Elle est un peu partout à la fois :
Dans les rues, les maisons, les bois,
Elle se cache sous son grand manteau noir
Et erre la nuit dans les couloirs.

On entend ses pas résonner.
Ses pieds nus font craquer le plancher.
Son souffle est froid et nauséabond.
Ses yeux sont noirs comme le charbon.
Sous sa cape, elle est décharnée.
Son chant annonce son arrivée.

Elle promène ses phalanges sur les murs,
Se glisse dans les pièces et murmure
À la recherche de son passager.

Sa faux sur son épaule est posée,
Prête à faucher avec violence
Et à créer un profond silence.

Dans sa tête tournent des cris tourmentés
Qu'elle a entendu pendant des années,
Ces cris de douleur, de peur, de mort
Que tous ont en découvrant leur sort.

Elle a connu beaucoup de générations,
Beaucoup de lieux et aussi de noms,
Mais n'a jamais vraiment su le sien.
Celui qui le plus souvent revient,
Du moins à notre époque, est "La Mort".

Elle l'entend, mais l'ignore.
Elle ne veut pas de nom, ni rien.
Elle sait qu'elle n'en mérite pas un,
Que seuls les bons
Méritent un nom.

Elle fauche et fauche à chaque instant,
Et, avec regret, les vies elle prend.

Quelle étrange histoire vous ai-je conté !
Une Mort qui regrette de tuer...