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ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 22

C'était la première fois que Vernon posait les pieds dans la chambre de Husk. À vrai dire, il n'avait jamais l'occasion de se rendre au quatrième étage. Sa chambre sentait le cognac et la décoration lui semblait très sobre.

Le démon ailé se pencha vers un petit placard transparent pour en sortir une bouteille de vin rouge.

─ Je sais que t'aime pas ça, mais j'ai rien de moins fort.

Vernon accepta le verre tendu et le sirota, le regard perdu, avant d'esquisser une grimace de dégout. Husk alluma la radio et une vieille chanson de jazz s'éleva dans l'air. Il se laissa tomber sur un tabouret, laissant à son invité le fauteuil, puis prit une gorgée de vin à même la bouteille.

─ En Enfer, c'est quelque chose qui arrive très régulièrement. Une âme ne peut mourir que si on cherche à la tuer. La mort est un éternel recommencement, qui sait où tombe une âme lorsque l'Enfer même l'a jetée ? Tiens, regarde Adam, le « premier homme », la « bite originelle », cracha-t-il en faisant des guillemets avec les mains. On peut le croiser occasionnellement dans les rues du Pentagram après que sa forme angélique a été poignardée par Niffty. C'est un démon maintenant, il sait où est sa place. Par contre, personne ne sait où tombe une âme qui n'a pas évolué...

Il prit une nouvelle gorgée de vin rouge. Vernon l'imita et grimaça une nouvelle fois.

─ Donc... Soit Maggie est au Paradis, soit son âme disparait ?

─ C'est plus... compliqué, soupira Husk en s'appuyant sur ses genoux, la bouteille toujours dans la main. Mais ouais, quelque chose comme ça.

─ Il y a des chances pour qu'on la revoie ?

─ Si elle est au Paradis, non, c'est impossible, à moins qu'on y aille aussi. Les pêcheurs et les saints n'ont pas le droit de se rencontrer. C'est la loi de la nature suprême.

Vernon sentit son cœur se tordre dans sa poitrine et ses larmes commencer à couler sur ses joues duveteuses.

Est-ce que quelqu'un ici ressentira le même vide que moi lorsque j'atteindrai le Paradis ?

─ Y'a pas à être triste, petit, c'est stupide de faire le deuil d'une âme qui a déjà clamsé une fois. Ça torture l'esprit pour pas grand-chose.

─ T'as vraiment pas de cœur, cracha Vernon en le fusillant du regard, prenant un air scandalisé. Maggie avait de la valeur à mes yeux, c'est normal que sa perte m'impacte.

─ Nos existences ne sont que des illusions, déclara calmement Husk sans modifier son expression faciale. Une après-vie rassurante.

─ Alors pourquoi tu persistes à vivre ta mort en Enfer si cela n'est pas réel ?! Pourquoi on s'inflige cette souffrance ? Qu'est-ce qui, fondamentalement, nous empêcherait de nous suicider et disparaître de tous les malheurs que l'après-vie nous réserve ? s'emporta-t-il en plantant ses ongles dans l'accoudoir du fauteuil.

─ Rien ne nous en empêche, répondit sagement Husk. Mais vas-y, fais-le, puisque tu as l'air de penser que c'est une excellente idée. Tiens, d'ailleurs, tu sais quoi ? Retourne sur Terre et va le dire aux Vivants qu'exister ne sert à rien, j'suis sûr qu'ils seront ravis d'accueillir tes si bons conseils.

Ses paroles frappèrent Vernon de plein fouet. Il a raison. Ses muscles se décontractèrent. Ce serait remettre en question la vie elle-même.

─ L'Enfer est une expérience pour l'âme tout comme la vie l'est pour les Vivants. Donc à toi de voir si tu veux noyer ton chagrin dans l'alcool ou si tu veux sortir massacrer le gars qui a poignardé ta pote.

─ Je... j'ai... j'ai besoin de temps, balbutia Vernon en dévisageant son verre de vin.

─ Tu l'as, le temps. Qu'est-ce que tu comptes en faire ?

Le plus jeune resta silencieux.

─ Tu as déjà perdu quelqu'un, je me trompe ? demanda Husk après avoir bu une longue gorgée de vin.

Vernon acquiesça de la tête.

─ Ma meilleure amie.

─ Tu ne l'as pas retrouvée ?

─ Elle était une bonne personne, elle est sûrement au Paradis.

─ Est-ce que tu as déjà voulu la rejoindre avant le jour de ta mort ?

Le plus jeune hésita.

─ Non, j'avais envie de vivre. Je me disais que je la rejoindrai le temps voulu...

