Sous le soleil observateur,
Jouent les enfants créateurs :
Ils bâtissent le plus beau des châteaux.
Ils en sculptent les douves au râteau,
Mettent des coquillages aux fenêtres,
Des galets dressés en guise de reîtres.
Le pont-levis est placé, délicate manœuvre.
Ils sont si fiers de leur chef-d'œuvre.

Mais même les jeux enfantins ont une fin.
Quand les parents sonnent l'heure de plier bagages,
Les bambins sautent sur les tours à pieds joints,
Avant d'abandonner les vestiges de leur ouvrage.
Les vagues, à force de va-et-vient,
Vont vider la vaste plage.

Inexorable, la marée monte.
Les remous de la mer se ruent
Sur le sable brunissant à la pénombre,
Emportant les ruines de la forteresse dans leur ombre,
Laissant au petit matin la toile nue.
Refonte.

Vague après vague, marée après marée,
Nuit après jour, coup après poing,
En un instant fugace de vérité,
Devoir et Responsabilité
Sautent à pieds joints
Sur les tours innocentes de l'enfance dorée.

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Poème écrit dans la cadre du Printemps des Poètes 2022, thème  de l'édition : l'Éphémère.