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35. Billes et première danse

- Javannah -

- Ça ne t'ennuie pas de faire toujours le même entrainement en boucle ?

Cela fait une dizaine de minutes qu'Amélia a cessé de s'exercer, et me regarde, assise sur une souche d'arbre, en mordant dans sa barre de céréales.

-  Je veux dire, on fait des pompes, de la course, et encore des pompes.

Ma partenaire n'a visiblement pas remarqué que son avis m'importait peu. Je réprime un soupir, et tente tout de même d'être agréable.

- As-tu un moyen de rendre cela plus ludique ?

À peine essoufflée, je me relève et Amélia se précipite sur son sac de sport, abandonnant son goûter sur place. Après plusieurs secondes de recherche acharnée poncutées de quelques injures, elle en ressort un petit boîtier rose.

Je regrette déjà ma question. C'est bien la première fois que quelqu'un m'oblige à danser.

Une musique rythmée s'élève peu à peu dans les arbres, une mélodie gorgée de culture et d'histoire fait résonner l'air automnal.

Amélia se met à chantonner, ses bras et ses jambes déjà envoutés par le chant irrésistible. D'un geste de la main, elle m'invite à l'imiter. Malgré la cadence endiablée, mes pieds hésitent et mes poignets ne bougent pas assez.

- Je suis ridicule.

Le tempo semble s'accélérer à chaque note, et mes mouvements beaucoup trop mécaniques m'empêchent de suivre les instructions de la danseuse.

- Mais non, tu te débrouilles bien ! Mais ça serait encore mieux si tu te décoinçais un peu, si tu vois ce que je veux dire.

- Je... Ce n'est pas mon domaine, abandonné-je. Je n'y gagne rien, les pompes et la natation font tout autant travailler les muscles.

Les mains sur les hanches, Amélia me lance un regard de défi.

- Alors toi, il te faut toujours une motivation pour faire quelque chose. Et si je te disais que cette musique est utilisée dans les évènements importants des Chasseurs depuis des décennies ? C'est de notre sang, Javannah !

Mes membres se crispent. Non seulement cet air appartient à mon héritage, mais je n'ai même pas pu le reconnaître et encore moins réussi à danser.

- Je veux bien essayer.

Elle m'ordonne alors de fermer les yeux et de ne prêter attention qu'aux percussions. Tout ce qui est lointain reste lointain, mon ouïe trop fine s'aiguise et je mobilise toute ma concentration, oubliant les oiseaux et le vent, les voitures et les passants.

Il n'y a plus que la musique et moi. Les voix, les grands tambours et moi. La mélodie et mon cœur.

Bientôt, chaque son s'insinue en moi, et réveille toutes les parcelles de mon corps. Une vive chaleur témoigne de la coordination entre mes battements et la pulsation enivrante qui ne semble faire qu'un avec mon énergie.

Le regard admiratif d'Amélia m'encourage à ne plus la copier. Je me mets à danser librement, effectuant des pas que mon instinct me dicte, traçant le chemin d'une feuille perdue dans les souffles de la saison.

Quelques minutes de plus ont suffit pour m'essouffler. Je suis pourtant capable de courir plusieurs kilomètres sans ressentir la moindre fatigue.

Nous nous étirons une dernière fois pour conclure notre séance de sport.

- Amélia, comment as-tu appris que tu étais une Chasseuse ?

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Je l'ai toujours su.

Je baisse aussitôt les yeux, confuse par la naïveté et la simplicité de ma question. Bien sûr, je suis un cas à part.

C'est donc ainsi que procède les familles de Chasseurs normales. Si Christian n'avait pas emménagé à Blue River, je n'aurais sans doute jamais pris connaissance de la vérité.

Christian : Passe me voir dans mon bureau après ton entrainement. Et ne t'inquiète pas, nous serons seuls. Bonne après-midi à toi, Hannah !

Je ne le dirai jamais assez, mais cet homme a changé ma vie.

***

Depuis mon plus jeune âge, mon entourage n'a cessé de me dire que j'étais mature. Je suis sans doute la seule à avoir remarqué mon incroyable puérilité.

Certes, je suis obéissante et instruite, mais cette envie de rébellion qui traverse l'esprit des jeunes adolescents a été particulièrement efficace sur la jeune fille que j'étais.

À cette époque-là, je n'étais encore qu'une élève studieuse et coincée. Enfin, je n'ai pas réellement changé entre temps, maintenant je suis studieuse, coincée et musclée.

- Assieds-toi, j'arrive.

Je m'installe sur une chaise pliable dans un coin de la pièce et l'observe travailler. Ses cheveux décoiffés s'agitent au moindre mouvement. Il remonte ses lunettes sur son nez, des montagnes de dossiers l'entourent.

