Eurydice
Eurydice avait son Orphée lui fut la muse de Cocteau, quant à moi je l'ai dans le coccyx ! Puisque dans ma descente en enfers, j'ai dû tenter de remonter seul en me demandant si l'enfer ne valait pas mieux que la surface, car ma compagne durant mon séjour infernal s'éternisant me l'avait fait à l'envers avec un hispanique.
Nous ne nous aimions plus assez qu'avant, je la pensais seulement capable de demander la séparation pas de me tromper en plus de cela avec un bellâtre basané au départ je le nomma son oriental, son exotisme à elle, ça l'énerva car monsieur se montra européen, ancien étudiant Erasmus brillant,jeune, athlétique, une peau se hâlant sans besoin de dépenser des fortunes ou demeurant pendant des journées entières couleur homard bouilli. Combien elle m'accusa de racisme, d'idées préconçues, de manque d'ouverture, n'allait-elle pas croire une telle horreur pour lui ! J'allais m'écarter de sa vie pour la laisser me quitter avec une meilleure perspective, une personne salutaire, un jeune homme sûrement coureur de jupons l'épousant pour obtenir un statut rien de plus, ensuite elle ira à genoux ramper pour me demander de lui pardonner car j'avais raison. Tous mes propos, je les lui cracha sans hurler, sans vraiment éprouver de la colère,seulement une rage insinuante si profonde, les mots jaillissaient de mes lèvres froids lorsqu'elle se mit à pleurer pour son acte en m'invoquant l'amour plus fort que les pauvres liens nous unissant elle m'ayant bassiné avec son besoin d'enfant, je me mis à la contempler avec un tel dédain que la chose la surprit.
Quelque jour plus tard, je rencontrais le prétendu rival avec lequel si nous avions été dans quelque vaudeville ou drame, j'aurais tenté de combattre soit pour échouer sur le sol percé par la fleur rouge d'une Carmen masculine l'horrible matador déguisé s'étant caché dans le placard bienséant avec lequel je l'imaginais vivre avec tout le confort moderne m'entendant pleurer, me morfondre, quelques uns de mes derniers ébats avec la compagne partagée, mangeant ses nouilles instantanées à même l'habitacle, avec un rasoir de poche, puis parti, il irait dans la salle de bain se hâter, puis changer les draps, prendre ma place. Comme je haïssais cela, ces cieux non cléments pour le cocu auquel tout le monde se raille, ses ménages à trois innocemment proposés entre la salade niçoise et la lecture de Pour être des parents acceptables.
Le malaise palpable ne semblait pas posséder la moindre emprise sur l'homme, me souriant en se montrant si aimable que j'en ai eu envie de lui dévisser la tête. Comme les photos me le montrèrent, teint doré, rasé de près, cheveux noirs impeccables avec la dernière coupe à la mode sans pour autant ressembler à un prisonnier, habits achetés en friperie semblant sur lui de grand renom juste à la manière de l'agencer (le tissu) ou de recoudre certaines choses. Il se livra à un long monologue, me jurant sur tous les saints de la terre ou presque ignorer la situation, après tout sa chère tendre lui avait omis sa situation, il ajouta toutefois se montrer fautif car il eût au bout du deuxième mois de leur relation des soupçons. Au fur et à mesure de son récit étiologique, je me mis à ne plus l'écouter réellement, juste l'analyser, me comparant à lui comme elle le fit sans doute, je me négligeais, souvent les yeux injectés de sang, le teint presque toujours maladif, cheveux ayant poussé devant m'offrir le coiffé décoiffé impossible tandis que lui.. Lui. Il luisait d'un éclat que je ne pouvais posséder.
Peau peu luisante, semblant d'étain,cheveux bouclés tirés en arrière sûrement doux au toucher, nez aquilin, lèvres plus charnues que les miennes sans être horriblement grosses, lunettes de vues et de soleil d'une grande marque italienne, des chaussures merveilleuses, puis surtout sa jeunesse.. rayonnante jeunesse.
« Est-ce vous son Cerbère ou notre Hadès ? » lui adressais-je.
Cela le fit avoir un petit rire nerveux, entendant que je ne l'avais absolument pas écouté.
- Sur des rivages plutoniens je suis, de très mauvais augure, je n'ai pas la prétention de me montrer divin ou gardien des enfers. Me déclara t-il.
- Belle référence à Poe, tu m'avais caché que monsieur n'était pas qu'un joli minois ?
- Pitié, ne te montre pas plus ridicule que tu ne l'es déjà, ne me rends pas la tâche difficile. Osa t-elle me dire.
