Chapitre 15
Lentement, le brun se tourna vers elle, une lueur brisée dans le regard. Cette image aurait dû la réjouir. À ce rythme-là, elle l'aurait brisé avant même d'avoir eu le temps de lui administrer sa dose de philtre d'amour. Pourtant, son cœur se serra. Parce qu'elle avait déjà vu une expression similaire dans les prunelles de Draco. C'était de cette manière qu'il la regardait depuis qu'elle avait décidé de couper les ponts avec lui. Elle détestait l'idée de lui avoir fait subir ce qu'elle était en train de faire subir à Harry en ce moment même.
Mais c'était pour leur bien à tous les deux.
Elle prit sur elle pour essayer de paraître triste pour le brun et s'approcha de lui jusqu'à se retrouver à son niveau, juste devant la rambarde. Elle n'avait qu'un geste à faire pour le précipiter dans le vide. Un seul. Le pousser. Tout cela serait si simple. Elle le poussait. Il mourrait. Elle allait s’excuser auprès de Draco en lui avouant qu’elle avait peur que leur amitié ne fasse foirer son plan et que c’est pour cela qu’elle avait été une garde. Elle quittait Poudlard et après…
Après quoi ? Elle ne savait absolument pas ce qu’elle ferait quand elle aurait réussi à tuer le brun. Reprendre un cours de vie normal ? Elle ne savait même pas ce que c’était. Elle n’avait aucun souvenir de sa vie avant ses trois ans et pour le reste, elle avait été hébergée par les Malfoy qui ne la laissaient jamais sortir du manoir. Elle avait partagé son enfance entre des cours particuliers avec Lucius ou s’ennuyer ferme quand il n’avait pas de temps à lui consacrer et que Draco n’était pas là. Comment occuperait-elle son temps une fois qu’elle n’aurait plus d’objectif ? Elle n’avait aucune envie de prendre le contrôle du monde sorcier, comme son père le voulait.
Elle secoua la tête, refoulant ses pensées dans un coin de sa tête pour y revenir plus tard. Ce n’était pas le moment de s'apitoyer sur son sort. Elle lança un coup d'œil à Harry, qui observait la lune sans se soucier de sa présence. Ça serait tellement facile d’en finir ici. Mais il n’avait pas encore assez souffert. Elle ne pourrait jamais lui faire ressentir la solitude qu’elle avait ressenti à cause de lui pendant toute son enfance quand Draco n’était pas là. Le Survivant. Celui qui avait arrêté le Seigneur des Ténèbres alors qu’il n’était encore qu’un nourrisson et qui avait privé une fillette de son père. Elle voulait qu’il se retrouve seul au monde avant de l’achever. C’était pour cela que sa prochaine cible était Hermione Granger.
Trêve de réflexion intérieure, elle était là pour consoler ce mec qu’elle détestait.
— Ça va ? lui demanda-t-elle.
Question parfaitement idiote au vu des larmes qui coulaient sur les joues du Gryffondor mais elle ne savait pas comment réconforter quelqu’un. Elle ne l’avait jamais fait avant.
— On va dire que ça pourrait aller mieux.
— Je comprends. Enfin, je ne sais pas ce que ça fait mais je m’en doute un peu.
Quelle idiote ! Heureusement qu’elle faisait semblant d’être son amie parce qu’elle n’était absolument pas douée pour être gentille. Torturer des gens était bien plus facile, même si elle ne l’avait fait que rarement.
A côté d’elle, un minuscule éclat de rire franchit les lèvres d’Harry. Il était censé être en train de mourir de l’intérieur, pourquoi rigolait-il ? Qu’est-ce qu’il l’énervait ! Elle ferma les yeux pour contenir l’étincelle de colère qui venait d’y naître.
— Toi, t’as pas l’habitude de consoler tes amis, on dirait.
Elle se retint de soupirer et lui accorda un sourire gêné quand il se tourna pour la regarder. Elle n’avait pas d’amis, à part Draco qu’elle n’était même pas sûr de pouvoir inclure dans cette catégorie, et le Serpentard n’était pas du genre à se laisser réconforter.
— En général, je suis la dernière personne qu'on vient voir quand on a besoin de parler, avoua-t-elle.
On ne pouvait pas dire que c’était entièrement faux.
— Je crois que je vois très bien pourquoi, répondit-il en s'esclaffant.
Serephina leva les yeux et au ciel et porta son attention vers les escaliers, d’où du bruit leur parvenait. Quelques secondes plus tard, Hermione et Ron apparurent dans son champ de vision, essoufflés, comme s’ils avaient couru dans les escaliers pour les rejoindre.
— Ah, enfin, on vous trouve ! s’exclama la brune. On a dû faire le tour de l’école ! Je commençais à croire que vous étiez allé dehors !
— Par ce froid ? Même si j'apprécie Harry, je l’aurais laissé se geler dans la nuit. Je tiens à ma vie, s’étrangla Serephina.
Quand Hermione vit Harry sourire devant la remarque de la rousse, elle lui fit un pouce en l’air en articulant bien joué Serephina. Il reprit bien vite son air maussade et se tourna vers son meilleur ami, plein d’espoir. Ce dernier secoua la tête.
— Désolé, Harry. Elle n’a pas voulu s’expliquer.
En fait, elle l’avait fait, mais Ron ne voulait pas lui répéter ce que sa sœur lui avait dit. Cela lui briserait encore plus le cœur.
— C’est pas grave, soupira-t-il. Elle finira bien par la faire un jour. On rentre à la salle commune ? J’en ai marre d’être debout.
— Mauvaise idée. Ma sœur y est déjà et elle n’est pas prête d’aller dans les dortoirs.
— On va aller dans la salle commune des appartements des préfets, intervint Hermione. Si ça dérange Malfoy, il n’aura qu’à aller dans sa chambre au lieu de se prélasser devant la cheminée.
Sur ses mots, elle fixa discrètement Serephina, curieuse de voir sa réaction. La rouquine s’était crispée à l’entente du nom de famille de son ami d’enfance. La brune se demanda pourquoi elle réagissait de cette manière mais ne dit rien, prenant la tête de leur petit groupe.
Ils arrivèrent bien vite dans les appartements des préfets et, pour tester à quel point elle était intégrée dans leur groupe d’amis, Serephina ne les rejoignit pas sur le canapé et s'apprêtait à aller dans sa chambre quand Harry la retient.
— Tu ne restes pas avec nous ?
— Je ne voudrais pas déranger, minauda-t-elle.
— Dis pas n’importe quoi, tu fais partie de la bande, sourit le brun.
Elle lui sourit en retour et alla s’installer sur un fauteuil.
Si vous saviez l’erreur que vous êtes en train de faire.
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