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Chapitre 26 : Réconciliations

Point de vue de Rym.

Rafaël me suit jusqu'à la salle informatique où je suis depuis plus d'une demi-heure. Il ferme la porte à clef derrière lui pour que nous soyons tranquille. Il s'approche de moi et me fixe sans ciller. La panique dans mes yeux doit trahit ce que je viens de découvrir.

- Avant que je t'explique ce que j'ai trouvé, il faut que je te dise comment j'en suis arrivée là.

Il hoche la tête et tire une chaise jusqu'à lui. Il s'affaisse dessus en soupirant.

- Je n'ai pas dormi de la nuit à cause de Julio, je commence. J'ai cogité sur un tas de choses et je suis retombée sur la photo de la vidéo de caméra de surveillance. Je me suis dit qu'il devait forcément y avoir un indice sur cette photo, que quelque chose devait trahir l'identité des deux hommes.

Je lui tends la photo que j'ai posé à côté de moi tout à l'heure. Il la scrute pendant que je continue de parler.

- Je l'ai regardée pendant des heures alors que je cogitai. On voit bien les deux hommes de dos tenir une sorte de caisse.

- La bombe, acquiesce Rafaël.

- C'est ça.

Je déglutis fortement à l'évocation de l'arme du crime.

- Le tatouage sur le bras était censé nous induire en erreur, on sait maintenant que les Viboras n'ont rien à voir avec ça.

- Qu'as-tu trouvé ? s'empresse Rafaël en posant la photo devant mon clavier.

- Au bout de plusieurs heures, j'ai repéré une sorte de petit carré noir qui dépasse du t-shirt de cet homme, j'explique en posant mon index sur la photo. À vrai dire, je l'avais remarqué depuis un certain temps, mais je pensais que c'était une simple étiquette. Je n'ai donc pas prêté plus d'attention à ce détail. Puis j'ai commencé à devenir très fatiguée et mon cerveau a commencé à divaguer. Et j'ai repensé aux deux hommes qui sont morts le jour de l'explosion. Je n'arrivais pas à me dire que c'était une simple coïncidence.

Mon coéquipier fronce fortement les sourcils en posant ses coudes sur le bureau.

- Le seul moyen que j'avais de vérifier ce que je commençais à avoir en tête était d'aller voir l'autopsie des deux corps tués ce jour-là : ceux de Zack et de son collègue. Tu m'avais dit que le médecin du gang avait réalisé des autopsies qui étaient suspectes vis-à-vis de la distance du tir. J'ai demandé à Alma de me montrer comment y accéder, puisque tout est en libre service, et je suis tombée sur ça.

J'ouvre la page en question et me recule pour que Rafaël admire ma trouvaille.

- Ce n'était pas une étiquette dépassant du t-shirt mais un tatouage, conclut Rafaël après quelques secondes. Zack avait un tatouage dans le dos !

- C'est lui et son coéquipier qui ont posé la bombe chez Sublimeza. Ça explique pourquoi Zack a bourré de mots de passe le dossier concernant les vidéos de caméras de surveillance. Il ne voulait pas qu'on sache que c'était lui le poseur de bombe.

- Mais il n'avait sûrement pas prévu d'être tué le soir même, commenté Rafaël en passant une main dans sa barbe de trois jours.

- Je crois que nous avons bouclé notre enquête, je dis dans un demi-sourire. Zack et son équipier ont posé la bombe. Ce sont eux qui ont tué mes parents et mon frère. Zack et son collègue sont morts. J'ignore juste le mobile du crime.

- L'affaire est loin d'être bouclée, renchérit mon binôme en fronçant les sourcils.

Je penche la tête sur le côté, attendant la suite.

- Ils ont agi sur les ordres de quelqu'un. Ils n'auraient jamais fait ça d'eux-mêmes. Ces deux hommes ne sont pas des dirigeants, ils obéissent aux ordres, ils ne prennent aucune décision. Quelqu'un leur a donné l'ordre de poser cette bombe, et c'est cette personne qu'on doit trouver.

- Mais s'ils avaient juste fait ça d'eux-mêmes ? je demande en croisant les bras.

