Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 22 : Attaque surprise

Trois semaines plus tard.

- Déposé le sachet sous le troisième pot de fleurs, m'explique Rafaël tandis que je me penche pour cacher la drogue.

- C'est fait, je déclare en me relevant.

- Maintenant soulève le cinquième pot et récupère l'argent.

Je soupire en me baissant à nouveau et lui tends la liasse de billets. Il fait le compte en quelques secondes puis nous quittons la propriété d'un de nos plus fidèles clients. Une petite mission matinale qui nous permet de prendre un bon bol d'air frais en cette fin du mois d'avril. En fin de journée, nous avons prévu un piège contre les Viboras. Cette attaque a été élaborée il y a un mois maintenant. Nos nouvelles armes nous ont été livrées il y a quelques jours. Tout le monde est prêt. Néanmoins, c'est le dialogue qui prévaudra sur la violence.

Mon binôme et moi entrons dans une des voitures de ville du gang pour rentrer au quartier général. Une fois arrivé, Rafaël s'installe derrière son ordinateur pour rédiger le petit compte-rendu de notre mission. Rien de bien compliqué.

- Tu passes la journée ici ? me demande-t-il en tapant à toute vitesse sur son clavier.

- Non, je vais partir travailler. Je penche sur un nouveau projet que je suis en train d'élaborer avec mon équipe de création.

- Tu ne peux pas m'en parler ?

- Secret professionnel. Je t'en parlerai lorsqu'il sera concret, promis !

Il sourit en finissant d'écrire. L'imprimante se lance et le compte-rendu en sort.

- Je vais donner ça à Diego, je reviens tout de suite ! me prévient Rafaël en quittant la pièce, sa feuille à la main.

Je reste donc seule dans son bureau et regarde les tas de papiers posés autour de son ordinateur. Des photos attirent mon attention. Je fronce les sourcils en m'en emparant. Je les examine toutes. Ce sont des photos similaires à celle que Rafaël m'a montré la première fois que l'on s'est rencontré. Il y a d'ailleurs celle que j'avais vu, ce jour-là. Rapidement, je décide d'en prendre une où l'on voit bien les deux tatouages de serpent des deux hommes. Je fourre la photo dans la poche de mon jean et m'apprête à quitter la pièce lorsque Rafaël revient.

- Je pars travailler, on se revoit tout à l'heure ! Bonne journée ! je crie en quittant le bureau, précipitamment.

Il paraît un peu désemparé par ma rapidité mais me fait un rapide geste de la main avant de fermer la porte derrière moi. Je me glisse au volant de ma voiture et m'en vais dans les locaux de Sublimeza, plus créative que jamais. Depuis l'interview que j'ai donnée, beaucoup de choses se sont bousculées dans ma vie. En effet, l'interview a eu un effet monstre concernant, premièrement, le chiffre d'affaires de Sublimeza puisqu'il a presque doublé ; deuxièmement, mes réseaux sociaux ont explosé et le nombre de demande d'interviews de toutes sortes fleurissent dans ma boîte mail tous les jours. J'ai donc dû prendre beaucoup de recul sur la vague qui a commencé à me submerger. J'ai donc décidé d'arrêter mes études droit pour me consacrer pleinement à Sublimeza. Cette entreprise est devenue mon petit bijou et que j'ai envie de m'y consacrer pleinement. Je gagne un salaire plus que convenable, en plus de l'argent du gang, et je ne vois plus l'intérêt pour moi de continuer les études de droit alors que je mène déjà une vie de cheffe d'entreprise. Et ma vie est bien plus belle et plus paisible ainsi.

Et depuis que je consacre tout mon temps à l'entreprise, je me suis découverte une créativité débordante. J'ai trouvé une idée pour rendre hommage à mes parents à travers les produits que nous vendons, et c'est pour cela que je me rends dans les locaux, un samedi matin. Je me gare devant la porte et me dirige vers la salle de réunion.

- Désolée pour mon léger retard, je m'excuse en m'installant sur une des chaises entourant la grande table centrale.

Mes six collègues hochent la tête en souriant. Nous pouvons commencer.

- J'aimerais rendre hommage aux trois personnes ayant bâties et participées à la création et au développement de Sublimeza. Je parle bien de mon père, de ma mère et de mon frère. J'ai donc décidé que nous allions créer trois box : une pour les hommes, représentative de mon père, une pour les femmes, représentative de ma mère et une box mixte représentant mon frère.

