Δ 11. It's over Δ
Mon sommeil est ponctué de rêves. Des rêves merveilleux, dans lesquels June et moi vivons heureuses, loin de toutes ces histoires. Dans ces rêves, je retrouve Sean, Bea, Lindy, Tristan, Hayley et Alex. Dans mes rêves, ils sont toujours présents et nous vivons ensemble, nous sommes une famille. Le gouvernement nous a lâché, la Ligue l'a fait tomber, et nous pouvons reprendre des vies normales, nous pouvons trouver un travail, reprendre nos études, fonder une famille.
Le réveil est dur et brutal. Sean freine d'un coup et Alex et moi sursautons. Un sourire gêné s'échange entre nous et tout notre petit monde sort l'un après l'autre. Nous nous réunissions derrière la voiture et un silence s'installe. J'ai le coeur qui bat la chamade. Je coiffe rapidement mes cheveux et étire mes muscles avant d'arranger nerveusement mes vêtements. Rien ne doit m'empêcher de retrouver June.
- La base est à trois kilomètres, annonce Sean en pointant le nord du doigt. Une fois qu'on y sera, ça va être très difficile d'en sortir.
- Nous allons former des binômes, dit Bea. Comme pour le camp de cette nuit, on garde nos signaux et on ne fait rien qui pourrait nous mettre en danger.
Nous avons convenu de signaux de détresse spécifiques à chacun au cas où l'un de nous serait en danger. Le mieux est de faire profil bas. Comme nous l'expliquent Sean et Bea qui ont étudié les plans, nous allons rentrer tous ensemble puis nous disperser. Sean et Irvine vont désactiver les caméras pendant que nous allons chercher Sam et June. Pour dire la vérité, rien de tout ça ne ressemble à un réel plan. Notre seul maître mot est la discrétion, encore une fois. Faire profil bas et sortir ma sœur de ce merdier.
Nous entrons par l'arrière après que Alex aie séché le garde. Le silence nous enveloppe immédiatement, ponctué par les bruits des tuyaux et les pas précipités qui résonnent au loin. Mon coeur est comprimé dans ma poitrine, je ressens la tension de mes camarades. Au bout du couloir, nos groupes se dispersent. Le binôme de Bea et Tristan nous suit, Alex et moi, tandis que Sean, Irvine, Hayley et Lindy tournent sur la gauche. Personne ne parle, personne ne semble même respirer. Nous progressons parmi les couloirs, assommant quelques gardes furtivement ça et là. Pour le moment, nous arrivons à rester discrets. Ce ne serait que de moi, je mettrais cette base sens dessus-dessous, mais je ne peux pas risquer de tous nous mettre en danger et d'être de nouveau éloignée de June. Je peux presque ressentir sa présence au fond de mes entrailles. Elle est tout près. Je vais bientôt la revoir.
Alex et moi tournons à gauche du prochain couloir tandis que Bea et Tristan continuent tout droit. Nous n'avons aucune idée d'où se trouvent les cellules. Nous empruntons des escaliers puis entrons dans l'étage suivant. Soudain, je me fige en remarquant un groupe de gardes qui vient droit vers nous. Alex et moi nous plaquons contre le mur et attendons leur passage, le souffle coupé, avant de reprendre notre ascension. Plusieurs fois, nous manquons de nous faire repérer et Alex sèche de nombreux gardes qui menacent de donner l'alerte. J'aperçois alors les cellules au loin et mon coeur se gonfle. Je fais un signe entendu à Alex et il acquiesce avant de poser une main encourageante sur mon épaule. Il passe une tête, puis lève six doigts. Ils sont trop nombreux.
Je réfléchis un instant, essayant d'élaborer un plan infaillible pour leur passer devant. Seulement, le temps nous manque. Si les gardes lancent l'alerte, nous sommes perdus. Nous devons profiter de leur nombre restreint pour le moment. Sans prévenir, je sors de ma cachette. La main d'Alex effleure mon avant-bras qu'il menace d'attraper. Or, je suis plus rapide et je fonce dans le tas sans faire de bruit. Les gardes pointent leurs armes sur moi alors que je ne suis qu'à une dizaine de mètres de leur position. Un sourire imperceptible se dessine sur mon visage et je coupe court à la tension qui s'accumule entre nous. Je lève une main et leurs armes se retournent toutes contre eux en un temps record. Alex me rejoint en trottinant.
