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32. Zander Karjov

- Julia -

Abygaël pénètre à peine la salle de classe qu'Hannah me tire en arrière. Les filles m'emmènent un peu à l'écart. Javannah me prend par les épaules et plante ses yeux gris dans les miens, verts. Laurel sort son petit miroir de poche. Je sais déjà ce qu'elles vont me dire.

- Te souviens-tu de ce dont nous avons discuté ce matin ?

Et voilà. Comment pourrais-je pu oublier ? C'est la troisième fois qu'on me pose la question. Je me demande à quel point elles pensent que je suis naïve et insouciante.

- Surtout, pas un mot à Aby, renchérit Laurel, en s'étalant une couche de rouge à lèvres supplémentaire sur sa belle bouche.

Je hoche la tête, lassée de leurs recommandations répétitives. Je repousse les mains crispées d'Hannah encore accrochées à mes bras.

- Et laissez-moi vous le redire, je ne comprends vraiment pas pourquoi je ne dois pas en parler à Aby.

Le regard d'Hannah change subitement à l'évocation de notre colocataire, et quelque chose de sombre semble croitre en elle. Je détourne mon regard, attristée.

Aby n'a rien fait pour mériter ce traitement de la part des filles. Et cette sorte de haine éprouvée par Javannah est ridicule.

À moins qu'il se soit passé quelque chose lors de ma vision...

Mais Abygaël est surement la plus renseignée d'entre nous et donc la seule susceptible de nous éclairer sur le sujet. C'est bien trop difficile d'aller voir Christian sans provoquer de rumeurs bizarres. Enfin, c'est ce que Javannah dit. Mais j'ai plutôt l'impression qu'elle ne veut pas que je passe trop de temps avec lui.

Hannah soupire et ne répond finalement pas à la question.

- On parlera de ça plus tard, tranche Laurel en tirant sur le sac de son amie. Et Julia, n'oublie pas tout ce que t'as dit Chris !

Je les regarde s'éloigner avant de rejoindre ma place habituelle. Ça s'annonce mal.

Aby se balance sur sa chaise jusqu'à cogner ma table.

- Eh ! 'Parait que y'a du rôti à la cantine !

Et le pire, c'est que je n'ai même pas pu m'en réjouir.

***

- Je préfère vous prévenir, Mlle Hastings, je n'ai jamais eu d'élèves de votre genre. ça risque d'être un peu trop académique, veuillez m'excuser. J'espère que vous ne vous endormirez pas.

Je m'installe sur la chaise en face de lui en l'observant nager dans ses documents. Javannah s'évanouirait si elle voyait tout ce désordre !

- Ne vous inquiétez pas Mr Bhrams, je ne ronfle pas, sourié-je, excitée à l'idée d'en apprendre plus.

Son visage se fend en un grand sourire, un sourire étrange qui ne semble pas aussi joyeux que voulu.

Il tire un certain paquet de feuille d'un des tiroirs et se met à parcourir les pages du document. Ses yeux s'arrêtent sur ce qui semble être une photocopie d'un livre.

- Nous y voilà. Il existe plusieurs types de prémonitions chez les Sibylles . Intéressons-nous à ton cas : des visions incontrôlées.

Mon professeur effectue une pause, toujours en affichant ce visage souriant figé.

- Il existe bien une solution pour les contrer. Enfin, on ne peut pas s'en débarrasser mais seulement limiter leur survenue.

Il se baisse et fouille dans son sac avant d'en sortir une petite boîte gravée d'inscriptions illisibles.

- Vous allez devoir porter des amulettes, je vous en ai déniché une première qui devrait bloquer la plupart des ondes négatives. C'est celles qui doivent vous déranger le plus, à force de voir une autre réalité que les autres. Vous devriez vous sentir moins perdue avec ça.

En joignant le geste à la parole, il sort un petit bracelet orange du coffre en bois et m'attrape la main gauche. Puis, avec précaution, il attache le fil de couleur vive autour de mon poignet nu.

Je caresse doucement le bijoux, qui semble si fragile. Comment quelque chose d'aussi léger pourrait-il m'aider ?

- Est-ce qu'avec ça j'arrêterai de ressentir toutes ces émotions bizarres ?

Le professeur Brhams me regarde avec insistance, sûrement pour que je développe mon propos.

- Euh... Par exemple, je n'aurai plus l'impression que, derrière votre sourire de marque de dentifrice, vous éprouvez une grande peine ? Je ne sais pas comment le formul-

- Mais c'est que vous êtes une comique, Mlle Hastings ! rit-il. Une marque de dentifrice ! Vous me flattez !

Maintenant que je porte l'amulette, son rire semble sincère. Mais je ne suis pas persuadée qu'il le soit. De plus, il n'a pas répondu à ma question.

- Je tiens par ailleurs à souligner que rien ne pourra arrêter votre curiosité : si vous voulez savoir quelque chose, vos pouvoirs chercheront à vous donner des réponses. Alors surtout si votre esprit est préoccupé, divertissez-vous avant que ça ne soit trop tard.

Ça devrait aller, je ne suis pas du genre à me prendre la tête.

***

Cela fait presque deux semaines depuis que j'ai eu une nouvelle vision. Les filles n'ont pas arrêté de me mettre en garde, et je les comprends.

Christian m'a parfaitement fait comprendre que mes prédictions ne sont pas à prendre à la légère. Cependant elles peuvent se réaliser n'importe quand. Dans quelques jours tout comme dans plusieurs mois.

Mais je pense que ça ne sert à rien de rester sur le qui-vive, ce qui doit arriver arrivera, il y a des moments où on ne peut pas lutter contre le destin.

- Julia ? Tu m'écoutes ? s'enquit Zander.

