griffes ont toujours été là ?

Claire me rejoint rapidement et regarde les griffures qui lacèrent le mur. La rousse sort du bâtiment pour se rendre dans la cage. Je la suis et analyse plus attentivement les lacérations. Claire repart dans le bâtiment pour passer un coup de fil alors que le mec des caméras demande :

- Il aurait pu sauter par-dessus ?

- Ça dépend, réponds-je sans le regarder.

- Ça dépend de quoi ?

- De quoi est fait ce dinosaure...

Du bruit se fait entendre. Je me retourne vivement pour voir les feuilles des arbres mouvoir. Je comprends soudainement et crie :

- Il faut sortir ! Il est toujours dans la cage !

Sans se faire prier, l'homme à ma gauche court vers le bâtiment mais est happé par la créature qui n'en fait qu'une bouchée. Je décide donc de me diriger à l'opposé, vers la grande porte. Je l'ouvre et la referme immédiatement après être sorti mais le dinosaure parvient à glisser sa gueule dans l'ouverture et donc à défoncer la porte. Je me jette sous une des voitures et coupe une courroie pour que l'essence se déverse sur moi et couvre mon odeur humaine. L'I-Rex s'arrête à ma hauteur et renifle. Je ferme les yeux et prie pour qu'il s'en aille et c'est ce qu'il fait. Je soupire de soulagement, je vais peut-être pouvoir vivre encore quelques heures...

PDV Meredith

Je suis debout au milieu du parc, ne sachant pas vers quelle attraction me diriger. J'opte ensuite pour les Gyrosphères, après tout les animaux qui se trouvent dans l'aire planaire sont magnifiques. Malheureusement, il y a une queue monstre. Je profite donc de mon pass VIP pour passer devant tout le monde. Pour une fois qu'il y a un avantage à vivre sur cette île ! Le jeune gérant du jeu fait rentrer un couple dans l'une des bulles. La rousse et le blond sourient à pleines dents. Ils ne savent pas encore ce qu'ils vont voir qu'ils sont excités comme des puces. C'est une des raisons qui me poussent à faire un tour dans le parc de temps en temps. J'adore voir les gens ébahis, crier de joie et trembler de peur mais vouloir toujours aller plus loin. C'est dans la nature de l'Homme, toujours dépasser ses limites, faire plus fort ! Un deuxième couple entre, suivi de deux jeunes hommes. Le plus jeune me fixe de ses beaux yeux bleus et je lui offre un sourire qu'il me rend.

- Quelqu'un est seul ?, gueule le gérant de l'attraction.

Evidemment, personne ne répond. On ne peut pas venir seul dans un parc comme celui-là, ce n'est pas amusant. Je suis la seule à lever la main ce qui me vaut quelques regards emplis de pitié. Je suis habituée alors je les ignore. Le gérant m'adresse un coup de tête et j'entre dans la Gyrosphère aux côtés d'un brun qui me sourit. J'attache ma ceinture en souriant à mon tour et la boule se referme.

- C'est parti, murmuré-je.

Je cherche la manette des mains et rencontre le bras du jeune homme. Je m'enlève expressément et m'excuse.

- C'est pas grave, dit-il avec un sourire, tu peux conduire si tu veux.

- Non vas-y, moi j'ai fais ce jeu une centaine de fois.

- Vraiment ?, me demande-t-il les yeux exorbités.

- Eh ! Vous avancez oui ?, hurle le gérant.

Je lui lance un regard noir et pousse la manette qui nous fait avancer.

- Quelle rabat-joie !, râlé-je.

Le garçon rigole et je lui laisse les commandes.

- En fait je vis ici, du coup je connais toutes les attractions par cœur, avoué-je.

- Han, la chance !

Je souris. Il ne sait même pas à quel point c'est lui que j'envie de ne pas être enfermé sur une île et de vivre normalement.

- Au fait, je m'appelle Stiles, reprend-il en me tendant sa main inoccupée.

- Meredith, réponds-je en attrapant sa main et en la serrant.

Ce simple contact me procure un frisson dans le dos. Les yeux de ce garçon sont tout simplement magnifiques...

- Qu'est-ce qu'il y a ?, me demande-t-il visiblement mal à l'aise.

Je lâche sa main et souffle :

- Tes yeux sont... splendides.

