
Chap 23 🍿 Part II
CLÉMENT
Partie II/II
Je tapote contre le bureau, le poing collé à ma joue. J'ai le cerveau en ébullition et je n'arrive pas à me concentrer. J'ai l'impression que l'ensemble de mes fiches passent et repassent dans mon cerveau. Un vrai calvaire. Les mots dansent devant mes yeux et je suis tenté de me frapper le crâne contre le bois. Peut-être que j'irais mieux ? Peut-être que je pourrais faire disparaître ce début de migraine ?
— J'y vais.
La voix de mon meilleur ami me tire de mes pensées inutiles. Je le vois enfiler ses chaussons avant que je ne lui agrippe le poignet, lui demandant silencieusement où il compte se rendre. Il grimace, évite mon regard, mais réponds :
— Jacques est en bas.
Contrarié, je ne cache même plus l'animosité que je porte à ce type. Nathan soupire parce qu'il savait que je serais irrité, mais se défait tout de même de ma poigne.
— Je vais lui dire de partir.
— Dis lui simplement qu'il peut aller se brosser ! je crie alors qu'il descend les escaliers.
J'ai tellement envie de choper ce mec et de lui refaire le portrait. Il ne comprends rien ou quoi ?! Chasse gardée, il sait ce que c'est ? Je passe une main sur mon visage et soupire, dépité. Chasse gardée de quoi, Clem ? je songe avec lassitude.
Je n'entends pas bien parce qu'ils ne parlent pas très fort, mais je crois qu'ils discutent sur le perron. Je me mords la lèvre inférieure, ravagé par la curiosité. J'aimerais descendre et écouter ce qu'ils se disent. Nathan m'a dit qu'il n'était pas gay, qu'il n'était pas attiré par les hommes. Pourtant, il vient toujours quand je le masturbe. Oui, enfin moi aussi et je ne suis pas homosexuel pour autant, je songe en gribouillant dans un coin de ma feuille.
Honnêteté, tu connais ?? s'agace mon subconscient. Tu sais très bien ce qu'il en est, tu as juste peur de l'accepter.
Je tends l'oreille quand je n'entends plus rien, le cœur battant. Est-ce qu'ils s'embrassent ? Non, Nathan ne ferait pas ça. Et pourquoi pas ? Qu'est-ce qui le retient après tout ? Moi ? Quelle bonne blague...
Poule mouillée !
Le rire de Nathan résonne au rez-de-chaussée et mes doigts se resserrent sur l'objet que je tiens. Voilà ce qui m'agace encore plus ! Il ose me dire qu'il repousse le brun, mais il sourit toujours, il rigole toujours, il ne fait rien pour être détestable. Quoi que je ne suis pas certain que ce soit possible de haïr Nathan.
Coooot, cot, cot, cot, cot, cot, cooot !
La porte claque et les pas d'éléphant du châtain ne tarde à se faire entendre. Lorsqu'il passe la porte, nos regards se croisent et je sais que le miens est accusateur. D'ailleurs, il l'a très bien compris puisqu'il se poste devant moi, poings sur les hanches.
— Quoi ?
— Je n'ai rien dit, je réponds en serrant les dents.
— Tu n'as pas besoin de parler pour que je te comprennes.
— Hin, je lâche un rire qui sonne faux et contemple ma feuille, agacé.
Un silence s'installe, mais il ne bouge pas. Au contraire, il croise même les bras sur sa poitrine et tape du pied sur le sol, attendant quelque chose. Mais quoi ?
— Tu comptes réagir comme ça à chaque fois ?
— C'est à dire ?
— Arrête de faire le con avec moi ! s'énerve-t-il.
Je préfère ne pas le regarder, c'est plus prudent. Je ne veux pas me disputer avec lui, mais Jacques nourrit nos conflits.
— J'adore que tu me réclame parce que je suis ton meilleur ami, mais ta jalousie actuelle est puérile.
— Ma jalousie ? je réponds d'une voix blanche tout en arquant un sourcil, feignant de ne pas voir de quoi il parle.
— Oui, ta jalousie, martèle-t-il durement.
Je n'ai pas besoin de me retourner pour sentir son regard piquant me transpercer.
— Ta putain de jalousie à deux balles que t'es pas capable de justifier.
— Parce que c'est pas ça, je réponds en fusillant mon crayon de papier.
— Tu t'entends ?! lâche Nathan, consterné.