- Je trouve que c'est une excellente idée ! s'enjoue mon voisin de gauche en notant ça sur son carnet.

- Je vois bien des box avec des senteurs, des thèmes et des produits différents, j'explique.

- Vous pensez à quoi pour les hommes ? m'interroge le directeur de la section homme de nos produits cosmétiques.

- Une box avec des senteurs musquées. Il faudra d'ailleurs contacter notre spécialiste pour développer une senteur que nous n'avons encore jamais exploitée.

Le directeur note tout ça sur sa tablette.

- Et je pensais à quatre produits par box. Je déteste les marques qui mettent à peine deux produits dans leurs coffrets. Il doit y avoir du contenu pour satisfaire nos clients. Pour les hommes, je pense donc à un parfum, un masque pour le visage, un sérum hydratant et nourrissant et une crème pour le visage.

- Un gel pour les cheveux ne serait-il pas plus approprié ? intervient un de nos collaborateurs.

- C'est une très bonne idée, je note sur mon téléphone. Qu'est-ce qu'on retirerait de la box, dans ce cas ?

- Le sérum serait peut-être mieux pour les femmes ?

- Je l'avais déjà noté mais je suis d'accord. Faisons comme ça. On enlève le sérum hydratant et on le remplace par le gel pour les cheveux.

Nous passons la matinée à établir le contenu de nos box et à en fixer le prix. En sachant que tous les bénéfices seront reversés à une association protectrice des orphelins. Je tiens toujours à faire des bons gestes avant les bénéfices, je trouve ça plus important. Ainsi, nous fixons la box pour femmes sur des odeurs de roses sauvages avec une huile pour le corps, un masque pour le visage, un sérum hydratant et un baume à lèvres. Tandis que pour la box mixte, nous partons sur des senteurs fruitées avec, à l'intérieur, toujours un masque pour le visage, une crème pour les mains, un sérum et une crème hydratante pour le visage.

La matinée finit par s'allonger et nous commandons un déjeuner directement au travail pour treize heures. Je suis vraiment heureuse d'être entourée de personnes qui s'investissent autant que moi dans cette entreprise en pleine expansion.

Mes collègues et moi quittons les locaux après avoir partagés un bon repas. Je ferme à clef la grande porte et baisse la grille derrière moi. Je retourne à ma voiture et m'en vais au quartier général. Je jette un coup d'œil à mon téléphone et répond rapidement à Julio. Nous parlons peu par messages, nous préférons passer des moments ensemble.

- La plus belle est de retour ! s'écrit Rafaël en me voyant arriver.

Je lui mime un bisou dans l'air avant de lui demander.

- C'est à quelle heure la mission contre les Viboras ?

- Dans une heure trente. D'ailleurs Yanissa t'attend en haut. Il te faut une tenue plus adaptée qu'un ensemble de costume bleu.

- Tu as un problème avec ma façon de m'habiller, peut-être ? je rigole en tournant sur moi-même.

Il lève les yeux au ciel avant d'ajouter.

- Va te changer et reviens ici ensuite.

Je ne bronche pas et m'en vais rejoindre Yanissa dans son atelier. J'en ressors moins de dix minutes plus tard, toute vêtue de noir. Elle m'a habillée très simplement : un t-shirt noir, une veste en cuir de la même couleur, un pantalon sombre et une paire de bottes militaires. La tenue adéquate pour attaquer un gang, apparemment. Je descends retrouver mon équipier dans son bureau.

- Tu sais que je peux t'écraser avec mes grosses chaussures, je ris en tendant mon pied vers lui.

- Essaie un peu pour voir.

- J'ai trop peur de te faire mal. Tu es une petite chose fragile, Rafaël.

Nous rigolons et je me pointe devant son bureau.

- Pourquoi voulais-tu que je revienne te voir ? je demande en m'asseyant sur la chaise en face de lui.

- J'ai ton salaire de la semaine.

- De la semaine ? Tu ne me le donnes pas toutes les trois semaines, voire une fois par mois, d'habitude ?

- La somme est déjà conséquente.

- Pourquoi ça ? je l'interroge en fronçant les sourcils.

Il croise ses bras sur le bureau et m'explique.

