Nous arrivons sur les lieux, ou du moins ce qu'il en reste. Toute la grande place qui borde le studio est noire de monde, essentiellement des jeunes filles, toutes plus hystériques les unes que les autres :

« Pourquoi elles crient comme ça ? Me demande Sarah, visiblement apeurée
-Je suppose que c'est parce qu'elles sont impatientes, je lui réponds, m'efforçant de paraître la plus confiante possible. »

Je leur serre la main un peu plus fort à toute les deux et nous nous faufilons à travers cette marée de foule jusqu'au carrefour d'une petite ruelle.

« On n'y vois rien du tout ! Sanglote Hannah
-Emma fais quelque chose, m'implore Sarah »

Je scrute le paysage, cherchant désespérément une solution pour que nous soyons mieux placées mais en vain. Je ne parviens pas à me concentrer avec ces centaines de filles hurlant dans mes oreilles. Soudain, un homme d'une quarantaine d'années, probablement l'agent des One direction, sort du studio pour faire une annonce fracassante :

« Mesdemoiselles, un peu d'attention s'il vous plait. Malheureusement, les One direction ne vont pas pouvoir faire l'intervention prévue, les forces de l'ordre nous ont prévenus que cela pourrait engendrer des mouvements de foule dangereux pour votre sécurité. Le groupe et moi-même vous prions de bien vouloir nous en excuser, sachez que les One direction partagent votre déception. »

Sur ces mots, il se presse de rentrer à l'intérieur. Dehors, des bousculades commencent à se faire sentir, et quant à moi, je m'inquiète beaucoup de savoir comment nous parviendrons à rebrousser chemin. Les filles pleurent, je commence à paniquer : il devient urgent de quitter les lieux. Soudain j'aperçois un petit chemin au fond de la ruelle qui longea l'arrière du studio. Il suffit d'enjamber un grillage et nous serions hors de portée de ces fans extrêmes et qui ne sont pas sans m'effrayer.

Je fais donc d'abord passer Sarah, puis Hannah et je saute le grillage à mon tour. Nous longeons les bâtiments suivant cet étroit chemin quand Hannah s'arrête brusquement. Sarah se stoppa également. Je suis leur regard et distingue cinq silhouettes qui se dessinent dans l'ombre.

« Impossible, je me dis. Il ne peut pas s'agir du boys band tant prisé, par mes sœurs. »

Sans attendre, les deux fillettes se mettent à courir en direction des cinq personnes, hurlant leurs noms. Les garçons se retournent pour nous faire face et mon souffle se coupe. Nous avions probablement une chance sur des milliers de rencontrer les One direction seules à seuls et les voilà, en face de nous, en chair et en os...