Je sursaute et me tourne vers lui. Mince ! De quoi parlait-on déjà ?

- J'sais bien que le football t'intéresse pas, ajoute-t-il, mais 'faut que tu m'écoutes. C'est quelque chose d'important.

Zander et moi sommes sortis pour la première fois après la soirée avec Christian.

Nous n'avons pas eu l'occasion de nous voir à cause de ses nombreux entrainements sportifs, en prévention d'un match important.

Lui et moi avons enfin un peu de temps libre, et nous sommes assis sur la pelouse en face du gymnase.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Les gars et moi, on s'est battu avec des aînés, raconte-t-il, pour des histoires de pénalty et de coups francs.

J'écarquille les yeux, affolée. Je commence à inspecter son visage et ses bras.

- Tu n'es pas blessé au moins ? Et les autres ?

Zander sourit fièrement.

- On les mit à terre en moins de deux ! Et ne t'inquiète pas, les loups sont résistants, affirme-t-il. En parlant de ça, y'a des choses que j'aimerais mettre au clair avec toi.

Sans réfléchir, je lui pose la première question qui me vient à l'esprit.

- On ne peut se voir les soirs de pleine lune ?

Le grand blond rit à gorge déployée, puis me tapote la tête de sa grande main. Il fait souvent ça, en ce moment.

- On se peut se transformer quand on veut, pouffe-t-il, faut pas te fier aux légendes urbaines !

Il n'y a rien de drôle là-dedans, ma question était sérieuse. J'arrache rageusement des touffes d'herbes. Ma grand-mère me gronderait si elle me voyait faire ça, mais tant pis.

- Allez, ne boude pas, tu ne pouvais pas savoir, dit-il. Écoute plutôt ce que j'ai à dire.

Il s'arrête pour s'assurer que je l'écoute, et reprend.

- Je ne m'appelle pas Zander Nordy.

Sous la surprise, je laisse tomber la motte de terre que j'ai arrachée.

- Quoi ? m'exclamé-je.

Mon ami rit à nouveau, surement à cause de la drôle de tête que je dois avoir en ce moment.

- Notre vrai nom de famille, c'est Karjov. C'est le nom de notre meute. Ça aurait été trop bizarre si autant de personnes s'inscrivaient avec le même nom de famille, alors on a inventé de nouveaux noms. Désolé, j'ai été obligé de te mentir...

Il me regarde timidement, en attendant une réaction de ma part.

- Enchantée, souris-je, très cher Zander Karjov.

Mais il redevient vite sérieux.

- Il faut que tu fasses attention, Julia. Ces crétins du Club de Foot pourraient s'en prendre à n'importe qui. Avril a été agressée ce matin, heureusement qu'elle est pire qu'un rugbyman quand elle s'y met.

Malgré cette tentative de plaisanterie, son regard s'assombrit et son demi-sourire disparaît. Avril est une femme forte, dire que ces garçons l'ont embêtée.

Je pose ma main sur le bras de Zander pour le réconforter, et une vague de sentiments négatifs m'envahit. Colère, frustration...

Je retire mes doigts avant d'en savoir plus. Il n'est clairement pas dans son état normal, je ne devrais pas me fier à tout ce que je perçois.

Je jette un coup au vieux fil orange, mon tout premier bracelet. Comme quoi les amulettes ne sont pas toujours efficaces contre les émotions forte.

Ses yeux, qui ont presque retrouvé leur éclat habituel, fixent un point au loin.

- Tu sais ce que je ressens, pas vrai ? Je ne supporte pas qu'on touche à ma famille, déclare-t-il.

Il lève la tête vers moi. Les prunelles de Zander d'un brun si intense qu'il tire sur du rouge me fixent désormais.

- Et toi non plus, je n'ai pas envie qu'on te fasse du mal.

Je ne suis pas sure, mais je crois que je rougis. Enfin, j'ai l'impression que la température est montée d'un coup.

- T-tu n'as pas à t'en faire pour moi ! balbutié-je. Je ne sors jamais seule. Et puis de toute façon, ces gars ne me connaissent pas.

Zander fronce légèrement les sourcils.

- C'est vrai que tu as Lecter et Wexford avec toi, admit-il, sans oublier ce Brahms et le Vampire. Peut-être que je n'aurais pas à m'inquiéter.

- Je compte passer beaucoup de temps avec toi, dis-je doucement, si ça peut te rassurer, tu peux me garder à l'œil.

Il me caresse une nouvelle fois les cheveux.

- J'dois avouer que je n'veux pas utiliser ça comme excuse pour passer de temps avec toi, rétorque-t-il, mais pour l'instant on va dire que j'te sers de garde du corps.

Encore une fois, il m'adresse un clin d'œil auquel j'essaie de répondre du mieux que je peux. Sauf que je ne sais pas fermer un seul œil à la fois ! Zander rigole de ma lamentable tentative et mon rire se joint au sien.

Il se lève et projette son immense ombre sur moi en se mettant dos au soleil. Après avoir épousseté son jean, il me tend la main pour que je me relève à mon tour.

- Viens, je te raccompagne à ton dortoir.

Oh, j'espérais pouvoir rester un peu plus longtemps avec lui.

- C'est tout ce que tu avais à me dire ? demandé-je en attrapant sa main.

Et, avec l'aide d'un seul de ses puissants bras, il me relève du gazon.

- Ouais, assure-t-il. Le reste n'est pas vraiment important.

Cette désagréable impression, qui commence à m'être familière, me parcourt. Tous mes membres se crispent. C'est comme si des tas de fourmis se baladaient sur mon corps.

Mon ventre lui, subit une légère pression. Je réprime un haut-le-cœur et me concentre sur mes sens pour m'assurer que je ne me trompe pas.

Pourtant si, Zander me ment.

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