Après une discussion d’une demi-heure, Serephina et Blaise mirent au point les derniers détails du plan de la jeune fille. Le Serpentard n’avait rien à faire, il devait juste attendre Ginny devant la Grande Salle avant le repas du soir et donner un de ses cheveux à la Gryffondor, ce qu’il avait déjà fait. C’était elle qui s’occupait de tout, comme d’habitude.

— Et tu n’en parles à personne, lui rappela-t-elle. Les autres sont tellement bêtes qu’ils feraient tout foirer.

— Je sais.

Blaise avait plus l’impression qu’elle voulait garder le secret à cause de Draco mais il ne dit rien. Ils sortirent tous deux de la chambre de la rouquine pour se diriger vers la Grande Salle et prendre un petit-déjeuner rapide avant d'aller en cours. Quand ils entrèrent dans la pièce, tout le monde se retourna vers eux.

— On dirait qu'ils n'ont jamais vu un cousin parler avec sa cousine avant d'entamer une belle journée de cours chiants à mourir.

— Si tu veux mourir, ça peut s'arranger, répliqua-t-elle.

Il pouffa de rire et partit vers la table de sa maison alors que Serephina rejoignait Harry, Hermione et Ginny. Elle ne savait pas encore comment lui administrer le philtre d'amour. Elle pouvait essayer de le verser dans son verre comme si de rien n'était mais ce n'était pas la manière la plus discrète qu'elle pouvait trouver. Elle pouvait faire mieux.

Elle s’installa à côté d’Hermione, qui lui avait gardé une place. Ils avaient déjà tous fini de manger et Serephina était certaine qu’ils seraient déjà en train de se rendre à la salle de cours si elle n’était pas arrivée.

— On commençait à croire que tu ne viendrais jamais, l’accueillit la brune.

— Désolée, je parlais avec mon cousin. Vous pouvez y aller, si vous voulez. J’en ai pas pour longtemps.

Même si  cela avait peu de chances d’arriver, elle espérait qu’ils partiraient en la laissant seule avec Ginny.

—Non, t’inquiète pas, Serena. On a encore le temps, la rassura Harry.

Haussant le sourcil, la fille de Voldemort le regarda, attendant de voir s’il l’avait fait exprès ou non. Ce n’était pas le cas.

— Je ne m’appelle toujours pas Serena, soupira-t-elle.

Il fronça les sourcils, comme s’il pensait qu’elle lui faisait une blague.

—Ah oui. Serephina, désolé.

En prenant sur elle, Serephina lui adressa un sourire charmeur qui fit enrager Ginny. Elle venait d’avoir une idée et pour cela, elle devait pousser la Gryffondor à lui demander une tête à tête.

Draco ne la pensait pas comme son père ? Il se trompait.

— Pas de soucis. Mais si tu veux que je te pardonne, je vais devoir me tromper dans ton prénom jusqu’à ce que tu retiennes le mien.

Le brun rigola alors que sa petite amie s’énervait de plus en plus. Serephina la rendait volontairement jalouse et Harry ne voyait rien.

— Si ça te fait plaisir.

—Parfait. Dorénavant, tu t'appelleras Henry.

Il grimaça.

— Je déteste ce prénom.

— Tant mieux, tu retiendras le mien plus vite, répondit-elle avec un clin d'œil.

Il soupira théâtralement, affichant une mine faussement triste destinée à la faire changer d’avis.

— Pas la peine de me regarder comme ça. Jusqu’à nouvel ordre, tu t’appelles Henry.

Hermione pouffa  de rire, montrant  son accord avec Serephina.

— Je vote pour !

D’un mouvement brusque, Ginny se leva, le regard fixé sur Serephina.

— Tu peux venir deux minutes avec moi ?

Serephina retint un sourire victorieux. Elle avait gagné. Elle attrapa une briochette au sucre et un cookie sur le plat devant elle et se mit à la suivre, sous l'œil inquisiteur d’Harry et d’Hermione qui  ne comprenaient pas ce soudain tête à tête.

De l’autre côté de la salle, Blaise la regardait partir, les yeux écarquillés. Draco suivit son regard et fronça les sourcils.

— Qu’est-ce qu’elles font ensemble, toutes les deux ? demanda le blond.

— Je peux pas te le dire, mais elle m’impressionne. Je ne pensais pas qu’elle arriverait à se retrouver seule avec elle.

— Blaise, qu’est-ce qu’elle prépare ? Dis-le moi.

Dans le couloir, les deux filles se faisaient face. Ginny, énervée, Serephina, prête à attaquer. Sa main était posée sur sa baguette et elle attendait juste d’être vraiment seule avec elle pour agir. Elle se dirigea vers les toilettes, où Ginny la suivit sans poser de questions.

D’un air nonchalant, Serephina s’adossa au lavabo.

— A quoi tu joues ? demanda Ginny.

— De quoi tu parles ?

— Ne joue pas à la maligne avec moi. Tu crois vraiment que je ne vois pas ce que tu essayes de faire ? Harry est à moi. Tu ne me le voleras pas.

La jalousie est un vilain défaut, ma jolie.

— Bien sûr que si, je vais te le voler, la nargua-t-elle. Et tu n'essayeras même pas de m’en empêcher.

Ginny fronça les sourcils. Elle allait lui demander si elle était sérieuse mais n’en eut pas le temps. Serephina sortit sa baguette et la pointa sur la rouquine.

— Impero.

Une lueur vague apparut alors dans les yeux de Ginny et Serephina soupira de contentement. C’était l’un de ses sortilèges préférés. Elle sortit la fiole de philtre d’amour où elle avait plongé le cheveux de Blaise et la tendit à sa proie.

— Bois ça et oublie ce qui vient de se passer. Si on te demande, tu m’as interdit de m’approcher d’Harry même si tu n’es plus amoureuse de lui. Tu veux le garder comme plan B si ça ne fonctionne pas avec Blaise.

Elle regarda Ginny boire le contenu de la fiole cul-sec et partit en souriant. Elle lui reprit le flacon vide et le rangea dans la poche de sa cape de sorcière avant de partir rejoindre Harry et les autres. Quand elle passa devant Blaise, elle hocha la tête.

Potter, tiens-toi prêt. Ta souffrance ne fait que commencer.