Ses mains claquent contre ses cuisses dans son mouvement désespéré. Il soupire et ne tarde pas à surenchérir :
— Ça. Mais ça quoi ? Nomme-le merde ! Ouais t'es jaloux de Jacques et pourquoi ? Parce qu'il me drague. C'est ça le vrai problème.
— Je dis juste que ce type n'est pas quelqu'un de sérieux, je rétorque en plissant le nez.
Le poing du châtain s'abat avec violence sur mon bureau, me faisant sursauter. Mes affaires tressaillent et des crayons tombent et roulent sur la table. Je les suis du regard avant de me paralyser quand il aboie :
— Regarde-moi quand tu me parles !
Je fiche mes deux prunelles marrons dans les siennes et frissonne. Je déteste quand Nathan se met en colère, encore plus si j'en suis la cible.
— Combien de fois je t'ai dis qu'il se passerait rien ? Pourquoi je suis censé te rassurer ? T'as peur de quoi, sérieux ?
Je ne réponds pas, le cœur rapide. De quoi ai-je peur ? Qu'il fasse céder Nathan. Que Nathan l'aime. Que tout ce qu'on fait depuis plusieurs mois ne signifie rien. De le perdre. J'ai peur d'un tas de choses, mais aucun son ne traverse la barrière de mes lèvres. Le rire mauvais de mon meilleur ami me pique le cœur tandis qu'il se redresse, l'œil noir.
— Ou alors tu ne penses qu'à toi ? Oh merde ! Je ne pourrais plus fourrer ma bite dans un trou qui est facile d'accès. T'inquiète pas, il y a Lisa pour ça !
Je vois qu'il est furieux puisqu'il se tourne vers son armoire en l'ouvrant brutalement. Il fouille dedans et j'en profite pour me défendre :
— Tu sais très bien que je ne penserais jamais ça de toi !
Il ne réponds pas et je désespère. Jacques est en train de nous détruire.
Ou c'est ton silence qui précipite la chute.
— Ce que tu veux Clément, ce n'est pas que Jacques abandonne, mais c'est garder l'exclusivité sur moi.
Il fait volte-face et enfile une veste en jean noir par-dessus son sweat bleu ciel. Je le vois chercher son téléphone et mon cœur s'emballe à l'idée qu'il parte rejoindre ce débile profond qui n'a rien trouver de mieux que de me pourrir la vie.
— J...
— J'aime ça, dit-il soudainement en me pointant de son index, l'ire se reflétant dans ses prunelles. Mais pas de cette façon. Tu es tout pour moi et tu le sais. Sauf que j'en ai marre de ce demi-mensonge. Je peux pas continuer comme ça. À un moment, faut que tu portes tes couilles tout seul, Clem.
— Je... quoi ? D-De quoi tu parles ? je bredouille, perdu.
Je me lève et le suit quand il descend les escaliers en trombe, prêt à quitter la maison.
— Arrête de faire semblant !! s'écrit-il en se tournant vers moi, en colère.
Je le contemple sans rien dire, perturbé. Au fond de moi, je sais de quoi il veut parler, mais je le nie. Jusqu'au bout.
— Je sais que tu sais.
— Que je sais quoi ? j'attaque aussitôt en fronçant les sourcils.
Il me lance un regard désespéré avant de sauter dans ses chaussures et d'ouvrir la porte sans même avoir pris la peine de nouer ses lacets.
— Très bien, dit-il avec un rire sans joie. Fais ce que tu veux Clem. J'abandonne. Je peux pas te rendre la vue si t'as décidé de rester aveugle.
Il secoue la tête comme s'il était affligé, comme s'il rendait les armes. Mais pour quelle bataille ? Pourquoi ? Je sens que la situation m'échappe, que mes sens sont en alertes. J'ai peur.
— T'es pas idiot et... t'es un mec bien, mais là... je peux juste plus. Je veux pas d'une demi-mesure, je veux pas de fausses promesses ou d'espoirs bidon. J'ai besoin... de plus. Et si t'es pas prêt, je laisse tomber. Mais ne fait pas comme si tu ne savais pas. Ça me bouffe.
— Nath..., je dis d'une voix tremblante en ayant la sensation que quelque se brise.
— Je m'en vais, Clem, répond-il en secouant la tête, fatigué.
Abasourdis, je le contemple qui remonte la rue en direction de l'arrêt de bus. Je cligne plusieurs fois des yeux, un noeud énorme dans la gorge avant de me frotter le torse. Je ne comprends rien.
