Chapitre 7
Une semaine plus tôt, Hermione avait reçu un mot de Lucius Malefoy comme quoi il avait dans l'intention de faire transférer ses parents à St-Mangouste pour que des Medicomages spécialisés les aident. Il lui avait demandé de la rejoindre afin d'expliquer les raisons de leur amnésie magique.
La jeune femme s'était donc rendue à l'hôpital pour discuter avec des sorciers, mais l'espoir qui avait gonflé son cœur en chemin s'était effondré comme un soufflé quand l'un des Medicomages lui avait affirmé que le retour des souvenirs des deux Moldus serait difficile, long et très douloureux pour eux. Pas douloureux physiquement, mais psychologiquement car pour eux, ils n'avaient jamais côtoyé de sorciers, n'avaient jamais eu d'enfant... Ils avaient oublié dix-neuf ans de leur vie et le retour de la mémoire allait être compliqué. De plus, le sortilège avait été lancé avec intention par une sorcière jeune et très puissante, ce n'était pas un accident comme pour Gilderoy Lockhart, « attaqué » par la baguette magique défectueuse de Ron alors qu'il tentait de s'en servir contre les deux amis...
Effondrée, Hermione avait insulté Lucius quand il lui avait assuré ne vouloir que son bien, qu'il ignorait ce que les Medicomages allaient dire. En larmes, elle l'avait violemment repoussé puis avait transplané en faisant fi des règles de transplanage, à savoir, ne jamais transplaner dans un endroit étroit comme un couloir rempli d'objets...
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Assise sur une chaise près de la fenêtre, Hermione écoutait les rires et les chants des sorciers du Chemin de Traverse qui fêtaient le premier anniversaire de la fin du règne de Voldemort. Tout n'était que liesse, on buvait, on dansait, on lançait des sortilèges en l'air, on rejouait la scène de la mort du Lord Noir, du moins la version officielle divulguée par le Ministère et non la véritable...
Dégoûtée, Hermione referma la fenêtre et jeta un sort d'insonorisation dessus. Aujourd'hui, elle avait décidé d'être absente. Sa porte principale était fermée à clef, chose rare depuis qu'elle s'était installée ici, et elle ignorait les hommes qui tambourinaient et l'appelaient, de même que ses amies de la rue.
Vers midi, cependant, la faim la poussa à sortir pour aller s'acheter quelque chose sur le Chemin de Traverse. Elle savait que c'était une mauvaise idée, qu'elle allait devoir jouer des coudes pour atteindre un restaurant, mais elle n'avait pas fait les courses depuis son retour de l'hôpital et ses placards étaient déjà bien vides avant cela, alors elle n'avait pas vraiment le choix.
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— Tenez, Miss Jean ! Un gros sandwich poulet crudités comme vous aimez !
Hermione sourit au vendeur ambulant qu'elle avait finalement atteint, non sans mal, à force d'être repoussée en tous sens par la foule joyeuse.
— Tenez, Hector, merci, répondit la jeune femme en tendant les trois Noises que valaient le sandwich. Je ne sais pas si je vais réussir à le terminer...
— Je pourrais sans doute t'aider...
Hermione frissonna et se retourna.
— Monsieur Malefoy ! dit alors Hector en croisant les bras, un petit sourire en coin sur les lèvres. Vous ne savez pas qu'il est dangereux d'être ici aujourd'hui pour les gens comme vous ?
— Vous savez ce que les gens comme moi font aux gens comme vous, n'est-ce pas... ? siffla alors Malefoy Junior, les dents serrées.
— Drago ! le coupa Hermione. Évite d'insulter mes amis, tu veux ? Désolée, Hector...
— Ce n'est rien, Miss Jean. Passez une bonne journée.
Hermione hocha la tête puis attrapa Malefoy par le coude et l'entraîna dans un recoin entre deux boutiques où le flot de sorciers ne venait pas.
— Miss Jean ? demanda-t-il. C'est nouveau.
— Tu m'as pistée ? répondit la jeune femme en ignorant la question. Comment tu sais que je vis ici ?
— Tu l'as dit à mon père, répondit Malefoy en croisant les bras, un sourire suffisant plaqué sur le visage. Miss Jean, hein ? Astucieux...
Hermione ronfla et regarda son sandwich.
— Tiens, dit-elle alors en le plaquant contre le torse du blond. Tu m'as coupé l'appétit.
