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Chapitre 13 : J'y crois dur comme fer

Un mois plus tard.

- Ton bras est un peu trop penché vers la droite, me crie Diego à travers mon casque anti-bruit.

Je me tourne légèrement, mes deux mains face à la cible, prête à tirer. J'attends quelques secondes, cherchant le bon moment, et appuie sur la détente. Le mannequin a un nouveau trou au niveau de la poitrine. Je repose mon arme, retire mon casque et me tourne en recoiffant mes cheveux.

- Elle a arrêté de tirer dans les bijoux de famille des mannequins ? ricane une nouvelle voix en entrant dans la salle de tir.

- Tu feras moins le malin quand ça t'arrivera, Rafaël ! je rétorque en soupirant.

Je me replace face à mon arme et la décharge. Je pose le chargeur à côté, reprend le Glock qu'on m'a prêté et vais le ranger. Diego nous souhaite une bonne fin de soirée et s'en va. Je suis la dernière à m'entraîner aujourd'hui. Durant le mois qui s'est écoulé, je me suis entraînée d'arrache-pied à tirer pour ne plus jamais rater mes cibles. J'avais des bonnes bases mais m'entraîner m'a permis de m'améliorer considérablement.

J'ai visé pendant très longtemps entre les jambes des mannequins car je trouve que c'est la meilleure solution. Ça les déstabilise considérablement et ça permet de ne pas les tuer. De plus, si ce sont de vraies ordures, cela les rendra stérile et ils ne pourront donner naissance à aucune progéniture aussi pourrie qu'eux.

- Tu veux dîner avec moi, ce soir ? me propose Rafaël en se posant contre le mur, à côté de moi.

Je finis de me laver les mains avant de lui répondre.

- Je dîne déjà avec quelqu'un ce soir, Rafaël. Mais une prochaine fois avec plaisir, je souris.

- Tu manges avec ton petit-copain, c'est ça ? insiste-il.

- Ce n'est pas mon petit-copain.

- Non, c'est vrai ce n'est qu'un « flirt », mime-t-il avec des guillemets et une voix féminine m'imitant.

- Je ne parle même pas comme ça, je rigole en lui donnant un coup dans l'épaule.

J'enfile ma veste en jean puis nous quittons la salle et Rafaël éteint la lumière en partant.

- Tu peux me dire ce que tu veux, renchérit-il, mais un flirt ça ne dure pas un mois et demi.

- Bon d'accord, j'admets. Ce n'est pas un simple flirt. Mais tu verrais, on s'entend si bien, on rigole tout le temps, il y a ce feeling entre nous, tu comprends ? Je ne veux pas précipiter les choses.

- Fais le grand saut, m'encourage-t-il. Dites-vous ce que vous ressentez et vivez votre histoire. Ma grand-mère m'a toujours expliqué qu'il faut faire les choses que nous souhaitons au plus profond de nous. Il faut tout faire, tout donner, avant de regretter. Alors lance-toi ! Ce garçon te plaît ?

- Oui, bien sûr.

- Tu penses qu'il peut y avoir quelque chose de sérieux entre vous ?

- J'ai bien appris à le connaître ces derniers temps et je pense que oui, ça peut devenir sérieux.

- Alors vas-y, Rym. Tu es une fille géniale et, à en croire ce que tu dis, c'est aussi un garçon génial. Arrête de réfléchir et fonce !

Il a raison. Qu'est-ce qu'on attend avec Julio ? Tout se passe à merveille entre nous et les sentiments que j'éprouve pour lui sont de plus en plus forts. Il faut que « je fonce », comme dirait Rafaël.

- Merci de ton conseil, je lui souris en entrant dans son bureau.

Je récupère mon sac à main, vérifie que mon arme est bien dedans et quitte les lieux non sans un au revoir à mon coéquipier. Lorsque je sors de la banque, la nuit est déjà tombée et un vent frais s'est levé. Je ressers ma veste contre moi et garde ma main près de mon sac, prête à en sortir mon arme à tout moment. La nuit, on ne peut faire confiance à personne.

