Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Le Renne au Nez Rouge

« Tata, lis-moi ce qui est est écrit là ? » m'intima Valérie.

J'ouvris à regret les yeux et m'exécutai à déchiffrer la ligne au-dessus de son doigt, la voix tremblante d'angoisse : « ROBERTO Tatiana : ADMISE »

Ma gorge se serra. Il fallut plusieurs secondes à mon cerveau pour réaliser les connexions entre mes neurones nécessaire pour comprendre ce que je venais de lire. Cela faisait plusieurs mois que je préparais ce concours d'entrée. Un semestre de travail acharné au sacrifice de ma maigre vie sociale. Et le verdict de cette année de labeur était là sur cette petite ligne. Et j'étais là, incapable d'en comprendre le sens, paralysée par le stress.

Valérie continua de fixer d'une façon théâtralement appuyée son regard malicieux sur moi. Elle ne dit rien. Elle attendait patiemment. Enfin, mon flux neuronal sembla se réactiver dans ma boite crânienne et le brouillard intérieur qui y régnait, se dissipa progressivement.

« Roberto Tatiana : Admise, répétai-je mécaniquement. Roberto Tatiana : Admise. Admise. Admise. ADMISE !!!!! »

L'information venait soudain d'émerger de mes méninges obscurcies. Elle avait jailli brutalement tel un geyser longtemps endormi qui soudain se réveille en crachant son eau de toute sa force géothermique. Je sautai dans les bras de ma meilleure en répétant le « mot » admise en boucle comme si j'avais besoin de l'entendre continuellement pour qu'il restât réel. Valérie acquiesçait amusée à mon radotage fluvial.

Quand je retrouvai un pseudo-calme apparent, elle déclama triomphante :

« Tu sais ce que cela veut dire ?

— Non mais on avait dit ça comme, pour déconner. Je ne vais pas réellement faire ça. C'est complètement idiot.

— Tsss Tsss, très chère, un pari est une chose sérieuse. On ne plaisante pas avec ça, insista-t-elle, et je veux que pendant toute la semaine prochaine quand tu te verras dans le miroir, qu'il te rappelle que tu dois te faire confiance !

— Mais une semaine c'est beaucoup trop long, protestai-je, ne serait-ce que sur le plan de l'hygiène.

— Soit, je t'autorise à ne pas le porter mercredi pour le laver, mais c'est tout, concéda mon amie, très dure en affaire. Viens, ne perdons pas de temps, allons l'acheter tout de suite. »

Essayer de parler à Valérie quand elle avait quelque chose en tête, c'était comme essayer de convaincre la soupape d'une cocotte-minute sur le feu d'arrêter de tourner. Elle roulait ses yeux sévères sur moi et j'aurai presque pu y voir la vapeur en gicler. On ne discutait pas. Je la suivis, résolue, à contre-cœur.

Arrivées dans le magasin, il ne fallut qu'une poignée de minute à Valérie pour mettre la main sur l'objet de sa convoitise : un horrible pull de Noël que nous avions repéré la semaine précédente à l'occasion d'une sortie shopping-consolation alors que je me lamentais sur ce que je considérais comme mon échec certain au concours. Valérie était persuadée que je me sous-estimais comme d'habitude et nous avions alors fait ce pari stupide. Sauf que, j'avais malheureusement oublié la règle numéro un : « Valérie a toujours raison ». Et voilà comment j'en étais arrivée à devoir porter cette horreur pendant une semaine entière. Il était vert sapin avec une énorme tête de renne devant, un peu comme celui de Marc Darcy dans Bridget Jones si vous voyez, à part que le mien avait un ridicule pompon rouge à la place du nez.

Alors que nous nous approchions de la caisse, j'arrêtai soudain ma comparse en la saisissant par le bras.

« Vas-y sans moi, je t'attends dehors », lui signalai-je en prenant la fuite.

Elle m'interrogea du regard. Je lui désignai le vendeur une quinzaine de mètres plus loin :

« C'est lui, le nouveau voisin dont je t'ai parlé, lui expliquai-je.

— Le beau g...

— Chut ! Oui lui, je ne peux pas passer à sa caisse avec ça, j'ai trop honte.

— Oh que si crois-moi ma vieille ! fit Valérie en me fourrant le pull dans les bras, et tu vas y aller toute seule comme une grande. C'est ton pull je te rappelle, tu ne croyais tout de même pas que j'allais te le payer. »

Elle croisa les bras et attendit. Intransigeante, comme toujours. J'aurais dû la voir venir la connaissant. Penaude, je m'avançai vers la caisse tête baissée. Je déposai mon article sur le comptoir en marmonnant un bonjour quasi inaudible.