- Alors pourquoi auraient-ils été tués le soir-même ? Ce ne serait pas logique, Rym. Ils ont été tués par le coordonnateur du crime pour être sûr qu'ils ne parleront jamais.

Je pensais tellement avoir démasqué les coupables. L'enthousiasme de voir les assassins de mes parents morts redescend d'un seul coup.

- Le véritable assassin de ma famille court toujours, je lâche, sentant les larmes me monter aux yeux.

- Nous allons le retrouver, Rym. As-tu vu la vitesse à laquelle nous trouvons des indices et démasquons les coupables ? Tu pourras venger tes parents un jour, je te l'ai promis.

Je n'arrive même plus à regarder Rafaël dans les yeux. Je secoue doucement la tête. Je pensais être arrivé à mon but mais ce n'est pas le cas. Peut-être que le tueur de mes parents va chercher à me tuer également.

- Nous allons trouver cet assassin, me dit Rafaël, plein d'espoir. Qu'il soit membre de notre gang, des Navajas ou extérieure à tout ça, je te jure que nous le retrouverons. Allez, viens-la.

Il me tire vers lui et me fait un câlin réconfortant. Ça me réchauffe un peu le cœur mais ne dissipe pas la peur et la tristesse qui se sont emparées de moi. Si une personne a pu détruire ainsi Sublimeza et les personnes s'y trouvant, elle ne pourrait faire qu'une seule bouchée de moi.

- Je vais rentrer chez moi, Rafaël, j'ai eu mon lot de surprises.

- Il faut que tu te reposes. Prends un peu de temps pour toi, pour te changer les idées.

- Je vais essayer, je le rassure en me levant de la chaise.

Je ferme ma session de l'ordinateur et nous sortons de la petite salle. Je suis physiquement et mentalement épuisée et il n'est que quinze heures. Ma nuit blanche m'a achevée. Mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même de pleurer pour un garçon.

Je quitte le gang après avoir souhaité une bonne fin de journée à Rafaël. Heureusement pour moi, nous n'avons pas croisé Diego. Je n'ai toujours pas digéré le fait que ce patron de malheur a osé mettre l'échec de sa mission sur mon dos. Je soupire bruyamment en entrant dans ma voiture. Je cligne plusieurs fois des yeux avant de reprendre la route. Avec ma fatigue, il faut que je sois deux fois plus prudente. Finalement, je rentre chez moi en tout sécurité et María se précipite sur moi lorsque j'entre dans la cuisine.

- Ça va mieux, mi amor ? Que tu es pâle ! Viens manger un petit quelque chose. J'ai fait des pancakes.

María est rentrée hier soir alors que j'étais effondrée dans le hall d'entrée et que je pleurais. Nous avons discuté (j'ai plutôt insulté Julio) pendant plus d'une heure. Ma gouvernante a toujours été très prévenante avec nous, elle ne supporte pas qu'on puisse être triste. Et elle sait que la nourriture guérit tous mes maux. Je mange donc tout ce qu'elle me donne, jusqu'à en avoir mal au ventre. Ça fait du bien. La seule chose que j'avais dans le ventre était la barre de céréales que Rafaël m'a donnée.

- Il faut que j'aille travailler un peu, je préviens en me levant de table. Je serai dans ma chambre.

- Je ne te dérangerai pas, me promet-elle avec un grand sourire.

Je claque un bisou sur sa joue puis quitte la pièce. Avant de monter à l'étage, je passe par le bureau de mon père récupérer un carnet d'adresse. Une fois dans ma chambre, je me débarrasse de mes vêtements pour enfiler un short et un débardeur. Je suis bien plus à l'aise comme ça pour travailler. J'attrape ensuite mon téléphone et m'installe devant mon ordinateur, que j'allume. Je jette un coup d'œil au carnet d'adresse rempli de mon père. Quelques minutes plus tard, je trouve le numéro de la personne que je cherchais : Claudia Sheinbaum. Elle est la cheffe du gouvernement de la ville de Mexico (la maire de la capitale). Je sais que mon père lui rendait toutes sortes de services et vice versa. Ils étaient très amis. Je décide donc, sans plus tarder, de prendre mon téléphone et de composer le numéro officiel de la mairie. Et puisque je l'appelle dans mon cadre professionnel, je décide de ne pas utiliser son numéro personnel.