Stiles rougit et je me rends soudain compte de ma gaffe.

- Pardon. Je peux parfois être un peu trop rentre-dedans, m'excusé-je.

Je me frappe mentalement. Pourtant, je sais qu'il ne faut pas parler sans réfléchir mais mon manque de contact humain s'ajoutant à mon manque de tact m'empêche toujours de foncer.

- Non c'est rien, m... merci.

Un silence pesant s'abat entre nous et je me griffe l'intérieur de la cuisse, discrètement. Ce que je peux être idiote ! Je commençais juste à sympathiser avec un garçon d'à peu près mon âge et voilà que je gâche tout !

- Oh putain, lâche-t-il.

Je redresse la tête et vois enfin les herbivores courir autour de notre Gyrosphère. Un homme sur l'écran en face de nous, ne cesse de nous bassiner avec des noms scientifiques et des explications sur les laboratoires du parc. J'appuie sur un bouton situé sur le côté ce qui éteint la minuscule télévision. Normalement, aucun visiteur n'est censé savoir qu'il y a un bouton d'arrêt mais je vis ici, alors...

- Ouf, j'ai cru qu'il n'allait jamais s'arrêter, soupire Stiles.

Je le regarde et suis surprise de le voir me sourire. Il semble déjà avoir oublié son malaise et me parle comme s'il me connaissait depuis longtemps. J'apprends donc qu'il vient de Californie et qu'il est arrivé la veille avec sa petite bande d'amis qui l'a abandonné en le laissant seul dans une des boules. Je baisse les yeux, il est vrai qu'il aurait préféré être avec un ami qu'avec une parfaite inconnue qui ne semble pas saine d'esprit.

- Mais finalement je suis content car j'ai pu te rencontrer !, assène-t-il.

Je relève les yeux et un grand sourire étire mes lèvres. Il est tellement gentil !

Nous passons à côté de la Gyrosphère du deuxième couple et je vois leur écran virer au rouge.

- Eh Scott, me dépasse pas !, hurle Stiles en riant.

J'en conclus, d'après ses informations, que ce sont son meilleur ami et sa petite copine qui viennent de nous dépasser. Je rallume la télévision, ne me rappelant pas avoir vu du rouge sur la nôtre. Un énorme "Alerte" clignote alors et je panique légèrement.

- Que tout le monde ramène sa Gyrosphère et évacue l'attraction au plus vite, dit le scientifique.

- Il faut rentrer, dis-je.

- Oui, je...

Une sonnerie retentit. Stiles fouille dans ses poches et en ressort son téléphone portable. Le nom d'"Allison" apparaît et il décroche.

Je n'entends pas ce que la fille dit mais je vois très bien Stiles virer au blanc.

- Quoi ? Mais... Putain pourquoi j'ai invité ce débile ? On ne peut pas, on doit rentrer, y a une alerte... bon ok, on vous suit.

Il raccroche et fronce les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a ?, demandé-je.

- Jackson a trouvé un portail ouvert et s'est aventuré au-delà. Il faut qu'on aille le chercher.

- Mais, l'alerte...

- Je sais mais Jackson s'en moque et on ne peut pas l'abandonner, il fait partie de la meute.

- La... la meute ?, répété-je.

Stiles devient rouge et inspire profondément.

- Oui, c'est comme ça qu'on appelle notre petit groupe soudé. C'est... compliqué.

- Euh... ok.

Je ne connais pas les Californiens ni les adolescents normaux, c'est pour ça que je ne pose pas plus de questions même si le terme "meute" m'intrigue.

- Tu crois que c'est un exercice ?, me demande le brun, anxieux.

Je réfléchis un instant. Il a l'air de tenir à ses amis et je n'ai aucune envie de le rendre plus inquiet qu'il ne l'est.

- Sûrement. Il ne se passe jamais rien par ici, ne t'en fais pas, mentis-je.

En effet, je n'avais jamais entendu d'alerte ici, encore moins pour un exercice. J'essaie d'arrêter les battements rapides de mon cœur quand on passe par la porte ouverte sur lequel un panneau indiquant "Danger" est accroché.

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Voilà, un autre chapitre fini. J'espère qu'il vous a plu. Comme vous avez pu le constater, j'ai repris des scènes du film original pour ensuite les adapter à la fanfiction. Qu'en pensez-vous ? ;)