Mon tendre Jun,

Les choses ont changé.

Te rappelles-tu que lorsque nous avions 12 ans tu t'étais énervé et m'avais poussé hors de mon vélo et que j'avais pleuré? Tu t'étais senti tellement mal que tu m'avais promis de ne plus jamais me blesser.

Un mensonge.

Je sais que tu ne le fais pas exprès, mais tu me blesse tellement. Ou était-ce donc moi qui me blessais?

Tu l'aimes. Elle t'aime. Tu passes beaucoup de temps avec elle. Tu n'es que très rarement à mes côtés. Tu ne m'appelles plus pour savoir si je veux des pâtes à dîner. Nos promenades du matin jusqu'au café ont disparu avec les fleurs de cerisiers.

Leurs branches se sont desséchées et c'était pareil pour moi.

Je me sens si desséché. Je suis fatigué. Tu me manques. Être ensemble me manquait.

Tu sors tous le temps. Lorsque tu es à la maison avec elle, je sors.

Tu me demandes pourquoi est-ce que je ne l'aime pas. Je te dit que je l'aime bien. C'est un mensonge. Tu sais que c'est un mensonge. Le seul mensonge que tu peux voir à travers.

Ce n'est pas elle c'est moi.

Je ne sais pas ce que je ferais sans Mingyu. Il me laisse toquer à sa porte à onze heure du soir lorsque tu rentres avec elle et que tu oublies que je vis de l'autre côté du mur.

Le plus dur c'est de savoir que c'est fini. Elle m'a remplacé à tes côtés.

Je déverse mes émotions dans la danse et ma prof est la seule personne qui se préoccupe de moi. Elle admire ma créativité. Je veux lui crier que ce n'est pas de la créativité. C'est de la douleur.

Tu es sortis. Je mange seul. Ça n'a aucun goût. Je donnerai tout pour tes pâtes aux champignons.

À toi pour toujours,

Minghao X