La porte du changement s'est ouverte.
Voici ma lettre au visage dépéri que tu es devenu.

Les fleurs commencent à faner.
Les allumettes brûlent leur manche clair
Et les nuages noircissent.

Plus rien n'existe.
Cette lueur noire me rappelle que bientôt
Mon âme sera comme les bougainvilliers en hiver.

Ecoute mon chant crié,
Ecoute mes appels.
Laisse entendre aux autres le silence que j'affiche.

Même à Rome, 
Les flanelles rouges se sont envolées
Comme le journal dans le caniveau.

Plus de grisailles colorées,
Que des cadavres de papillons,
Des épaves au loin ensevelies.

Outre-tombe est notre silence,
Brillants sont nos cœurs luisant dans le noir.
Mornes sont nos regards.

Mon esprit est présidé par le mal,
Le tien par les dieux.
Ma douleur est réelle.

On se souvient de ces nuits.
Que des nuits sourires.
Que des étoiles mortes.

Le temps s'envole,
L'océan s'assèche,
L'aurore devient pénombre éternelle.

Ramène-moi là bas,
Aux pays floraux
Où l'air sentait autre chose que le rance.

Tu es l'étranger. Bien plus funeste que celui de Camus.
Tu existes et la nuit te court après.

Je mouve derrière toi en échappant aux ténèbres flamboyants.