- Il y a deux types de personnes au sein du gang : les personnes qui ont été recrutées et celles qui ont voulues entrer d'elles-mêmes. Ces dernières ont un salaire fixe qui ne change pas. Mais pour nous, c'est différent. Notre salaire varie selon les gains et les bénéfices du gang. Mais aussi du travail fourni.

Je hoche la tête. Tant mieux, je peux profiter de cette règle.

- Et puisqu'on a passé la semaine à exécuter des missions, ton salaire de la semaine a considérablement augmenté. Et depuis que tu as décroché le contrat avec Monsieur Hernandez, Diego veut te chouchouter au maximum.

- Est-ce que c'est de la jalousie que je perçois dans ta voix ? je souris en penchant légèrement la tête sur le côté.

- Absolument pas.

- Je ne garde pas l'argent pour moi si ça peut te rassurer, je l'informe en croisant les bras.

- Comment ça ?

- Depuis mon interview, il y a trois semaines, l'intégralité de mon salaire du gang est versée, en plus des un million que j'ai déjà donné, à l'association « Sociedad Protectora de la Mujer » qui vient en aide aux femmes battues. D'ailleurs, je continue en m'avançant vers Rafaël, j'aimerais savoir comment on procède si je préfère recevoir mon salaire sous forme de chèque plutôt qu'en espèce. C'est plus facile pour les dons.

- Il faut que tu prennes rendez-vous dans la banque qui nous sert de couverture et que tu ouvres un compte.

- Pourquoi je ne peux pas utiliser le compte bancaire que j'ai déjà ?

- Notre banque camoufle les sommes exorbitantes que nous transférons. Ces transferts se font en interne. Cela fait vingt ans que ça fonctionne ainsi.

- Merci bien, je souris en attrapant la grosse enveloppe remplies de billets.

J'ai de la chance d'être au Mexique. Ici, la plupart des gens ne paient qu'en espèce et non en carte bancaire. L'espèce n'est pas vraiment contrôlé dans notre pays, je passe donc inaperçue pour l'État.

- Tu viens de me donner une idée, Rym, lâche Rafaël.

- Laquelle ?

- Je vais donner une partie de mon salaire à une association pour la protection des enfants démunies.

- C'est vrai ?

- Je trouve ton initiative très belle. J'ai envie d'en faire autant.

Ça me réjouit qu'il se mette aussi à faire des dons.

- Tu as bien raison ! je m'exclame en frappant dans mes mains. Nous n'emporterons pas notre argent dans notre tombe, autant qu'il serve à des personnes qui en ont besoin.

- Tu es vraiment inspirante, Rym Abril. D'ailleurs, comptes-tu refaire une interview à la télévision ?

- Ce n'est pas prévu pour le moment même si je suis tous les jours harcelée par les chaînes de télévision. Mais j'ai d'autres projets que je commence à élaborer dans un coin de ma tête.

- Puis-je savoir de quoi il s'agit ? me questionne-t-il.

- Moins tu parles de tes projets, mieux ils se concrétisent, je souris en me levant de ma chaise.

Il bougonne dans sa barbe et j'éclate de rire.

- Mais tu seras le premier au courant lorsque mon projet deviendra réalité, si tu veux.

Il me lâche un sourire d'enfant et je ne peux m'empêcher d'attraper ses deux grosses joues pour les pincer. Il râle et, au même moment, Diego entre dans la pièce. Je relâche immédiatement mon binôme.

- J'ai besoin de vous deux pour vous expliquer le plan, dit simplement le patron avant de repartir. Rendez-vous dans la salle de réunion.

Nous le rejoignons dans la première salle que j'ai vu à mon arrivée dans le gang. Il y a tout de même deux fois moins de monde. Lorsque nous entrons dans la pièce, les membres sont en ronde autour de Diego. Rafaël et moi trouvons une place près de l'entrée et le chef commence à parler.

- Hier, je vous ai mis au courant du plan que nous allons suivre.