- Vous n'avez pas une petite pièce, mademoiselle ? demande une voix sur ma gauche alors que je marche, silencieuse.

Je me tourne vers le sans-abri assis pas loin de la banque.

- Tiens, Carlos, ça fait quelques jours qu'on ne te voyait plus !

Je lui donne un petit billet. Les personnes comme lui ont besoin de parler un peu avec les gens. Carlos est seul et je sais que ça lui fait du bien de me parler un peu. Il n'est vraiment pas méchant, juste désemparé et abandonné par notre société.

- Je suis resté plusieurs jours devant le bâtiment de l'enseigne téléphonique, tu sais, à deux quartiers d'ici.

- Ça fait une bonne trotte, je commente en hochant la tête. Pourquoi tu es revenu ?

D'un geste, il me demande de me rapprocher de lui, ce que je fais.

- Des hommes n'arrêtaient pas d'entrer et de sortir. Ils étaient vraiment bizarres. Ils étaient presque toujours habillés en noir. Ils ne m'ont jamais vu. Qui fait attention aux sans-abris de nos jours ?

Il se lance une nouvelle fois dans le récit de sa vie passée. Mais j'ai besoin de plus d'informations, alors je le coupe dans son monologue en m'agenouillant devant lui.

- Carlos, qui étaient ces hommes ? J'ai besoin de savoir.

- Ils portaient des armes, me répond-il en hochant doucement la tête. Parfois, ils portaient des masques qui cachaient le bas de leur visage.

- Est-ce que tu as remarqué des tatouages ? je me précipite, le cœur palpitant à l'intérieur de ma poitrine.

Il réfléchit quelques secondes avant de me répondre.

- J'ai dû en voir deux ou trois avec des tatouages de serpent. Enfin, ça m'avait l'air d'être des serpents. Tu sais, quand tu es tout seul dans ton coin, tu fais de moins en moins attention aux détails. C'est comme quand j'ai démarré dans l'armée...

Carlos m'a donnée suffisamment d'informations. Il faut que je retourne voir Rafaël.

- Prends ça.

Je tends deux beaux billets à mon nouveau collaborateur.

- Si tu vois d'autres choses étranges fais-en moi part.

Il me remercie une bonne dizaine de fois et je prétexte avoir oublié mon téléphone à la banque et rentre dans le bâtiment. J'ai beau parler souvent avec Carlos, il ignore qu'il y a un gang à l'intérieur de la banque.

Je cours dans les longs couloirs, repasse dans le passage secret et déboule en furie dans le bureau de Rafaël. Il n'y a personne. Mince, où peut-il être ? Je repars en courant, bouscule deux ou trois membres et arrive à bout de souffle dans le bureau de Diego. Rafaël s'y trouve déjà et il y a quatre membres en plus. Si je me souviens bien, ce sont des hommes de terrain. Diego doit sûrement leur confier une mission.

- Que se passe-t-il, Rym ? s'inquiète Rafaël en s'avançant vers moi.

Je pose mes deux mains sur mes hanches pour reprendre ma respiration. La course à toute allure et la panique qui a traversé mon corps ne font pas bon ménage. Tous les regards sont rivés sur moi, ils attendent une réponse. Je m'avance jusqu'au bureau, pose mes deux poings dessus et me tourne vers le patron.

- Je sais où se cachent les Viboras. Je sais où se trouve leur quartier général.

Des bruits de stupeur parcourent la demi-douzaine de personnes autour de moi.

- Comment connais-tu l'endroit ? m'interroge Diego, sceptique.

- Vous avez vos informateurs, j'ai les miens, je réponds simplement.

Moins de personnes connaîtront l'existence de Carlos, mieux ce sera pour lui et pour les informations qu'il me donnera. C'est mon espion personnel.

- Où est-ce qu'il se cache ? intervient Rafaël en se plaçant à ma droite.

