Texte écrit au cours de l'atelier d'écriture de Cécile Miolane.
Choisir un animal (on ne sait pas encore pourquoi) : j'ai choisi le lapin.
Prendre le nom d'une ville existante tirée au sort (j'ai hérité de bourrer), trouver un mot commençant par chacune de ses lettres (j'ai choisi baobab, ours, univers, roses, rayons, étoiles).

1ère partie : écrire un texte commençant par Quand on arrive en ville... parlant de la ville qu'on a tirer au sort en intégrant l'ensemble des mots qu'on a choisi.

2ème partie : commencer par jusqu'au jour où... et faire intervenir notre animal (consigne de la partie 2 non connue lors de la rédaction de la partie 1.

Les deux parties ayant été écrites de façon séparées, cela explique la rupture dans l'utilisation des temps.

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Quand on arrive à Bourré, on s'attend à trouver des allées de roses, mais depuis que le Petit Prince est parti, c'est la panique sur les boulevards. On se cogne de baobabs en baobabs. Et à force de se cogner la tête contre les arbres envahisseurs, on finit par ne plus marcher droit. C'est pour ça qu'ils ont renommé notre ville Bourré. Ce n'est pas à cause de l'alcool, c'est à cause des baobabs. Et quand le soleil se couche, ne laissant que la lumière du noir, c'est encore pire. Leurs branches masquent les rayons des étoiles, laissant ces lucioles toujours éteintes.

Quand on arrive à Bourré, ne pensez pas y trouver des ours, cela fait bien longtemps qu'ils ont fui. On dit qu'ils sont partis à la recherche du Petit Prince, à travers l'univers, pour qu'il revienne enfin s'occuper des baobabs.

Alors si vous voyez un ours, c'est qu'il est temps de fuir à votre tour, c'est que les baobabs vous ont trop fait tourner la tête, que vous devenez prisonnier de leurs mirages.

Quand on arrive à Bourré, c'est comme arriver nulle part. C'est voir des gars qui se maquillent pour cacher des yeux au beurre noir. C'est perdre le ciel et un peu sa raison. C'est confondre le miel et les rayons. C'est vibrer en résonance plutôt qu'en émotion.

Si vous arrivez à Bourré, faite demi-tour, tant que vous le pouvez. Et si vous avez en vous un peu de bonté, allez chercher le Petit Prince et dite lui que sa rose ne voit plus les étoiles.

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Jusqu'au jour où un lapin débarqua. Ce n'était certes pas le Petit Prince, mais c'était le Prince des dents et de la ripaille. Et son estomac criait grande faim. Alors quand il vit les baobabs, il se rua sur l'aubaine offerte à la pince de ses incisives. Il grignota un premier tronc, puis un deuxième. Enfin, un premier rayon d'étoile perça les branches. Les lucioles commencèrent à redorer la lumière du noir.

Notre lapin avait un appétit démesuré. Il dévorait baobab sur baobab, si bien que bientôt, on n'eut plus besoin de se maquiller. Même les ours étaient des vrais. Ils étaient revenus maintenant qu'on pouvait errer sans risquer la bosse à chaque pas mal calculé.

La rose qui s'était flétrie, privée de soleil, se mit à refleurir. Bientôt, des centaines de ses sœurs vinrent repeupler les allées de Bourré qui ne semblait désormais plus si bien nommée.
Faute de Petit Prince, Bourré avait reçu une Pince Dentée, qu'il n'eut même pas besoin de couronner.

Cependant, à force d'incisives bien aiguisées, les baobabs finirent par manquer. Malheureusement, le Prince Léporidé ne semblait ne jamais se rassasier. Et quand on a une fringale, une rose apparaît comme un délicieux goûter.

Le Prince Béni devint alors le Prince Maudit.
Les ours repartirent battre la campagne à travers l'univers.

Bourré était désormais un désert où tous préférer boire pour oublier. On ne titubait plus de résonnance, mais désormais d'éthylisme à outrance. Bourré n'avait jamais était aussi bien nommée.

Jusqu'au jour, où un jeune homme blond vient arrêter le lapin fou alors qu'il s'apprêtait à dévorer l'ultime rose de la ville. Le Petit Prince était revenu. Le Petit Prince avait sauvé sa chère rose. Les ours l'avaient retrouvé.