- Cabinet du maire je vous écoute, me dit la secrétaire à l'autre bout du fil.

- Bonjour, je souhaiterai parler en personne à Madame Claudia Sheinbaum. Mon père, EstebánAbril, était très ami avec elle.

- Et qui êtes vous ? me demande-t-elle, blasée.

- Rym Abril, elle sait qui je suis.

- Patientez, je vais voir ce que je peux faire pour vous.

Je réponds à l'affirmatif et une musique se met en marche dans mon téléphone. Je soupire et patiente quelques minutes avant d'avoir la cheffe du gouvernement au téléphone.

- Rym, comment vas-tu ? Je suis désolée de ne pas avoir repris des nouvelles de toi depuis l'enterrement. Je m'en excuse sincèrement.

- Ce n'est rien Claudia, on a tous nos petites vies et nos petites routines, je réponds en souriant. Comment va Paolo ? Et tes enfants ?

- Tout le monde va très bien, je te remercie de penser à eux.

Nous parlons de banalité pendant quelques minutes avant qu'elle me demande le sujet de mon appel.

- Est-ce que tu as vu l'interview que j'ai donné à la télévision il y a un mois ?

- Tu plaisantes ? J'ai adoré ton interview, je l'ai même regarder à nouveau le lendemain. Je suis si fière de toi et de ce que tu deviens. Ça me fait tellement plaisir de voir la manière avec laquelle tu rebondis dans la vie.

- Ça me fait plaisir d'entendre ça, je souris. Après cet interview, j'ai eu une grosse retombée médiatique et des journalistes par dizaines m'ont proposée toutes sortes d'entretiens. Et je les ai tous refusées car j'ai un projet en tête.

- Je t'écoute, m'invite-elle.

- J'aimerais organiser une conférence dans laquelle je pourrai librement aborder des sujets de société. Évidemment, je paierai la location de la salle pour la soirée mais les entrées seront totalement gratuites. J'estime ne pas devoir faire payer des gens pour m'écouter. Et toutes les stars qui le font me déçoivent sincèrement.

- Tu vas créer une émeute, s'inquiète-elle.

- Je vais ouvrir une réservation de billets en ligne. Je mettrai un nombre de places limitées selon la taille de la salle et les gens devront s'inscrire sur internet. Et dès que le nombre de places sera atteint, la billetterie sera fermée.

- C'est une bonne idée, acquiesce-t-elle.

- C'est pour la location de la salle que je t'appelle. Tu en aurais une de disponible ?

Je l'entends taper sur son clavier, sûrement à la recherche d'un planning.

- Un couple devait se marier dans une de nos salles en périphérie de la capitale mais ils ont annulé ce matin. Je peux te la prêter gratuitement, Rym. Tes parents étaient comme de la famille pour moi. Et ça me ferait très plaisir de t'aider.

- Ça me va droit au cœur Claudia, merci infiniment.

Je souris dans le vide devant tant de générosité.

- Mais si tu prends cette salle, elle sera libre le samedi de la semaine prochaine.

- Tu sais quoi, ça tombe à pic. Ça me va très bien !

- Je t'enverrai une équipe pour préparer la salle comme tu le souhaites. C'est une salle pouvant contenir deux cents personnes. Ça t'ira ?

- Ce sera parfait ! Je te remercie mille fois pour ton aide. Je te revaudrai ça, Claudia.

Nous continuons de parler pendant encore un quart d'heure avant qu'elle ne raccroche pour un rendez-vous professionnel. J'ai une salle pour ma conférence. Je suis aux anges ! Le projet que je développe depuis un mois va enfin porter ses fruits. J'ouvre immédiatement mon réseau social préféré pour annoncer officiellement ma conférence. J'ajoute également qu'elle sera entièrement gratuite et que la billetterie en ligne ouvrira la veille de l'événement. Je précise aussi qu'il n'y aura que deux cents places.

