Chapitre 16
Chapitre 16
Il y a sept ans
— Salut mon amour.
Jisung était monté dans la voiture de son amoureux, plaquant un long baiser sur ses lèvres avant de se détacher de lui. Il lui avait atrocement manqué durant ces quelques jours où ils ne s'étaient pas vus, leurs examens de fin d'année avaient mangés la totalité de leur temps et ils n'avaient pas eu l'opportunité de se recroiser depuis la fin.
— J'ai acheté des tartes aux pommes.
— Pourquoi ?
— J'ai peur de faire mauvaise impression devant ton père.
Hyunjin avait pouffé en entendant Jisung, ce dernier était beaucoup trop stressé depuis qu'il avait appris que le père de l'ébène savait pour eux, c'en était à la fois mignon et drôle.
— Il ne va pas te manger.
— Je sais...
Hyunjin avait redémarré sa voiture alors que Jisung fouillait la boîte à gant à la recherche d'un album de musique. Malheureusement pour lui, ses recherches étaient vaines. Il n'avait trouvé qu'un briquet, qu'il avait d'ailleurs piqué au passage, et un paquet de cigarettes entamés.
— Hyunjin ?
— Oui ?
— T'avais pas arrêté de fumer ?
L'ébène jeta un coup d'œil à la trouvaille de blondinet avant de reporter son attention sur la route.
— C'est un vieux paquet, tu peux le jeter si tu veux.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Jisung l'avait pris et mis dans sa poche de manteau. Certaines personnes auraient trouvé le comportement de Jisung excessif et lourd, mais Hyunjin savait parfaitement que le blondinet ne faisait pas cela pour son simple petit confort. Il le faisait aussi pour la santé de Hyunjin et ce dernier ne pouvait qu'en être reconnaissant.
L'ébène s'était arrêté devant la maison de son petit ami avant de déverrouiller les portes afin qu'il puisse sortir.
— Donne les tartes à ta mère, mon père n'est pas là ce soir.
— Sérieusement ? L'ébène hocha la tête sous le regard apaisé de Jisung. Dis-le moi avant la prochaine fois ! Lui avait-il dit en lui assenant un petit coup sur l'épaule.
Dans un dernier sourire complice, Jisung était descendu et était très vite revenu quelques minutes après, un sac sur le dos.
— Ma mère a accepté que je dorme chez toi parce que je lui ai dit que tu avais payé les tartes, qu'est-ce que je ferais pas pour toi...
— Au moins je passe pour le gendre parfait !
Jisung s'était raidit à cette appellation. Hyunjin avait redémarré en direction de chez lui alors que Jisung ne pouvait s'empêcher de se triturer les doigts accompagné d'un sourire triste.
— Je suis désolé Hyunjin...
— Pourquoi ?
Jisung culpabilisait, il se retenait de pleurer, se disant que les raisons n'étaient pas valables et qu'il ne voulait pas gâcher leur soirée.
— Je sais que tu veux agir comme le gendre parfait, et tu as même eu le courage d'avouer à ton père qu'on sort ensemble mais... Je sais pas si j'en serais capable. Il respira un bon coup. J'ai peur que tu penses que tu ne comptes pas pour moi, ou je-ne-sais-quoi d'autre, mais c'est faux. J'aimerai tellement le dire à ma mère mais j'ai vraiment peur de sa réaction.
Hyunjin s'était garé devant chez lui avant de donner sa totale attention à Jisung.
— C'est pour ça que tu t'excuses ?
— Oui...
Hyunjin sourit en passant une main sur sa joue, la caressant tendrement.
— C'est pas grave, je connais ta mère depuis le temps, je sais que ce n'est pas aussi facile.
Jisung lui avait sourit en retour, soulagé d'entendre ses paroles. Hyunjin avait plaqué un petit baiser sur ses lèvres avant de sortir de la voiture a ses côtés, une fois à l'intérieur, Jisung avait posé son sac dans un coin du salon avant de totalement s'affaler sur le sofa, suivi de près par l'ébène qui l'écrasa des tout son poids.
— Hyunjin, tu m'empêches de respirer !
— Tu insinues que je suis gros ? Lui avait-il demandé en se relevant sur ses avant bras.
— Oui !
Suite à cette réponse, l'ébène avait entamé des millions de chatouilles sous les rires et les débats de son petit ami.
— Hyunjjin... Arrête ! Dit-il entre deux souffle.
— C'est quoi le mot magique ?
— Abraca-adabra ! »
Hyunjin avait explosé de rire à son tour, lâchant les côtés de son petit ami pour l'entourer de ses bras. Il humait son odeur, qui finalement était la sienne due au pull que le blondinet portait, avant de lui déposer de milliers de petits baisers dans le cou.
— Si t'es comme ça maintenant, qu'est-ce que ça sera dans dix ans ? Avait rit Hyunjin en faisant référence à leurs petites piques qu'ils ne cessaient de se lancer.
— Parce que tu penses qu'on sera encore ensemble dans dix ans ?
Malgré l'ambiance et le moment chaleureux qu'ils partageaient, Hyunjin avait décerné dans la voix de Jisung une sincérité bien trop dure à entendre. Automatiquement, il s'était relevé pour se mettre en position assises tout en fixant son copain.
— Parce que tu penses qu'on sera plus ensemble ?