- Alia ! T'es folle ou quoi ?
- Je les ai neutralisés non ? fais-je remarquer. Sèche-les.
L'un d'eux porte une main tremblante à sa ceinture, mais un mouvement du poignet et elle se tord violemment, lui arrachant un cri de douleur. J'entends un craquement dont je me délecte le temps d'une seconde. Ils ne méritent aucun compassion, je suis près de mon but et rien ne m'empêchera maintenant de l'atteindre. Alex envoie des décharges à tout va et les gardes retombent assommés sur le sol. J'enferme leurs armes dans un placard puis tire Alex à ma suite. Nous longeons les différentes cellules à la vitesse de l'éclair, mon coeur tambourine encore plus fort dans ma poitrine. Soudain, une voix s'élève et je la reconnais immédiatement. Un frisson remonte le long de mon thorax et je redresse la tête. Ma sœur se tient dans l'encadrement de la porte du fond. Alors que je perdais espoir en ne l'apercevant pas dans une des cellules, la voilà qui se tient face à moi, seule et sauve.
- Alia... chuchote Alex, visiblement inquiet.
- June ! m'exclamé-je, retrouvant enfin ma voix.
- Non ! hurle Alex, mais je ne l'entends plus.
Je m'élance dans les quelques mètres du couloir et me jette dans les bras de ma sœur. Mon coeur fait des bonds dans ma poitrine. L'étreinte ne dure que quelques secondes puis June attrape fermement mon bras et le plaque dans mon dos dans une torsion douloureuse. Je pousse un cri tandis qu'elle écrase mon visage contre le mur avec force.
- June ! Qu'est-ce qui te prend ?
- Ce n'est pas June ! s'égosille Alex.
Je tourne enfin les yeux vers lui. Deux gardes le tiennent fermement, l'empêchant de se dégager de leur emprise. Ses yeux deviennent couleur or et ils enclenchent un collier autour de son cou. La couleur vive s'évanouit et son regard vert eau me fixe, terrorisé.
- Alia... comment as-tu pu te laisser berner si facilement ? me souffle une voix grave tout contre mon oreille.
Dans la vitre de la cellule sur ma gauche, je distingue enfin le visage de celui que je prenais pour June : Clancy Gray. Il a usé de ses pouvoirs sur moi pour me faire croire qu'il était ma sœur. Mon sang ne fait qu'un tour. Les cellules autour de nous se mettent à vibrer et l'arme d'un des gardes s'élève de quelques centimètres.
- Calme-toi...
La voix s'insinue dans mon esprit comme un serpent vénéneux. Elle emprisonne mon esprit et capture ma rage. Un sentiment de paix m'enveloppe tout entière, or je sais reconnaître le pouvoir d'un Orange lorsqu'il s'insinue en moi. Clancy me manipule une nouvelle fois. Je ne peux rien faire contre ses ordres doucereux susurrés dans mon oreille. Je retombe comme une chiffe molle et même lorsqu'il me lâche, je me tourne calmement vers lui. La seule chose qui trahit ma véritable colère est la grimace qui barre mon visage. Mon corps ne me répond plus, mes pouvoirs sont comme endormis. Clancy me lance un sourire taquin puis passe un collier autour de mon cou le plus lentement possible. Il relâche la tension entre nos deux esprits au moment même où le collier se referme sur ma nuque. J'expulse de l'air et me sens soudain vidée de toute énergie. Cela faisait des années que je ne m'étais pas sentie aussi... normale. Je déteste ça finalement. J'ai accepté la présence de mes pouvoirs et Clancy vient de me les enlever sans hésitation. Je fais un pas menaçant en avant, mais deux gardes me plaquent contre le mur avec force. Je hurle, je me débats, mais rien n'y fait.
- Stop ! hurle Clancy.
Il ne sourit plus. Il est placé droit comme un piquet aux côtés d'Alex qui est également immobile. Un des hommes de main du Orange pointe son canon sur l'arrière de son crâne. La dissuasion est efficace. Mon estomac se contracte et j'arrête de gigoter. Je retombe lourdement dans les bras des gardes, sur le point d'exploser en sanglots. C'est terminé.
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Nos héros ont été attrapés ! Comment vont-ils se dépêtrer de ce bordel ? ^^
Ecrit le 7 Janvier 2020, 10 Janvier 2020 et le 20 juillet 2020, corrigé le 3 Août 2020 et publié le 3 Août 2020.
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