Dans les minutes qui suivent cette annonce, je reçois des centaines de notifications m'indiquant le repartage de ma déclaration sur différents réseaux sociaux. La meilleure publicité est celle que les autres nous font. Je prends également un peu de temps pour répondre aux différents messages privés que je reçois. Et près d'une demi-heure plus tard, un mail me parvient de Claudia. À son message, elle ajoute une pièce jointe concernant le récapitulatif de la location de la salle. C'est-à-dire l'heure à laquelle je dispose de la salle, celle à laquelle elle devra être restitué et l'horaire à laquelle une équipe viendra installer le matériel que je devrai préciser dans un prochain mail. Je décide d'éteindre mon ordinateur et de poser mon téléphone pour annoncer la bonne nouvelle à María. Elle me suit et m'encourage dans tous mes projets. Je ne suis donc pas étonnée de la voir sautiller sur place en frappant des mains lorsque je lui annonce la conférence que je vais tenir. Je reste à discuter avec elle une bonne heure avant qu'elle ne sorte faire une promenade. Quant à moi, je décide de remonter à l'étage me reposer. Ma nuit blanche ne m'est absolument pas favorable. Lorsque j'arrive devant ma porte, je tourne la tête sur ma droite et vois la porte de la chambre d'Anastasia fermée. Mon cœur se serre. La maison est si vide aujourd'hui. Et je ne sais que penser du comportement de ma sœur. Je n'ai toujours pas compris la raison pour laquelle elle m'a évitée, il y a un mois. Peut-être qu'elle était surveillée ? J'ose espérer qu'il y avait une bonne raison et que ce n'est pas parce qu'elle ne veut plus me voir. Que lui ai-je fait, après tout ? Pourquoi me fuir ? Pourquoi ne me donner aucune nouvelle ? Pourquoi m'abandonner ? Les larmes me reviennent d'un seul coup aux yeux. Je suis fatiguée de pleurer. Je suis fatiguée tout court. Je soupire en entrant de nouveau dans ma chambre.

Je suis très occupée dans ma vie de tous les jours et ça a l'avantage de ne pas me faire penser au négatif de ma vie. Je n'ai pas le temps de m'attrister sur tout ce qui s'est passé ou, en tout cas, pas très longtemps. Et aujourd'hui est une journée où j'ai broyé du noir, où j'ai découvert qui avait posé la bombe chez Sublimeza, où j'ai le moral à zéro. Aujourd'hui, j'ai le temps d'être triste. Et je déteste ça. Je déteste ressasser le passé, ça m'empêche d'avancer et d'aller de l'avant. Je suis mentalement très fatiguée aujourd'hui. Il y a le comportement de certains de mes proches que je n'arrive plus à comprendre : mon père qui nous a caché toute sa vie qu'il faisait parti d'un gang, ma sœur qui ne donne aucun signe de vie et Julio qui se comporte comme le plus gros des abrutis.

Et comme si Dieu m'avait écouté, j'entends mon téléphone vibrer sur mon bureau. C'est Julio. J'hésite quelques secondes à décrocher. Je me dis finalement que c'est peut-être un coup de pied du destin et j'attrape mon portable.

- Qu'est-ce que tu veux ? je demande en m'affalant sur mon lit.

- J'aimerais qu'on discute de ce qui s'est passé hier.

Je suis contente qu'il fasse le premier pas. Je n'hésite pas à revenir vers la personne lorsque je suis en tort. Mais pour le coup, je n'ai absolument rien fait de mal.

- Je suis d'accord pour qu'on parle, je commence. Mais c'est hors de question que ce soit à travers un téléphone. Soit tu viens chez moi, soit je vais chez toi, soit on se retrouve ailleurs. Je te laisse choisir.

- Je suis là dans trente minutes, m'informe-t-il avant de raccrocher.

