Les yeux écarquillés, Serephina sentit à peine McGonagall lui enlever le Choixpeau de la tête. Il l'avait envoyé chez les rouges et or, la maison la plus côté de l'école. Là où sa mère avait passé ses études, si elle avait bien compris. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ?

Ses pupilles se posèrent instinctivement sur Draco, qui évitait son regard. Et voilà, ce chapeau pourri venait de la caser dans une maison que son meilleur ami d'enfance détestait. Maintenant, il allait la fuir comme la peste.

D'autant plus qu'elle était une Jedusor. Répartie à Gryffondor. Tous les fils de mangemorts qui se trouvaient à Poudlard et qui avaient peur d'elle jusque-là vont croire qu'elle est faible parce qu'elle n'est pas allée à Serpentard. Elle allait devoir leur prouver qu'elle était toujours la fille de leur ancien chef, et elle détestait devoir faire ça.

Juste à côté de la nouvelle élève, la directrice de l'école semblait aussi perplexe qu'elle. Elle pensait que Serephina était une Carrow. Et jamais elle n'aurait imaginé une fille de cette famille entrer à Gryffondor.

Dans la salle aussi, tout le monde était plus ou moins sous le choc de voir une soi-disant Zabini ailleurs qu'à Serpentard.

Secouant la tête, Serephina se leva et se dirigea vers la table de la maison que le Choixpeau avait choisi pour elle. Le début de celle-ci étant réservée pour les nouveaux arrivants de première année, elle alla vers son centre, où se trouvaient ceux de dernières années avec qui elle aurait cours. Elle allait s'asseoir à côté d'un garçon costaud et au crâne rasé quand, avec un sourire tout sauf accueillant, il posa sa baguette à l'endroit où elle allait poser ses fesses.

— Cette place est déjà prise, dit-il.

— Ah oui, et par qui ? rétorqua-t-elle.

Il semblait étonné qu'elle lui ai répondu. Elle n'était peut-être pas aussi méchante que son père, mais elle ne se laisserait pas marcher dessus.

— Par mon ami invisible.

La plupart des élèves avaient reportés leur attention sur leurs amis et la conversation que la directrice avait interrompue mais certains étaient toujours concentrés sur Serephina et se demandaient comment elle allait réagir devant le comportement de Dean. Même les professeurs étaient concentrés sur elle.

La rouquine serra les poings. Pour qui se prenait cet abruti ? Il ne savait vraiment pas à qui il avait à faire. Elle allait le détruire là, devant tout le monde. Sa main droite trouva sa baguette qui était rangée dans sa manche. Sur la table d'à côté, Draco vit très bien ce que Serephina allait faire. Il fit un geste à Blaise qui, lorsqu'il le remarque aussi, mit sa tête dans ses mains.

— Pour l'intégration, on repassera, soupira-t-il. Elle va le tuer.

— Non, elle n'est pas stupide.

— Comment tu fais pour la défendre à chaque fois alors que c'est une peste ? demanda Pansy.

Draco ne lui répondit pas et se concentra de nouveau sur Serephina. À cause de la brune, il avait loupé la suite de la conversation. Il vit juste Harry se lever et faire signe à Serephina de le rejoindre. Elle lui sourit, ce qui donna à Draco des envies de meurtres. C'était un faux sourire. Il le savait. Mais ça le mettait en rogne quand même. Quand elle s'installa aux côtés du brun, il détourna le regard.

En face de Serephina se trouvait Hermione, qui la jaugeait le plus discrètement possible.

— C'est quoi son problème ? demanda la rouquine en désignant Dean de la main.

— Ton nom de famille. Il déteste tout ce qui a un rapport avec les Serpentard, répondit Harry. Il finira par arrêter, tu verras.

Serephina hocha la tête. De là où elle était assise, elle pouvait voir Draco juste en déviant un peu son regard. Elle avait vraiment peur qu'il ne veuille plus lui parler à cause du choix de sa maison. Elle savait qu'il n'était pas comme ça. Mais elle ne voulait pas perdre son seul ami.

Elle repoussa l'assiette qui se trouvait en face d'elle et soupira.

— Moi, c'est Harry Potter. La fille en face de moi, c'est Hermione Granger et le roux c'est Ron Weasley.

— Serephina Zabini.

— Je sais, la directrice t'as présentée avant que tu n'entres.

— Et toi tu l'as fait dans le Pouldard Express. On est quittes.