Le démon félin ne répondit rien. Les deux hommes se fixèrent droit dans les yeux.

─ J'ai une fille, avoua le plus âgé. Enfin, j'avais une fille. Elle est au Paradis. Comment je le sais ? Eh bien, à cinq ans, on pouvait difficilement commettre des actes mauvais. Je pense à elle tous les jours. Et tous les jours je me demande si j'aurais la force de me racheter pour la revoir.

Vernon se retint de justesse de ne pas éclater en sanglots.

─ Beaucoup parmi nous ont quelqu'un qui nous attend au Paradis. Le temps voulu, on se retrouvera. Pour l'instant, on sert les dents.

Ses paroles, aussi étonnant que cela puisse paraitre, parvinrent à leur consoler. Pourtant, au fond de lui, une certaine amertume persistait. J'ignore si Joy serait vraiment heureuse de me revoir, après ce qui s'est passé...

Il réalisa alors que son verre était vide. Il le posa sur la table de nuit et se leva.

─ Merci Husk. Je pense que vais rentrer maintenant.

Husk se contenta d'un bref hochement de tête.

Vernon dévala les marches des escaliers jusqu'à atteindre sa chambre. Il ouvrit sa porte mais ne put se résoudre à entrer. Son lit était défait, son dragon en pomme de pin traînait dans un coin de la pièce, et le peu de vêtements qu'il possédait étaient roulés en boule quelque part sur la moquette. Il ne se voyait pas vivre là-dedans pendant plusieurs décennies.

Au même moment, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Angel en sortit. Lorsque Vernon posa ses yeux sur lui, il fut soulagé de constater qu'il semblait aller bien, pour changer.

─ Oh, t'es toujours là, laissa entendre l'acteur en s'arrêtant au niveau de sa propre chambre.

─ Je viens de rentrer, parvint-il à répondre malgré sa voix chevrotante.

Angel haussa un sourcil.

─ Qu'est-ce qui ne va pas ?

─ Maggie est morte.

─ ... Oh, merde. Elle était sympa.

─ Ouais...

─ Vous vous entendiez bien, tous les deux.

─ On mangeait ensemble tous les jours, acquiesça-t-il en sentant les larmes monter définitivement.

Son ami le regarda une seconde, puis sa porte, puis lui, puis à nouveau sa porte.

─ Attends-moi là.

Angel disparut dans sa chambre et, au bout de quelques minutes à peine, en ressortit complétement habillé autrement. En jogging et en sweat-shirt, son voisin de pallier referma la porte derrière lui et se dirigea vers Vernon. Il l'invita à entrer dans sa chambre, puis déverrouilla la cloison derrière eux.

══════

Vernon papillonna des yeux. Les paupières mi-closes, il essaya de lire l'heure sur son téléphone : deux heures du matin. Il se frotta le visage en se redressant, sentant son estomac crier famine. À côté de lui, Angel ronflait paisiblement, veillant à maintenir une certaine distance entre eux pour ne pas être trop intimes. Il ne se souvenait même pas s'être endormi. En fait, son dernier souvenir remontait à quelques heures plus tôt, lorsqu'il pleurait en lui racontant comment il avait retrouvé le corps de son amie sans vie à l'heure du dîner. Il avait dû finir par tomber de fatigue.

Il en avait oublié de dîner.

Le corps d'Angel se soulevait légèrement à chacune de ses respirations. Son visage était tourné vers Vernon et affichait une expression paisible. Ses cheveux retombaient devant ses yeux, ne laissant apparent que sa bouche entre-ouverte.

Vernon soupira et se mit assis, remuant un peu le matelas.

Il est mignon quand il dort.

Il réalisa alors qu'Angel ne ronflait plus. Il grommela quelque chose d'intelligible lorsqu'il s'étira de tout son long. En entrouvrant les yeux, comme attiré par la lumière du téléphone de Vernon, il croisa ceux de ce dernier qui le contemplaient.

─ Tu me matais, joli cœur... ? bailla-t-il en se redressant légèrement.

─ Je ne voulais pas te réveiller, éluda-t-il à la place. Je comptais aller me chercher à manger.

Angel bailla une nouvelle fois.

─ On pourrait aller dans la chambre froide, proposa-t-il.

─ « On » ?

─ J'ai pas dîné non plus.

Vernon hésita un instant.

─ Tu sais quoi ? J'ai envie d'une pizza, lâcha l'acteur en se mettant complétement assis. Il y a un service de nuit à quinze minutes d'ici.

─ Sérieux ? Au beau milieu de la nuit ?

─ Heh, que veux-tu, faut bien satisfaire la foncedalle des toxicos à toute heure de la journée.

