
III

(Aïda)
☄️
Après avoir passé un après midi plutôt agréable avec mes copines, je remonte chez moi vers 17h30, juste avant que Maman ne s'en aille. Je traverse le hall qui est étrangement désert. Habituellement j'y trouve les teneurs de murs, les frères de cœur de Hakeem. Je montre les escaliers quand une main me tire violemment en arrière tandis qu'une autre me couvre la bouche pour ne pas que je hurle. Je me débat quand je reconnais la chevalière qui se trouve sur la main qui me bâillonne. Je me sens légèrement rassurée avant de me dire que je vais me faire niquer car si vous ne l'aviez pas compris, c'est Jassim en personne :
- C'est moi que tu fais crier dans tout la té-ci ? J'te ramène un grec et au lieu de te calmer ,toi, tu claques ma portière wesh ça va bien dans ton crâne toi ? Ma gova jl'ai pas gagné au loto, tu me la pète je pète ta gueule en même temps frère c'est clair ?
Sachant que je ne peux pas parler, je me contente de hocher ma tête de bas en haut. Jassim me lâche brusquement et me claque la nuque bien fort. Je manque de tomber dans les escaliers, il se moque de moi. Je le déteste.
On monte les escaliers qui mènent à l'appartement et on croise ma mère :
- Jassim ! Ça fait longtemps que t'es pas venu à la maison toi. Et ta maman ? Elle va bien ? Demande ma mère
-Bonsoir Tantie, oui ça va ...j'avais des trucs à régler avec le garage c'est pour ça. Maman va bien, elle te passe le salam. Elle m'a dit qu'elle allait sûrement monter bientôt sur Paris.., lui répond Jassim
- D'accord je vais l'appeler bientôt. Maï , j'ai mis quelques vêtements dans le sèche-linge, vérifie quand ils seront sec.
Ma mère m'appelle toujours Maï, diminutif de Maïmouna, le prénom de ma grand-mère maternelle.
La famille de Jassim habite dans le sud, à Marseille. J'y ai souvent passé l'été et cette année j'y retournerai sans doute pour le mois d'août. Jassim a une petite sœur, Inès qui a un an de moins que moi et avec qui je m'entendais très bien. Cependant, l'année dernière, elle a détruit notre amitié à cause d'une histoire stupide de garçon. J'avais passé deux semaines chez elle. Au début, nous étions toutes les deux hyper excitées. Elle n'a pas de sœur et moi la mienne ne me prête pas une grande attention. Inès avait aménagé sa chambre juste pour moi. Tous les soirs nous sortions dans son quartier, trainer un peu avec ses amis, jouer ( ou du moins regarder les gars jouer) au foot, aller un ciné, au kebab, sur la plage, au port etc..
C'était vraiment bien jusqu'à ce qu'Ines se rende compte que je plaisais bien à un de ses amis dont elle était secrètement amoureuse. Il me plaisait à moi aussi, mais sachant ce que ma cousine éprouvait pour lui je l'ai toujours recalé. Cela n'a pas suffit à Inès. Elle s'est acharnée contre moi. C'était invivable. Je suis rentrée plus tôt à Paris, prétextant vouloir m'avancer sur l'année scolaire qui allait démarrer. Depuis , Inès ne m'a plus jamais parlé. Moi non plus..
Bref. Je fais un bisou à Maman et nous rentrons, Jassim et moi à la maison alors qu'elle commence sa nuit de travail.
Nous trouvons alors ma sœur, affalée sur le canapé, vernis à ongle à la main, petit short et débardeur ( je la comprends parce qu'il fait tellement chaut ) devant une téléréalité. Je la salue, elle ne me répond pas. Sans doute trop captivée par son émission. Alors que je comptais faire abstraction de ce manque habituel de considération et me diriger vers la cuisine histoire de nous faire un truc à grignoter à Jassim et moi, j'entends la grosse voix de mon cousin :
- T'es vraiment une grosse salope Aïda. Ta sœur, de même père et de même mère te salam et tu peux même pas lui répondre. Alors que si c'est pour te balader et saluer tout Paname en sous vêtements t'es la reine. Mdrr continue. Un jour tu verras.
