Chapitre 8
Mea culpaaaaa, j'ai oublié de poster hier, pour la peine, vous avez le droit à plus de chapitre ! Enjoy mes chatons
M.
***
Nous avions fait en sorte de détruire tous les documents pouvant mener potentiellement à la tombe de mon cousin et de son père, mais c'était sans compter sur la sale connasse que j'avais dépucelé. Putain d'alcool.
– Donc vous vous basez uniquement sur les dires d'une nonne ?
– Non, bien sûr que non. J'ai recoupé plusieurs documents, pendant de longs mois.
Ses yeux brillaient d'excitation et je m'en voulais de casser son enthousiasme, d'autant que son intuition était juste.
– Je suis désolé mais je pense que votre demande ne trouvera pas d'écho chez mes parents. Comprenez bien qu'au moment de faire construire la maison, toutes les recherches ont été effectuées.
– Je n'en doute pas, mais d'après mes recherches, la maison actuelle de votre famille a été construite il y a plus d'un siècle. Désormais nous n'avons plus les mêmes techniques de vérification et, la propriété est vraiment gigantesque. Votre famille possède énormément de terrains dans la ré...
– Vous savez quoi ? Je vais vous ramener à mes parents. Après tout, ces terres ne m'appartiennent pas. Vous pourrez voir directement avec eux.
J'avalai la fin de ma boisson et je demandai un sachet pour mon roulé à la cannelle.
– Vous venez ?
– Tout de suite ? C'est à dire que je n'ai pas mes affaires avec moi, je venais juste chercher de quoi petit-déjeuner. Cela vous dérange que nous fassions un crochet vers mon hôtel ?
Je secouai la tête et je l'y accompagnai. Elle devait avoir de l'argent si j'en croyais le magnifique hôtel qu'elle avait pris. Le hall d'entrée était décoré avec goût dans des couleurs de fêtes. J'étais allergique à ce genre de déco mais il était certain que ma mère adorerait. L'immense sapin présent sur la droite scintillait grâce aux décorations présentes. Je n'arrivais pas à détacher mon regard d'elles. Dès que la jeune femme eut récupéré son pass, je la suivis dans l'ascenseur. Je faisais mon possible pour ne pas la détailler, mais elle n'avait pas ces scrupules. Elle passa devant moi, et me ramena vers sa chambre d'hôtel ultra cosy.
Mes yeux s'accrochèrent sur son tanga en dentelle lancé négligemment sur son fauteuil. La jeune femme était penchée sur son sac pour récupérer ses documents et je la matais sans aucun scrupule. Je fis mine de regarder mon téléphone au moment où elle se redressa alors que son odeur si paradisiaque me donnait envie de la persuader de se déshabiller, là, tout de suite. Heureusement que j'avais un minimum d'éducation.
– C'est bon, j'ai trouvé mon dossier, désolée pour le bazar.
– Ce n'est rien. Ma voiture est garée non loin de là.
Elle s'installa côté passager et se frotta les mains le temps que j'augmente le chauffage dans l'habitacle.
– C'est votre première fois en Norvège, non ?
– C'est si évident que ça ?
– Vos habits ne sont pas assez chauds, vous semblez mourir de froid.
Je démarrai le véhicule et je filai sur la route enneigée.
– Je ne pensais pas venir ici. Je comptais convaincre votre frère à Milan... d'ailleurs... comment vous appelez-vous ?
– Markus.
Je regrettai au moment même où mon nom d'emprunt franchit ma bouche. Elle se tourna vers moi surprise. J'avais totalement oublié que mon idiot de frère m'avait appelé par mon vrai prénom. Il y avait un peu de circulation et je me tournai vers elle alors que nous étions presqu'à l'arrêt.
–Je pensais que c'était Sigmund.
– C'est le cas, mais je suis écrivain et j'utilise plus souvent mon nom de plume que mon véritable nom quand je suis en public.
– Vous écrivez quoi ?
– Des romans policiers.
Elle plissa ses jolis yeux et son regard s'illumina.