- Vous voyez où se trouve les locaux du plus grand opérateur téléphonique du pays ? je demande aux membres présents.

Ils hochent tous la tête.

- Et bien c'est là-bas qu'ils se cachent.

- Ton informateur est fiable ? me demande Diego en fronçant les sourcils.

- Oui, il l'est.

Il l'est parce qu'il m'a donné cette information, à la base, sans que je ne lui ai demandé quoi que ce soit.

- Je vais devoir faire vérifier ton information, Rym, me répond Diego en commençant à pianoter sur son téléphone. Si ce que tu dis est vrai, crois-moi que tu auras une belle promotion.

Je souris, toute fière de moi.

- On va peut-être avoir l'occasion rêvée de détruire ce gang pour de bon, intervient Rafaël, tout sourire.

Il me lance un regard en biais. On sait tous les deux pourquoi il dit ça. C'est ce gang qui a fait exploser l'entreprise de mes parents et qui a tué ma famille. Ils doivent payer pour ce qu'ils ont fait. Nous avons enfin du mouvement de ce côté-là après plus d'un mois sans aucune piste.

- Que fait-on maintenant ? je demande en me redressant.

- Je vais vérifier l'information que tu avances, et si elle s'avère vraie, nous allons préparer un plan d'attaque.

- Cette information est vraie, je répète, tout sourire.

J'ai dit tout ce que j'avais à leur dire. Je quitte donc les lieux, Rafaël sur les talons.

- D'où tu la tiens cette information ? Tu es sortie et un ange est venu te porter le message, rit-il en m'ébouriffant les cheveux.

- Je ne te le dirai pas.

- Mais je suis ton coéquipier, répond-il en faisant la moue.

- Qu'importe, je dis en haussant les épaules. Ça restera mon secret.

Nous ressortons par la pièce secrète.

- Tu pars aussi ? je demande à Rafaël en fronçant les sourcils.

- Oui, je passe la nuit dans ma famille.

Lorsque nous sortons de la banque, nous sommes obligés de repasser devant Carlos, le sans-abri.

- Au revoir, Rym, me dit-il en secouant la main.

Je lui réponds d'un grand sourire et continue ma route, suivie de mon binôme.

- Tu parles à ces gens-là ?

- Ces gens-là sont ce qu'il y a de plus normaux, je rétorque, sur la défensive.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, soupire-t-il.

Je lève les yeux au ciel, je n'ai même pas envie d'avoir ce genre de débat avec lui.

- Tu t'es garée où ? me demande Rafaël.

- De l'autre côté de la rue, il n'y avait plus de place dans le parking privé, et toi ?

- Je rentre directement à pied, ma famille n'habite pas très loin.

Je tourne la tête vers lui. Le mois qui vient de s'écouler m'a rapproché de Rafaël. J'ai une réelle volonté d'entretenir une relation de frère et sœur avec lui, nous sommes réellement amis. Mais devoir jouer les couples lors des missions devient très compliqué. Je reste une fille, et notamment une fille qui ressent un milliard de choses. C'est très pesant de devoir jouer entre tous ces sentiments différents.

Arrivés au bout de la rue, nos chemins se séparent et il me claque un bisou sur la joue avant que je ne tourne dans la ruelle adjacente et que Rafaël ne continue son chemin. Je prends le volant avec une petite boule dans l'estomac. Je vais voir Julio et j'en suis ravie, j'ai même des petits papillons dans le ventre qui pointent le bout de leur nez, mais je dois toujours lui mentir. C'est compliqué de mentir à une personne dont tu espères beaucoup.

- Voilà la plus belle, s'écrit Julio lorsque j'arrive devant le restaurant.

- Tu m'attends depuis longtemps ? je m'inquiète alors qu'il me prend par la taille et claque un bisou sur la même joue que Rafaël un peu plus tôt.

- Une dizaine de minutes.

Je m'excuse et nous entrons dans un petit restaurant du centre-ville de Mexico. En gentleman, Julio a réservé une table et nous nous installons à celle-ci.