- J'ai fait une partie de mes études en France, enfin nous n'étudions pas la littérature américaine, je pensais que ça pourrait.. améliorer l'atmosphère, elle m'a dit que vous étiez littéraire donc je me suis permis.
- Vous vous êtes permis trop de choses !
Mon ancienne compagne se montrait à ce moment rouge de colère, elle s'attendit à ce que je lui facilite les choses, elle s'était toujours attendue à cela..
- Quel type d'études ?
- Philosophie, auparavant histoire, j'ai fait une réorientation.
- Vous n'avez pas le profil du philosophe, quel philosophe aimez-vous ?
- Bien, je n'ai jamais pensé à en choisir un ou une en particulier..
- De quelle école vous pourriez être ?
- Celle des cyniques, je crois, voire épicurien.
- Ah, vous aimez Lucrèce.
- Hugo n'a t-il pas déclaré que l'infini s'y trouve ?
Nous avions échangé ce dialogue sous les yeux médusés de l'objet de notre rivalité pourtant n'arrivant pas encore, j'essayais de le mettre le plus mal à l'aise possible ou de me venger par l'ignorance de l'une ou de l'autre de ma cocufication.
« Excusez moi, me dit-il au bout d'un moment, je me montre un peu perdu, je m'attendais après ce que j'avais entendu que vous vous montrerez plus.. agressif à mon égard.Personnellement, je l'aurais été dans votre situation, d'ailleurs je suis désolé. »
Je m'amusa à dire à celle bientôt qui ne sera plus rien qu'une blessure purulente de plus à quel point elle l'avait bien choisi son espagnol, je me montrais plus ou moins ironique en oubliant volontairement sa présence, le traitant telle une bonne marchandise. Au jeune homme, je lui souhaita même une bonne chance avec ma pimbêche si ça ne le dérangeait pas en relation de prendre de la seconde main quoique avec elle je dirais que c'est plus de mains.
- Vas-y, insulte-moi de pute pendant que t'y es ! Toi, t'es un frustré, puis pour la dernière fois il est sicilien pas oriental, espagnol, chilien ! Espèce de sale raciste.
- Pute, c'est un métier, je dis juste que t'es une salope. Puis, moi raciste ?
- Parfaitement.
- Vous trouvez que je le suis ?
- Je me fâcherais pas pour si peu, ça ne me dérange pas de..
- Tu ne vas tout de même pas lui trouver des excuses, éructa t-elle me donnant peut-être par sa parole la possibilité de la voir rompre dans quelques semaines avec son amant.
- Ce serait si dommage, en effet, puis le fait que je me trompe, c'est la preuve que je le juge déjà français. Donc je ne suis pas raciste ! Lui avais-je dit.
- S'il vous plaît, tous les deux, ne vous disputez pas à cause de moi !
Je vis donc le rival embarrassé,absolument peu détestable, ressemblant à un enfant suppliant papa et maman de ne pas divorcer lui l'amant. Cela me fit énormément rire. Puis il se montra à de multiples reprises si charmant que je me haïssais de ne pas le détester.
C'était terrible, il me l'avait prise, pourtant je n'arrivais pas à ressentir à son égard de la haine, de la jalousie certes, pas de la haine. Je me déclarais intérieurement leur relation pas prête de durer, puis qu'elle ne le méritait pas. J'eus de sa part une invitation au mariage, il m'écrivait des mails d'excuses, me parla d'une de ses cousines séduisantes, en essayant de sûrement m'arranger une aventure. Puis la deuxième fois que je l'ai vu, pas à leur mariage, il se montra affecté par mon état moral, il parlait pour cinq en craignant de me savoir seul, j'avais beau l'injurier de manière sous-entendue ou franche, il ne se fâchait jamais, il ne répondait pas.
Parfois, je me demandais ce que souhaitait un hypocrite pareil, s'il s'amusait de me découvrir ainsi de s'assurer se montrer meilleur que moi.. Le pire, je le crains,c'est qu'il m'ait pris en pitié, sa religion catholique l'a sûrement éduqué de cette façon puis son culte de l'honneur ou alors est-ce dans sa nature, je l'ignore. Souvent, j'en éprouve de la rage.
Cette partie, je ne la montrerais jamais à quiconque, jamais, ni à mon psychiatre m'ayant demandé comment ma relation avec ma femme se déroulait pourquoi je me taisais assez sur ce sujet. D'ailleurs, à plusieurs reprises, je lui ai fait le coup de l'oubli du journal pour les séances, je l'ai accoutumé à oublié des tas de choses volontairement pour que ce mensonge passe.
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