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34. Exorcisme et chocolats

- Nicolas -

Je lève la tête pour vérifier l'adresse. Un panneau noir affiche avec une écriture dorée :

Cabinet MASHT

Mon père a contacté Corey la semaine dernière et celui-ci lui a demandé de venir en personne pour discuter "d'affaires personnelles". Papa Ours est très occupé - surtout très flemmard - c'est pourquoi j'y vais à sa place.

Le cabinet se situe à l'étage. Je monte lentement les marches en prenant le temps d'admirer le décor.

C'est un vieil appartement, ça se sent. La tapisserie qui devait être rouge à une certaine époque a viré au brun bizarre.

L'escalier mène à une porte d'entrée, où le nom de famille de Corey figure une nouvelle fois. Comme il est indiqué sur le petit écriteau, je sonne et entre.

Une étrange odeur d'encens envahit tout de suite mes narines. Elle est tellement forte que je plisse le nez. C'est pas mon truc, les parfums.

Les murs sont totalement bleus. Même les portes arborent cette couleur. Si je me souviens bien, Naomi m'a dit un jour que les Humains croyaient que le bleu éloignait les mauvais esprits.

Comme si un foutu spectre allait s'attarder sur une couleur ! Parfois je me demande vraiment comment les gens d'ici font pour être aussi sous-développés (pour ne pas dire bêtes).

L'appartement est relativement petit, un court couloir donne sur quelques portes. Il y a des attrapes-rêves un peu partout, et les sols sont entièrement recouverts de tapis à motifs amérindiens. Bonjour l'ambiance !

Et moi je suis encore sur le paillasson, la bouche entrouverte, à contempler les drôles de tableaux qui auraient tout aussi bien pu être peints par des fous en asile psychiatrique que ma sœur.

Je trouve sans problème la salle d'attente, qui est en fait la première porte à droite. Surprise : encore du bleu ! Cette couleur commence à me rendre fou.

À première vue, on aurait dit un beau bleu ciel. Mais après avoir passé quelques minutes dans ce cabinet, cette teinte me parait de plus en plus sombre, j'ai l'impression qu'elle alourdit mes épaules. Foutu Corey, et dire que c'est ma couleur favorite.

Je m'assois sur une chaise grise, et sors mon téléphone pour envoyer une photo de ce drôle d'appartement à ma sœur. Naomi me répond immédiatement.

Naomi : En espérant que tu reviennes en vie frérot... Vu le décor, il doit être habillé en chaman, nan ?

Corey avec des plumes sur la tête, une peau de bison sur le dos en train de fumer le calumet de la paix.

J'éclate de rire en imaginant la scène pile au moment où une femme pénètre la salle d'attente.

Elle me regarde bizarrement tout en prenant place sur le siège adjacent à mon siège.

Elle n'a pas l'air en forme. Ses cheveux poivre et sel partent dans tous les sens, ses yeux encore plus cernés que ceux d'Aby me regardent de temps à autre alors que ses bras squelettiques serrent désespérément une petite boîte.

Pitié, ne me dites que c'est une urne funéraire. Ne me dites pas que c'est les cendres de son pauvre mari.

Merde, c'est flippant. Je remarque enfin le lourd silence qui règne dans le cabinet. C'est bizarre, Corey n'est pas là ?

Tout à coup, un cri déchirant sort de la pièce d'à côté. Je bondis littéralement.

- Qu'est-ce qui se passe, bordel ? demandé-je à la veuve qui n'a pas bougé d'un pouce.

Son expression change en m'entendant jurer, mais elle n'en perd pas son calme.

- Rasseyez-vous, jeune homme, répond-elle d'une voix cassée. C'est votre première fois ?

Je hoche la tête en reposant doucement mes fesses là elles étaient une minute plus tôt. Ouais, première et dernière fois.

- Alors vous vous habituerez, dit-elle simplement.

Je croise les jambes, définitivement mal à l'aise. Tout ça pour les beaux yeux de Corey.

***

Après une bonne demi-heure d'attente, j'entends le bruit d'une porte qui s'ouvre et des échos de voix me parviennent. On dirait que ce satané rendez-vous touche enfin à sa fin.

Corey apparait dans l'encadrement de la porte. Mes poils se hérissent alors que sa magnifique silhouette se présente à moi. Il n'est pas habillé en indien, il porte encore un costume intégralement noir qui le met tellement en valeur.

Son regard captivant balaie la petite salle d'attente avant de se poser sur moi. Il fronce les sourcils en me reconnaissant.

- Vous ?

Je mets quelques instants à répondre, en laissant résonner sa voix suave.

- Oui, moi, dis-je en me levant, un peu agacé.

Il n'est pas content de me voir ou quoi ? Aussi blasé et grave que d'habitude, il grogne dans sa barbe inexistante avant de s'adresser à moi.

- Suivez-moi. Madame, je suis bientôt à vous, ajoute-t-il à l'attention de la vieille folle.

Cette dernière lui fait un sourire frelaté. Je lui grimace quelque chose de similaire avant de me précipiter derrière Corey, heureux d'enfin schtroumpfer la pièce trop bleue à mon goût.