Je souris, toute fière. C'est le plan que j'ai donné il y a un mois qui a été retenu. Nous avons donc rendez-vous avec les Viboras, en fin de journée, dans une sorte de cour, à une dizaine de rues d'ici, pour un échange de drogue. Nous ne serons que cinq à arriver sur les lieux tandis que les cinquante autres seront cachés pour intervenir. À ce moment-là, nous leur donnerons le choix de se soumettre aux Tiradores ou de mourir. J'aimerais que la seconde option ne soit pas envisagée. Néanmoins, Diego a changé mon plan au moment où j'ai suggéré que ça devrait être à moi de négocier, puisque j'étais une femme. En effet, il n'a pas retenu cette idée. Il m'a cependant autorisée à intervenir durant le dialogue si je le juge nécessaire.

Le patron répète donc ce plan détaillé à toute l'équipe et désigne les quatre personnes qui l'accompagneront : Rafaël, Adan, un certain Steeve et moi.

- Viens, nous allons chercher nos armes, m'invite Rafaël en me tirant par le bras.

Nous sortons les premiers de la salle de réunion et nous dirigeons immédiatement vers l'immense salle d'armes. Pour ne pas qu'il y ait trop de monde dans la pièce et qu'on se bouscule, seules cinq personnes maximum sont autorisées à entrer à chaque fois. Je me dirige donc vers les Glock, mes armes préférées. Étant donné que je serai à découvert, je ne peux pas porter de grosses armes sur moi. J'opte donc pour un Glock 17 et un Glock 23 que je glisse chacun à l'intérieur de ma veste. Un à gauche et l'autre à droite. Yanissa a cousu des emplacements exprès. Et, pour ma sécurité, je glisse deux couteaux dans chacune de mes bottes.

- Prête ? me demande Rafaël en revenant vers moi.

Je hoche la tête et nous sortons de la grande pièce pour retourner dans son bureau. Je glisse la main dans ma poche pour en sortir mon téléphone portable. Mais je ne sens plus la photo que j'ai prise à Rafaël Je l'ai oubliée dans le jean que j'ai laissé à l'atelier de Yanissa. Je quitte donc le bureau sous prétexte d'aller aux toilettes et monte à l'étage récupérer la photo. J'ai le pressentiment qu'elle me sera très utile.

Je passe tout de même une dernière fois aux toilettes avant la mission. Nous partons d'ici trente minutes. Lorsque je sors des toilettes pour redescendre, je décide de m'attacher les cheveux en queue de cheval, pour être plus à l'aise. Je reçois ensuite un appel d'un numéro inconnu.

- Oui ?

- C'est Monsieur Hernandez à l'appareil.

- Monsieur Hernandez ! je m'exclame. Quelle bonne surprise ! Comment allez-vous ? Votre femme va bien ?

Nous parlons quelques minutes de banalité. Je fais ça pour lui montrer que je m'intéresse à lui, pour que ça le mette dans de bonnes conditions pour la suite.

- Que me vaut l'honneur de votre appel ? je demande en attrapant un bout de papier sur le bureau de Rafaël.

- Je reviens vers vous pour une commande d'armes. J'ai consulté le catalogue que votre patron m'a fait joindre.

Il me liste une quantité énorme d'armes. J'ignore où il les revend mais il y a de quoi armer un village entier avec sa commande. Je note tout sur le papier, lui souhaite une excellente journée et lui explique que je le rappellerai lorsque la livraison arrivera chez nous, d'ici un mois. Je raccroche et me glisse devant l'ordinateur puisque Rafaël n'est plus ici. Je remplis les différents bons de commandes en un quart d'heure. Rapide et efficace. Je décide de partir en informer Diego après avoir imprimé les bons de commande. Mais lorsque j'y arrive, la porte est entrouverte et je ne peux m'empêcher d'écouter aux portes. J'entends les voix du patron et de Diego.

- Tu la protèges coûte que coûte, Rafaël. Je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose, c'est compris ?

- C'est bien compris.

- Si des tirs commencent, tu la mets à l'abri. Elle est très entraînée, il n'y a aucun doute. Mais nous avons vraiment besoin d'elle. Elle est sous ta responsabilité.

À ce moment-là, je n'ai aucun doute qu'ils parlent bien de moi. Mais pourquoi Diego voudrait-il me protéger ? A-t-il tant besoin de moi ? Mais je n'attends pas plus longtemps pour débouler dans la pièce sans prévenir. Les deux sursautent et je fais semblant de ne pas avoir surpris leur petite conversation.

- Monsieur Hernandez a appelé, je déclare en posant les bons de commandes sur le bureau du patron. Il a commandé un paquet d'armes en tout genre.