J'apprécie l'initiative mais ce n'est pas pour autant que je lui rouvre mes bras. J'attends de voir ce qu'il a à me dire. Il débarque finalement chez moi à l'heure prévue et j'hésite à le faire monter dans ma chambre. D'un autre côté, je n'ai pas envie de retourner dans le salon avec lui alors que c'est là que nous avons eu notre dispute hier. Finalement, je décide de monter. Je ne suis même pas d'humeur à m'énerver aujourd'hui, je suis bien trop fatiguée pour cela.

- Je t'écoute, je l'invite en m'installant entre mes oreillers.

Il s'approche de moi et s'assoit sur le bord du lit. Il fixe la fenêtre tandis qu'il commence à parler.

- Le comportement que j'ai eu hier était déraisonnable. J'ai passé une mauvaise journée et ça n'excuse absolument pas ce que je t'ai dit. Et je tiens sincèrement à m'excuser auprès de toi. Tu ne mérites pas qu'on te traite ainsi. Je suis désolé.

Il parle d'une toute petite voix, il a les épaules voûtées et le regard dans le vague. J'ai l'impression qu'il s'en veut vraiment.

- Julio, il faut que tu saches que je suis une femme très indépendante. Je n'ai besoin d'absolument personne dans ma vie et je fais ce que je veux. C'est comme ça depuis des années et ça ne changera pas. Une relation amoureuse est pour moi un plus dans ma vie. C'est quelque chose qui doit m'apporter du positif et pas du négatif, sinon je n'en vois pas l'intérêt.

Il se retourne vers moi pour renchérir mais je le coupe.

- Attends, Julio. Je ne suis pas une fille jalouse, d'accord ? Et je ne supporterai pas d'être avec une personne qui le soit. Je fréquente des garçons en toute amitié. J'ai un million de défauts mais je suis une femme loyale et fidèle. Et je le serai toute ma vie. Mais je comprendrai que tu ne le supportes pas, auquel cas, je ne t'en voudrai pas de mettre un terme à notre relation.

Son regard reste planté dans le mien et, l'espace d'une seconde, j'ai peur qu'il ne quitte la pièce et mette fin à notre histoire. Mais il n'en fait rien et me fait un petit sourire en coin. Ce sourire pour lequel j'ai déjà tant craqué. À travers ce sourire, je comprends mille mots. Je comprends qu'il est désolé et qu'il s'en veut. Je comprends qu'il est allé trop loin et qu'il aimerait effacer la soirée d'hier pour la recommencer.

J'ai eu beau me déchirer avec lui, maintenant qu'il est en face de moi, des excuses pleins le cœur, je me rends compte qu'il est le seul à mes yeux. Il est le seul avec qui je souhaite être et le seul que j'aime. Parce que oui, là, tout de suite, je me rends compte que je l'aime vraiment.

- Avant que tu ne dises quoi que ce soit, je continue en me rapprochant de lui, je tiens à te dire une seule petite chose, Julio.

Je pose une main sur sa joue en continuant de plonger mon regard dans le sien. Je n'arrive plus à décrire tout ce que je ressens pour lui. Il a pris une telle place dans ma vie, je ne peux pas tirer un trait sur mon petit-ami pour une dispute basée sur de l'incompréhension. Il a fait l'effort de venir jusqu'à moi. Je ne me sens pas prête à le perdre. Je refuse de le perdre avant d'y avoir cru jusqu'au bout et d'avoir tout essayé.

- J'ai besoin de te dire ce que je ressens pour toi, Julio.

- Je t'écoute, me sourit-il en s'approchant encore plus de moi.

Je prends mon courage à deux mains. Il est là, face à moi, et tout ce que je ressens au fond de moi vis-à-vis de lui ressort en une seule phrase :

- Je t'aime, Julio.

Un immense sourire vient se dessiner sur ses lèvres. Il se jette sur moi et m'embrasse fougueusement. Nos corps s'emboîtent presque mécaniquement et je retrouve la chaleur de ses bras musclés.

- Tu n'as pas idée combien je t'aime aussi, Rym. Je suis si heureux que tu veuilles bien me pardonner.

- J'espère que j'aime l'homme bon qui est en toi. L'homme qui est venu s'excuser de son comportement. J'espère que l'homme que j'aime est celui que j'ai rencontré il y a trois mois et non celui que j'ai vu hier.