Bien sûr que si.
J'ai l'impression d'avoir laisser passer quelque chose de véritablement important.
Pour une fois, tu n'as pas tort, fait ma conscience, sarcastique.
Je le vois monter dans le bus et je referme la porte dans un claquement. En colère, je fixe le battant avant de sursauter quand le miaulement de Kuro me rappelle sa présence. Je me tourne vers le chat et soupire avant de me passer une main sur le visage. Qu'est-ce que je dois faire ?
Jacques.
C'est décidé. Si Nathan ne sait pas le stopper, je vais m'en charger. Tant pis si mon meilleur ami me fait la morale. Je dirais que je voulais être certain qu'il comprenne et je lui promettrais de ne pas recommencer. Je veux juste... que Jacques le lâches.
Tu es égoïste. Tu ne veux pas qu'il offre ce que tu es incapable d'accepter.
Je sors mon téléphone et appuie sur l'icône d'Instagram. Je n'ai jamais pris la peine de récupérer le numéro du motard tout simplement parce que nous ne somme pas amis malgré ce qu'il peut penser. Je lui envoie un message privé en lui réclamant un rendez-vous dans l'heure. Ensuite, je récupère les clés de la maison, ma veste, puis sors en verrouillant derrière moi. Je traverse la rue et remonte jusqu'à chez moi afin de récupérer mon portefeuille et mes clés de voiture puis m'engouffre dans le véhicule.
Il n'a pas mis longtemps à me répondre, m'indiquant le café dans lequel j'ai déjà mangé avec Lisa. Je pince les lèvres, mais accepte, puis démarre. Aujourd'hui, j'écarte Jacques de l'équation.
J'arrive à trouver une place en ville et grogne tout seul contre le prix du parking en espérant ne pas y rester trop longtemps. Je pousse la porte du café et commande une boisson chaude sans rien d'autre. Je n'ai pas faim. De toute façon, je ne pense pas pouvoir avaler quoique ce soit. J'ai envoyé un message à Nathan pour lui demander où il se trouvait, mais il a préféré m'ignorer dans sa colère. Oui, parce que dire qu'il ne l'a pas vu serait un mensonge. Il me répond toujours dans la minute. Là, il a sciemment décidé de ne pas me répondre.
Je m'assois à une table et tapote dessus avec mon index, impatient. Mes sourcils sont froncés et je me mords l'intérieur des joues, signe de contrariété. Je passe en boucle chaque argument que je vais bien pouvoir lui opposer et espère qu'il lâchera l'affaire. Définitivement.
Quand je le vois entrer, je sens mon corps se tendre. Le combat commence maintenant. Il m'aperçois et me salue d'un sourire et d'un signe de main avant de commander. Il arrive avec un café et un muffin aux pépites de chocolat puis me check avant de s'assoir.
— Il fait grave froid aujourd'hui. T'avais de la chance, j'étais dans le coin.
— Je sais, je réponds de façon neutre, sans animosité.
Pour le moment, j'analyse le terrain. Nathan est une bombe à retardement. Il explose et il déverse sa colère tel un torrent de lave. Je suis plus réfléchi. Froid. Je calcule tel un fauve devant sa proie et reste le plus serein possible. Mon attitude a le mérite d'énerver un peu plus les gens quand je ne les terrifie pas.
— J'étais surpris que tu veuilles me voir. Je t'ai aussi tapé dans l'œil ?
Il me sourit et me fait un clin d'œil avant de boire une gorgée de son café. Je ne réagis pas, suivant chacun de ses gestes avant d'observer la salle relativement vide. Il faut dire que, même si le mois de Mars se fait moins frileux que l'hiver, les gens sortent peu.
— C'est pour la moto de Nath ? demande-t-il soudainement puisque je ne parle toujours pas.
— Non, je finis par répondre en buvant une gorgée. Il y a aucun soucis pour ça.
— Ah, ouf ! J'ai eu peur pendant un instant, dit-il en posant une main sur son cœur.
Il semble soulagé, mais ses sourcils se rejoignent rapidement, son cerveau faisant le cheminement tout seul.
— Il y a un soucis avec quoi alors ?
— Toi, je réponds simplement.
Perplexe, il me dévisage en silence avant de tenter un sourire pour voir si je rigole. Ce que je ne fais pas. Je suis amplement sérieux.
— Moi ? demande-t-il, perdu.
— Nathan n'est pas intéressé par toi.