Le chef s'enjoue de cette nouvelle puis nous invite à nous préparer définitivement et à le rejoindre dans le garage. Je vérifie avoir toutes mes armes, mon téléphone portable et la photo volée à Rafaël. Ce dernier contrôle aussi son équipement et nous quittons le quartier général pour attendre nos trois autres équipiers dans le garage. Nous attendons à peine cinq minutes que Diego, Steeve et Adan arrivent. Diego nous désigne une grosse berline noire. Je cours comme une folle pour ouvrir la porte du côté passager.

- Ce sera dans vos rêves que je me retrouver coincée à l'arrière ! je crié en attachant ma ceinture.

Rafaël se pointe devant ma porte et m'intime de sortir. Ce que je refuse catégoriquement.

- Allez Rafaël, ne fais pas le gamin, monte à l'arrière.

- C'est à moi que tu dis de ne pas faire l'enfant ? rétorque-t-il. Dis plutôt ça à Rym l'imbécile.

- Quelle rime pourrie ! je déclare en refermant ma portière.

- Ça tu l'as dit ! tonne Rafaël. Quelle Rym pourrie !

Je lui tire la langue et baisse mon part-soleil pour regarder le tas de muscles à l'arrière. Les trois hommes sont serrés sur la banquette et ça me fait mourir de rire. Rafaël me fait un doigt d'honneur pour se venger. Je n'arrive plus à rester sérieuse durant tout le trajet. Heureusement qu'il dure à peine cinq minutes. En vérité, je crois que c'est le stresse de la mission qui se traduit par le rire.

Diego se gare finalement devant une grande arcade. Avant de sortir, il appelle le reste des membres en les informant qu'ils peuvent quitter le quartier général et se rendre ici en toute discrétion. Nous sortons tous les cinq de la grosse voiture et je décide de ne pas lâcher Diego d'une semelle. Nous passons la grande arcade et arrivons sur une grande cour pavée. La partie droite est en travaux et il y a plusieurs petits murets de trois mètres de long. Deux voitures teintées sont garées au milieu de la cour et des membres du gang adverses sont déjà devant. J'examine tous les visages et aucun ne me paraît familier.

- Diego ! Ça fait longtemps qu'on ne t'a pas vu ici ! s'écrit un homme qui paraît plus imposant que les autres.

- Pablo, quelle joie de te revoir ! Tu as ce que je veux ?

Il ouvre un des deux coffres de voitures où trois mallettes sont disposées. Pablo, qui doit être le patron des Viboras, déverrouille les trois valises pour montrer à Diego les sachets de drogue. En attendant, mes trois acolytes et moi observons les autres membres d'un œil suspect. Il y a tellement de tension et d'électricité dans l'air qu'on pourrait alimenter une ville entière.

- Tu prends ou tu rejettes ? demande froidement Pablo à Diego.

- Je prends.

Notre patron nous jette un dernier regard avant de s'avancer vers Pablo. Ses sous-fifres dégainent d'un seul coup leurs armes et, par réflexe, nous aussi. Ils sont en supériorité numérique de trois personnes, pour le moment. Tout le monde pointe son arme sur quelqu'un. Personnellement, j'ai deux armes tendues vers moi. Rafaël et Diego aussi. Sur le coup, je fais beaucoup moins la maligne. Je n'ai jamais vécu de situation pareille, c'est extrêmement angoissant. Je peux mourir d'un seul tir.

- Pablo, je vais te proposer autre chose qu'un simple échange de drogues. Tu vas te soumettre à notre gang. J'ai le moyen de tous vous tuer. Vous feriez mieux d'accepter.

Diego n'a vraiment aucun tact. Je n'aurai jamais abordé le sujet ainsi. Qu'est-ce qu'il est en train de nous faire ? Le patron des Viboras éclate de rire et crache par terre. Il me dégoûte. Je ne vois en lui que l'assassin de mes parents. J'ai envie de pointer mon arme sur sa tempe. J'en meurs d'envie.

- Et où sont tes moyens, Diego ?

- Ce qu'il veut dire, c'est que..., j'interviens en m'avançant prudemment vers lui.