Ses yeux continuent de scintiller comme si mille étoiles y étaient incrustées.

- Ce n'était pas moi hier. Je m'excuse une nouvelle fois. Je crois que j'en avais marre de devoir annuler nos rendez-vous à cause de mon travail. J'en avais marre de louper de grands moments avec toi. Je crois que je m'en voulais plus à moi qu'à toi. Et ça n'excuse rien à tout ce que j'ai pu dire. Tu peux avoir autant d'amis garçons que tu veux.

- Ça ne se reproduira plus ? je demande pour m'assurer de ce qu'il dit.

- Ça ne se reproduira plus.

J'ignore si je m'en veux de lui pardonner aussi vite. Il m'a fait du mal, après tout. Mais qui suis-je pour ne pas pardonner mon prochain ? Dieu lui-même pardonne les personnes les plus infidèles.

- Je suis heureux de t'avoir retrouvé, m'avoue-t-il en enfonçant sa tête dans mon cou.

Je rigole sous les chatouilles que ça me fait. Un frisson me parcourt l'échine et j'éclate de rire. Ça fait du bien de retrouver son copain après une dispute.

- Tu n'es pas allée travailler, aujourd'hui ? s'étonne-t-il en voyant l'heure sur mon réveil.

- J'ai passé une nuit blanche, je n'avais pas l'esprit à aller travailler. Notre dispute m'a plus affectée que je ne l'aurai imaginée.

- Oh, mi amor...

Il m'attrape dans ses gros bras et me serre fort. Il s'excuse encore une dizaine de fois et je le pardonne aussi une dizaine de fois.

- Je m'en veux vraiment de t'avoir fait aussi mal. Je ne voulais pas. Je t'aime, je ne veux pas que tu souffres, Rym.

Je souris et me blottis encore un peu plus contre lui. Nous sommes entrelacés sur mon lit et je suis comblée. La tristesse a disparu de mon être et je me sens sereine et apaisée. Je ne pensais pas qu'un seul homme pouvait autant jouer sur mon moral.

- J'ai une soirée avec mes collègues de travail en fin de semaine prochaine. J'aimerais beaucoup que tu viennes pour te les présenter.

- Quel jour ? je demande en levant mon sourcil gauche.

- Vendredi.

Mince. C'est le jour de ma mission avec la Rafaël. Nous sommes invités à un grand gala. Je vais devoir mentir. Encore une fois.

- Ma cousine va avoir dix-huit ans, elle fête ça avec ses amis et la famille dans une grande salle des fêtes, je lui explique. C'est prévu depuis des mois. Je suis désolée, mon cœur...

Je passe une main sur son torse et appuie légèrement.

- Ne m'en veux pas, je soupire en approchant doucement mon visage du sien.

- Je ne t'en veux pas, me répond-il en me claquant un bisou sur les lèvres. La famille passe avant tout, je le sais mieux que personne.

- Ça ne te dérange pas, tu es sûr ?

- J'ai toute la vie pour te présenter à mes amies, rit-il en m'attrapant par la taille.

Il me plaque contre lui et m'embrasse une nouvelle fois. Je n'ai plus envie de quitter ses bras. Je suis si bien aux côtés de la personne que j'aime.

- J'espère que ça durera longtemps entre nous, je murmure alors que j'ai la tête contre son torse musclé.

- Je te le promets, Rym.

J'ai toujours dû mal avec les promesses de Julio. Après tout, combien de fois m'a-t-il promis des choses qui ne sont jamais arrivées ? Mais cette fois-ci, je décide d'y croire. Fortement. Parce que je n'ai pas de doute sur notre couple. Si c'était une partie de poker, je miserai tout sur nous. Je blufferai rien que pour ses beaux yeux noirs.

*

Je préviens juste que mes partiels commencent dans trois semaines et que je commence actuellement mes révisions. Donc la publication des chapitres vont s'espacer pendant les quatre prochaines semaines. Et des le 12 juin je reprendrai l'écriture intensive mais pour le moment ça m'est impossible 😅

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