La Chatte Sissi
Donc hormis quelques incidents, la scolarité de Félix se passait au mieux. C'était un très bon élève qui se comportait de manière excellente en classe contrairement à sa sœur Rose qui enchaînait les bêtises, les disputes et les mauvaises notes. Pourtant, ses parents le lui pardonnaient à chaque fois et exauçaient tous ses souhaits. C'est ainsi donc que pour ses sept ans, elle reçut un chat, une chatte plus exactement qu'elle nomma Sissi.
Félix n'aimait pas Sissi. Elle était l'objet d'une injustice. Malgré son attitude irréprochable, lorsque lui avait voulu avoir un chiot, ses parents le lui avait refusé. De plus, il avait l'impression que l'animal se moquait constamment de lui. Le garçon sentait son regard doucereux et narquois qui disait : « Regarde donc mon enfant. On me nourrit, on me loge, on prend soin de moi. J'ai presque plus d'attention que quiconque ici sans aucune contrepartie. Et toi ? Réfléchis. Qui de nous deux est le quatrième individu qui compose cette douce famille ? » Ce questionnement permanent en présence de la chatte lui torturait l'esprit. Si bien qu'un jour il craqua. Félix tua la pauvre chatte uniquement victime de sa paranoïa. Il s'y prit de la manière suivante. Ses parents et sa petite sœur étaient alors partis une journée dans un célèbre parc d'attraction aquatique. Il n'eût évidemment aucun mal à rester au domicile étant donné que ses géniteurs n'avaient aucunement prévu de le faire participer à l'excursion. La famille partie, il prit son courage à deux mains, alla chercher la chatte ainsi que des gants en caoutchouc. Prudent, l'enfant ferma toutes les fenêtres ainsi que les stores puis s'installa au salon en compagnie de la bête. Félix souffla et enfila la paire de gants en latex. Il saisit doucement le matou et le déposa sur le canapé. Il déglutit puis regarda félin. Le gamin sentait la transpiration couler le long de son corps. Il ne pourrait pas, il n'y arriverait pas. Félix ferma les yeux forts pendant un instant puis les rouvrit ; la chatte s'était roulée en boule sur le sofa et s'était endormie. Son ronronnement léger emplissait la pièce. Tant mieux. Ce sera plus simple. Il positionna ses mains autour du cou de la chatte. La fourrure soyeuse et brillante caressait ses avant-bras. Il ferma les yeux, serra les dents et enserra le cou de l'animal de toutes ses forces. Les yeux de la chatte s'ouvrirent brutalement et se révulsèrent. Les petits os craquaient sous ses doigts. Une sensation d'enivrement se propagea en lui. Le félin se débattit quelques instants puis son corps se raidit. Sissi était morte. Des larmes coulaient sur les joues de Félix, des larmes de soulagement. Il se releva en titubant et contempla le cadavre sur le divan. Il fallait en finir et ne laisser aucune trace. Le garçonnet se pourvut délicatement de la dépouille et vérifiant qu'aucun voisin n'était sur sa terrasse ou à sa fenêtre, sorti sur le balcon et balança le chat du sixième étage. Félix se précipita ensuite à l'intérieur et s'assit sur le lieu du crime pour se relever presque immédiatement. Les gants, ils devaient se débarrasser des gants. Il alluma le four sur deux cents degrés Celsius et jeta les gants à l'intérieur. Il passa un coup d'aspirateur là où Sissi avait semé des poils et rouvrit les stores. Voilà, on ne lui poserait aucune question. La fin de la journée approchait et bientôt sa famille rentrerait au domicile et découvrirait la mort de la charmante Sissi. Il décida d'aller prendre une douche et c'est durant ce moment que le ménage rentra. Lorsqu'il sortit de la salle de bain, la première chose qu'il vît fût son père, pâle et sa sœur, pleurant à chaudes larmes au-dessus du corps de la feue Sissi. Il réprima un sourire puis faisant semblant d'être surpris, s'approcha :
- Que s'est-il passé ? questionna-t-il.
- Sissi est moooooooooorte... sanglota sa soeur.
Il prît un air peiné.
- On l'a trouvé tout à l'heure en rentrant. Elle était en bas, gisant, complètement écrasée, la nuque brisée, ajouta son père.
- Oh non! Il a dû sauter par dessus la barrière de la terrasse. Je suis désolé Rose, mentit Félix en accentuant son air éploré. J'avais laissé la fenêtre ouverte et en aucun cas je ne pensais qu'il sauterait. Pardonne-moi s'il-te-plaît.
- NON! C'EST DE TA FAUTE! TU ES... hurla Rose.
- Oui oui. Tu es pardonné, coupa son père. Mais à présent, va dans ta chambre. Rose dois rester seule avec Sissi.
Félix se retourna, la mine abattue, sa sœur le foudroyant du regard. Tandis qu'il prenait le chemin de sa chambre, un sourire de triomphe se dessinait peu à peu sur son doux visage. C'était la première fois qu'il tuait et si l'occasion se représentait, ce ne serait sûrement pas la dernière.
Note de l'auteure :
https://youtu.be/Pk7HJPdPLMQ
Voici ce qu'il a dû advenir à peu de choses prêt à notre pauvre Sissi. Cette vidéo ultra-célèbre a fait le tour de Youtube et je pense que vous la connaissez déjà. *petite musique "I believe I can fly..."*
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