Malefoy saisit le sandwich dans son emballage en papier et se retourna pour suivre Hermione des yeux, mais il n'eut même pas le temps de se mettre en marche qu'elle avait déjà été happée par la foule.
— Hé.
Le blond tourna la tête.
— Eh ! Par là !
Malefoy plissa les yeux et s'enfonça dans l'allée étroite entre deux boutiques. Des poubelles s'alignaient contre l'un des murs et de la vapeur sortait d'une bouche d'égout.
— Qui est là ? demanda alors Malefoy.
Des cartons empilés remuèrent et Malefoy se redressa quand un petit garçon d'environ six ans se montra à lui.
— Qui es-tu et que fais-tu ici ? demanda-t-il.
— Je vis ici, répondit le garçon. Je m'appelle Joshua. Je connais la fille avec qui tu discutais... C'est Miss Jean, et je sais où elle habite.
— Moi aussi, je le sais, répondit Malefoy avec son air suffisant. Elle vit sur le Chemin de Traverse.
Le garçon sourit puis secoua la tête. Malefoy haussa un sourcil.
— Bon, eh bien parle, qu'attends-tu ?
— Donne-moi ton sandwich et je t'y conduis !
— Mon...
Malefoy regarda le sandwich.
— Ça ? dit-il. Tu veux ce truc en échange ?
— Ouais. Donne-le-moi et je t'amène dans la rue où habite Miss Jean !
Malefoy était étonné. Ce garçon qu'il ne connaissait absolument pas lui demandait de lui donner son sandwich en échange d'une information ?
— Ce n'est pas le mien, de toute façon, répondit finalement le Serpentard en lui tenant la nourriture. Allez, je te suis.
Le garçon se pourlécha les babines en regardant le sandwich avec avidité. Il mordit dedans à pleine dents et sembla apprécier grandement sa bouchée.
— Oh ! dit alors Malefoy. J'attends...
La bouche pleine, l'enfant hocha la tête puis détala à toute allure et Malefoy eut du mal à le suivre. Il se rattrapa dans la rue derrière les boutiques, beaucoup moins bondée que le Chemin de Traverse en lui-même, et le garçonnet l'attendit au coin d'une vieille bâtisse aux fenêtre condamnées.
Malefoy regarda alors autour de lui. Du Chemin de Traverse, il ne connaissait que l'Allée des Embrumes et le Chemin de Traverse en lui-même, qui allait de l'arrière-cour du Chaudron Baveur jusqu'à la Banque Gringotts, mais bien entendu, il y avait énormément de boutiques dans cette allée marchande et donc, forcément, qui dit bâtiments, dit ruelles.
Joshua conduisit Malefoy dans l'une de ces ruelles où l'odeur d'égouts et de poubelles était la plus présente.
Non... Elle ne peut pas vivre ici ! songea le blond en regardant les maisons branlantes au crépi qui partait par plaques. C'est impossible, pas Hermione Granger !
Il fit un tour sur lui-même et aperçu Joshua un peu plus loin qui discutait avec une femme à l'allure plutôt... étrange.
Une prostituée ! s'horrifia le Serpentard.
Son cerveau fit le reste et il recula de plusieurs pas en comprenant ce qu'était la vie de son ancienne camarade de classe depuis la fin de la guerre. Estomaqué, nauséeux, il transplana brutalement loin de ce cloaque infâme et reparut dans le jardin du manoir familial. Là, il tomba sur les genoux et vomit dans un rosier ce qui lui restait de son petit-déjeuner...
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— Non, c'est impossible, fils.
— Je vous le jure, père ! Hermione... C'est une prostituée ! Elle se fait appeler Miss Jean, c'est...
Lucius se retourna vivement.
— Tu te trompes ! dit-il. Miss Granger est trop intelligente pour... ça ! Enfin Drago, tu la connais bien mieux que moi...
— Justement ! Et je sais qu'après la guerre, elle a sombré très bas ! Mais je ne pensais pas aussi bas !
Malefoy porta une main à son visage puis se mit à arpenter le bureau de son père. Narcissa était sortie faire des courses avec leur Elfe de Maison et le plus jeune avait donc trouvé son père en train de parcourir le Sorcinet dans son bureau à l'étage du manoir.
— Est-ce que tu l'as vue ?
