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37. La lecture est un art, la sieste aussi

- Abygaël -

Julia : "Rassemblement des membres du Club ce soir à 19h à la bibliothèque." de Jonathan.

Je la remercie en quelques mots avant de ranger mon téléphone.

Encore une soirée de foutue. Je n'ai vraiment pas d'occasion de me rapprocher des filles.

Nicolas regarde par-dessus mon épaule, lui aussi préoccupé par autre chose.

- Tu attends ton prince charmant ? chuchoté-je en levant un sourcil.

Il me tape le bras, aussi embarrassé qu'une collégienne amoureuse. Son aura orange semble rugir de sa teinte piquante. La simple vue de son manteau tonifiant insuffle en moi une dose de bonne humeur.

Il tourne le dos au comptoir, et j'en profite pour tester l'efficacité de mes médicaments.

- Mon preux chevalier attendra dans sa tour, parce que la princesse doit préparer un latte pour la table trois.

Les premiers jours, tout ce que je pouvais distinguer se limitait à des formes abstraites, incolores et presque transparentes.

Nicolas verse la boisson chaude dans la tasse, un arôme de vanille et de café accompagne la vapeur.

Puis, des couleurs ont commencé à peindre ma seconde vue, me permettant ainsi de déterminer la réelle nature de mes colocataires.

Le serveur porte la commande à la bonne table, certifiant sa cliente d'un sourire professionnel.

Aujourd'hui, je suis désormais capable de dénombrer les perturbations observables, comme au bon vieux temps.

Nick se replace derrière le bar, plante ses coudes sur la table et ses yeux presque noirs dans les miens.

Des grésillements, des tremblements, parfois des pulsations nettes viennent brouiller le flux uniforme des auras.

- Bref. Comment ça se passe avec elles, depuis la prémonition de l'autre Sibylle ?

Celle de Nicolas est parfaite pour s'entraîner à relever les changements de radiations. Il n'a jamais réussi à dissimuler ou à contrôler ses sentiments, ou n'a jamais voulu le faire.

L'orange qu'il arbore est souvent associé à sa créativité et son sens de la communication, il est vrai qu'il est porteur d'optimisme et d'ouverture d'esprit.

- Il faut vraiment que t'enquêtes sur les causes de sa vision, et que tu les suives de près pour les recruter.

Bien que son aura soit révélatrice sur son bon fond, Nicolas peut vite être nocif en cas d'émotion forte ; c'est une couleur très vive qui doit être utilisée à petite dose.

- Elle m'écoute pas ! Biby, ton regard absent est sûrement subjugué par mon impériale magnificence, mais connecte tes neurones et réponds-moi.

Elle représente le dynamisme, il ne faut donc pas se priver de le côtoyer. C'est une qualité, d'autant plus que Nicolas est excellent en manipulation positive.

- J'ai pensé à un truc... Eh, tu le fais exprès ! T'es en train de sourire bêtement là !

Parfois même, sa bonne humeur devient contagieuse et elle nous parasite de telle sorte qu'on ne puisse rien lui refuser.

- Bon c'est décidé, tu les invites ici. Je peux pas te laisser gérer ça toute seule alors que tu es à un stade larvaire. Présente-les-moi et je m'occupe de soutirer des informations.

- Gné ?

***

Le soir, je me rends à la bibliothèque. Plusieurs personnes sont déjà là, dont Jonathan. Je vais à sa rencontre.

- Salut, merci de m'avoir prévenue !

Aucune réponse. Il tire une drôle de tête, tiens. Je suis pourtant certaine qu'il m'a entendue, ses yeux se sont arrêtés sur moi pendant quelques secondes avant qu'il ne continue à jeter des coup d'œil autour de lui.

Je suis son regard qui inspecte la grande salle où résonne le moindre murmure. Les rayonnages grimpent jusqu'au plafond, des livres s'étalent à perte de vues, tous soigneusement rangés à leur place.

Des tables rondes parsèment la bibliothèque, entourées de quelques fauteuils clairs. Le grand espace à été aménagé pour accueillir plusieurs classes à la fois, et notre petit club peut éventuellement se perdre parmi les centaines ouvrages.

Tout le monde s'exclame en voyant arriver les aînés du Club avec des sacs de courses. Je me tourne vers l'entrée. En quel honneur nous dérangent-ils en pleine soirée ?

Avant même qu'on ne puisse leur poser la question, ils s'expliquent :

- C'est juste histoire de faire la fête de bienvenue. Alors gloire à vous, les première année !

C'est une agréable surprise, et l'occasion idéale de faire connaissance avec les autres membres. Enfin, c'est toujours mieux que de ranger cette bibliothèque aux dimensions anormales.

