2)
Son bras dernier mon dos. Sa main chaude sur ma peau. Mon corps appuyé au sien. Sa veste sur mes épaules. Ces paroles réconfortantes. Tout me rassurait.
Et pourtant. Dans un excès de panique. C'est ce monstre que je vis en lui. Ses mots d'amour. Ses mains baladeuses. Son aura terrifiante. Sa chaleur dégoûtante. Sa fumé étouffante.
Sans même qu'il soit là, il m'angoissait. Il me petrifiait. Il me faisait sentir impuissant. Il m'empêchait de respirer. Sans même l'avoir à mes côtés, je sentais son regard sur moi. Je sentais chaque parcelle de mon corps frissonner à son touché. Je sentais son haleine vicieuse près de ma bouche. Sans même qu'il soit là, je ne pouvais me défaire de son emprise.
Alors je lâchais mon sauveur et couru. Couru jusqu'au bout de la rue. Couru jusqu'à en perde haleine. Couru jusqu'à ce que mes genoux tombent d'eux même sur le sol de béton.
–Darling, Darling. Ne vous inquiétez pas. Je ne vous ferez rien.
De nouveau sur le sol. De nouveau avec le démon radio en face de moi. De nouveau avec les larmes qui coulaient en silence.
–Satan, qui vous a-t-il fait cela? Que vous a-t-il fait ? Comment en êtes vous arrivez là? Je le ferai payer.
–Non!
C'est le seul mot que je réussis à prononcer. Le seul mot qui pouvait éviter une guerre de territoire national. Le seul mot qui pouvait éviter les ennuis à mes amis.
Mais malgré ma décision, je sentais le regard triste et haineux du démon rouge. Je savais qu'il voulait agir. Mais contre lui, il n'avait aucune chance. Après quelques secondes d'hésitation, il se résigna.
–Allons se changer les idées Darling.
C'est comme ça que, le corps sali. Les yeux pleins de larmes. Les membres dénudés. Accompagner d'un cerf vermeil. Je me retrouve accoudé à un bar inconnu. Dans une salle remplie de monde. Cependant, après quelques minutes, le brouhaha ambiant m'étouffa. Les nombreux démons présents me stressaient. Les prostituées qui passaient de table en table me préoccupaient. Et, les bouteilles ainsi que la fumée environnante me faisaient de l'œil.
Mon compagnon d'une nuit le remarqua et après avoir parlé au patron, se dirigea vers un rideau. Derrière celui-ci tout était plus calme. Quelques pièces étaient dispersés ici ou là. Certaines ouvertes d'autres à la porte fermée. Différents bruits et odeurs s'en échappaient. On marcha longtemps dans le couloir jusqu'à un petit salon. Le riche et le luxe y rayonnaient si bien que je me sentis mal de ne pas être resté en bas.
Effectivement, les nombreux meubles en bois brutes et en or laissaient apparaitre le prix exorbitant de la chose. De plus, les alcools posés sur la table du centre étaient de hautes qualités. Tout comme les différents mets possible à la carte. Enfin, les lustres en verre, les rideaux de velours et les canapés de plumes s'accordaient parfaitement avec la luxure du lieu.
– Asseyez-vous Darling. Asseyez-vous et racontez moi, si vous le souhaitez bien sûr.
Alors je m'installais sur un des fauteuil à côté de mon sauveur. D'abord gêné par la proximité, je me détendis en observant qu'il ne faisait rien. Il se servit du café noir en attendant que j'exprime mon avis. Cela dura longtemps. J'hésitais. Je balançais. Pourquoi lui avouer ? Alors que c'était un parfait inconnu il y a peu. Alors qu'il ne comprendrait pas. Alors que ça pourrait provoquer des désastres partout en enfer. Mais, pourquoi le garder? Comment le garder? Alors que je craque de plus en plus. Alors que je supporte de moins en moins. Alors que je n'arrive plus à me tenir debout devant mon patron. Pourquoi ?
Tiraillé, j'attend. J'hésite. Et débute la voix tremblante.
– Avant, est ce que je peux avoir un verre de vodka?
– Je ne pense pas que ce soit la solution à vos problèmes Darling.
Il avait raison. Il fallait que je fasse sans. Il fallait que j'arrive à me convaincre que ça ne passera pas cette sensation. Donc j'inspire. Et démarre difficilement mon histoire.
Cette histoire que je ne sais pas comment commencer. Cette histoire que je commence donc par le début. Par la rencontre et l'admiration. Par l'envie et la détermination. Cette histoire qui commence par les mots doux et les promesses. Mais qui continue avec des insultes et des coups. Cette histoire qui s'est joué sur scène, avec un seul acteur. Cette histoire de larmes et de regrets. Je fini cette histoire par les colliers de chiens, les attouchements et les rabaissement. Par les regards qui salissent et mains qui font mal. Par les débordements et ce soir là.
Je lui raconte mon passé et mon présent. Mes blessures, mes peines et frayeurs. Je lui raconte la honte, la terreur et le dégoût. Je lui raconte mon corps sale et son sourire satisfait.
Je retiens les cristaux de sel au bord de mes paupières. Ces cristaux qui ne demandent qu'à rouler et être effacer. Ces cristaux qui roulent et qui s'effacent grace sur la chemise blanche de mon interlocuteur.
– Darling... Viens là. Ne reste pas seul une seconde de plus.
25 août 2022
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