Malefoy regarda son père puis secoua la tête.
— Non, mais le garçon avait l'air de bien la connaître, il m'a dit qu'il me conduirait là où elle habite si je lui donnais mon sandwich... C'est un gosse, père, il est incapable de mentir sur commande.
Lucius pinça la bouche. Malefoy Junior regarda alors l'heure et grimaça.
— Il est trop tard pour y aller maintenant, dit-il. Demain matin, je vous y conduis. Nous en aurons le cœur net tout de suite, mais je suis quasiment certain que je ne me trompe pas.
Malefoy ferma ensuite les yeux et s'adossa au canapé le plus proche.
— Merlin... dit-il. Vous devez l'aider, père, elle ne doit plus vivre là-bas, elle...
— L'aider ? Et comment ? répliqua Lucius. Elle m'a presque mutilé quand elle a transplané dans le couloir de l'hôpital !
Lucius leva la main droite. Elle était bandée. Quand Hermione avait transplané, une semaine plus tôt, dans le couloir étriqué de St-Mangouste, le déchirement de l'espace-temps avait provoqué la destruction de tout ce qui s'était trouvé sur un rayon de cinq mètres autour d'elle. Chaises, papier-peint, lampes, carrelage, tout avait été pulvérisé et Lucius avait failli l'être aussi si un Medicomage ne l'avait pas renversé au sol d'une prise de rugby particulièrement brutale.
— Ma main a failli être pulvérisée ! reprit Lucius. Elle ne veut pas de mon aide, d'accord ? Aide-la, toi, si tu veux, mais moi, j'en ai terminé avec cette enfant capricieuse !
Drago avala sa salive. Il voulut ajouter quelque chose, mais son père tourna les talons et quitta le bureau. Le jeune sorcier resta donc immobile dans la pièce et, après un profond soupir, il regagna sa chambre, non sans avoir fait un crochet par la cuisine avant...
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Hermione rentra chez elle rapidement après son entrevue avec Malefoy. Elle s'enferma dans sa chambre privée en bouclant sa porte d'entrée et ignora une fois de plus les hommes qui l'appelaient depuis la rue. Elle fut même tentée, pour l'un d'eux, de lui balancer un seau d'eau pour le faire taire, mais elle se retint, trop furieuse contre le Serpentard. Pourtant, il n'avait rien fait de mal, il avait juste été là et sa simple présence avait provoqué chez la jeune femme une série de hérissements cutanés qui l'avait poussée à fuir au plus vite.
— Pourquoi ? demanda Hermione à son reflet dans le miroir. Pourquoi est-ce que j'ai réagi comme ça en le voyant ? Il n'a rien fait...
Le reflet de la jeune femme resta immobile et soudain, pencha la tête. Hermione n'eut pas un mouvement de surprise.
— Tu te demandes vraiment pourquoi ? demanda le reflet. Je veux dire, tu n'as pas un peu l'impression d'être sur tes gardes, tout le temps, partout, comme si un sorcier allait te reconnaître et hurler ton nom dans la rue ?
Hermione grimaça et secoua la tête.
— Iris sait qui je suis, dit-elle. Les filles le savent toutes et elles me protègent...
— Tu n'as pas envie de te sortir de ce merdier ? demanda alors son reflet. Tu es une pute, Hermione... Tu vends ton corps pour des Gallions... Tu vas faire ça jusqu'à quand ? Lorsque tu tomberas enceinte, tu vas faire quoi ?
Hermione avala sa salive bruyamment et ses yeux la picotèrent. Plusieurs de ses amies avaient quitté la rue lorsqu'elles avaient fini par tomber enceintes de l'un de leurs clients... Jaly, la dernière en date, avait vidé son coffre à Gringotts et était partie en France trouver des jours meilleurs... Mais une jeune mère célibataire ayant travaillé dans la rue et dont le père de l'enfant qu'elle porte est un homme lambda, c'est très mal vu un peu partout dans le monde !
Après la guerre, beaucoup de sorcières s'étaient retrouvées enceintes après le passage de groupes de Mangemorts en chemin pour Poudlard, et pour la grande majorité, elles avaient fait la queue à St-Mangouste pour avorter, mais là ce n'était pas pareil. Hermione vendait son corps sciemment parce qu'elle n'avait plus goût à rien d'autre depuis qu'elle n'avait plus revu ni Ron ni Harry... La seule personne de Poudlard qu'elle avait revue depuis la fin de la guerre, c'était Drago Malefoy... et cela ne datait que de quelques semaines en arrière.