Ce n'est pas une très grande infirmerie, contrairement à ce que l'on pourrait s'imaginer. Ce cabinet trop petit est peut-être expliqué par la clinique située à quelques rues d'ici.

Les quatre murs contiennent difficilement deux lits simples et un bureau. Des armoires vitrées et une bibliothèque occupent le reste de la place.

Christian se gratte le menton, l'air pensif. Il parait fatigué, et sa barbe de quelques jours renforce cet aspect. Il signe un dernier document avant de se lever.

Une mèche brune lui tombe sur les yeux. Je l'écarte délicatement tandis que son regard troublant s'accroche au mien.

- Comment s'est passée ta journée, Hannah ? murmure-t-il en me prenant les mains.

C'est un spectacle toujours aussi fascinant de contempler ce magnifique contraste entre le bleu de son iris et l'auréole jaune qui entoure sa pupille. Par moments, cette seconde couleur semble s'imposer, d'autres, on ne peut à peine la distinguer.

Je souris lorsqu'il passe ses doigts dans mes cheveux, que j'ai pris soin de détacher pour lui.

- Aujourd'hui, j'ai dansé.

Il lève un sourcil en m'interrogeant du regard. À chaque fois que je plonge dans cette mystérieuse mer aux nuances envoûtantes, mes sens s'éveillent comme au premier jour.

***

- Mlle Lecter, vous pouvez mieux faire.

Des exclamations étouffées s'élèvent alors que je fronce les sourcils au-dessus de ma copie. Seul et unique commentaire : "Assez bien".

- M Cutenoy, un magnifique hors-sujet ! continue le professeur en rendant les compositions.

Les autres élèves éclatent déjà de rire, nous oubliant, ma médiocre note et moi. Jonathan tire la révérence en récupérant son torchon, au plus grand bonheur de la salle de classe qui ricane encore plus fort.

- Mlle Timarley, quelle agréable surprise ! Peut-être que vos séances de manucure en cours d'histoire sont plus efficaces que des révisions acharnées, ajoute M Brahms.

C'est à moi que cette pique s'adresse, comme en témoigne son coup d'œil discret. Je vaux bien plus que ça. Nous le savons tous les deux, tout le monde le sait. Javannah Lecter est toujours dans l'excellence. Et certainement pas en dessous de Laurel Timarley.

La sonnerie retentit alors que le professeur Brahms termine sa distribution. Le troupeau de lycéens se précipite dehors, certains poussant des cris d'animaux, d'autres bousculant les plus menus.

- Javannah, j'aimerais m'entretenir avec vous s'il vous plait.

Je serre la mâchoire en rangeant mes affaires. Ce nouvel enseignant est typiquement le genre à apprécier humilier les élèves en public, puis vouloir encourager avec des discours bateaux.

- Je vois à votre visage que mes cours vous plaisent beaucoup, commence-t-il avec un sourire froid, mais ce n'est pas une raison pour que vous soyez de mauvaise humeur à cause d'un simple devoir.

Je lui tourne le dos, toujours en train de remettre mes cahiers dans mon sac.

- Ce n'est pas un simple devoir , comme vous le dites si naturellement. Je n'ai jamais eu de-

- Vous ne m'aviez jamais eu avant. Je viens d'arriver dans ce lycée et l'année scolaire vient de débuter. Il vous faut un temps d'adaptation, comme tous les autres.

Je jette ma sacoche sur mon épaule et fais volte-face.

- Laurel n'en a pas eu besoin visiblement.

Pour toute réponse, il se met à rire. C'est un rire amer, jaune et sans joie, destiné à m'énerver. Je détourne la tête en grinçant des dents.

- Ecoutez , vous êtes trop théorique. Soyez plus libre dans votre esprit, osez vous exprimer ! Je ne note pas les mots, mais les idées. Vous ne gagnerez rien à apprendre les cours, il faut les comprendre. Vous en êtes capable, je le sais.

Je le sais aussi, pourtant j'ai tant travaillé... Je tente de le défier du regard, ne trouvant aucune réplique intelligente.

C'est alors qu'une soudaine vague de nostalgie m'assaillie à l'instant où mes pupilles rencontrent les siennes. L'irrésistible souvenir des billes de mon enfance émerge. Plus particulièrement une, que j'aimais contempler à la lumière du jour.

Son verre était d'un bleu céleste, où dansait un voluptueux feu follet. Et cette même lueur brille dans les yeux de mon professeur d'histoire. Ses iris sont d'une telle intensité que mon jouet semble en être une pâle copie.

Je franchis la porte avec un léger sourire aux lèvres, ne cessant de penser aux couleurs du soleil qui illuminent ses yeux si particuliers.

Lorsque que je me retourne, il me salue d'un sourire.

- Bonne après-midi à vous, Mlle Lecter !

Je quitte la pièce, toujours perdue dans les méandres de son regard.

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