PREMIÈRE NUIT :

Alors que la nuit venait de tomber, tout le monde jouait bruyamment à un jeu vidéo, chose que je détestais...

J'aurais du comprendre pourquoi Asuma m'avait offert une console à noël...

Enfin, tout le monde semblait de bonne humeur et riait aux éclats, même ma colocataire et son copain, qui n'étaient pourtant pas partis du bon pied.

Mon salon n'avait jamais accueilli autant de rires et d'amusements, seulement, l'un d'entre eux , semblait dans sa rêverie. Pour une fois, ce n'était pas Asuma, mais son ami Kakashi . Il était en pleine réflexion sur son téléphone, légèrement écarté du reste du groupe. J'en profitais donc pour aller lui parler, pourtant peu sure de moi contrairement a mon tempérament habituel.

-Salut, lançais-je en m'asseyant d'un air enjoué.

Il leva les yeux et posa son téléphone par respect et pour me regarder. Il avait d'immenses cernes.

-T'as l'air crevé... Commençais-je

D'ordinaire, je détestais cette remarque, mais vu son état, ça ne pouvait même plus le vexer...

-Effectivement... Répondit il comme si toute son énergie restante était concentrée dans cette réponse.

-Suis moi, je vais te montrer la chambre.

Ces mots avaient des airs d'ordre même si mon ton était calme, et il ne répliqua pas pour autant.

Je m'étais forcé à ne pas dire « notre » chambre, persuadée que cela sonnait bizarre quand on savait que je le connaissais depuis quelques heures seulement.

Kakashi avait de la chance, j'avais la meilleure chambre de la maison. Elle avait une salle de bains privatisée encore plus grande que la vraie et même un dressing, presque vide malgré tout, je n'étais ni assez riche, ni assez coquette pour faire les magasins a longueur de temps, je ne m'appelais pas Kurenaï.

En vérité, notre maison avait été le seul luxe que mes parents s'étaient permis d'avoir, et encore, mon père était masson, il l'avait presque fait seul, l'améliorant au fil des ans après notre départ de Konoha.

Kakashi entra dans ma chambre et son regard défila dans la pièce.

Je me dirigeai vers la salle de bain pour me changer et revins en legging et T-shirt de pyjama assez moche, mais bien chaud avec une tête de panda énorme au dessus. Finalement, je remerciais le pilou pilou de faire en sorte que je sois peu attirante et que je puisse donc respecter la promesse faite à Asuma sans soucis.

Cependant, lui était sur le lit, les yeux rivés sur son téléphone, torse nu, juste en boxer.

Comme si nous n'étions pas en plein hivers...

Je m'installais rapidement à côté de lui, combattant avec moi même pour ne pas regarder ses abdos et entamais la lecture de mon livre.

Ses yeux commencèrent à loucher sur mon roman. Je n'y fis d'abord pas attention, mais il m'interpella avec une voix qui n'avait rien de celle totalement crevée de tout à l'heure.

-J'adore ce livre. Dit-il finalement.
Je compris sa demande avant qu'il ne l'ait formulé clairement.

-Tu voudras que je te le prête quand je l'aurais fini?

-Si ça ne te dérange pas.

-Par contre ce n'est pas en français...

Il se tourna lentement vers moi.

-Tu es bilingue ?

-Je travaille dans la traduction.

-Intéressant.Conclut-il.

C'était la première fois qu'on me disait ça...

-Moins intéressant que d'être ninja en tout cas.

Il sourit sous son masque.

-Et du coup si j'ai bien compris ta coloc Laure fais pareil?

-Oui, mais elle n'a pas les mêmes projets, ni les mêmes options, elle, elle veut être professeur de traduction à son tour.

-Et toi tu veux être quoi exactement ?

''J'assiste aux cours pour me donner bonne conscience'' pensais-je alors que mes doigts trituraient quelques unes de mes mèches rebelles, prête à annoncer mon projet un peu trop ambitieux.

-J'aimerais être interprète pour que les dirigeants de deux pays qui n'ont pas la même langue puissent communiquer.

-C'est génial, tu pourras jouer un grand rôle dans la géopolitique comme ça...

Ses lèvres s'étirèrent en déformant légèrement son masque, et j'imaginais  ses dents blanche parfaitement alignées. L'image que je m'était faite me fit maudire intérieurement la promesse faite à Asuma.

Je me replongeais rapidement dans ma lecture pour ne pas me perdre dans cette pensée.