— Je dois faire quoi, à ton avis ?
— Partir. Arrêter tout ça. Retourner à ta vie d'avant, retourner apprendre de nouvelles choses, te trouver un petit-ami, un mari, fonder une famille, mais arrêter de te vendre comme ça...
Hermione pinça la bouche et une larme glissa sur sa joue.
— Je n'ai plus personne... dit-elle. Papa, maman... Ils ne savent même pas que j'existe... Harry, Ron...
Elle eut un hoquet et se roula en boule sur son lit. On toqua soudain contre sa porte et elle se redressa surprise.
— Qui est là ?
— C'est Iris, Jean, je peux entrer ?
Hermione soupira et hocha la tête. Elle déverrouilla la porte d'un geste de la main et s'essuya rapidement les joues.
— Eh bien, ça n'a pas l'air d'aller fort, dit Iris en entrant. Tu as pleuré ?
— Ce n'est rien, des souvenirs... de la bataille...
— Oh, ma chérie...
Iris alla s'asseoir près de la jeune femme et la prit dans ses bras. Hermione se laissa glisser sur ses genoux et Iris lui caressa doucement les cheveux.
— Tu ne dois plus y penser, dit-elle doucement. Tu as réussi à retrouver une vie stable maintenant... Ce n'est pas le plus gratifiant des métiers, c'est certain, mais ça paie très bien et tu es jeune...
Hermione soupira et se redressa.
— Je veux arrêter, Iris, dit-elle en ramenant ses mèches brunes dans son dos. Je... Ce n'est pas ma place ici, je devrais être à l'Université, le nez dans les bouquins, et pas dans une rue malfamée du Chemin de Traverse à satisfaire des hommes qui sont parfois tellement brutaux que je dois rester couchée pendant deux jours...
Iris pinça la bouche et lui caressa la joue.
— Tu as combien de côté, dit-elle doucement.
— Plus de cent mille Gallions...
— C'est bien. Tu peux quitter la rue avec ça, c'est de l'argent sale, d'accord, mais ça peut te donner un bon coup de main pour reprendre ta vie.
Hermione passa sa langue sur ses lèvres.
— Je ne veux pas reprendre ma vie, dit-elle. Je veux en reconstruire une autre, et je pense que le monde Moldu serait une bonne idée.
— Ma chérie, tu es une sorcière, dit Iris en grimaçant. Vivre comme une Moldue te fera regretter encore plus de ne pas avoir fait le nécessaire quand c'était le moment...
— De quel nécessaire tu parles ? Celui d'aller voir le Ministre pour lui rappeler que c'est grâce à Harry, Ron et moi que Voldemort a été terrassé ? Tu ne crois pas que je n'ai pas essayé ? Pendant des semaines j'ai envoyé lettre sur lettre, elles me revenaient toutes non ouvertes... Rien ne fonctionne, j'ai tout essayé.
— Non, ma belle, pas tout.
Hermione haussa les sourcils. Iris esquissa un sourire.
— Quelqu'un t'a vue avec un homme blond, bien habillé, il y a plusieurs semaines, devant l'église... Et Joshua m'a dit tout à l'heure qu'il t'avait vue avec un autre homme blond, bien habillé, plus jeune, et qu'en échange de son sandwich, il le conduirait ici...
Hermione pâlit et se leva lentement.
— Il n'a pas fait ça ? dit-elle.
— Il n'est pas allé jusqu'ici, il s'est arrêté en haut de la rue, vers la maison condamnée, répondit Iris. Je lui ai dit de ne plus recommencer, qu'il y a des gens qui ne sont pas gentils avec les filles comme nous...
Hermione soupira de soulagement. Elle fronça ensuite les sourcils.
— Attends, dit-elle. Tu n'es quand même pas en train de me suggérer de demander de l'aide à cet homme, si ?
Iris hocha la tête.
— Deux fois plutôt qu'une, même ! dit-elle. Je sais qui il est, c'est Lucius Malefoy, le sorcier le plus riche des environs et...
— Le plus riche, mais aussi le plus imbu de lui-même ! la coupa Hermione. Il m'a fait croire qu'il pouvait guérir mes parents, Iris ! Mais tout ce que j'ai récolté, c'est une déception supplémentaire !