Quand il lui sourit, elle se retint de grimacer. Elle était la cousine d'un mec qui avait essayé de le tuer pour le compte de Voldemort et il arrivait à sympathiser avec elle. Il était idiot ?

La jeune fille rousse qui se trouvait de l'autre côté du survivant se raclant la gorge pour attirer l'attention du brun sur elle et il rougit.

— Et elle, c'est Ginny.

— Sa petite amie, ajouta-t-elle.

Il avait donc une copine ? Cela allait compliquer quelque peu le plan qui commençait à prendre forme dans sa tête mais ça allait aussi le rendre meilleur.

— Toujours Serephina.

Ladite Ginny hocha la tête avant de recommencer à manger. Elle allait être la pièce maîtresse du nouveau stratagème de Serephina pour détruire Harry. Sans même le savoir.

Elle était trop occupée à peaufiner tous les détails qui pouvaient aller de travers pour avaler quoi que ce soit. Ce qui n'échappa pas à Draco. Il essaya d'attirer son attention mais n'y arriva pas. Contrairement à Harry.

— Séréna ?

Elle ne se reconnut que lorsqu'il lui tapota l'épaule.

— Je m'appelle Serephina, lui rappela-t-elle.

— Désolé. McGonagall t'as fait visiter l'école ?

Elle secoua la tête.

— Non, elle était trop occupée à m'énoncer toutes les règles de Poudlard. C'est Malfoy qui m'a accompagnée jusqu'ici. Autrement, je crois que je serais encore en train de chercher où aller.

Harry et Hermione se mirent à rire. Ron, lui, continuait à manger tranquillement. Ginny laissa échapper un marmonnement disant que ça ne l'aurait pas dérangée.

— Tu appelles Malfoy par son nom de famille aussi ? l'interrogea Hermione.

— Je ne le supporte pas, acquiesça-t-elle.

Cette réponse arracha un sourire à toutes les personnes présentes. Pourtant, son mensonge lui brûla la gorge. Elle ne s'était jamais habituée à faire croire à tout le monde qu'elle le détestait et elle était sûre de ne jamais y arriver.

— Cet enfoiré, articula Ron entre deux bouchées.

— Ce que Ron voulait dire, c'est qu'on ne le supporte pas non plus. Bienvenue dans la bande, s'exclama joyeusement Hermione.

Les lèvres de Serephina s'étirèrent avec beaucoup de mal. La dernière personne à avoir osé insulter Draco devant elle avait succombé au sortilège de l'Endoloris. Mais elle ne pouvait pas agir comme ça ici.

— Je dois envoyer un hibou à ma tante pour lui dire que je suis bien arrivée, où se trouve la volière ?

Quand Hermione lui eut donné des informations précises sur comment s'y rendre, Serephina se leva pour y aller, sous les yeux de Blaise et Draco. Le premier donna un coup de coude au second pour attirer son attention.

— Tu n'as pas l'impression que Weaslette, Weasley et Serephina se ressemblent beaucoup ?

— Tous les rouquins se ressemblent plus ou moins.

Même s'il n'était pas convaincu, Blaise hocha la tête et regarda la rouquine quitter la pièce.

— Où elle va ?

— Je ne sais pas, mais je vais aller la voir. Ne m'attends pas.

— Vous allez enfin conclure ?

Draco lui assèna une tape à l'arrière du crâne avant de se lever pour la rejoindre.

— Imbécile.

Serephina, elle, venait d'arriver à la volière et d'appeler sa chouette. Elle fit apparaître un morceau de papier et un stylo avant de se mettre à écrire, mais pas à la mère de Blaise.

Salut Narcissa.

Je viens d'arriver à Poudlard, j'ai besoin que tu m'envoies le sortilège de potions de mon père qui est caché dans la bibliothèque du manoir Malfoy. Tu sais, celui que j'ai voulu voler quand j'avais cinq ans et qui a mis Lucius dans une colère noire ? Débrouille-toi comme tu veux mais j'en ai besoin assez vite.

S.J

Elle venait d'attacher la missive à la patte de l'animal et de l'envoyer la donner à la mère de Draco quand celui-ci apparut derrière elle.

— Miss Jedusor.

Elle sursauta et se tourna vivement vers lui, la main sur sa baguette.

— Range ça, Phina. On sait tous les deux que tu ne ferais pas de mal à une mouche même si tu le voulais.