- Mais au fait t'es qui toi pour me juger Jassim ? T'es pas mon père, ni mon reuf, ni mon ami, même pas une connaissance et tu te permets de te mêler de ma vie. Même si j'embrasse tout Paname jamais mes lèvres se poseront sur le tas d'ordure qui te sert de bouche. Tchrr bouge wai, au lieu de vouloir me donner des leçons de vie, lui retorque ma sœur
Je crois que là, Jassim a vu rouge, car ni une ni deux, il était sur Aïda entrain de la cogner comme jamais. J'ai pas tenté de les séparer j'aime trop mon visage. Si ça s'aggrave j'irai chercher Tarek, un ami de Hakeem qui habite pas loin. Mais sinon clairement c'est pas mon pétard. C'est toujours comme ça avec eux. Faut en venir au mains. Aujourd'hui c'était Jassim le premier à craquer et provoquer, demain ça sera Aïda.
Ils se détestent mais ne peuvent s'empêcher de se parler. De la haine à l'amour il n'y a qu'un pas. N'oubliez pas.
Moi, je me dirige vers la cuisine parce que contrairement à certains j'ai envie de goûter. Je me sors une glace Ben&Jerry au cookies avant de m'enfermer dans ma chambre. Tant pis pour Jassim. Il n'avait qu'à pas se battre .
Alors que je regarde un film sur mon ordinateur, Jassim rentre, plein de griffures sur le visage :
-Ah ouais elle t'a pas loupé, lui lançais-je pour rire
-Tchrr, tais toi, toi. Désinfecte moi ça plutôt.
Je pars chercher la trousse de toilette dans la salle de bain avant de nettoyer ses légeres plaies. Je finis mon film avec Jassim qui n'a pas pu s'empêcher de me voler mon pot de glace 😩🙄. À croire qu'il y'en à pas d'autre dans cette maison. Tchrr.
Mon cousin s'en va un peu avant 20h. Je vais en cuisine et je prépare des pâtes au saumon quand Malick débarque :
- Wesh la cité ! Dit il en me tchekant
- Oklm Man on est posé
- Toi, toujours faut que tu me pique mes vêtements May, soupire t'il, j'sais que j'ai du style mais modére un peu la chose nan
- M. D. R. C'est juste parce que j'avais d'la poussière à faire aujourd'hui, sinon je porte pas de haillons comme ça moi, lui dis -je pour le taquiner
On continue à se chambrer gentiment tout en mangeant . C'est ça notre relation avec Malick. Se vanner, se taquiner pour rien. On a beau être des jumeaux on est tellement différents lui et moi aux yeux des autres en tout cas, mais quand on est à deux comme ça, c'est juste magique parce qu'on est nous. Malick et Maysan. M&M forever and ever.💪🏾❤️
Je fais une assiette à mon père qu'il n'aura qu'à passer au micro-ondes en rentrant, je laisse le reste dans une casserole pour ma sœur et je m'en vais prendre ma douche. Ce soir petite routine capillaire. Mes cheveux sont très très maniables c'est ce que j'aime le plus chez eux. En général j'en prend pas forcément soin mais j'essaie de les hydrater au moins une fois par semaine. Je me fais des vanilles avec du beurre de karité pour la nuit et j'emballe le tout sous un film plastique. En sortant de la douche, je me rappelle que je devais faire sortir les vêtements du sèche-linge. Je prend alors un bac plastique et vide la machine. La grande majorité des vêtements qui y sont sont ceux de Hakeem et Momo. Alors que je finissais, un petit détail me saute à l'oeil. La poche du jogging de mon frère contient un étrange sachet plastique. Je le saisis et comprends ce que c'est. Hakeem 😫.
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