Hermione s'appuya contre le mur de chaque côté de sa fenêtre et regarda dans la rue. Iris se leva alors en soupirant.
— Tu n'as pas beaucoup de solutions si tu veux partir d'ici, dit-elle. La meilleure façon est de te faire « adopter » par un homme riche...
Iris secoua lentement la tête puis s'en alla et Hermione serra ses ongles dans le bois de la fenêtre. Elle serra aussi les mâchoires et refoula ses larmes. Non, en aucun cas elle n'irait jusqu'à supplier Lucius Malefoy de la sortir de la rue ! Jamais !
— Tu n'auras sans doute pas le choix, tu sais ?
Hermione regarda son reflet dans le miroir, debout face à la fenêtre, comme elle.
— Arrête, tu n'es que mon reflet, tu ne fais que dire à voix haute ce que je pense tout bas, grogna-t-elle.
— C'est mon but premier...
Hermione grogna puis se détourna. Elle s'assit sur son lit, contrariée et croisa les bras.
— Non, je ne peux pas faire ça, dit-elle au bout d'un moment. Lucius Malefoy n'a jamais été un ami, ou même un proche, il est le père du gars que j'ai le plus détesté au monde quand j'étais adolescente, et rien ne pourra changer ça.
— Tu crois ? Il ne t'a pas cherchée et retrouvée, peut-être ?
Hermione tourna la tête, butée.
— Il a essayé de t'aider avec tes parents.
— Tu parles ! Les Medicomages...
— Les Medicomages ont dit que c'était possible, mais long et douloureux...
— Je sais ce qu'ils ont dit ! répliqua Hermione en plongeant ses mains dans sa tignasse bouclée. Et je ne veux pas qu'ils souffrent ! Je préfère encore qu'ils restent comme ils sont plutôt que de voir dans leur regard l'incompréhension, la terreur de ne pas savoir ce qui est vrai ou pas...
— Et tu vas souffrir toute ta vie comme Harry ? Souffrir d'être orpheline, de ne pas pouvoir présenter tes parents à tes enfants ? De ne jamais pouvoir leur présenter leurs petits-enfants ? C'est ça que tu veux ? Vraiment ?
Hermione serra ses doigts dans ses cheveux et ferma les paupières si fort qu'elle vit des étoiles. Elle haleta ensuite et rouvrit les yeux. Elle tourna la tête et regarda son reflet qui l'observait.
— Tu as pris une décision, n'est-ce pas ?
Hermione fronça les sourcils puis se leva. Son reflet redevint reflet quand elle quitta le champ du cadre et elle se dirigea vers son armoire. Elle ouvrit les deux portes coulissantes en grand, attrapa son sac sans fond et l'ouvrit le plus grand possible. Elle entreprit ensuite de vider son armoire de tous les vêtements, toutes les chaussures, tous les manteaux, qu'elle avait entassés depuis qu'elle était arrivée ici. Elle n'avait pas grand-chose, à bien y regarder, mais largement plus que lorsqu'elle était encore à Poudlard.
Elle rangea dans un carton à part toutes ses tenues affriolantes, ne gardant que les sous-vêtements les moins provocateurs, et elle ferma ensuite le carton et inscrivit IRIS en gros dessus au feutre.
Attrapant son bloc-note, elle laissa une lettre à son amie, la posa sur le carton et posa le carton sur le lit. Elle fit ensuite un tour dans la chambre, la privée et la publique, ramassa tous les objets auxquels elle tenait le plus, avant de ranger tout le reste dans un second carton qu'elle donna à Jaly, son amie enceinte qui était partie en France et à qui Iris ferait suivre le carton.
Elle rassembla ensuite ses sacs et ses affaires et transplana devant le Chaudron Baveur, sans une once de regrets. Iris avait raison, elle devait se sortir de cette vie, elle n'allait pas pouvoir continuer longtemps. Et son reflet, elle-même, avait raison aussi. Elle n'avait pas le droit de rester comme ça, de continuer à souffrir en sachant ses parents ignorants de son existence même. Elle devait réparer ce qu'elle avait fait, leur rendre leurs souvenirs, les retrouver. Ils lui manquaient terriblement, tout comme Harry, Ron, et tous ses amis de Gryffondor et Poudlard.
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