Il me contemple en silence pendant quelques minutes avant d'esquisser un sourire tout en s'enfonçant dans son siège, détendu. Sûr de lui, il réplique :
— Sa bouche me dit le contraire.
La main qui est restée sur ma cuisse se referme brutalement, mes ongles se plantant dans ma chair. Je ne dois pas afficher ma colère. Pas maintenant. Sa bouche de mon cul, oui ! Il t'a embrassé une fois. UNE FOIS ! Et c'est pas toi qu'il embrasse quand il a envie, ce n'est pas toi qu'il touche, ce n'est pas à TOI qu'il a offert sa virginité anale. Pauvre con ! hurle mes pensées. Je me masse distraitement les tempes et lâche un soupir, comme lassé de son comportement.
— Il n'est pas gay.
— Il peut tout aussi bien être bisexuel, pan, rétorque Jacques en souriant innocemment, haussant les yeux au ciel.
Exaspéré par son assurance, je dépose mon gobelet sur la table et prend un ton hautain.
— T'as pas compris. Il aime les filles et seulement les filles. Lâche-le !
— Peut-être que je lui plais également. On n'est pas forcément dicté par ses premiers instincts. Il a peut-être trouvé quelque chose en moi qui le fait vibrer, qui sait ?
Vibrer mon cul ! Je vais t'en coller du vibrer, je songe en sentant la colère grimper telle une flèche.
— Tu l'ennuis. Nathan ne veut pas ce genre de relation avec toi. Il veut simplement t'avoir comme ami.
Je ne sais pas comment je fais pour conserver mon calme. Je serais tenté de lui arracher les bras et son sourire narquois de monsieur-je-suis-irrésistible de son visage. Je le déteste !
— Il dit ça parce qu'il a peur de voir notre relation changée, mais je t'assure qu'il me trouve à son goût. Beau gosse, sexy et... il a même dit que j'embrassais bien. Franchement, ça ressemble à des trucs que tu dis quand t'es pas intéressé ?
Nathan bordel de merde ! Je vais te faire la peau et te secouer comme un prunier !!! je songe en fulminant. Même si je le voudrais, je ne suis pas capable de contrôler le regard noir que je lui lance. Dit-il vraiment la vérité ? Nathan a-t-il dit de telles choses ? Je ne pense pas que Jacques irait se vanter de mensonges. Non, il est sûr de lui. Nathan a bien dit ça.
Étonné que je me montre aussi fermé, il hausse les sourcils et sourit plus doucement comme s'il cherchait à m'appâter. Déchirant un bout de son muffin, il dit :
— Ne t'inquiète pas pour votre amitié. À contrario de Lisa, je m'en moque de passer deuxième. Je ne serais pas un obstacle.
Je plisse les yeux dans sa direction et réplique un peu trop sèchement :
— Effectivement, tu n'en serais même pas un.
— Hé ! dit-il en levant ses deux mains en signe en paix. Je sais que j'ai dit qu'il fallait séduire les deux, mais je ne pensais pas vraiment qu'il fallait le faire. Je t'intéresse ?
Joueur, il me fait un clin d'œil dans l'espoir de détendre l'atmosphère, mais son petit jeu ne marche pas avec moi. J'ai encore plus envie de le tarter. Ou de prendre ce muffin et de lui enfoncer dans la gorge pour qu'il s'étouffe avec. Oh oui ! Ce serait tellement bien, je songe en étrécissant mon regard.
Je ne l'impression pas, je le vois parfaitement, mais ma soudaine animosité le met sur ses gardes, comme s'il craignait que je lui saute à la gorge.
— C'est peut-être un jeu pour toi, mais je suis sérieux, je gronde.
— Je ne ferais pas de mal à Nathan, si c'est qu'il t'inquiète, me dit-il avec calme. Je l'aime bien.
— Tu l'aimes bien ? je reprends avec sarcasme.
Moi, je l'aime plus que bien ! Ok, reconnection avec la réalité Clément. Je prends une profonde inspiration et le mitraille du regard.
— Tu peux repartir avec ton « je l'aime bien ». Nathan n'a pas besoin d'un « bien ». Et il ne t'aime pas.
Jacques se passe une langue sur les lèvres, les bras croisés, et fronce légèrement les sourcils. Il se laisse tomber sur le dossier de sa chaise et réponds :
— Sans vouloir t'offusquer Clément, ce ne sont pas vraiment tes affaires. Nathan sait ce qu'il veut et nous sommes assez grand pour prendre des décisions tout seul.