─ On n'est pas en foncedalle, Angel, contra-t-il en roulant des yeux avant d'allumer la lumière de sa table de nuit. Pour ça faudrait déjà qu'on soit défoncés.

La lumière tamisée éclaira le dix mètres carrés d'une lueur pâle, jaunâtre, pochant leurs silhouettes contre l'un des murs.

─ Angel..., appela Vernon lorsque ce dernier se leva pour enfiler ses chaussures.

─ Hm ?

─ Désolé. Pour hier matin, je veux dire.

─ ... Allons chercher cette pizza, répondit-il pour changer de sujet.

Vernon soupira simplement et se leva. L'avantage de s'être endormi habillé était qu'il n'avait pas besoin de se changer.

Dans la rue, les deux jeunes hommes se dirigèrent vers la pizzéria, guidés par la lueur des lampadaires. Aucun ne parlait. Il était étrange de redécouvrir la ville infernale sous un autre angle ; la nuit, tout était si calme...

─ C'est ici, informa l'acteur en pointant du doigt une vieille enseigne lumineuse.

─ Ça... ressemble à un bar à striptease, supposa Vernon en plissant des yeux à cause des néons jaunes et violets.

─ Leurs pâtes à pizza sont faites sur le cul des putes, expliqua Angel en lui ouvrant la porte. Je connais le patron, il a demandé à Valentino de lui faire de la pub pour son restau en m'utilisant comme modèle d'affiche il y a pas mal de temps. Tiens, regarde, il y a toujours ma photo sur le mur.

Vernon suivit son doigt et se retint de rire en voyant Angel dans la même position que Kim Kardashian sur le cliché où elle ouvrait une bouteille de champagne avec un verre sur les fesses. Mais, à la place du verre, l'acteur portait une pâte à pizza en boule et, dans les mains, un pot de sauce tomate qui avait éclaboussé de façon très sensuelle sur son visage, avec un doigt dans la bouche.

─ C'est... comique, dit-il en se retenant de rire.

─ Ça a bien payé. Allez, entre, j'ai la dalle.

Le démon salua un démon en tablier lorsqu'il s'accouda au comptoir.

─ Vorrei una pizza diavola, per favore, demanda-t-il dans un italien impeccable, ce que Vernon traduisit par « une pizza daviola s'il te plait ».

─ Et pour ta piccolo pipistrello ce sera quoi ? demanda le cuisinier visiblement italien, lui aussi.

─ Ça veut dire « petite chauve-souris », lui chuchota discrètement son ami, voyant que Vernon ne semblait pas comprendre le surnom.

─ Ah, euh, une hawaiienne c'est possible s'il vous plait ?

─ Mamamia Angelo mais d'où tu me sors cette créature du mal ? s'alarma le démon en dévisageant Angel.

─ Mec, je crois savoir pourquoi t'es en Enfer, répondit simplement son ami en fronçant des sourcils. Mon beau, mets lui une margarita. Je ne peux pas laisser passer ça.

Vernon leva les yeux au ciel en se retenant de rire.

Une fois dehors, les deux amis se posèrent sur le bord du trottoir pour dévorer leur repas nocturne.

─ Au fait, j'ai trouvé du travail, déclara Vernon avant de mordre dans sa part de pizza margarita.

─ Ah ouais ? s'intéressa le plus âgé en mâchant distraitement la sienne.

─ Je vais aider les nouvelles âmes qui arrivent en Enfer. Éducateur des Damnés.

─ C'est pas un travail d'intérêt gé-...

─ Ne commence pas toi non plus.

─ Okay, okay. Et donc ? Ça ne te fait pas peur ? J'veux dire, tu vas devoir aider des âmes corrompues à trouver leur place dans ce bas-monde.

─ Si je n'avais pas trouvé Vaggie, je serais certainement quelque part sous un pont en train de crever de faim. Enfin, si on peut crever de faim en Enfer, bien sûr.

Il prit une nouvelle bouchée de sa pizza.

─ Je veux être la Vaggie des nouvelles âmes.

─ C'est très bizarre dit comme ça, se moqua Angel.

─ Comment ça s'est passé pour toi, quand tu es arrivé en Enfer ?

Son ami hésita un instant, le regard dans le vide.

─ Moi... J'avais une Vaggie, aussi. Mais ça s'est pas aussi bien fini que pour toi.

─ Ah bon ?

─ C'était Valentino.

L'annonce jeta un froid à la discussion que Angel s'empressa de rectifier, une lueur nouvelle dans ses yeux malicieux.

─ Dis, tu as déjà été défoncé ?

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