- Je meurs de faim, je déclare en jetant un coup d'œil à la carte des menus.

- T'arrive-t-il de ne jamais avoir faim ?

Je rigole en choisissant le repas dont je vais faire la fête en ce début de soirée. Je choisis la simplicité.

- Je vais prendre une pizza, je dis à Julio en reposant le menu.

- Tu sais quoi, je vais en prendre une aussi.

Nos regards se croisent et nous pensons à la même chose.

- On coupe nos pizzas en deux et on fait moitié-moitié ? je demande en levant un sourcil.

- Tu lis dans mes pensées !

- Je lis surtout dans les miennes.

Nous rigolons et passons commande auprès du serveur. Je choisis un thé glacé pour accompagner mon repas et Julio seulement de l'eau. Le repas se passe à merveille. Nous passons la soirée à nous raconter des souvenirs d'enfance qui nous font mourir de rire. Je m'aère l'esprit, je ne pense à personne d'autre qu'à Julio. Je plonge mes yeux dans les siens. Leur noirceur m'envoûte profondément. Qu'est-ce que je l'apprécie !

- Et quel métier souhaites-tu faire après tes études de droit ? me demande-t-il en finissant son verre d'eau.

- Je compte devenir avocate. Je n'ai pas encore trouvé la matière qui me fait vibrer mais je sais que je veux vraiment défendre les gens. Je suis pour la justice dans ce monde !

- Tu défendrais la plus grosse pourriture de ce pays ?

- Je pense surtout qu'on a tous le droit à une défense, c'est un droit constitutionnel. Et je pense aussi qu'on a tous le droit à une seconde chance dans la vie.

La manière dont il me regarde et dont il m'écoute quand je parle me fait sentir toute chose. Je sens mon cœur battre plus fort et mes joues devenir rouges. Ça ne me ressemble pas !

- Tu as encore faim ? je l'interroge en mettant mes couverts dans mon assiette.

- La pizza m'a anéanti, souffle-t-il en posant une main sur son ventre gonflé par toute la nourriture que nous avons ingurgité.

- C'est moi qui t'invite, je me lève en sortant mon porte-feuille.

Il se redresse sur sa chaise en contestant.

- Il faut que tu saches une chose, très cher, je commence en me plaçant à côté de lui. Il n'y a pas de principe d'homme supérieur à la femme dans ma vie. Ça me fait plaisir de payer l'addition donc tu me laisses faire. Merci bien.

Je vois dans le regard de biais qu'il me lance que ça lui plaît que je prenne les choses en main.

- Attends-moi dehors, je lui lance en prenant mon ticket.

Je m'en vais payer notre repas auprès du gérant puis ressort avec deux sucettes dans les mains.

- Le patron du restaurant me les a offertes, je déclare, toute contente, en en tendant une à Julio.

Nous ouvrons nos bonbons et tapons nos sucettes à la framboise l'une contre l'autre avant de les manger.

- Tu es vraiment une fille géniale, Rym, rit-il alors que nous nous promenons dans les rues animées de Mexico.

- Qu'est-ce que tu préfères chez moi ? je le questionne alors qu'il passe sa main autour de mes épaules.

Il réfléchit quelques secondes en regardant devant lui. Il me serre un peu plus contre lui avec son bras musclé. Je me sens si bien à ses côtés.

- J'adore le fait que tu souries et que tu ries tous les jours. Tu es toujours là, à prendre la vie comme elle vient, à rire, à profiter. Tu ne rates aucun moment de ta vie ; tu vis tout très intensément et c'est fascinant. Tu es une grande optimiste et ça fait du bien d'avoir quelqu'un comme ça dans sa vie. Je me sens vraiment chanceux que t'avoir à mes côtés.

Je tourne la tête vers lui. Il est grand et j'adore le regarder d'en bas. Je m'arrête et le fixe avec un petit sourire.

- C'est vraiment gentil ce que tu viens de me dire. Ça me touche vraiment.