« Très bon choix, commenta le vendeur, blagueur. Il vous ira à ravir. La carte fidélité est à quel nom ? »

Je sentis mes joues virer au rouge pivoine et je répondis en bredouillant. Je réglai précipitamment mes achats puis m'enfuis de ce cauchemar d'incompétence sociale en toute hâte. Valérie m'observait avec un air réprobateur. Elle me rejoignit dehors :

« Mais pourquoi tu es partie comme ça ? Il était super cool. Ce pull était un excellent prétexte de premier contact et toi tu regardes tes pieds et après tu détalles, c'était limite impoli.

— C'était surtout affreusement gênant. Je me suis ridiculisée. Je ne vais plus jamais oser le regarder en face !

— A qui la faute ? Mais bon au moins tu y es allée cette fois. Je suis désolée mais si je ne te pousse pas un peu, tu ne sortiras jamais de ta bulle. Alors je suis dure mais c'est pour ton bien ! » conclut-elle avec une accolade amicale.

Le lendemain, premier jour du calvaire pull, je m'apprêtais à sortir rejoindre Valérie en ville pour boire un chocolat chaud. Car bien sûr, quitte à arborer un magnifique pull autant le montrer au monde entier. Et Valérie ne comptait pas m'épargner.

Je verrouillai ma porte et filai dans le couloir, n'étant pas très en avance, la ponctualité n'avait malheureusement jamais fait parti de mes plus grandes qualités. Je fus soudain stoppée dans mon élan quand je butais sur un obstacle grand, mou, presque accueillant, au milieu du couloir. Je relevai et la tête et adressai un machinal « désolée » au barrage sur ma route. Et bien sûr, il avait fallu que ce fût lui. Il m'adressa un sourire Blancheur-Hollywood.

« J'avais raison, commenta-t-il, il vous va à merveille. »

Mais yeux descendirent lentement vers mon pull et mon teint se rubéfia encore une fois. Ne trouvant rien à lui répondre je lui offris mon sourire Rouge-A-Lèvre-Sur-L'Incisive et lançai la mission « extraction de situation délicate » version deux. Autrement dit j'avais fait un petit signe de main avant de fuir à nouveau. J'éviterai de raconter cet épisode à Valérie.

Je la retrouvais dans notre café favori. Elle m'accueillit avec un mouvement de klaxonne sur le nez de mon renne. Elle pouvait être une vraie enfant parfois. On nous servit deux tasses fumantes et nous commencèrent à refaire le monde gaiement.

Ce matin-là, nous étions mercredi. J'étais donc libérée temporairement de mon fardeau qui goutait actuellement au manège de ma machine à lavée. J'avais temps bien que mal réussi à éviter mon voisin depuis que je lui étais rentrée dedans. Nous avions prévu une après-midi cadeaux de Noël avec Valérie. La journée s'annonçait bien.

C'était donc toute pimpante et chantonnante que je quittais mon appartement. Alors que j'effectuais une magnifique pirouette dans le couloir, il fallut que fût le moment qu'il choisit pour sortir. A ma vue, ses pommettes s'illuminèrent :

« Bonjour Tatiana, vous allez bien ? Je vois que vous ne portait pas votre superbe pull aujourd'hui, dommage, il vous va comme un gant.

— Bonjour euh... Je suis désolée je ne connais toujours pas votre nom.

— Je commençais à désespérer que vous me le demandiez un jour, François Lescandre, pour vous servir, répondit-il en exécutant une comique révérence. Et je vois que nous progressons aujourd'hui. Nous avons déjà échangé deux phrases et vous ne vous êtes toujours pas enfuie.

— Je suis vraiment désolée pour mon comportement étrange, m'excusai-je, je suis mal alaise avec les gens en général et ce pull n'arrange rien. J'ai perdu un pari face à ma meilleure amie.

— La petite blonde espiègle.

— Exact. Et elle veillera à ce que je respecte mon contrat à la lettre. J'ai droit à une journée de repos pour lavage de l'animal mais demain sans faute je dois ressortir mon renne sous peine de réprimande, expliquai-je.

— Elle sait ce qu'elle veut votre amie. Par curiosité, quel pari vous avez perdu ?

— J'ai réussi mon concours d'admission en école de design, j'étais persuadée de mettre plantée en beauté.

— C'est plutôt une bonne défaite alors, fit-il avant d'ajouter : est-ce que je peux vous proposer de fêter cette bonne nouvelle demain soir, en compagnie de votre renne, cela va de soi, si vous êtes libre et que cela vous tente.

