Derrière des barreaux de fer,
Un jeune oiseau tourne en rond.
Ses plumes ont perdu leur couleur.
Ses ailes ne fendent plus le vent.

Il a oublié la forme des arbres.
Les branches, les feuilles,
Les insectes, les nuages,
Le soleil, la pluie,
L'aube et le crépuscule.

Tout lui paraît vague et inaccessible.
Il ne supporte plus sa prison de métal.
Sa vie insipide le rend malade.
Malade d'envie, malade d'ennui.
Tout est gris, répétitif, déprimant.

Un beau matin, il entrevoit
Une fenêtre ouverte.
Regroupant ses forces restées inactives,
Il attaque la petite porte, tord le loquet,
Se blessant, coupant, griffant,
Mais ignorant sa douleur
Pour enfin se sentir à nouveau libre.

Dès qu'il sent l'espace autour de lui,
Il déploie ses ailes pour un nouvel envol.
Ses espoirs n'ont pas été vains !
Les premières feuilles vertes
Paraissent à quelques mètres !
Son échappatoire
N'est plus qu'à un battement d'ailes !

Soudain il sent qu'on l'agrippe.
De grandes mains moites et rudes,
Qui le tirent vers l'arrière
Jusqu'à l'empêcher de bouger.

Il se débat en vain,
Il lutte mais en moins d'une seconde
Un bruit métallique retentit
Puis les grandes mains le reposent.

Il est de retour dans sa cage,
Son cauchemar, son horreur, son Enfer
Et son âme a été brisée
Par sa volonté de liberté.