— Là est le problème, je réplique avec hargne. Les affaires de Nath sont autant les miennes. Tu ne peux pas m'évincer du tableau comme bon te semble. Et ma parole pèse plus dans la balance que la tienne.
— Es-tu en train de dire que tu influencera Nath pour qu'il me repousse ?
— Je n'ai pas besoin de le faire, il sait déjà quel genre d'homme tu es.
— Et quel genre je suis ? Je serais ravis que tu éclaire mes lanternes.
Ça y est. Il est entré dans l'arène. Il le sent. Je lui déclare la guerre. Tant mieux. J'ai envie de jouer et de le noyer dans son sang. Moqueur, je souris et pose un bras sur le dossier de ma chaise tout en haussant les épaules.
— Je pense que tu en as conscience tout seul.
— Je t'apprécie Clément, fais attention à tes paroles, me menace-t-il.
Je ne dis rien de plus, laissant planer les non-dits. Parfois, le silence est plus blessant que les mots.
— Cette histoire ne te concerne pas, Clem.
— Bien sûr que si.
— Putain, mais t'as un brother complex ou quoi ?! s'exclame Jacques qui perd son sang froid.
— Nath et moi ne sommes pas frère, je réplique, piqué par sa remarque.
— Oh, c'est bon ! C'est tout comme, souffle-t-il, agacé.
Il passe une main dans ses cheveux, irrité, et me foudroie du regard. Je hausse les épaules et termine ma boisson, l'air de rien.
— Tu n'as rien à dire sur ça, gronde-t-il comme s'il essayait de m'en convaincre.
Je me lève doucement, récupère ma veste que j'enfile et lui lance le regard le plus hautain et le plus froid que j'ai en stock.
— Nathan ne t'aime pas. Il ne t'aimera jamais. Lâche l'affaire ou la prochaine fois, c'est moi qui m'occupe de te mettre un râteau. Et je te promet qu'il n'y aura aucune douceur.
Honnêtement, on pourrait croire que ma menace n'en est pas une, mais le ton que j'ai employé fait son petit effet. Il coupe le souffle à Jacques qui m'observe comme s'il ne me connaissait pas. Malheureusement, ça ne dure pas longtemps et son attaque me crucifie :
— T'es amoureux de Nath ?
Son ton est hargneux, mais le sourire narquois qu'il affiche me fait trembler de colère. Une peur froide se répand dans mon corps, tel un seau d'eau glacée qu'on m'aurait balancé dans la figure.
— Non, je réponds aussitôt. On est juste amis.
— C'est pour ça que tu viens m'interdire de sortir avec lui ? rétorque-t-il avec ironie. Il y aura un jour où tu passeras au second plan, que tu le veuille ou non.
Sa menace est claire et son attitude aussi. Il me transperce de ses yeux noirs, mais je lui rend son regard aussi furieux que lui. Peut-être même plus. Moi ? Clément Legrand ? Passer au second plan ? Quelle bonne blague !
— Personne ne peut nous séparer, Jacques. Redescend un peu.
— Ah oui ? réplique-t-il avec un rire méchant. Alors pourquoi tu flippes ? Pourquoi tu interviens maintenant ? Pourquoi tu me menace ? Pourquoi tu tentes de m'éloigner ? Tu l'as fait avec d'autres ? Mais je crois que j'ai la réponse, moi.
Il continue de rire narquoisement avant de se dresser devant moi, me faisant face. La tension est palpable et je sens même les quelques clients se taire alors que nous ne hurlons pourtant pas.
— Ce serait pas parce que tu fantasme sur ton meilleur ami ?
Son expression de victoire m'écrase en même temps que mon cerveau qui se met en alerte. Comme s'il me criait : IL SAIT ! Mais que sait-il au juste ? Mauvais, je lui envoie un regard haineux avant de répliquer d'une voix claquante :
— Tu ne sais rien, Jacques.
Puis je tourne les talons et sors du café en le laissant dernière moi.
Jacques : 1
Clément : 0
~~~
La guerre est déclarée !!! 😂
Clément met Jacques au pied du mur en espérant le faire fuir, mais ce serait mal connaître le brun qui, blessé dans son ego, fera tout son possible pour obtenir l'impossible.
Avis sur Clément ?
Avis sur Nathan ?
Avis sur Jacques ??
Bisous 😘
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