– Markus Daniels ?
– Surprise !
Elle poussa un petit cri avant de mettre sa main devant sa bouche. Elle fouilla dans son sac et sortit en livre de poche l'un de mes livres traduits en italien.
– Je suis une fan inconditionnelle de votre travail ! Mais vous gardez votre identité si secrète... Est-ce que votre femme a peur qu'on essaye de vous voler à elle ?
Elle tentait d'avoir des informations sur moi et ce constat me fit sourire gentiment.
– Je suis veuf depuis plusieurs années et je dois vous avouer que je n'ai pas trouvé personne depuis.
– Je suis vraiment désolée. Je l'ignorai.
– Ce n'est rien, vous ne pouviez pas le savoir. Je suis assez secret sur ma vie. Mon épouse est morte de septicémie entre mes bras et... c'est encore douloureux, je ne vais pas vous mentir. Surtout en cette période. Je n'ai pas envie que les journalistes s'en emparent.
–Je n'aurais pas dû me montrer aussi indiscrète. C'est terrible de perdre un proche. J'ai perdu mon père dans un accident de la route quand j'étais encore petite et... c'est toujours douloureux.
– Vous étiez présente ?
– Oui. Nous étions en montagne. Mes parents sont divorcés et mon père nous ramenait mon frère et moi chez ma mère en France. Il était tard et... je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé. Mon père a donné un grand coup dans le volant et notre voiture est tombée dans un ravin. Je me souviens avoir fait plusieurs tonneaux et... quand j'ai repris connaissance...
Elle se tut tout à coup.
– Un homme sortait mon frère de la voiture et le ramenait près de moi. Quelques secondes plus tard, la voiture de mon père a implosé. Et... cet homme nous a protégé en nous gardant près de lui. Je me souviens que je me suis agrippé à lui et... son pendentif m'est resté en main. Je ne connais pas son nom, mais... je lui dois la vie.
Mes mains se refermèrent sur mon volant alors que nous arrivions devant le portail de mes parents. Je pilai devant ma sœur en scooter des neiges.
Elle frappa à ma fenêtre et leva ses lunettes.
– Je vais faire un tour ! Tu as besoin de quelque chose ? Bonjour madame !
– Non, c'est bon merci !
Elle m'adressa un clin d'œil avant de filer. Je ramenais la jeune italienne chez moi et je sonnai à la porte. Mon frère nous ouvrit la porte et il avisa de la présence derrière moi. J'eus beau lui jeter un regard noir pour éviter qu'ils racontent de la merde, c'était peine perdu.
– Signorina della Aldosi, quel plaisir de vous avoir à la maison. Pardonnez-moi pour hier, après la chute de mon frère si habile, je n'ai pas pris le temps de vous rappelez. Rentrez, je vous en prie.
Il posa sa main dans son dos et il me lança un regard goguenard. Il l'installa dans le salon et m'envoya nous chercher une boisson chaude. Je grognai mais je m'exécutai. J'entendais parfaitement leur conversation et je retrouvais ma mère dans la cuisine devant une quantité astronomique de pâte à pain d'épices
– Tu comptes monter une boutique ?
– Non, les enfants voulaient faire un concours de maisons de pain d'épices ! Qui est le jeune femme qui t'a accompagnée ?
– Chiara della Aldosi. La jeune femme qui a assisté à ma chute hier.
– Oh, la jeune italienne qui t'a tapé dans l'œil.
– Ne dis pas n'importe quoi ! Je l'ai à peine regardée.
– Chéri, tu ne sais pas mentir ou du moins, tu ne sais pas me mentir, ce qui revient au même. Tu l'as fixée sans ciller pendant plusieurs secondes. La dernière fois que je t'ai vu aussi subjugué par une femme c'était... notre douce et regrettée Hedda.
Je n'avais pas remarqué que c'était aussi évident. Je me passai une main dans les cheveux et je me rapprochai de ma mère. Cette dernière passa une main dans mes cheveux et m'embrassa la tempe. Elle releva ma tête.
– Tu as le droit d'être heureux malgré les nombreux obstacles que les dieux ont mis sur tout route. Ne l'oublie jamais.
– Tu me le répètes inlassablement, mais je pleure toujours au fond de moi mon épouse. Elle était l'amour de ma vie.
– Elle était l'amour de la vie de l'homme que tu étais à cette époque, mais désormais, tu es un tout autre Sigmund. Ne te ferme pas à l'amour. D'accord mon chéri ? Tu devrais aller interrompre ton frère, je crois qu'il raconte n'importe quoi à cette pauvre jeune femme.
– Elle veut savoir si elle peut faire des fouilles dans le coin pour trouver la tombe de Ragnar.
Ma mère émit un petit sourire, s'essuya consciencieusement les mains avant de rejoindre le salon. J'attrapai les boissons que j'apportais à mon frère et à la belle italienne. Je ne pouvais pas l'appeler autrement. Elle tapait dans une autre catégorie que les femmes que je fréquentais d'ordinaire. Je m'assis dans un fauteuil pour pouvoir l'observer à mon aise.
C'était un peu l'intégralité de mes fantasmes qui se rappelait à mon bon souvenir alors que ma mère lui demandait l'objet réel de sa visite. Chiara avait un regard volontaire et était maquillée à la perfection, probablement pour cacher la fine cicatrice au niveau de son cuir chevelu qui datait sûrement de son accident de voiture.
Je me souvenais parfaitement de cette nuit. J'avais bu comme un trou et j'avais décidé d'aller marcher. La voiture filant à toute allure dévalant la falaise. Les cris d'enfants. J'avais tout entendu et j'avais été dégrisé en un instant, comme si mon métabolisme de super vampire avait fait son taf en quelques secondes. J'avais couru à vive allure au moment où l'ultime tonneau stabilisait la voiture. J'avais défoncé la porte et j'avais vu un homme châtain le visage en sang qui m'avait murmuré : mes enfants. J'avais compris immédiatement et j'avais sorti l'enfant la plus proche, une petite fille aux cheveux tressés qui avait déjà perdu connaissance. J'y étais retourné pour sortir le petit garçon, mais je n'avais pas été assez vite. La voiture avait explosé et le hurlement de la petite avait résonné contre mon épaule.
Mais ce n'était pas le pire dans cette histoire.
Non.
Le pire c'était que j'avais utilisé mon pouvoir de persuasion sur elle pour qu'elle m'oublie et manifestement ça avait foiré. En plus, elle avait réussi à me prendre le pendentif que j'avais. Je l'avais recherché des jours durant pensant l'avoir égaré à jamais.
Chiara tourna les yeux vers moi.
– Votre fils m'a pourtant assuré que...
– Mon fils n'est pas moi, rétorqua ma mère. Si vous arrivez à me prouver avec certitude que vous pourrez trouver des vestiges du passé sur un terrain nous appartenant, je vous laisserai détruire la faune et la flore présente depuis plusieurs siècles pour effectuer vos fouilles. Dans le cas contraire, je vous paierai votre billet retour vers Milan et je vous rembourserai également votre aller.
– Je peux vous assurer que mon but n'est pas de détruire quoi que ce soit. Notre passé est la clef de notre futur. C'est pour mieux le comprendre que j'ai décidé de suivre la voie qui est la mienne.
– Pourquoi l'histoire nordique ?
– À cause de ma mère. Elle a remonté son arbre généalogique et elle serait une descendante de Leif Erikson, le premier Viking a avoir découvert l'Amérique.
Ma mère sourit. Nous l'avions connu ce gars-là. Elle l'appréciait beaucoup.
– Je suis vraiment désolée, je n'ai pas pensé à prendre mon ordinateur. Est-ce que je pourrais revenir avec mon projet pour vous le montrer ?
– Bien évidemment. Mais je pense que vous devriez rencontrer mon mari. Il est parti faire des bonshommes de neige avec les enfants, mais... vous êtes occupée ce midi ?
– Non, du tout.
– Parfait, restez déjeuner avec nous.
Elle ne savait pas comment refuser, je pouvais le voir à son visage. J'allais intervenir quand elle opina du chef en souriant gentiment. Elle était si jeune par rapport à nous alors qu'elle n'en avait pas l'impression en nous regardant.
– Comme ça vous seriez une descendante de Leif Erikson. Vous savez que nous avons en notre possession une magnifique édition ancienne contant ses aventures. Sigmund, mon ange, pourrais-tu aller la montrer à notre invitée ?
Ma mère avait une idée en tête et même mon frère le perçut. Je me levai pour lui faire signe de me suivre et je les fusillai du regard alors qu'elle passait devant moi. Ma mère gardait une foultitude de choses dans notre bibliothèque. Le document en question était ancien, fragile et elle le gardait sous une vitre. Je pris des gants dans la console dans l'entrée et je lui en tendis également avant de récupérer l'ouvrage.
– Attendez... il est d'époque ?
Elle s'extasiait vraiment et avec la délicatesse d'un conservateur de musée, elle tourna les pages avec délectation. Une mèche repassa devant ses yeux et je la calai derrière son oreille. Elle rosit et releva les yeux vers moi. Elle me scotchait, ma mère avait raison. Son regard scruta le mien et je sentis son cœur s'emballer. Ce n'était pas de la peur, non. Elle me trouvait à son goût. Elle retourna à son ouvrage et me demanda s'il était possible de le lire sur la table de la bibliothèque. J'attrapai délicatement l'ouvrage pour le laisser le contempler à sa guise. Elle tapota un passage.
– Ce passage est très intéressant. Il parle de la famille de Ragnar Lodbrok.
– De ses enfants je présume...
– Non pas du tout. C'est la toute première fois que j'entends parler d'eux. L'auteur parle de ses cousins paternels. Tiens, l'un d'eux s'appelait Sigmund et l'autre Asmund. C'est amusant !
Je me penchai vers elle et je lus ce qui était indiqué en fronçant les sourcils au dessus d'elle. Contrairement à elle je n'avais pas besoin d'une phase de traduction et je lisais distinctement nos noms, ainsi que ceux de mes parents. Je devais l'arrêter.
– Pour tout vous avouer... chère Signorina, il s'avère qu'une vieille légende familiale relit directement notre famille à celle de Ragnar.
Ses yeux étaient désormais écarquillés.
– Vraiment ?
– Absolument. Justement de la branche de son père. C'est la raison pour laquelle ma mère a insisté pour que nous nous appelions Sigmund, Asmund et Sølvi. C'était sa manière de rendre hommage au passé.
– Alors... pourquoi ne voulez-vous pas que je trouve sa tombe ? Vous ne voulez pas essayer de comprendre comment vos ancêtres vivaient ?
Oh chérie, c'est moi l'ancêtre.
– Je n'ai jamais dit cela.
– Vous n'en avez pas eu besoin, je l'ai vu à votre tête. Il y a quelque chose qui vous dérange dans cette idée et j'aimerais savoir pourquoi vous êtes aussi réfractaire.
J'ai fait une promesse des siècles avant ta naissance de ne pas laisser sa dernière demeure tomber entre de mauvaises mains et de toujours protéger les siens.
– J'ai parfois l'impression que les archéologues sont des pilleurs de tombes. Pensez-vous réellement qu'il aurait apprécié que sa dernière demeure soit profanée, que sa dépouille soit prise en photo et exposée ? Ou voulait-il reposer en paix et rejoindre le Valhalla ? Je suis certain que c'est plutôt la seconde option et... oui même si je suis fasciné par les découvertes, je trouve cela dérangeant de ne pas respecter la dernière volonté d'un défunt, même décédé depuis des siècles.
Elle pâlit tout à coup, comme si je venais de lui donner un coup en plein sternum et je regrettai presque d'avoir été aussi honnête. J'avais l'impression d'avoir cassé quelque chose et je m'en voulus énormément.
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