Nous pénétrons dans son cabinet et je rejoins le centre de la pièce en trébuchant sur les tapis qui jonchent tels des cadavres d'animaux. Je n'ai pas envie de savoir s'il s'agit bel et bien de peau de mouton ou tout autre herbivore puant.

A ma grande surprise, la pièce est sobre. Cette fois-ci, pas de bleu. Il s'agit d'une chambre on ne peut plus banale de psychologue. À part les fourrures et les bougies beaucoup trop nombreuses à mon goût.

L'imposant bureau derrière lequel s'installe Corey semble avoir le même âge que le bâtiment lui-même. Plusieurs toiles représentant les symboles du chamanisme remplissent les murs de la grande pièce.

Même si mon esprit semble plus léger depuis que nous avons quitté cette salle d'attente à l'atmosphère oppressante, les petites marques de griffure sur le sol m'inquiètent. Je suis persuadé d'avoir vu une affiche interdisant les animaux dans l'enceinte de l'immeuble.

- Qu'attendez-vous ? Prenez place.

Je cligne lentement des yeux, et comprends ses paroles grâce à sa main qui pointe les fauteuils rouges devant moi. Le cuir crisse sous mon poids et la chaleur qui se dégage sous mon fessier m'écœure. J'aurais dû choisir l'autre sofa.

Je lève les yeux et plonge dans ses iris lumineux. Il a l'air fatigué, mais pas seulement par sa journée de travail. Malgré l'absence de cernes, son épuisement me parait évident. Qu'est-ce que cet humain désagréable peut bien faire de si exténuant ?

Pourtant son beau visage est serein, et pas une ride ne le froisse. Il ne laisse pas paraître son stress, même si ses stylos mordillés traduisent une violente anxiété.

Et à mesure que je contemple ses yeux, mon corps s'apaise et mes membres se détendent. Son air sévère et calme bride toutes mes énergies négatives.

Nan j'rigole. J'ai des gaz.

Au fond, l'ambiance morbide ne me gêne pas. Tant qu'il est là, plus rien ne me dérange.

Vous suivez bien les aventures de Princesse Nicolas, ne partez pas.

Je n'ai plus de shampoing, et alors ? Corey doit être harassé par son boulot.

Ma sœur est encore entré dans ma chambre, et alors ? Corey doit gérer des centenaires tarées.

C'est à moi de faire la vaisselle, et alors ? Corey doit faire semblant de parler à des morts.

Pour une fois, je n'ai pas envie de me plaindre. Je veux écouter les problèmes de cet ange vêtu de noir.

Je ne sais pas combien de secondes ou de minutes se sont écoulées avant qu'il ne se racle la gorge mais le retour à la réalité est tellement violent que mon sac en papier m'échappe.

Ah.

Quel sac en papier ?

Eh bien celui dont j'avais oublié l'existence, tout simplement.

- Monsieur Redtail, je pense que c'est une bonne chose que vous ayez décidé de venir à la place de votre père.

- Ah oui, et pourquoi donc ? Tu... Vous aviez demandé à voir mon père, pourtant.

Je me penche en avant pour prendre la petite boite que contient mon sac.

- Il est vrai, mais finalement je préfère me renseigner avant d'ag-... Qu'est-ce que c'est ?

Je pose l'assortiment de chocolats sur le bureau et le pousse vers lui.

- C'est de la part de Papa. Pour s'excuser de son absence.

Un sourire enfantin s'affiche sur son visage, désormais débarrassé de son expression blasée habituelle.

- Il ne fallait pas...

Dans un autre contexte, j'aurais surement craqué pour sa réaction si mignonne. Mais dans ce contexte-ci, je réprime un énorme fou rire.

C'est ce qu'on appelle un cadeau empoisonné. J'ai choisi les chocolats fourrés au café les plus amers qui puissent exister.

Sa pauvre petite langue va en pâtir, je m'en régale d'avance ! Ca lui apprendra à me manquer de respect.

Parfait, Corey ne quitte plus la boite de sucreries au cacao des yeux.

- Je disais donc que votre père aurait éventuellement besoin d'une thérapie.

Ah ?

Cette fois-ci, je ricane ouvertement. La mâchoire de l'auto-proclamé exorciste se crispe et je devine son agacement. Mais rien à faire, je me tiens le ventre en tentant de me calmer.

J'aurais jamais pensé que ce Corey si sérieux pouvait être un magouilleur. Ah, les religieux de nos jours...

- Et en quel honneur ? demandé-je, entre deux crises de rire.

Le bel homme serre les poings et soupire. Quel jeu d'acteur !

- Ce serait au sujet de votre mère.

Je me raidis instantanément.

- Ma mère ? Comment ça ? soufflé-je

Il me regarde droit dans les yeux. Et pour la première fois, la lueur déterminée de ses pupilles me fait frémir.

Et avec un sourire satisfait, il inflige le coup de grâce :

- C'est bien le fantôme de votre mère qui hante votre père, n'est-ce pas ?

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