La voix de Hyunjin s'était faite plus triste et douce, perdant automatiquement cette aura chaleureuse qu'elle avait.
— Bien évidemment que non. On est encore jeune, et le premier amour n'est jamais le dernier.
Hyunjin avait lâché un rire nerveux suite aux paroles de l'homme qu'il aimait, il savait que Jisung n'aimait pas se projeter, mais savoir qu'il pensait dur comme fer que leur relation n'était pas assez forte pour durer était tout une autre chose. Il n'avait qu'une envie ; pleurer.
— Tu te fous de ma gueule, Jisung ?
Le blondinet s'était relevé à son tour, regardant son petit ami en fronçant les sourcils. Il ne voyait pas où il avait fauté, il était simplement réaliste et ne voulait pas s'avancer avant que les faits soient commis.
— Tu viens de m'avouer que tu ne crois pas en notre relation ?
— Je suis juste réaliste...
Cette réalité ne plaisait en aucun cas à Hyunjin.
— Ça fait deux ans que tu te fous de ma gueule ? Pourquoi tu t'es mis avec moi si c'est pour ne pas croire en notre couple après deux ans de relation ?
Jisung n'aimait pas du tout le ton que prenait Hyunjin, il ne voulait pas d'une dispute entre eux et ne savait comment calmer le jeu.
— Tu ne vas pas me dire que tu n'as jamais vu personne se mettre en couple pour passer le temps ?
Les yeux de Hyunjin étaient devenus aussi gros que des billes alors que Jisung venait de se rendre compte du double sens de sa phrase.
— Non, attends c'est pas ce que je voulais di-
— Donc tu es avec moi pour "passer le temps" ?
C'était trop tard, Hyunjin avait compris la mauvaise version et la tristesse commençait déjà à s'emparer de son tout son être. Il n'arrivait pas à croire ce que Jisung venait de dire, il n'arrivait pas à croire que Jisung s'était moqué de lui et de leur relation pendant autant de temps.
— C'est pas ce que j-
— Si ! C'est totalement ce que tu voulais dire, essaie pas de te rattraper. Avait-il dit tout en se levant du canapé. Donc je compte pas pour toi ? Tu me mentais à chaque fois que tu me disais que tu m'aimais ? Et nos moments ensembles, qu'est-ce que tu en fais ? Ils ont compté pour toi ? Hyunjin n'était plus qu'un mélange de colère et de tristesse. Mais attends, c'est pour ça que tu ne parles pas de notre relation à ta mère, je ne suis qu'une relation parmi tant d'autres !
— Non Hyun-
— Tais-toi !
Jisung s'était levé à son tour, essayant d'attraper les mains de son petit ami alors qu'il se débattait.
— Ne me touche pas !
— Putain, laisse moi parler !
Hyunjin refusait, étant déjà bien trop blessé par la situation. Leur relation venait de chuter en quelques minutes seulement et Jisung avait perdu le contrôle de la situation.
— J'arrive pas à y croire, comment tu peux te foutre de ma gueule ainsi, je t'ai tout avoué sur moi, je te faisais confiance jusqu'au bout j'étais prêt à tellement de chose pour toi.
Jisung savait qu'il ne devait pas s'énerver, que Hyunjin était en pleine crise après une incompréhension et qu'il fallait simplement qu'il se calme avant de se raisonner et de l'écouter, leur relation pouvait encore être sauvée.
— Je te déteste Jisung, t'es qu'un connard, lâche-moi !
Pourtant, ces simples derniers mots l'avait fait perdre toute raison et avait autant blessé qu'énervé Jisung. Il ne supportait pas de l'entendre l'homme qu'il aimait lui dire ces paroles, et peut-être était sa fierté mal placée, mais Jisung n'avait plus réussi à se retenir.
— Tu oses me dire que tu me détestes ? Tu oses me que je suis un connard alors que le seul con qu'il y a dans cette pièce c'est toi et toi seul ? Il avait rit jaune. J'en ai marre Hyunjin, moi non plus je supporte plus ton comportement. Je sais pas si tu te rends compte de comment tu peux être blessant avec moi chaque jour de l'année sans que je ne dise rien ! Hyunjin avait froncé les sourcils. Tu penses que ça fait quoi de se prendre constamment des remarques comme ; « Je t'aime presque autant que Rimbaud. », « - Je crois que tes lèvres me rendent plus fébrile que Gamiani ou deux nuit d'excès. ». Qu'est-ce que tu penses que je ressens quand j'entends de la part de mon petit ami que je suis PRESQUE plus important qu'un tas de vielles feuilles pour lui ?
Pourtant, Hyunjin ne comprenait pas où il avait fauté. Il lui disait souvent ce genre de phrase, mais elles étaient remplies de compliments, il n'en voyait pas le double sens qui attristait Jisung toujours plus.
— Je pensais que...
— Je hais cette partie de toi, Hyunjin ! Je la déteste, je la hais, je n'en veux plus et je ne l'ai jamais aimé !
Pourtant, c'était la plus grande partie de lui. Hyunjin n'était rien sans ses références littéraires et son amour pour la littérature, elles et Jisung étaient les seules choses qui le rendaient heureux et lui faisait oublier ses tracas, cette partie de lui était lui tout simplement.
— Tu viens de m'avouer que tu ne m'as jamais aimé, Jisung...
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