Dans notre club, nous sommes généralement affectés à des tâches précises chaque semaine. Nous avons donc peu d'occasion d'être tous réunis pour parler d'autres choses que le rangement des dossiers dans la réserve ou la distribution des rôles.

Du coin de l'œil, j'observe la réaction de Jonathan. Il n'a pas vraiment l'air du même avis. À vrai dire, il a encore plus mauvaise mine qu'à mon arrivée. J'aurais juré l'avoir entendu grogner.

- Tu n'aimes pas les fêtes, peut-être ?

Son regard bleu se perd au loin, tout comme ses pensées.

- C'est juste que j'ai dû rater un autre club pour venir à cette réunion...

Quel genre de club réunit ses membres à 19h ? Il me semble que le règlement indique que, sauf autorisation spécifique, l'horaire maximal est 18h30.

- De quel club tu parles ?

Il paraît soudain gêné. Ses paupières clignent plusieurs fois et ses yeux retrouvent un peu d'éclat. Réveillé par ma question, il se détourne.

- Oh, rien. Juste un entraînement de football supplémentaire.

Je le regarde s'éloigner en sortant son téléphone, sa tête blonde disparaît derrière le rayon des encyclopédies. La soirée improvisée commence et peu de personnes se soucient de l'endroit calme où nous sommes censés être.

Je fais de nombreuses rencontres, bien que je ne retienne que certains noms.

Alex, qui a une coupe à la garçonne, ne s'est inscrite que pour combler les vides de son emploi du temps. Une hyperactivé embêtante, on dirait.

Louis est quant à lui un maniaque de l'hygiène, il préfère vérifier par lui-même la qualité du nettoyage de l'université.

Il y a aussi Candace, avec ses drôles de lunettes jaunes, qui veut faire de nouvelles rencontres. Elle s'est dit que ce club parmi tant d'autres serait, je cite, "chouette".

Après avoir brièvement discuté avec tous les membres du club, je m'assois à une table, décidée à réfléchir à ma mission.

Je ferme les yeux, fatiguée et à la recherche de concentration. Je pose la tête dans mes bras, à moitié couchée.

Comment faire ?

Elles n'ont pas parlé de la vision depuis. C'est évident qu'elles ne souhaitent pas que je sache de quoi il est question. Laurel a gribouillé une page entière du carnet d'Hannah, c'est impossible qu'aucun indice intéressant n'ait été relevé par la Chasseuse.

Julia continue à me parler, mais il a des moments où elle fuit mon regard et d'autres où elle est complètement ailleurs. Et quelque chose me dit que ce n'est pas seulement le Loup qui accapare son esprit.

Je ne peux rien faire d'autre qu'attendre de gagner la confiance de Julia. À en croire l'affection qu'elle me porte, ça ne risque pas d'être trop difficile de connaître les détails de sa prémonition.

Il me faut juste un peu de patience, et je dois croiser les doigts pour ne pas que la vision se réalise avant que je n'aie l'opportunité de m'impliquer avec elles.

Hé !

Mes yeux refusent de s'ouvrir. Ma tête est bien installée dans mes bras confortables. Mes épaules se détendent. J'ai à peine le temps d''insulter mon manque de sérieux que je m'endors.

***

La bibliothèque surplombe la petite pièce, assombrie par l'ombre des immenses commodes. Les pâles flammes qui ornent les bougies tanguent au moindre grincement du parquet. Posées sur la table, elles tentent de réchauffer la salle glacée par le vent extérieur.

Les craquements irréguliers de mes propres pas ne manquent de m'effrayer à chaque mouvement. Je prends soin de ne pas marcher sur les lattes de travers, là où les échardes venimeuses se tiennent prêtes à lacérer la plante de mes nus pieds.

Les géants de bois me surveillent, dont la faible lueur des bougies n'éclaire pas le sommet. Une odeur de papier, amère et douce à la fois, embaume l'air humide et froid. Enivrée par cette senteur irrésistible qui flotte jusqu'à moi, je m'arrête.

Je lève la tête, affrontant le meuble titanesque. Sur la pointe des pieds, je me grandis autant que je le peux pour atteindre l'étagère qui m'intéresse. Le bout de mes doigts agrippe l'objet, coincé entre deux autres de ses semblables.

Il est d'un brun tanné, pareil à certains vêtements très couteux. Sur le côté, des petits traits plus ou moins espacés se succèdent. Les signes inscrits sont de la même couleur brillante que mes yeux, et c'est ce qui a attiré mon attention.

Au moment où je tire l'objet à moi, je perds l'équilibre et l'entraine dans ma chute. Les bougies fanent un court instant, avant de fleurir à nouveau. Je me retrouve par terre, juste à côté d'une planche piégée. Les mains pressées contre la poitrine, je reprends doucement mon souffle.