Cela signifie que je perpétue les valeurs que ma mère m'a inculquée. Et j'en suis terriblement fière. Et que Julio me dise ça, ça me conforte dans l'idée qu'il y a quelque chose entre nous. Quelque chose qui n'est pas anodin.

- La vie est vraiment belle, je me persuade en attrapant spontanément la main de Julio.

Mon corps est traversée par un sentiment de puissance. J'ai l'impression que là, maintenant, je peux tout posséder. Je me sens libre, je me sens vraie, je me sens moi. Toute entière. Et c'est beau.

- On va dans ce parc ? je demande sans lâcher la main de Julio, à qui ça n'a pas l'air de déplaire.

Je sautille presque sur place tellement je suis heureuse d'être ici, en vie, et de faire tout ce dont j'ai envie, à l'instant où je le souhaite. Nous arrivons dans le petit parc du centre-ville, où nous avons déjà été avec Julio. Je lâche sa main pour courir vers un banc et m'allonger dessus. Mon pompier préféré rigole en s'approchant de moi. Il soulève entièrement mes jambes pour les poser sur ses cuisses tandis qu'il s'assoit. Je me redresse d'un seul coup et me retrouve à quelques centimètres de son visage.

- Je...

Mais les mots ne sortent pas de ma bouche. Nos souffles se mélangent et les papillons dans mon ventre reviennent de plus belle. Aucun de nous deux n'ose bouger. Mes sentiments n'ont pas été aussi mélangés depuis ma relation avec Alejandro. Tous mes sentiments m'emportent ; je n'ai pas vécu cela depuis des années. Je me sens soudain très fragile, très vulnérable. Ça fait tout drôle.

Julio passe sa main derrière ma tête, lentement. Mon regard est plongé dans le sien. Il n'y a plus personne autour de nous. Seules les étoiles observent notre spectacle. Et, comme encouragée par elles, j'avance ma tête vers celle de Julio avant qu'il ne le fasse. Il aime que je prenne les devants, il va voir ce dont je suis capable. Mes lèvres se posent sur les siennes, dans une rencontre explosive, faisant taire tout les sentiments qui hurlent en moi. Un feu d'artifice explose dans ma poitrine. Je me sens pleine et accomplie. Je pose une main sur son épaule et l'autre sur son torse. Je n'ai pas ressenti ça depuis si longtemps. Cette sensation qu'on nous aime pour qui on est ; cette sensation d'être aimée et que nos sentiments sont réciproques. Je vois mon passé partir au loin, il ne viendra plus jamais me hanter.

Mes lèvres refusent de quitter les siennes et nous nous embrassons encore et encore, dans un mélange sucré de fruits rouges. Comme si nous avions attendu ce moment pendant longtemps. J'ai l'impression que mon cœur va exploser et répandre des petits cœurs partout autour de nous. Je vis le bonheur absolu.

À bout de souffle, nous nous écartons de quelques centimètres en souriant bêtement.

- Si tu savais depuis combien de temps j'attends ça, soupire Julio en m'embrassant sur le front.

Je ne réponds pas mais garde mes lèvres étirées. Je me blottis contre lui. J'ai envie que cet instant dur éternellement. Je suis persuadée, au fond de moi, que Julio a été mis sur mon chemin pour une bonne raison. Peut-être pour me permettre de faire de nouveau confiance aux hommes ? Même si notre relation débute dans le mensonge et tout ce que je dois lui cacher, je ne veux pas que ça échoue.

- Est-ce que tu crois en nous ? me demande Julio en brisant le silence de la nuit.

- J'y crois dur comme fer, je souris en l'embrassant à nouveau.

*

Le réveil du lendemain matin est très dur. Nous sommes dimanche mais je dois aller courir pour garder la forme. Mon coach m'a fait tout un programme et je dois me tenir à faire un footing un dimanche sur deux. Je vais le tuer. Littéralement, bien sûr. Je soupire, je suis épuisée. Je suis rentrée tard hier soir. J'ai passé la soirée avec Julio, j'ai passé la meilleure soirée de toute ma vie. C'était génial.