— Euh... C'est d'accord ! » acceptai-je sans réfléchir.

Je pris ensuite congés, délicieusement étonnée de la façon improbable dont avait tourné les choses. Quand je retrouvai Valérie au centre commercial, mon excitation était-elle que je ne tenais plus en place. J'avais à peine salué mon amie que je la bombardai de ma récente anecdote. Loin, de m'en vouloir de ma précipitation, elle était aux anges :

« C'est génial, je suis fière de toi. Viens, on va te trouver une tenue canon. Il faut que tu sois parfaite. Je te libère exceptionnellement de ton obligation de port de pull moche de Noël.

— Pas la peine, l'informai-je en pointant un doigt sur le nez rouge, il tient à ce qu'on vienne tous les deux.

— Ah, Ah, savoura Valérie, j'étais sûre que ce pull ferait une parfaite technique de rapprochement. Tu me raconteras tout et dans les moindres détails !

— Bien évidement, la rassurai-je, mais avant j'ai besoin de ton aide pour trouver un cadeau pour ma maman. »

Le soir S arriva rapidement. Beaucoup trop rapidement. Je portais fièrement mon pull et je l'avais assorti à une petite jupe crayon sobre agrémentait de collants noirs à paillettes, Noël oblige. Valérie m'avait maquillée pour éviter un désastre. J'étais presque plus anxieuse que le jour du concours. Quand la sonnette retentit je virai carrément à la crise de panique.

« Oula doucement, respire, me conseilla ma meilleure amie, c'est juste un petit rancard, pas un dîné avec un ministre. Tu souris, tu arrêtes de trop réfléchir et de regarder tes pieds et tu profites. D'un geste, elle ouvrit la porte et me poussa dehors. Un peu surprise par tant de vigueur, je manquais de me casser la figure et atterris miraculeusement dans une paire de bras sauveteurs.

« Je suis vraiment désolée, m'excusai-je, c'est la deuxième fois que je vous rentre dedans. » Disant ceci je me retournai pour expliquer ma façon de penser à Valérie mais elle avait déjà claqué la porte de MON appartement. Décidément, elle était exaspérante parfois.

« Tout va bien, s'inquiéta François, tu ne t'es pas fait mal ?

— Non, grâce à toi, le remerciai-je, juste blessée dans ma dignité.

— Rien de bien grave alors, on y va ? » m'invita-il en me tendant son bras. Je m'y accrochai de bon cœur.

Le restaurant qu'il avait choisi était un petit bistrot simple mais cosy. L'endroit était parfait, assez romantique pour qu'on ne doute pas de la nature du rendez-vous et pas trop chic pour ne pas mettre malaise. Il m'avait bien cernée. Nous commandâmes le menu du jour et une bonne bouteille de vin. La soirée fut formidable. Je me surpris à ne pas bégayer à tout bout de champs et à, je devais bien l'admettre, m'amuser. A la lumière de l'éclairage du lieu, j'eus tout le loisir de découvrir cette merveilleuse lueur tendre dans la couleur profonde de ses yeux. Quand il riait, de petites ridules dessinaient admirablement ses fossettes et le coin de ses yeux. Je buvais chacune de ses paroles et lui écoutait attentivement chacune des miennes. Le temps s'écoula sans qu'aucun de nous deux ne s'en rendit vraiment compte. Ce fut seulement quand le patron du bistrot nous mit poliment à la porte car il devait fermer que nous reprîmes conscience des heures passées.

Gentleman, il me raccompagna jusque devant ma porte. Après il est vrai que l'exercice ne demandait pas trop d'effort, nos deux portes n'étant éloignée que de dix mètres. Avant que je rentrasse et retrouvasse l'interrogatoire policier post-soirée de Valérie, François me saisit le poignet :

« J'ai passé une excellente soirée, m'avoua-t-il.

— Moi aussi », admis-je.

Ses doigts jouaient sur la paume de ma main. De son autre main, il caressa doucement ma joue. Nos regards se croisèrent. Nos têtes se rapprochèrent. Et nos bouches se scellèrent un instant. Avant de s'écarter. Sous sourions béatement.

« Bonne nuit, murmura-t-il.

— Bonne nuit. »

Je le regardai s'éloigner en proie à une délicieuse salve de palpitation. Cette nuit, j'en étais sûre, je n'allais pas pouvoir fermer l'œil. Jamais Valérie ne me lâcherait après tant de bouleversements.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro