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Chapitre 5

- Non !

Mon cri résonne dans la rue en écho qui casse le silence morbide qui régnait avant qu'on arrive. Mes jambes tremblent, je n'arrive pas à me diriger vers le corps de Telma sans trébucher. J'essaye d'avancer, de bousculer tout le monde, de leur dire de dégager. Mais j'en suis incapable, je ne bouge plus. Ma respiration devient trop rapide. Ma douleur à la poitrine refuse de partir, des milliards d'aiguilles se baladent dans mon thorax. Je hurle à m'en déchirer les cordes vocales. Je ne sais pas si le sol s'est mis à trembler ou si c'est moi qui tremble.

Quelqu'un m'attrape par la taille. Je me débats comme une folle en hurlant son nom. Mais je connais cette étreinte : Nino. Il me tire vers lui et place une main autour de mes hanches et l'autre dans mes cheveux. Je mets mes bras autour de son cou. Je sanglote dans ses bras, au bord de l'hystérie. Pourquoi ? Pourquoi elle ? Elle n'a jamais rien fait de mal dans sa vie pour mériter un sort aussi horrible. Même dans la douleur, elle souriait : elle avait ses défauts certes mais personne n'en a assez pour finir étranglé. Nino pleure lui aussi, je l'entends renifler et une larme vient se poser sur ma joue droite : j'aimerais le réconforter mais je suis incapable de parler, une boule dans ma gorge apparaît et s'agrandit de plus en plus quand j'essaye d'ouvrir la bouche.

Nino arête de me caresser les cheveux ce qui me fait lever la tête. Il regarde devant lui ce qui m'incite à suivre la direction dans laquelle il regarde. Je me retourne et la mère de Telma me fixe avec désespoir, je ne sais pas quoi lui dire, je me sens coupable alors que je n'ai absolument rien fait. Est-ce sa culpabilité ou la mienne ? La douleur qui me parcourt devient insupportable. Je me contente de la regarder dans les yeux mais je ne tiens plus, il faut que je lui dise.

- Je suis désolée...

Elle m'ouvre ses bras et j'y cours dans la seconde. La mère de Telma a toujours été comme une deuxième mère pour moi. Elle reproduit les mêmes gestes que Nino pour essayer de me calmer : elle est d'une force incroyable, même au fond du gouffre elle s'occupe encore des autres au lieu de penser à elle. Je pose ma tête contre son torse et une chaleur émane d'elle et elle vient se loger dans mon corps.

Je suis séparé d'elle par les gendarmes qui doivent la questionner. Je la regarde partir lentement quand je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne. Mon meilleur ami me regarde, les yeux rougis se remplissant de larmes au fur et à mesure. Je lève ma main et essuie une goutte sur sa joue. Il baisse la tête mais quelque chose d'autre sur mon visage attire son attention.

- Téa', tu saignes tu nez.

Je passe ma main au-dessus de ma lèvre supérieure et c'est en retirant ma main dégoulinante de sang que je vois qu'il a raison. Mais il y a beaucoup de sang.

Mon acouphène réapparaît, mais beaucoup plus puissant que ce matin. Une scie me fend la tête en deux. La douleur est si forte que je me prends le visage dans les mains. Je me plie en deux avant que mes jambes me lâchent. Je m'écrase au sol et commence à gémir de douleur. Nino essaie de me redresser mais je n'y arrive pas. J'ai l'impression que l'on m'enfonce un énorme clou dans le crâne. Je me retiens pour ne pas vomir mais je n'y arrive pas. J'entends des personnes s'activer autour de moi, Nino appelle à l'aide mais il ne peut rien faire. La douleur n'est pas naturelle. Je sens la terre tourner devant moi. Je relève la tête vers mon meilleur ami, ce qui me demande un effort énorme puisque la douleur redouble. La dernière image de Nino est son visage rempli d'inquiétude en train de m'appeler avant que je ne perde connaissance.

[Nino]

- Téa', tu saignes du nez. Attends, je te cherche un mouchoir.

Elle porte sa main vers son visage et je peux voir ses pupilles se dilater et rétrécir de plus en plus vite : ce n'est pas normal, ce qui lui arrive n'est pas normal. Et d'un seul coup tout s'accélère. Je la vois grimacer et prendre sa tête dans ses mains. J'essaie de voir ce qui se passe en redressant sa tête mais elle ne me répond pas. Je commence à paniquer et essaye de voir si quelqu'un autour peut m'aider mais ils s'affairent autour du meurtre de Telma.

- Téa', réponds-moi ! Mathéa !

Elle me répond par un gémissement de douleur, elle finit par s'accroupir et je ne trouve pas la force de la mettre debout. Je ne sais pas quoi faire. Le sang continue de dégouliner mais il vient de ses yeux à présent.

- Aidez-moi ! je crie aux personnes devant moi, désespéré.

La mère de Telma se retourne, voit l'état de Mathéa et accourt tout de suite.

- On a besoin d'aide par ici, elle hurle aux ambulanciers. Ne t'inquiète pas Nino, on va s'occuper d'elle, elle me rassure.

Ils ne pourront rien faire à l'hôpital, je le sais : ça recommence comme avant, elle a déjà eu un épisode comme ça deux semaines après notre rencontre mais ma mère a fait en sorte qu'elle ne s'en souvienne pas. Pierre ne voulait pas qu'elle découvre qui elle est maintenant, c'était trop tôt. J'ai essayé de la protéger mais j'ai pas réussi, putain. On essaie de la déplacer mais elle grogne de douleur et refuse de décoller ses mains de sa tête. Puis elle lâche prise et se redresse d'un coup, son regard vide face à moi. Elle roule des yeux et perd connaissance dans mes bras.

[Mathéa]

Je sens que je me réveille doucement, les yeux toujours fermés. Je tâte les draps sur lesquels je suis : il n'y en a pas. Curieuse, j'ouvre les yeux et me redresse sur les coudes. Je n'ai plus mal à la tête, ni au cœur. Je me sens complètement vide. Comme une petite coquille qui aurait perdu son nourrisson à protéger.

Bizarre, une fois avoir ouvert les yeux j'ai un mauvais pressentiment sur ce qui pourrait se passer, comme ce matin. La pièce est plongée dans une obscurité qui est brisée par la bougie placée sur le tabouret à ma gauche ; celle-ci donne une ambiance tamisée mais qui m'inquiète aussi en même temps. Il y a le lit sur lequel je me trouve, qui est inconfortable au passage. Hormis l'endroit où je me situe, le reste de la pièce est plongée dans le noir total. Il n'y a aucun bruit ambiant, c'est tellement silencieux que je peux entendre les battements de mon cœur. Je suis en train de rêver ou alors je suis morte. J'ai l'impression que mes sens sont surdéveloppés, je peux entendre tout ce qui m'entoure, même ce qui n'est pas censé être perceptible par l'oreille humaine.

Je passe mes jambes hors du lit et me lève, trop vite puisque la tête se met à tourner. Le temps que le tournis me passe, la peur m'envahit : je me pince et après avoir poussé un cri de douleur, je fronce les sourcils. Si je ne rêve pas, je devrais être ailleurs. Je me lève plus doucement cette fois, et essaye de trouver une porte. J'ai fait trois pas quand une voix s'élève :

- Bonjour mademoiselle Morel, content de voir que vous vous portez comme un charme.

La personne, que je devine être un homme, a parlé doucement et sereinement. Je recule jusqu'au mur pendant que l'inconnu s'avance dans la lumière de la bougie. Quand il entre dans mon champ de vision, je peux le décrire au loisir. Il a des cheveux blancs, deux petits yeux bleus et une bouche fine. Son costume trois pièces lui donne un air distingué. Dans l'ensemble, il ne fait pas peur, mais je n'ose plus parler. Il a une posture et une manière de tenir ses mains l'une dans l'autre qui impose le respect. Malheureusement, une question me brûle les lèvres et je la pose malgré moi sans quitter ma position contre le mur :

- Qui êtes-vous ?

Il soupire et me regarde enfin dans les yeux :

- Je suis l'ange gardien de Telma.

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