J'attrape mon téléphone et vois un long message de Julio dans lequel il me complimente et réitère ses sentiments à mon égard. Ça me touche et me fait sourire, une nouvelle fois, bêtement. Je m'en vais prier Dieu pendant cinq bonnes minutes où je lui demande de faire en sorte que je sois avec la bonne personne. J'y crois vraiment dur comme fer.

- Mi amor, je t'ai préparé du pain perdu ! s'exclame María lorsque j'entre dans la cuisine.

Sa joie est contagieuse. Elle s'installe en face de moi et nous commençons à prendre notre petit-déjeuner dans la bonne humeur. Je souris comme une imbécile devant mon café. Je n'arrive pas à attendre plus longtemps avant de lui dire :

- J'ai embrassé Julio hier soir.

Son pain tombe dans l'assiette et ses yeux s'agrandissent.

- Ce n'est pas vrai ! J'avais raison, vous étiez faits pour être ensemble. Je suis réellement heureuse pour toi, mi amor.

Elle m'attrape la main et me la serre très fort.

- Profite de ta vie à fond, Rym.

Je n'arrive pas à détacher mon sourire de mes lèvres. Je suis vraiment heureuse. Mais, comme le hasard fait toujours bien les choses, la sonnerie de la porte d'entrée retentit. Je vais ouvrir et tante Izabel me tombe dans les bras.

- Bonjour ma chérie ! Comment vas-tu ?

Mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, María déboule dans le hall en hurlant.

- Rym et Julio sont en couples !

- C'est pas vrai ? hallucine ma tante en claquant une bise à ma gouvernante. Depuis quand ?

- On s'est embrassé hier soir, je soupire face à leur excitation hors du commun.

- Mamamia ! Qu'est-ce que je suis contente pour toi ! s'écrit tante Izabel en me reprenant dans ses bras. Julio est un garçon génial, je l'adore !

Elle continue de faire son éloge avec María pendant bien cinq minutes avant que je ne puisse lui demander ce qu'elle fait chez nous, aussi tôt.

- J'ai eu une insomnie, je n'ai pas réussi à dormir. Nous gardons chez nous les deux enfants de ma meilleure amie qui est parti en thalasso pour un week-end avec son mari. Et l'un des gosses veut absolument jouer au Monopoly. Puisque je suis réveillée, je suis passée. Ça m'a fait ma petite promenade matinale ! s'enthousiasme-t-elle.

- Il est chez nous ce jeu là, non ? je demande me rappelant qu'elle nous l'avait prêté.

- Et me voilà pour le ramener à la maison !

Nous rigolons puis le cherchons dans le salon. Ne trouvant pas le jeu de société, nous montons toutes les deux à l'étage.

- Regarde dans les placards de ma chambre, je vais dans celle d'Anastasia.

J'entre dans sa chambre qui me paraît de plus en plus froide. Je fais le tour de la pièce, je fouille dans les placards. Rien. Je passe devant la bibliothèque pour regarder dans son immense armoire lorsqu'un détail attire mon attention. J'ai lu absolument tous les livres de la petite bibliothèque de ma sœur. Sauf qu'un livre, qui n'a aucun titre, ni aucune inscription quelconque, m'arrête dans mon élan. Je n'ai jamais vu ce livre de ma vie. Je le sors de la bibliothèque et l'inspecte. C'est une livre de deux cents pages, je dirai. Toute la couverture est couleur or et rien n'est inscrit dessus. Je l'ouvre, par curiosité, et ce que j'y trouve me laisse perplexe. Je vois la quasi-totalité des pages écrites à la main, certaines sont même datées. L'année « 1988 » est inscrite sur l'une d'elles. Puis, je comprends quel est ce livre. C'est le journal intime de ma mère qu'elle a écrit durant toute sa vie. Depuis quand ma mère a-t-elle un tel journal ? Et que fait-il dans la chambre de ma sœur ?

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