- Toi, ça va ? Il faut faire attention...

Il accourt, le front barré par un ride d'inquiétude. Me prenant par les bras, il me relève avec soin.

- Oh, tu as choisi un livre.

Je hoche la tête. Le livre a atterri sur mes genoux. Il est beaucoup plus lourd que ce je pensais. Je passe mon bras dessus, soulevant un nuage de poussière.

- Mais tu ne sais même pas lire ! tousse-t-il.

Je le dévisage, sans comprendre. Lire ? Le garçon sourit, une petite dent pointue dépasse de ses lèvres.

- C'est pas grave, je t'apprendrai. Je t'apprendrai tout.

***

L'émergence est assez violente : c'est un bris de verre qui me ramène à la réalité. J'entrouvre les yeux, tout de suite agressée par la lumière blanche et les éclats de voix. Je les referme avant de les frotter doucement, de peur que mes lentilles s'échappent.

Je me relève tant bien que mal, encore dans les vapes. Mon corps engourdi titube jusqu'à rejoindre les autres. La micro-sieste ne semble avoir duré que quelques minutes, tout au plus, mais elle m'a bien assommée. J'ai vraiment besoin de dormir.

C'est Candace qui m'a réveillée en cassant un bol. Et les autres l'applaudissent, tandis qu'elle rougit en souriant, embarrassée. Louis s'affaire à ramasser le moindre bout de verre, Alex tente de rassurer la maladroite à la monture fluorescente qui s'est légèrement entaillée l'index.

Tout le monde est réuni autour d'elle, ayant trouvé un nouveau sujet de conversation. Tout le monde, sauf Jonathan. Je ne l'ai pas revu depuis le début de la fête. Je finis par le trouver près des boissons, indifférent à l'incident du bol de chips.

Il est seul, les yeux rivés sur son portable.

- Alors tu n'aimes décidément pas les soirées de ce genre ? l'interpellé-je.

Il met plusieurs secondes à détacher son attention de son écran mais finit par répondre.

- Je n'aime pas les endroits où il y a beacoup de monde.

Non seulement il ment, vu ses yeux qui regardent à gauche, mais en plus il a mal choisi son excuse. On est peu nombreux dans cette immense bibliothèque, il n'a rien d'oppressant. Encore moins pour un membre particulièrement populaire d'un club de sport collectif.

Jonathan est encore contrarié d'avoir manqué son entraînement. Pour lui changer les idées, je prends deux verres en plastique et lui demande ce qui lui ferait plaisir.

Il pointe du doigt la bouteille de jus. Après avoir descendu plusieurs gobelets, le sportif sort sur la terrasse. Car oui, il y a même une terrasse dans la bibliothèque de cette université - qui, au passage, se situe au troisième étage avec une vue imprenable sur la forêt et un bout du centre-ville.

Intriguée, je le suis. Le ciel, marqué par l'absence du croissant lunaire, est voilé d'un rideau noir aux reflets d'étoiles brodés avec minutie par le temps.

- Ah, t'as pas chaud ? demande-t-il, de meilleure humeur.

Qui aurait cru qu'une simple boisson aurait pu le défroisser aussi facilement ?

- Non, je trouve même qu'il fait frisquet...

Et c'est bien vrai, j'ai dû prendre ma veste et les quelques autres personnes sorties pour fumer - tiens, c'est pas interdit ça ? - en ont fait autant. La nuit est tombée et l'air s'est rafraîchit.

- Ça m'arrange pas de rater ça, tu vois ? reprend-il à ma grande surprise. C'est vraiment important pour moi d'y aller.

Il m'a pourtant dit que ce n'était qu'un entraînement. Je savais bien qu'il y a quelque chose qui cloche dans son attitude.

- Alors, il y a un club à 19h ?

Il me regarde, surpris, comme s'il venait de dire une bêtise. Jonathan se passe la main dans les cheveux.

- Euh, ouais... Enfin, c'est autorisé je crois.

Ensuite, il soupire. Il se comporte bizarrement depuis un moment, c'est plus encore suspect que son attitude du début. Il s'étire et baille.

Et si je l'interrogeais ? C'est l'humain de la bande, il n'a aucune raison de se méfier de moi. Julia et lui sont très proches, il doit bien savoir quelque chose.

- Hum, alors... t'en penses quoi de la dernière vision de Julia ?

Le mortel dirige son regard vers moi, pivote avec la bouche ouverte. Le bleu de ses yeux s'éteint, ses iris ternissent à vue d'œil.

- La... quoi  ?

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