Mais je n'ai pas le temps de parler plus longtemps que des hommes débarquent derrière les Viboras et leur tirent dessus. Ce sont nos membres. Je me baisse automatiquement pour ne pas me prendre les balles tirées par ceux qui avaient encore leurs armes pointées sur nous. Mais, d'un seul coup, les portières des deux voitures des Viboras s'ouvrent dans un bruit sourd et une vingtaine de membres en sortent. Je me relève d'un seul coup pour commencer à me défendre mais une main me tire violemment en arrière et très rapidement, me balance derrière un des murets.

- Rafaël ! Lâche-moi !

- Tu restes ici, m'intime-t-il. Je vais revenir te chercher. Tu ne bouges pas d'ici sinon c'est moi qui te tue !

Il me fait un bisou dans l'air et je me retrouve cachée derrière cet épais muret. Les balles ne passeront jamais à travers. Mais je me sens tellement inutile. J'ai la certitude que Diego et Rafaël parlaient bien de moi tout à l'heure. Mais pourquoi ne pas me laisser aller sur le terrain ?

« Cette mission est un véritable fiasco ! », je pense, les larmes aux yeux.

J'entends des tirs provenir de droite et de gauche. J'ai terriblement peur pour mon gang, et notamment pour Rafaël. L'angoisse me prend aux tripes et je commence à trembler. Chaque coup de feu me fait sursauter. Mais la peur me paralyse au moment où j'entends un homme dire à un autre :

- Où est la fille ? Trouve-là moi, c'est leur protégée.

Je prépare alors mon second pistolet. Les deux sont dans mes mains, prêts à tirer. Je suis un genou à terre derrière le petit mur, la tête face à ce dernier. Il faut que je puisse voir les deux entrées si quelqu'un arrive pour me tuer. Néanmoins, même en étant préparée, lorsque je vois un membre des Viboras arriver sur ma droite, la panique s'empare de moi. Mais je n'ai pas le temps de viser qu'un coup de feu est tiré et qu'il tombe sur moi.

- Il n'y a pas de quoi, me sourit Rafaël en me faisant un nouveau bisou dans l'air avant de repartir.

Je sais qu'il se comporte ainsi pour éviter que je ne cède à la panique. Et ça marche. Je prends mon courage à deux mains et tire l'homme pour qu'on ne voit pas plus ses jambes dépasser du muret. Mais l'homme n'est pas mort. Il m'attrape le bras et me regarde droit dans les yeux.

- Aide-moi...

« Il m'aurait tué si Rafaël ne l'avait pas fait ». Cette phrase raisonne dans ma tête. Mais une partie de moi se sent obligée de l'aider. Il reste un humain et je ne suis pas un monstre. Je ne suis pas comme le reste des Tiradores. Et je le sais. Ni une, ni deux, j'arrache une énorme bande de mon t-shirt noir et entoure tant bien que mal son abdomen où le sang continue de couler abondamment. J'essaie de l'asseoir mais il ne fait que retomber sur moi. Il perd beaucoup de force. À ce moment-là, une idée me vient à l'esprit. Je sors la fameuse photo des caméras de surveillance de ma poche. On y voit deux hommes, de dos, avec chacun un tatouage de serpent sur le bras gauche.

- On peut arrêter les tirs et les morts et vous soigner au plus vite si vous me dites qui sont ces hommes, je lui dis en tendant la photo sous ses yeux.

Il fronce fortement les sourcils. Je pense que sa vue est brouillée, dans un premier temps. Mais plus il regarde, plus il distingue les traits de la photo. Je le vois dans son regard. Bizarrement, il garde les sourcils froncés. Mais ce qu'il me lâche me fait perdre tous mes moyens.

- Ces hommes ne sont pas de chez nous, articule-t-il lentement.

- Quoi ? Comment ça ? Vous rigolez ? Vous ne voyez pas les deux tatouages ici ? je lui dis en montrant du doigt les bras des deux hommes.

Il souffle fortement. Il a du mal à respirer. Je décide finalement de me tourner et d'enlever totalement mon t-shirt. Je ferme ma veste pour éviter une vue imprenable sur mes sous-vêtements. Je fais une boule avec le tissu et appuie sur la plaie de l'homme.

- Nous n'avons pas de tatouage sur le bras gauche. Tous les membres des Viboras sont tatoués sur le bras droit, m'explique-t-il en soulevant sa manche. Cette photo a été truquée.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro